Chapitre Onze
Noémie
Quinze Septembre Deux-milles-quatorze
Voilà maintenant trois semaines que je viens de débarquer dans le Dakota du Nord, les différentes plaines ainsi que les montagnes rocheuses sont absolument magnifique, si je le pouvais, j’y resterais jusqu’à la fin de ma vie. Malheureusement, il me manque des personnes pour que ce soit parfait !
Quand je penses à tout ce que j’ai dû endurer pour arriver jusque-là, finalement, Charly comme Noah ont raison sur toute la ligne, je suis beaucoup trop naïve pour la vie réelle.
Flashback trois ans et neuf mois plus tôt
Nous voilà en début du mois de Décembre, les températures sont dans les négatives et je suis dehors, à attendre Victoria. Cette fille c’est… je n’ai même pas les mots en fait ! Pour moi, c’est une évidence, c’est la petite sœur que j’ai toujours voulue avoir.
Le fait que je sois avec son frère, et elle avec le mien est vraiment la source du hasard, je ne pensais pas tomber amoureuse de Noah, surtout aussi jeune. Mais j’ai vraiment eu un coup de cœur pour lui, toute petite, fan des Disney et des princesses, j’ai tout de suite su qu’il serait l’homme de ma vie, mon prince charmant.
Pour Charly, il a vue en Victoria une petite princesse à protéger, et c’est ce qu’il a fait, jusqu’à ce qu’il se rend compte qu’elle est pas une simple fille innocente à ses yeux, mais l’amour de sa vie.
Il a attendue quelques années et l’accord de son frère avant de se jeter à l’eau, et bien qu’elle ait un an de moins que nous, je sais qu’il ne regrette pas ce choix, bien au contraire.
Je me souviens encore de sa fierté d’être le premier homme avec Victoria, et tout ce que ça implique. Je sais qu’à seize ans nous pensons tous que le garçon, ou la fille, avec qui nous sortons, est l’amour de sa vie, et pour les trois quarts des personnes il s’avère que c’est faux, mais pour moi, c’est réel, c’est lui et personne d’autre.
Je me frotte doucement les mains en soufflant dessus, essayant de les réchauffer, il fait vraiment froid aujourd’hui ! J’entends la cloche du collège sonner, l’heure de sortie est enfin arrivée ! J’attends encore quelques minutes, essayant de repérer Victoria parmi tous ses adolescents, sans la voir. Elle doit sûrement être avec un professeur pour un travail qu’elle n’a pas compris.
Je me décide à me poser près d’un banc, n’osant pas m’asseoir dessus de peur d’avoir les fesses mouillées à cause de la neige. Je n’attends pas très longtemps avant qu’un garçon, pas loin de mon âge, ne vienne me parler.
- Salut dit-il dans un sourire.
- Salut ! Tu es nouveau ici ? Je ne t’ai jamais vue !
- Je ne traîne pas beaucoup dans le coin… je m’appelle Jared !
- Noémie enchanté !
- Moi de même !
Nous continuons à parler avec Jared, j’apprends qu’il a tout juste dix-huit ans, passionné de sport surtout du basket, il étudie à l’autre bout de la ville, il est juste venue voir de la famille dans le coin.
Victoria se fait de plus en plus longue, je suis sur le point de l’appeler au moment où un homme d’une quarantaine d’année, vient vers nous, une laisse à la main.
- Excusez-moi les jeunes, je cherches mon petit chien, vous ne l’avez pas vue ?
- Non, désolé monsieur. Lance Jared en regardant autour de lui.
- Ah mince… et c’est celui de ma petite princesse, je ne veux pas lui briser le cœur en lui disant que je l’ai perdue…
- On va vous aider à chercher, il ne doit pas être bien loin ! Dis-je avant de me redresser.
Après que l’homme nous ai dit que le chien s’appelle Pako et que c’est un berger belge, nous partons dans les alentours pour le chercher, je l’appelle doucement jusqu’au moment où je me trouve pas très loin d’une ruelle.
Je l’appelle doucement, je n’aime pas du tout être dans une rue peu fréquenter, un soir d’hiver. En plus Victoria doit sûrement m’attendre… je suis sur le point de faire demi-tour lorsqu’un jappement retient mon attention.
Sans réfléchir, je me dirige vers le bruit jusqu’à ce que je vois un enregistreur audio allumer, c’est lui qui produit ce son. D’un geste rageur je l’éteint avant d’entendre des bruits de pas derrière moi.
- Tu as trouvée quelque chose ? Me demande Jared
- Tu m’as fait peur ! Dis-je après avoir sursauter. Je n’ai trouvée qu’un enregistreur audio… je me demande si cette histoire de chien disparu est réel ou pas…
Le sourire de Jared, au départ jovial se fait de plus en plus étrange, d’un coup, je ressens comme des frissons qui parcours le long de mon épine dorsale.
- Jolie et intelligente, si tu es docile, tu nous rapportera très gros ! Dis simplement Jared en s’avançant doucement dans ma direction.
Sans demander mon reste, je me tourne afin de partir le plus rapidement possible loin de lui, alors que j’arrive au bout de la ruelle, je tourne mon regard vers Jared qui lui, n’avait pas bouger de place et se contentait de me suivre du regard, je suis sur le point de tourner les yeux droit devant moi lorsque je percute un homme, me propulsant les fesses dans la neige.
- Bien joué Jared, nous avons une bonne prise aujourd’hui ! Lance que quadragénaire.
Alors que je suis toujours sur le sol, je tente de me reculer loin de lui, glissant à cause de la neige. D’un coup, un morceau de tissu se pose sur mon visage, couvrant ma bouche et mon nez, je tente de me débattre, crier à plein poumons, mais alors que j’essaie de reprendre mon souffle. Une odeur étrange émet de ce torchon, me faisant tout de suite plonger dans un trou noir.
Je ne sais pas depuis combien de temps je me trouve ici, dans cette cage. Tout ce que je sais, c’est que, lorsque je me suis réveillée, je me sentais nauséeuse et la tête en vrac, mes vêtements ont été changés avec un pantalon en coton et un long t-shirt, tous deux blancs. Mes cheveux, habituellement attachés, sont laisser libre et même coiffé.
J’ai tout de suite penser à un homme complètement timbré qui prendrait les filles pour des poupées, les gens de malade mentaux que l’on voit dans les séries tels que criminal minds mais lorsque j’ai vue tous ses gens, dans la même tranche d’âge que moi, filles et garçons confondues, j’ai tout de suite su que j’étais dans la merde.
Nous sommes tous habillés pareil, tous dans des cages avec un collier de cuir relier à une chaise, accrochée à des barreaux des différentes geôles.
Tous les jours, on nous sert un seul plateau repas, avec les rayons du soleil qui traverse la petite fenêtre de ce qui semble être une prison, nous pouvons nous repérer approximativement, du moins, savoir si nous sommes le matin, la journée, le soir ou la nuit.
Seulement, les distributions des repas ne se font qu’une fois par jours et jamais aux même moments un jour à l’autre, ce qu’il fait qu’il est impossible pour nous de nous repérer dans le temps.
De plus, avec les lumières constamment allumées, les heures de sommeils ne sont pas vraiment au programme pour nos kidnappeurs.
Lorsque j’ai pu discuter avec les autres, au bout du troisième crépuscule si je ne me trompe pas, j’ai compris que nous sommes dans la partie « captivité ».
Pourquoi faire ? Qui est à l’origine de tout ça ? Dans quel but ? Nous en avons aucune idée. Lorsque nos repas sont distribués, je vois un homme, totalement imberbe et immense, suivre le mouvement avec une feuille accrochée sur un plateau, avec un stylo il coche quelques cases, notes des choses que nous ne pouvons pas voir, puis repart, le tout dans un grand silence.
En tout cas, nous savons déjà que ça n’a rien à voir avec notre niveau de vie sociale, notre couleur de peau ou quoi que ce soit d’autres. Bien que la plupart d’entre nous soient caucasiens, il y a aussi des personnes immigrés, de religions différentes et même certains, d’un mode de vie plutôt aisé.
Lorsque nous avons complètement perdues nos repères et que nous ne sommes plus en mesure de faire quoi que ce soit, des hommes arrivent avec celui que j’ai surnommé boule blanche, le chauve totalement imberbe.
Sans prononcé quoi que ce soit, je le vois tenter d’attraper quelques-uns d’entre nous avant de planté une aiguille dans leurs bras. Une fois qu’ils sont complètement endormie, ils les emmènent et nous ne les revoyons plus du tout.
Je supposes que les mois ont dû passés, le soleil à l’extérieur se fait plus fort, les journées semblent aussi plus longue et la chaleur se fait légèrement plus importante. Est-ce que je suis ici depuis plusieurs semaines ? Des mois ? Des années ?
J’en sais vraiment rien, mais une chose dont je suis sûre, c’est que Charly et Noah sont à ma recherche, ils ne me laisseront jamais tomber, ils me l’ont promis plus d’une fois.
Aujourd’hui je me sens particulièrement fatiguée, mes rations de nourritures ont été diminuées de moitié depuis quelques jours, je n’ai presque plus que la peau sur les os, j’ai déjà vue ça pour les autres captifs, je sais très bien que d’ici peu, c’est à mon tour d’être emmenée.
Et ça ne loupe pas lorsque le chauve arrive et se dirige tout de suite dans ma direction, je ne cherches même pas à me défendre, je suis vraiment fatiguée avec cette lumière qui brille en continue, au départ, nous arrivions à dormir malgré la luminosité, malheureusement, lors d’une ronde, ils l’ont vue et ont décidés de mettre de la musique à un niveau assez élevé lorsque l’un d’entre nous tente de piquer un somme.
Je ne réagis pas lorsqu’il tient mon bras, et encore moins lorsqu’il me plante une aiguille et m’injecte un produit. Tout ce que je ressens après, c’est la sensation de flotter avant de fermer enfin les yeux, prête pour un sommeil réparateur.
Lorsque je me réveille, je suis toujours dans une cage, autour de moi, malgré un grand drap blanc, je vois des dizaines, je penses même des centaines de personnes en costume et robe de soirée, un masque cachant leurs visages. Ils sont tous silencieux jusqu’à ce qu’une voix que je ne pensais plus entendre, se met à raisonner dans la pièce, le quadragénaire.
- Bienvenue mes chers amis, en cette journée, le cinq Juillet deux-milles-douze, j’ai la chance et l’honneur, de vous présenter une jeune femme de tout juste dix-huit ans.
Dix-huit ans ? Je n’avais que seize ans lorsqu’ils m’ont attrapé ! Ça voudrait dire que je suis restée deux ans en captivité avant d’atterrir ici, d’ailleurs, pourquoi faire ?
Je n’ai même pas le temps de réfléchir plus à ça que le drap se lève alors que des cris s’élevèrent dans la salle, en les écoutant attentivement, je me rend comptes qu’ils beuglent tous des prix complètement exorbitants. C’est donc cela, je suis mise en vente…
- Monsieur Dobbs, je vois que vous souhaitez agrandir votre collection. Lance le quadragénaire en direction d’un vieil homme.
Finalement je suis vendue à un prix avoisinant les deux millions de dollars. Tout ça parce que je suis une jeune adulte et donc, je peux vivre encore des années si on me nourrit convenablement, enfin, c’est ce qu’a dit le médecin qui s’est chargé de m’ausculter dans un avion privé.
Je ne sais pas du tout où nous allons, ni même à quoi je vais bien servir, mais tout ça ne me rassure pas du tout. Je ne sais même pas si, de base, j’étais toujours dans la belle ville de Manhattan ou alors dans un autre Etat.
Je suis restée au lit durant un mois, au bas mots, grâce à un suivi médical strict, j’ai pu reprendre du poids progressivement et faire des séances de rééducation. Oui, avoir les muscles atrophiées à cause du manque de mouvement et ne nourriture, n’aide pas quand on veut se déplacer.
J’ai pu rencontrer Keoni et Kaï, deux jumeaux venant d’Hawaï, tout comme moi, ils ont été emmenés contre leurs volontés alors qu’il avait une quinzaine d’année. Agés d’une vingtaine d’année tous les deux maintenant, durant deux ans ils m’ont appris tout ce que j’avais besoin de savoir.
Bien-sûr, ils ont pensés pendant cinq ans à s’enfuir, et c’est un soir de printemps qu’ils sont partis, m’emmenant avec eux, ainsi qu’une liasse de billets verts. Heureusement d’ailleurs, mon travail dans cette maison concerne juste l’entretient de la maison, rien d’autre.
A l’heure d’aujourd’hui
Je me mets à sursauter lorsqu’une grosse main se pose sur mon épaule, en tournant les yeux, je vois qu’il s’agit de Keoni, je comprends rapidement qu’il me parlait. En deux ans ils ont bien changer, désormais les cheveux longs et une musculature semblable à l’acteur Jason Momoa, il ne manquerait plus que les tatouages pour lui ressembler.
- Pardon, tu disais ?
- Le bus est là, on devrait monter dedans avant qu’il parte sans nous, Kaï est déjà à l’intérieur et nos billets sont payés.
Je me mets à acquiescer avant de le suite. Nous prenons le bus en direction des Etats dans l’Est. C’est vrai qu’une fois sortie de cette immense maison, j’aurais pu retourner auprès de ma famille, seulement j’ai fait une promesse aux garçons.
Je leurs ai promis de les suivre et ne pas les lâcher tant qu’ils n’ont pas retrouvés leur famille. Ayant disparus pendant sept ans, ils ne savent pas du tout comment leurs parents vont prendre cette apparitions soudaines.
Je suis sûre qu’ils seront heureux, soulagés même, de savoir qu’ils sont désormais en vie.
Il y a aussi la peur de croiser de nouveau le quadragénaire et Jared, les deux personnes qui m’ont enlevée.
Si je tombe sur eux au détour d’une ruelle, je ne sais absolument pas ce que je pourrais faire.
M’enfuir, crier ou m’évanouir, je penses que je ferais un peu des trois avant de retourner au fond d’une cage, et ça, il en est hors de question.
- Noémie ! Tu viens ? Demande Keoni et me regardant.
Après un mouvement de tête, je récupère mon sac à dos poser sur mes pieds et cours dans sa direction. C’est une fois poser que le car se met à démarrer, direction la Californie, notre dernière escale avant Hawaï.
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