Chapitre 1
" Même la plus petite personne peut changer le cours de l'avenir. " J. R.R Tolkien
Un gros boum retentit et je me réveillai en sursaut. Un pirate venait d'entrer. Il vint vers nous avec un sourire aux lèvres.
Il tenait par le bras Juliette qui n'avait pas l'air très en forme. Il ouvrit la cage à côté de la mienne et la jeta à l'intérieur en refermant la porte à clé. Il s'en alla ensuite, nous laissant seul à pourrir dans nos cages.
Il faisait nuit à présent, je m'étais rendormis après la discutions que j'avais eu avec Rose. J'étais tellement désespéré que c'était la seule chose que j'avais de mieux à faire pour l'instant. J'avais besoin de reprendre des forces.
Le pirate revint quelques minutes plus tard avec des bols, des cuillères et une grosse marmite de soupe. Il les poussait sur un petit chariot qui avait bien besoin d'être nettoyé.
" Je vous préviens, si l'un d'entre vous essaye de s'enfuir quand j'ouvrirais la cage, je l'emmène directement au capitaine ! " Dit-il furieusement.
Il ouvrit en premier la cage de Robin. Il déposa un bol et referma la porte à clé sans même vérifier s'il était toujours vivant ou non. Il fit de même avec celle de Rose, celle de Juliette et enfin la mienne.
Quand il avait déposé le bol dans ma cage qui était ouverte, il m'avait regardé avec un air de défis comme s'il pensait que j'allais m'enfuir. J'étais trop fatigué pour pouvoir courir ou même le battre. Rien que de bouger la tête me demandait un effort considérable. Il referma la cage à clé et partit sans rien ajouter.
J'avais reporté mon attention sur Juliette et j'avais pu voir qu'elle n'avait aucune blessure grave. Elle pleurait seulement. À cause de moi elle se retrouvait dans cette situation. Que dirait Marguerite ? Je la chassai de mes pensées et regardai Robin. Il ne bougeait toujours pas. Cela faisait un moment qu'il était dans cet état. Rose quant à elle avait l'air épuisée. J'avais l'impression qu'elle s'obstinait à ne pas s'endormir pour voir si Robin se réveillait. Elle voulait être là quand il ouvrirait les yeux.
Je m'approchai du bol que le pirate m'avait déposé et pris la cuillère dans ma main. Je regardais avec dégoût la soupe verte. Ça sentait les légumes verts à plein nez. Je pris une cuillère de soupe et mangeai. Ce n'était pas très bon mais au moins cela remplissait le ventre. Je finis tout le bol et allai m'allonger contre le mur du fond. Je ne savais plus quoi faire à part attendre. Je savais qu'à un moment donné le capitaine voudrait me parler seul à seul. Je restais éveillé quelques heures puis m'endormis.
Un cauchemar. Encore un cauchemar. Cette fois-ci j'étais sur le bateau. Le capitaine tendait son sabre près de mon cou pour m'empêcher de faire le moindre geste. Devant moi se trouvait un poteau où était attaché mes amis. Le capitaine me parlait mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait. Un homme avec une torche s'avança près du poteau et l'enflamma. Mes amis étaient en train de brûler vif. Ils hurlaient.
Je me réveillai en sursaut. Les hurlements de mes amis résonnaient encore dans ma tête. Ce cauchemar avait été horrible. Je vis que le pirate au crâne chauve me regardait en souriant derrière les barreaux de ma cage. Il avait dans sa main une corde et les clés. Il ouvrit ma cellule et me prit le bras pour que je me lève.
" Le capitaine veut te voir ! Dit-il en grognant, t'as pas intérêt à essayer quoi que ce soit pour t'enfuir. Allez dépêches toi ! "
Il attacha la corde autour de mes poignets, serra fort et m'emmena vers le capitaine comme un chien en laisse. Rose leva la tête et me regarda partir. Elle avait peur pour moi, cela se voyait sur son visage. Je lui fis signe que tout irait bien et le pirate m'emmena.
Nous étions arrivés devant les portes peu de temps après. Le pirate toqua et entra dans le bureau. Il me poussa pour me faire entrer et s'en alla ensuite en refermant les portes derrière lui. Le bureau était très beau, il y avait deux grandes bibliothèques au fond de la pièce, les murs en bois brillaient avec la lumière des bougies, un somptueux tapis était étalé par terre et la seule chose qui me surprit c'est qu'il n'y avait pas de fenêtre. Le capitaine était assis à son bureau et écrivait dans un journal. Pendant quelques minutes je restais debout à examiner le bureau puis, il leva la tête vers moi. Il me sourit.
" Content de te revoir cher ami. Me dit-il, ou devrais-je dire jeune guerrier. "
Il me regarda pour voir une quelconque réaction de ma part puis continua.
" Quand ton amie la fée m'a dit que tu étais celui dont parle la prophétie je ne l'ai pas cru. Elle a eu du mal à me dire qui tu étais au début. Une dure à cuir cette petite fée. Elle a eu droit à une petite leçon de ma part. "
En disant cela, il me sourit malicieusement et regarda le fouet sur son bureau. Il avait fouetté Rose. Je serrais mon poing. J'avais envie de le faire payer ce qu'il lui avait fait subir. Il n'avait pas le droit de mettre la main sur elle !
" Tout ça pour dire que je suis étonné. Je ne croyais pas à cette prophétie ridicule. Même si elle existe tu n'as pas l'étoffe d'un guerrier. Regarde toi : tu n'es qu'un gamin. "
Il se leva et s'approcha de moi pour m'observer.
" Tu es faible, incapable de me battre et si impuissant face à toutes ces créatures existantes ! "
Il me regarda droit dans les yeux. Il était plus grand que moi malgré mon un mètre soixante-quinze. Il retourna à son bureau, prit une boîte et en sortit un cigare qu'il alluma.
" Je vais te garder sur mon bateau, tu deviendras esclave avec tes camarades. Bien sûr si tu essayes de t'échapper je ferais souffrir tes amis devant toi. Est-ce que tu as compris ?
- Oui.
- Bien. Ce sera tout pour l'instant. "
Il appela l'homme au crâne chauve et il me ramena dans ma cellule.
Quand Rose me vit revenir sans aucune blessure, elle sourit, soulagée. On me jeta violemment dans ma cellule et le pirate repartit. Rose s'approcha de ses barreaux.
" Que t'a-t-il dit ? Me demanda-t-elle.
- Il m'a dit que nous étions ses esclaves à présent et qu'il ne fallait en aucun cas essayer de fuir ou quoi que ce soit. Ils nous tueront sinon.
- Nous n'avons pas le choix de toute façon ...
- Comment va Robin ?
- Il est toujours inconscient. "
Juliette commença à se réveiller.
" Ça va Juliette ? Demandai-je.
- Oui, un peu.
- Le capitaine t'a posé des questions ?
- Oui ... il a dit qu'il allait s'en prendre à ma grand-mère si je m'enfuyais ...
- Ne t'inquiète pas, nous l'en empêcherons. Dit Rose.
- Que va-t-il faire de nous ? Demanda Juliette.
- Nous sommes ses esclaves maintenant. Dis-je, pour l'instant, faisons ce qu'il dit. En tout cas, jusqu'à ce que Robin se réveille. On ne pourra pas partir sans lui.
- Oui tu as raison. " Dit Rose.
Je m'adossai aux barreaux et fermai les yeux. Les prochains jours risquaient d'être durs. Très durs. Quand j'avais été dans le bureau, j'avais tout fait pour essayer de repérer mes armes. Elles n'y étaient pas. Je ne savais pas non plus ce qu'il était arrivé aux licornes. Depuis que nous avions été faits prisonnier, nos vies étaient en danger.
Après avoir mangés, les pirates nous avaient emmenés sur la coque du bateau avec les autres esclaves pour nettoyer le sol. Il faisait horriblement chaud ce jour-là. Deux pirates nous surveillaient avec leur fouet à la main. Les esclaves nettoyaient très vite et fonctionnaient comme des robots.
J'avais vu une jeune femme habillée d'une robe de chambre, noire de crasse, elle avait des petites chaussures abîmées, ses cheveux étaient attachés et elle avait des entailles aux bras. Elle ne souriait pas, son regard était fixé sur le sol qu'elle nettoyait avec des gestes réguliers. J'avais vu aussi un homme torse nu, il avait simplement un pantalon court et il transpirait fortement. Il était pieds nus et son dos était marqué par des coups de fouets. Il n'avait même pas remarqué que je le regardais. J'avais vu aussi quelques enfants d'une dizaine d'années environ. Eux s'occupaient de remplir les seaux d'eau et de nettoyer les vêtements des pirates.
" Eh toi ! Le gamin ! Me cria un pirate, arrête de rêvasser et nettoie-moi ce sol ! "
J'arrêtai tout de suite d'observer les gens et nettoyai comme les autres. Nous étions tous alignés les uns à côté des autres et nous nettoyions le sol. Parfois des pirates passaient à côté et poussaient quelques-uns d'entre nous qui étions sur leur passage. Ils n'avaient aucune pitié, ce qui ne m'étonnait pas vraiment.
A la fin de la journée, les pirates emmenèrent les esclaves dans leur dortoir ainsi que mon groupe. Le capitaine avait accepté de nous laisser dormir au près d'eux. Robin avait soi-disant été emmené pour être soigné et Aelig était toujours l'esclave du capitaine. J'étais donc avec Rose et Juliette qui étaient épuisées après cette longue et dure journée.
Le dortoir était immense. Il y avait plus de cent couchettes dont des lits doubles et plus loin, dans une pièce à part, des douches et des toilettes. Quand les pirates partirent, Juliette pris ma main. Je m'avançais entre les couchettes avec les filles et j'en trouvais trois inoccupées. Juliette prit celui du haut, Rose celui du bas et moi le lit d'à côté. Un jeune garçon du même âge que Juliette vint vers nous et fit lui signe de le suivre, ce qu'elle fit. Elle s'était fait un ami dans l'après-midi. Je restais donc seul avec Rose. Je m'assis sur mon lit et fixai le sol, perdu dans mes pensées. Rose s'assit à côté de moi et posa sa tête contre mon épaule.
" Comment en sommes-nous arrivés là, hein ? Dit Rose.
- Je me pose la même question. Dis-je toujours en fixant le sol, je ne pensais pas que nous allions êtres capturés.
- Nous n'avons pas assez réfléchi à un meilleur plan. Quand nous avons vu le collier autour du cou de ce pirate, nous nous sommes précipités dessus pour le récupérer.
- Comment faire autrement ? Dis-je exaspéré en commençant à m'énerver, il était juste de passage à Darouïn comme me l'avait dit Kacy !
- Je sais, je dis juste que l'on aurait pu mieux se préparer. Dit-elle vexée en relevant la tête vers moi. C'est dur pour tout le monde Tristan, pas seulement pour toi. "
Elles se leva et partit se balader dans le dortoir. Je la regardais partir et pensais à ce qu'elle venait de me dire. Comment aurions-nous pu nous préparer autrement ?! Nous aurions perdu du temps et la pierre nous serait passée sous les yeux ! Ils seraient repartis le lendemain et nous n'aurions plus aucune chance de la retrouver. Même si nous sommes prisonniers les pierres sont sur le bateau, avec le capitaine. Il allait me falloir plus de temps pour retrouver les pierres et fouiller le bateau de fond en comble. J'avais besoin d'aide.
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