Chapitre Neuf

Victoria
Vingt-quatre Décembre Deux-milles-treize


Pour cette soirée de Noël, je suis sur le campus universitaire, papa étant au front, je ne me voyais pas aller dans une maison où je serais, de toute manière, seule. Il faut juste que je penses à y faire un tour pour un bon coup de ménage et aérer les pièces.

Dire que je ne m’inquiètes pas est un euphémisme, évidemment que je ne suis pas rassurée de savoir mon père en pleine guerre. N’importe qui sera en plein stresse de savoir son seul et unique parent en plein milieu d’une zone de danger, malheureusement pour moi, c’est son travail, je n’ai qu’à lui faire confiance et croiser autant de doigts que possible.

Avec les quelques étudiants, qui sont aussi seuls que moi, nous avons décidé de faire des repas et de les distribuer aux SDFS, c’est une manière de pouvoir donner un peu de chaleur humaine en cette journée aussi froide.

Au niveau de mes études justement, j’ai validé ma première année en psychologie, ce n’est pas facile tous les jours, mais je continue de m’accrocher, entre ça et les études du soir avec d’autres camarades aussi paumés que moi, nous nous en sortons aussi bien que possible.

Les études du soirs m’ont permis de connaître quelques têtes, notamment Kevin, Sylvester et Tobias, trois garçons de ma section et Alexia, étudiante en commerce.

Kevin est un garçon qui est aussi petit que moi, ce qui me réconforte dans le fait que tout le monde peut faire cette taille, hommes inclus. Roux aux yeux verts, son visage est enfantin et parsemé de tâche de rousseur.

Sylvester est un garçon aussi grand que large, je m’amuses aussi, de temps en temps, à le comparer a une grande peluche ce qui ne le vexe absolument pas. Brun aux yeux marrons habillé de lunette, il est aussi intelligent que fan des comics, en particulier un dont j’ai oublié le nom.

Tobias est un blond aux yeux bleus, l’archétype même du fameux blond aux yeux bleus athlétique et musclé idéalisé par toutes femmes qui se respecte, si je n’avais pas Charly dans la peau. Naturellement, la perfection n’existe pas, si toutes les filles fond comme neige au soleil devant son sourire en coin et ses fossettes qui se révèlent.

Il m’a déjà dit plus d’une fois qu’il est rassuré de savoir qu’une fille n’est pas sous son charme et qu’elle est son amie parce qu’elle l’apprécie et non pour son physique.

Alexia est physiquement, comme Tobias, à eux deux, ils font la légende même du capitaine de l’équipe d’un lycée et de la cheftaine des pom-pom girls.

D’un naturel souriante et joviale, c’est une véritable bouffée d’air frais dans ma vie actuelle, après le calvaire que j’ai subis, uniquement parce que je me suis laissé envahir par les idées noires qui germaient dans mon esprit.

Entre nous, c’est une entente tout à fait originale, nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde bien-sûr, mais nous ne nous rassemblons pas uniquement pour réviser, nous sortons aussi de temps en temps pour diverses choses. Tels que des soirées chez l’un d’entre nous, des soirées cinémas, restaurants ou tout simplement des moments où nous nous promenons ou nous posons dans un parc, sans rien faire de nos journées. Juste profiter du moment présent.

Plus d’une fois, les quatre personnes qui correspondent à mon cercle d’amis me demande pourquoi est-ce que je ne cherches pas à me caser, mais après leurs avoirs raconter mon histoire, ils ont arrêté de chercher, ils ont tout de suite compris que je n’ai pas encore tourner la page et je ne sais pas moi-même, si je suis prête à faire ce pas.

Physiquement, mon seul changement est ma coupe de cheveux, suite à un paris avec Tobias, j’ai dû passer entre les ciseaux d’un coiffeur, finit mes cheveux descendants jusqu’en bas des reins, maintenant, j’ai un simple carré au niveau des épaules. Comme il m’a si bien dit, nouvelle vie, nouvelle coupe.

Pour mon moral relativement fragile, tout va bien, je continue mon suivie avec un psychologue qui est absolument adorable, la cinquantaine bien sonnée, il m’aide à relativiser sur les aléas de la vie, c’est en partie grâce à lui d’ailleurs, que j’arrives à me rassurer sur le travail de mon père.

Nous rentrons chez nous vers les onze heures trente, le service étant terminés, nous avons aidés à débarrasser et nettoyer la tente et les alentours avant de repartir en direction du campus. Il est donc minuit moins le quart lorsque je sors de la salle de bain, habillé d’un pantalon polaire et un t-shirt appartenant à mon père.

Le sommeil ne voulant pas encore de moi, je finis par me lover dans mon canapé, entourée d’un plaid mauve, cadeau de papa pour mon installation, histoire que j’ai un peu de chaleur avec ce froid glaciale.

Minuit à a peine le temps de sonnée sur ma pendule que des coups se font entendre à ma porte d’entrée, me faisant sursauter au passage. Je restes là, sur mon canapé, le cœur battant, c’est lorsque qu’un deuxième coup se fait entendre que je me lève enfin pour avancer en direction de la porte.

Lorsque je jette un coup d’œil dans le judas, mon cœur se serre lorsque je constate qu’il s’agit de deux hommes vêtues d’uniformes militaires. Ne voulant pas les laisser plus longtemps dehors, je leurs ouvres doucement la porte, m’attendant tout de suite au pire.

- Bonsoir, vous êtes mademoiselle Victoria Sullivan ? Demande l’un d’eux.
- Oui, c’est moi… dis-je d’une petite voix en les faisant rentrer.

Ils entrent après un léger mouvement de la tête mais reste, malgré tout, dans l’entrée, prêts à repartir.

- Je me présentes, je suis l’officier Clark et voici mon collègue, l’officier James, vous devez vous douter dû pour quoi nous sommes ici
- Papa… dis-je les larmes aux yeux.

Je les vois me regarder avec de la compassion dans les yeux, les mots n’ont pas besoin de sortir que je sais déjà ce qu’il se passe. Mon père est décédé au front. Ils me remettent une lettre de condoléance ainsi qu’un papier pour me dire où et quand se passera la cérémonie.

Avant de partir, ils m’assurent que tout sera pris en charge par l’armée et que, comme convenue à la base, je recevrais les hommages de l’armée ainsi qu’autre chose dont j’ai totalement oubliée, trop sous le choc de cette nouvelle.

C’est le samedi quatre Janvier qu’à lieu l’enterrement de mon père. Mes amis ont tenues à être présent pour me soutenir, étant donné qu’ils sont devenue un peu, comme ma seule famille. J’ai voulu appeler Noah et Charly, mais m’ayant souvenue que leurs numéros de téléphones ne sont plus opérationnels, j’ai abandonnée l’idée.

Nous nous retrouvons donc tous les cinq entourés de militaire dans un parking avant que nous nous dirigeons tous dans le cimetière une fois le cercueil arrivé. Je vois, pour la première fois, l’immense boite en bois avec un drapeau américain le couvrant et une photo de lui en uniforme, je ne peux pas empêcher mes larmes de couler, comprenant enfin que mon père est décédé et qu’il ne reviendra pas.

Le trajet jusqu’à sa dernière demeure se fait dans le plus grand silence. Etant son seul enfant présent, je suis seule derrière le cercueil avec mes amis et les militaires quelques mètres derrière moi, laissant un espace entre la famille et les amis. Nous nous arrêtons devant une pierre blanche où le nom et prénom de mon père figure ainsi que l’année de naissance et celle de son décès.

Tellement captivée par la photo de mon père, un grand sourire aux lèvres, le regard remplie de fierté à l’idée de porter son uniforme de capitaine, je ne remarques pas mes amis qui se sont mis à mes côtés, prêts à me soutenir pour ce mauvais moment à passer.

J’entends le commandant faire des éloges sur mon père, ses nombreuses qualités en tant que soldat mais aussi en tant qu’homme, ses nombreux sacrifices notamment sa famille pour sa patrie, puis quelques membres de son unité qui lui font, également, un discours le remerciant de les avoirs protéger et l’honneur qu’ils ont eu d’avoir combattus à ses côtés.

Un silence a pris place alors que je m’avance pour me mettre à côté du cercueil, à la vue de tous. D’une main tremblante, je sors le papier froissé de ma poche et la déplie doucement avant de prendre la parole, essayant tant bien que mal de contrôler les trémolos de ma voix.

Papa, bien que tu n’aies jamais été très présents pour Noah et moi, nous savons tous deux que tu nous aimais énormément, saches que nous t’aimons aussi. … Mon seul regret, c’est que je n’ai pas pu profiter encore plus de nos moment à deux. Je n’aurais plus le droit à tes câlins réconfortants, à tes blagues nulles juste pour me faire rire, à tes baisers le matin sur mes cheveux ou même tes chatouilles pour que je me lèves…
Les quelques semaines où tu as mis ta carrière militaire en pause parce que je n’allais pas bien, est une preuve supplémentaire sur ta générosité hors limite. Tu es devenue un des nombreux anges qui peuplent le ciel, tu t’ais battus pour un monde meilleur, un monde sûr pour tes enfants et tes amis.
Sache que nous ne t’oublierons pas, jamais, la seule chose qui me soulage un minimum est de penser que de là-haut, tu as rejoint la femme de ta vie, maman, à vous deux, vous pourrez veiller l’un sur l’autre. Je t’aimes papa, pour moi, cette cérémonie n’est pas un adieu, c’est un au revoir parce que dans quelques années, nous nous retrouverons, et plus jamais nous serons séparés.

Après avoir déposé une caresse sur le cercueil de mon père, je retourne à ma place, près de mes amis et laisse la cérémonie suivre son cours. J’écoute les paroles prononcés par le prêtre d’un air absente, les seules choses qui me permettent de rester sur la terre ferme sont les caresses de Sylvester dans mon dos et la fierté que je ressens envers mon père.

J’ai toujours ressentie que c’était un honneur de l’avoir comme parent, et bien, le fait est encore plus véridique à l’instant présent. Je sursautes lorsque certains militaires tirent des coups de feu en hommage à mon père.

Alors que Sylvester me caresse d’un geste tendre le dos, je m’empêche de fondre en larme malgré les larmes qui coulent d’elles-mêmes sur mes joues. Pour son enterrement, je ne veux pas me mettre à pleurer, je le ferais ce soir, lorsque je serais seule, ou même tout à l’heure, quand ils seront tous parties.

Avec l’hymne militaire, je les vois plier avec des gestes précis le drapeau qui couvrait le cercueil de mon père, puis le commandant arrive vers moi avec un de ses sous-officiers avant de me tendre quelques effets personnelles de mon père.

- Votre père était un homme bon, il faisait passer les autres membres de son équipe avant lui, vous devez être fière de lui. Cela ne le rendra pas, mais il a tenue à ce que tout ceci vous reviennes. Dit le commandant avant de me tendre le drapeau ainsi que les plaques militaires de mon père.
Je vois le sous-officiers tendre autre chose à Tobias que je n’ai pas encore identifiés, ce sont quelques minutes plus tard que mes amis me laisse avec mon père, les militaires étant déjà partie.

- Papa… dis-je en me mettant à genoux devant le cercueil. Je ne sais pas ce que je vais faire sans toi, je ne pourrais plus attendre tes appels, je ne pourrais plus te prendre dans mes bras, te dire que je t’aimes et encore plein d’autres choses. Mais je te promets une chose papa, je ferais tout pour que tu sois fier de moi autant que je le suis de toi, je porterais fièrement tes plaques, je t’aimes, soit heureux là où tu es avec maman. Terminé-je en posant un baiser sur le cercueil au niveau de sa tête.

Je finis par me redresser en essuyant mes joues, puis pars en direction de la sortie, sans un regard en arrière. Ne voulant pas que je sois seule, j’ai passé la soirée chez Tobias avec mes autres amis, après avoir pris une douche et m’être changer, j’ai enfiler les plaques d’identification de mon père et vêtue sa veste militaire.

Le drapeau américain restera plier et dans un coffre en verre avec les différentes médailles de mon père, le tout, bien en évidence, jamais je ne pourrais les cacher, maintenant il ne me reste plus qu’une chose à faire.

Apprendre à vivre sans lui.

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