LE PETIT MONDE CRUEL DE L'EDITION

Les personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux le savent, j'adore fouiller sur internet pour me renseigner sur les maisons d'éditions qui existent. C'est un passe-temps comme un autre et cela permet de débusquer plusieurs problèmes assez énormes et prévenir en conséquence pour ne pas tomber dans le panneau. Je me suis donc dit qu'il était peut-être temps d'en parler sur mon guiide et de vous présenter non seulement le milieu de l'édition, mais les pièges à éviter quand on souhaite se lancer dans le milieu.

1. Pourquoi est-il si difficile de se faire éditer ?

Beaucoup de jeunes auteurs fantasment sur le monde de l'édition et considèrent la publication de leur livre comme le Saint Graal à atteindre. Cela dit, les trois quart d'entre eux déchantent quand ils s'aperçoivent qu'être auteur... Eh bien ce n'est peut-être pas forcément ce qu'ils avaient imaginé.

Depuis plusieurs centaines d'années maintenant, on nous présente des auteurs célèbres, on nous fait lire des livres qui semblent avoir eu un succès fou, et ça fait rêver. Malheureusement pour vous, nous sommes au cœur d'une période où l'écriture n'est d'une part plus du tout sur le devant de la scène comme elle l'était avant, les médias visuels ayant pris le pas sur eux, et d'autre part, elle est devenue un loisir qui s'étend de plus en plus aujourd'hui. Si bien que les maisons d'éditions sont tout simplement saturées.

On ne va pas se mentir, les places pour se faire éditer aujourd'hui sont très chères et les maisons d'édition le savent parfaitement. C'est ce qui donne de la valeur à votre manuscrit et vous fait vraiment plaisir lorsque vous avez la chance de gagner une place dans l'une d'entre elles.

Si je devais définir plusieurs critères qui sont un frein pour les éditeurs aujourd'hui, je dirais tout d'abord que de plus en plus d'auteurs proviennent du net. Même si ça semble banal pour nous, l'édition, et plus particulièrement l'édition française, sont complètement à la traîne. Dans notre cher pays, si vous osez dire que vous venez du net, vous vous faites lynchés par les critiques littéraires des médias. Bah oui, parce que Internet c'est le maaaaal. La sortie d'ouvrages de qualité, disons-le, assez moyenne comme After ou Cinquante Nuances de Grey a conditionné l'opinion et donné aux textes de l'internet une réputation de textes mal-écrits, rédigés par des amateurs et des fangirls et sans profondeur ou travail derrière. On remercie tous les éditions Hugo Romans qui renforcent cette image aujourd'hui avec la sortie d'ouvrages de parfaits amateurs, en se servant de leur crédulité pour gagner du pognon sur leur dos (mais nous y reviendrons, beaucoup connaissent mon mépris de Fyctia.) Bref, publier en venant du net est très difficile.

Un autre problème de l'édition française est sa volonté de se rattacher aux auteurs du passé, en privilégiant à tout prix la qualité littéraire dans un contexte réaliste. C'est totalement inexpliquable, mais les lecteurs français semblent fuir la fantasy, la science-fiction et tous ces genres de l'imaginaire une fois l'adolescence passée. Ces genres sont considérés comme de la « littérature de gare », c'est-à-dire des textes sans grandes valeurs. Alors que ces genres connaissent enfin leur expansion en ce moment même, je trouve totalement stupide le fait que les éditeurs continuent de renier en bloc ces genres littéraires qui pourraient pourtant leur rapporter très gros...

Vous l'aurez compris, dans notre pays, ce n'est pas franchement les auteurs qui posent problème, il y en a d'ailleurs de nombreux très talentueux qui mériteraient mille fois plus d'être édités qu'After et compagnie dans mon entourage, non non, c'est bien la société. Cette bonne vieille société coincée dans le passé et qui refuse d'en bouger. Ah oui, on les remercie bien Victor Hugo, Zola et leurs copains, leurs textes étaient cool, mais maintenant il faut bouger ! La littérature française se meurt car sa diversité est juste inexistante !

Mais heureusement pour nous, de grosses innovations font leur apparition en ce moment et commencent à faire flipper grave les vieilles maisons d'édition et leurs critères vides de sens.

2. Les différents moyens de se faire éditer

Aujourd'hui, il existe trois grands moyens de se faire éditer. Certains avec plus ou moins de considération pour l'auteur que les autres.

On commence par les classiques. Les comptes d'éditeurs sont la manière la plus classique de se faire éditer. Pour pouvoir postuler à ce titre, vous devez envoyer votre tapuscrit, qui doit respecter plusieurs critères précis (genre précis, mise en page, typographie, ...). Dans les mois à venir, vous allez recevoir une lettre ou un mail de cette maison d'édition, qui acceptera ou non votre manuscrit. Si ce n'est pas le cas, il y a parfois des explications sur ce qui ne va pas dans votre texte. Il ne faut pas vous décourager, modifiez et réessayez ! Dans le cas où le manuscrit est accepté, déjà, bravo, le plus dur commence. Vous allez être mis en contact avec plusieurs personnes (éditeur, imprimeur, graphiste...) qui vont s'occuper des corrections et de la mise en page de votre récit avec votre aval. Tout est pris en charge par l'éditeur, du tapuscrit à la diffusion des livres en librairie et sa publicité. C'est donc gratuit ! Le seul inconvénient majeur de cette pratique représente les places limitées et les genres mis à l'écart, comme nous l'avons vu un peu plus haut. Les gains sur vos livres sont également très faibles (environ 1 euro sur un livre qui en coûte 20). Attention cependant aux offres trop alléchantes, notamment par concours sur Internet. Certaines maisons d'éditions se permettent de priver les auteurs de leurs droits sur leurs œuvres (même quand ils ne sont pas publiés), ce qui est totalement illégal. C'est tout simplement prendre les auteurs pour des cons 😀

Les comptes d'auteurs, ensuite, sont proposés par des services de publications de livres. Vous ne vous faites pas éditer, vous achetez la publication de votre livre. En échange de la publication du livre et de sa mise en page, l'auteur doit payer l'impression, la couverture, la correction et parfois même la publicité. C'est quelque chose qui se répand de plus en plus et qui est une véritable catastrophe. Certes, vous gagnez un peu plus qu'en maison d'édition sur vos livres, mais les dépenses que vous effectuerez pour UN livre dépassent souvent plusieurs centaines d'euros. Basiquement, vous ne gagnez rien. De plus, bon nombre de livres sont très mal mis en pages voir pas du tout relus, ce qui donne des ouvrages de qualité médiocre et qui contribuent à la mauvaise réputation de la webcréation en France. 

Enfin, nous trouvons l'auto-édition, qui couvre une part de plus en plus grande du marché du livre aujourd'hui. C'est ce qui fout les chocottes aux maisons d'éditions aujourd'hui. De plus en plus d'auteurs talentueux se lancent dans la création de leurs livres eux-même après un refus volontaire ou non des routes de publication classiques, souvent par ras-le-bol des politiques abusives des maisons d'édition. L'auteur gère alors tout de l'écriture à la publication. C'est très difficile mais ça vaut vraiment le coup puisque beaucoup d'auteurs gagnent plus que dans les maisons d'édition classiques en proposant des livres un peu plus chers mais dont la provenance a l'avantage d'être certaine. Le gros bémol de ce moyen de publication, c'est la vente. Si vous n'avez pas de communauté derrière vous, il est assez difficile de s'en sortir. Beaucoup d'ouvrages sont également bourrés de fautes, par manque de professionnalisme. A vous de vous méfier ! Mais c'est une belle expérience à vivre et je prends un plaisir fou à découvrir des oeuvres auto-éditées aujourd'hui.

3. Quelle maison d'édition choisir pour mon manuscrit ?

La grande question ! Pas mal de personnes sont déjà venues me voir par message privé pour me demander si telle ou telle maison d'édition était valide. Voici mon petit guide pour en trouver une fiable.

Premièrement, éliminez tout de suite les grandes maisons d'éditions du type Gallimard ou Milady. Ils ne prennent pas d'auteurs débutants. A moins d'avoir une très grosse communauté derrière vous pour assurer des ventes, il n'y a presque aucune chance que vous vous fassiez éditer chez eux. C'est un peu le cercle VIP des auteurs, c'est eux qui piochent dans les auteurs qui marchent actuellement pour proposer un plus gros contrat d'édition et voler l'auteur à une maison. Ou alors en se faisant pistonner, mais là aussi c'est compliqué.

Visez plutôt les petites maisons d'édition. Il suffit de taper sur Google le genre de votre récit et maison d'édition. Vous en trouverez tout plein. Si possible, choisissez-en une dans votre région ! Il y en a tout plein que l'on ne soupçonne pas et qui sont parfois beaucoup plus cool que des « petites maisons » situées à Paris par exemple. Mais attention ! Avant de vous jeter dans la gueule du loup, cherchez sur Internet si votre choix n'est pas sous le feu des critiques du web. Lisez plusieurs avis avant d'entamer la moindre procédure, c'est important. Sélectionnez au maximum cinq maisons susceptible de convenir à ce que vous cherchez, et seulement là proposez votre manuscrit. Soyez un auteur intelligent !

Si vous êtes déçu de n'être accepté que dans une petite maison, dites-vous que c'est une première expérience ! Vous allez pouvoir vous faire un nom dans le milieu littéraire. Ensuite, c'est à vous de vous vendre pour monter les échelons ! Vous allez forcément vous faire des contacts 😀

Enfin, je ne le répéterai jamais assez, ne tombez pas dans le piège de l'auteur débutant : discutez les conditions de votre contrat d'édition, ça doit être avantageux pour vous ! (et si possible, évitez de recourir au compte d'auteur ou aux méthodes frauduleuses pour vous faire connaître, ça marche pas dans 9 cas sur 10.)

C'est tout pour ce petit article introductif, nous y reviendrons certainement dans de prochains articles ! Je vous souhaite une bonne journée et à demain pour le prochain article 😀 N'hésitez pas à commenter et partager, comme d'habitude, ça fait toujours plaisir !

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