Créer un univers de fantasy - Peupler les villes
Bonjour ! C'est parti pour un nouvel article de création d'univers. Nous avons vu précédemment comment agencer vos villes et leurs bâtiments, il est temps maintenant de passer à la population de celles-ci !
Avant de commencer, je tiens à signaler que je vais principalement utiliser pour cet article des exemples concernant le médiéval-fantasy. A vous de les adapter ensuite pour des univers plus contemporains, sachant que le principe reste le même.
1. La démographie de vos villes
Premièrement, il faut savoir que la démographie de vos villes, c'est-à-dire le nombre de personnes qui y vivent, varie selon les époques. Si votre univers est totalement inventé, ce n'est pas réellement un problème, vous pouvez très bien faire comme bon vous semble. Si vous vous inspirez en revanche du monde réel, vous allez devoir y faire attention. Au Moyen-Âge par exemple, vers 1200, on estimait la population européenne à 60 millions de personnes, contre un peu plus de 738 millions de personnes aujourd'hui. Comme vous vous en doutez, la démographie a donc beaucoup évolué et fluctué au cours des siècles.
Pour définir la démographie de votre population, pensez également à la période dans laquelle votre histoire ou votre jeu de rôle se situe. En hiver, plus de personnes périssent qu'en été. Il en va de même en période de sécheresse. D'autres facteurs sont également à prendre en compte, entre autre la mortalité infantile, les maladies qui circulent et la durée de vie moyenne de votre population.
Pour ce qui est du nombre d'habitants, il variera également en fonction de la taille de la ville. Pour les villes médiévales, je dirais qu'une grande ville comptait en moyenne 5000 à 10 000 habitants, une ville secondaire de 1000 à 5000 habitants, une petite ville entre 500 et 1000 habitants et pour les villages, moins de 500 habitants. Ces derniers peuvent parfois ne pas excéder une vingtaine d'habitants. C'est l'échelle que j'utilise pour mon univers, à vous de régler la votre selon vos envie.
Sur ces 10 000 habitants, il faut ensuite définir les tranches d'âge. Pour que ce soit plus facile, j'ai ramené ce chiffre pour 100 habitants. Cela varie bien évidemment en fonction de vos conditions de vie. Par exemple, dans ma ville, la mortalité infantile est très forte du fait de nombreuses maladies. Un enfant sur deux n'atteint pas l'âge de trois ans. De même, l'espérance de vie est de quarante ans environ, de ce fait, les vieillards sont rares. C'est ce que nous pouvons voir sur ce graphique :
Ensuite, nous avons le problème de la parité, qui elle aussi dépend des conditions de vie. Dans mon univers, par exemple, il est préférable d'avoir un garçon plutôt qu'une fille qui ne va rien rapporter au foyer. De ce fait, le nombre de femmes est assez faible. De même, comme nous l'avons vu dans de précédents articles, n'oubliez pas que certaines personnes ne se définissent pas comme homme ou femme, ce serait cool de le prendre en compte. Pour ma portion de 100 habitants, voilà ce que cela donne :
Enfin, et c'est ce qui va nous intéresser ensuite, le niveau de vie de votre population dépend fortement de la classe sociale à laquelle il appartient. C'est maintenant que nous allons prendre des exemples médiévaux puisque nous allons détailler cette pyramide sociale. Elle va des plus riches au plus pauvres.
Cette pyramide est simplifiée, pour que tout soit clair. Il y a plusieurs classes que j'ai volontairement écarté comme les mercenaires, les assassins et autres car elles relèvent du cas par cas. Pour détailler ces exemples, nous prendrons l'exemple d'une capitale, qui débute à l'échelon le plus haut. Les autres villes sont généralement tenues par des intendants et des seigneurs mendatés par le Roi. C'est plus ou moins l'équivalent des maires aujourd'hui, qui font régner à la fois la loi de l'Etat et leur propre loi dans leur ville. C'était la même chose.
Mais bref, c'est mon âme d'ancienne étudiante en histoire qui parle, commençons !
2. Les grandes instances de pouvoir
Commençons par ce que j'appelle « les grands riches », qui sont représentés ici dans les deux premières tranches de la pyramide. Ce sont ces personnes à l'abri de tout, parfois même des lois, siégeant dans les lieux de pouvoir dont ils sortent rarement. En tête de liste, nous avons bien sûr le roi et sa famille, protégé de partout et quasiment inaccessible à la plèbe. Etant la personne la plus haut gradée et donc la plus susceptible d'être assassinée, il se retranche dans un château, souvent fortifié au Moyen Âge (parce que tout le monde n'était pas aussi con que Louis XIV) où il vit. Un peu comme le Président aujourd'hui. Il est plus simple de protéger quelqu'un qui reste au même endroit et qui est disponible en cas d'alerte. Nous consacrerons bientôt un article aux châteaux. Mais ce que vous devez savoir, c'est qu'il faut à tout prix une issue de secours dans ce dernier pour lui permettre de s'évader en cas d'attaque.
Le conseil du roi est souvent constitué de ministres, conseillers et hauts dignitaires des armées. La plupart d'entre eux vivent au château et forment ce que l'on appelle la Cour. Ils sont souvent logés gracieusement par le Roi avec leur famille. Plus ils ont d'argent, plus leurs quartiers sont agréables. L'armée est souvent logée dans les environs du palais, pour intervenir rapidement et efficacement. Seuls les généraux et commandants importants bénéficient réellement de l'attention du Roi, le reste de l'armée n'étant au final que du bétail à envoyer combattre donc personne ne se soucie.
De même, les gradés de l'Eglise, notamment le Pape et les cardinaux bénéficient d'un grand confort, même s'ils ne vivent pas forcément dans les châteaux. Ils taxent les nobles et les paysans tout en garantissant des services au Roi pour qu'il les protège et continue d'alimenter la foi du peuple.
3. La noblesse et la bourgeoisie
Les deux mots portent parfois à confusion, commençons donc par une petite définition. Les nobles sont des personnes que le Roi reconnaît comme importants. Cela peut être des militaires, des conseillers, des seigneurs. Ces personnes anoblies le servent en toute occasion et doivent être disponible à la demande. De même, ces personnes peuvent anoblir d'autres personnes dans les comtés qu'ils servent. Un seigneur peut ainsi anoblir des chevaliers. C'est ce que l'on appelle le système féodal. Un vassal anobli sert un seigneur qui lui même sert le Roi. Le titre de noblesse se transmet souvent aux autres membres de la famille et à leurs descendants. Et cela même jusqu'à aujourd'hui.
La bourgeoisie représente les classes aisées de la population, mais qui sont indépendantes du pouvoir royal. Pas dans le sens qu'ils n'obéissent pas au Roi, mais dans le sens où leur richesse vient principalement de leur travail. La plupart de ces bourgeois tiennent leur business d'une exploitation d'une noblesse jeune et naïve, prête à tout pour plaire au Roi. Dans les rangs des bourgeois, on trouve principalement de riches marchands, en particulier ceux exportant en dehors des frontières de la ville. Les médecins ont également leur place ici, puisque c'est vraisemblablement le métier le mieux payé de l'époque. Certains artistes sponsorisés par des mécènes sont aussi assez riches pour exporter leur art aux nobles, même s'ils restent très rares.
Dans cette catégorie, j'ai également classé les prêtres et évêques, mais aussi les petits dignitaires de l'armée comme les colonels ou les lieutenants qui sans être vraiment pauvres vivaient convenablement.
4. La classe moyenne
La classe moyenne regroupe toutes les personnes travaillant en ville. Ils tiennent souvent de petits commerces, comme des boulangeries et ont à leur service un ou deux employés. Les propriétaires de grandes fermes se classent également dans cette catégorie. Ils ne sont pas très riches mais le sont assez pour s'octroyer les services d'employés qu'ils payent souvent à des sommes dérisoires. Dans mon univers, certains d'entre eux emploient même des esclaves pour éviter de payer des salariés. Ces personnes sont assez riches pour avoir une habitation convenable et vivre de manière indépendante.
On trouve également dans cette catégorie les personnes bénéficiant d'un salaire convenable, souvent parce qu'ils travaillent pour un seigneur au service du Roi et pas pour le Roi en lui même. Dans cette catégorie, on trouve notamment les gardes et les soldats de garnison, qui obéissent à des gradés au dessus d'eux, mais aussi des curés, qui sont œuvrent principalement dans des églises de campagne ou à l'air libre et qui sont payés par leur ordre. Ils vivent souvent dans des logements précaires mais ont une bonne hygiène de vie.
5. Le bas-peuple
Le bas-peuple enfin se divise en deux catégories : ceux qui ont un travail mais sont incapables d'en vivre et ceux qui n'ont pas de travail du tout, voir ne sont pas considérés comme humains.
Dans la première catégorie, on trouve notamment les paysans qui sont peu voir pas payés par leur seigneur et doivent subvenir à leurs propres besoins en auto-suffisance. Cela s'avère fort laborieux dans les périodes de sécheresse ou de grand froid, où les récoltes sont dérisoires. La mortalité chez les paysans est deux à trois fois plus élevée que dans les villes. Les paysans sont également plus exposés aux maladies, à cause de l'hygiène des bétails qui n'était pas aussi exigeante qu'aujourd'hui.
Dans cette catégorie, on trouve également les ouvriers et employés de la classe moyenne. Ils sont souvent considérés comme de la main d'oeuvre et sont en conséquence peu payés. Rares sont les petits travailleurs capables de s'offrir un logement ou de la nourriture tous les jours.
On trouve également dans ce cas la grande majorité des artistes : peintres, bardes, poètes, dramaturges, comédiens... Le métier n'était pas encore reconnu et ses pratiquants considérés à la limite de l'hérésie, voir complètement hérétique pour les comédiens et dramaturges. La vie était très dure pour eux et beaucoup choisissait une vie nomade pour ne pas avoir à se poser. Tant qu'ils ont quelques pièces pour se nourrir, tout va bien.
Et tout en bas de l'échelle sociale, on trouve les mendiants et les bandits, qui n'ont d'autre choix de voler ou mourir de faim. Ils sont souvent peu désirés dans les rues et porteurs de maladie, c'est pourquoi on en retrouve tant sur les routes. Si l'on pouvait garder la misère à l'extérieur pour faire bonne impression, on n'hésitait pas.
Enfin, les esclaves, qui ne sont pas considérés comme des humains mais comme des objets se retrouvent tout en bas de l'échelle sociale à attendre des jours meilleurs.
C'est tout pour cet article qui vous montre comment peupler au mieux la ville pour donner un semblant de réalisme. Il y a des milliers de combinaisons possibles, à vous de choisir où placer ces tranches de population et de jouer avec leur nombre. Il faut néanmoins savoir que les pauvres sont souvent bien plus nombreux que les riches ! Pensez également à la diversité ethnique, aucune ville n'est 100% blanche, même au Moyen Âge ! On se retrouve très vite pour de nouveaux articles ! Bisouilles !
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