Chapitre 5


Quelques semaines supplémentaires passèrent, sans que nous ne nous adressions la parole. Nous n'avions en réalité aucune raison de le faire, nous n'étions pas dans la même classe, pas dans les mêmes cours, aucune réunion de champions ou interview n'avait été à nouveau organisée jusque là, ce qui nous aurait permis de nous rapprocher. Et c'était bien dommage. Nous nous envoyions des regards, lorsque nous en avions l'occasion, des regards brûlants mais préoccupés par notre situation actuelle. Tu me manquais, et je me souviens que cette période fut très longue dans le sens où j'étais tout seul pour essayer de comprendre ce que je ressentais pour toi, pour mettre les choses au clair dans ma tête. Enfin toi aussi tu devais être seul, et sans doute moins sûr de toi que tu ne le laissais paraître. Je vous regardais, toi et Cho, heureux, en train de vous embrasser à tout va, et cela me dissuadait de venir te parler. De plus, je devais me concentrer sur le mystère de l'œuf, et même avec les nombreuses recherches qu'Hermione avait fait dessus, je n'arrivais pas à trouver un moyen de l'ouvrir sans recevoir des hurlements horribles dans les oreilles. La deuxième tâche se rapprochait, et mon esprit était resté focalisé sur notre baiser au bal de Noël quelques temps plus tôt pour m'en préoccuper réellement. Heureusement, tu es arrivé, avec tes joues roses, ton sourire d'ange et ton écharpe aux couleurs de ta maison, sur le pont, et cette fois-ci, tu as tout débloqué dans mon esprit...

Flashback

"Tu connais la salle de bain des préfets au cinquième étage ? Ce n'est pas un mauvais endroit pour prendre un bain... si tu vois ce que je veux dire."

Cette phrase aux sous entendus évidents tournait et retournait dans la tête de Harry depuis des heures. Ou alors était-ce lui qui avait les idées mal placées ? Le sourire en coin que lui avait adressé Cedric lorsqu'il avait prononcé cette phrase était malicieux, mais son regard en disait cent fois plus à lui seul. Cela faisait depuis le bal qu'il ne lui avait plus adressé la parole, et pour une reprise, Harry ne s'attendait vraiment pas à ça. Est ce que Cedric aurait craqué, et avait décidé d'amorcer un nouveau rapprochement entre eux ? Harry osait à peine y croire. Il avait pourtant encore le goût des lèvres du Poufsouffle posées sur les siennes, doux souvenir de quelques semaines auparavant. En fin d'après-midi, il irait prendre un bain dans cette salle de bain des préfets. Comme il le lui avait conseillé, il allait emmener l'œuf avec lui. Peut-être que Cedric voulait simplement l'aider à comprendre l'indice caché par l'œuf doré et n'avait en réalité aucune arrière pensée ! De toute façon peu importe, Harry allait y aller, et il verrait bien si Cedric y serait. Cela l'inquiétait, il sentait le stresse et l'adrénaline palpiter dans ses veines, accompagnés par un sentiment d'espoir.

À 16 heures 30, il raconta à Ron et à Hermione qu'il avait une heure de colle avec le professeur Rogue pour pouvoir s'éclipser sans éveiller les soupçons. Il rejoignit le cinquième étage et n'eut pas de mal à trouver cette fameuse salle de bain, qui d'ailleurs ressemblait plus à une piscine qu'à une véritable salle d'eau. Harry ouvrit les robinets et de l'eau colorée en jaillit. Le bassin était plein de mousse, et après s'être déshabillé, Harry s'y glissa en posant l'oeuf sur le rebord. Il profita de la chaleur de l'eau et de la sérénité de cette pièce, malgré que son esprit soit tourné vers une toute autre personne. Cedric n'était pas là. Pas encore, osait espérer Harry. Par contre, une autre personne, bien moins attendue, fit son apparition. Mimi Geignarde sortit en trombe de la tuyauterie en poussant de petits hurlements désagréables et extrêmement aiguës. Harry ne l'appréciait pas plus que ça, mais pourtant, durant la demi-heure qui suivit, elle l'aida à percer le mystère de son œuf et à en découvrir l'indice qui lui servirait pour la prochaine tâche. Au bout d'un long moment, lassée de taquiner Harry, Mimi repartit comme elle était venue et le laissa à nouveau seul, l'esprit encore moins clair que lorsqu'il était venu, réfléchissant aussi à la petite chanson des sirènes du lac noir. Entre Cedric et ça, c'était à n'y rien comprendre. Il commença même à broyer du noir lorsqu'une voix derrière lui le fit sursauter.

"Félicitations Harry ! Je savais que tu trouverais pour l'œuf."

Cedric était venu. Il ne l'avait pas laissé en plan. Harry, toujours dos au nouvel arrivant, ne pu s'empêcher de faire apparaître un sourire sur ses lèvres.

"Disons que j'ai reçu un peu d'aide. Ça fait longtemps que tu m'observes ?"

"Quelques minutes seulement. Tu étais encore perdu dans tes pensées, Harry." Répondit le jeune homme en souriant.

Harry frissonna. Ce n'est qu'à partir de cet instant qu'il s'autorisa à se retourner. Cedric était debout à trois mètres de lui, les mains dans les poches de son jeans. Il portait une chemise ample et vaporeuse, et il avait retiré sa cape de Poufsouffle. Ses cheveux caramel étaient en bataille, et ses yeux, toujours aussi aguicheurs. Irrésistible. À cette vue, le sorcier à la cicatrice sentit tous ses sens et son corps s'éveiller.

Cedric s'approcha jusqu'au rebord du bassin, et, se penchant, retira ses chaussettes et ses chaussures. Puis, dans un silence électrique, il s'assit et laissa ses jambes ballantes tremper dans l'eau, mouillant par la même occasion son pantalon sans avoir l'air de s'en soucier. Le temps semblait s'être arrêter, et Harry le regardait et détaillant chacun de ses mouvements, fasciné. Cedric s'immergea ensuite totalement dans l'eau, tout habillé. Sa chemise blanche devenue transparente laissa apparaître son torse clair. Le brun déglutit, captivé mais quelque peu intimidé. Cedric était maintenant en face de lui, et leurs deux corps n'étaient séparés que par quelques centimètres. Harry, sa gêne s'estompant peu à peu, gardait ses yeux plongés dans ceux du plus grand. Puis, au moment où il les laissa descendre jusqu'à ses lèvres, Cédric fit disparaître la dernière petite distance entre eux et sa bouche plongea sur la sienne. Harry répondit ardemment au baiser, auquel il participa en passant ses doigts dans les boucles de Cedric, les mouillant par la même occasion, et en déboutonnant sa chemise qui à présent n'était plus d'aucune utilité. Le Pouffsoufle passait quant à lui ses mains dans son dos et sur ses hanches dénudées, et au fur et à mesure, elles descendaient de plus en plus bas en dessous de la ceinture.
La mousse avait presque totalement disparu.

Dans la salle de bain des préfets, Harry et Cedric avaient fait l'amour pour la première fois. Cette pièce renfermait à présent leur secret. Ce moment avait été merveilleux, les deux jeunes hommes s'étaient découverts et avaient parcouru le corps de l'un et de l'autre avec extase. Après un long moment, il avaient été obligés de se quitter car il se faisait tard. Ils s'étaient séparés à contrecœur mais en souriant et les yeux scintillants, n'ayant pas besoin de mots pour se comprendre. Ils savaient qu'ils allaient réitérer l'expérience encore et encore, et s'étaient embrassés une dernière fois d'un baiser rempli de tendresse, heureux de s'être enfin trouvés, bien décidés à garder leur secret et à l'idolâtrer autant que possible.

À présent, Harry sautillait gaiement dans les couloirs de Poudlard, afin de rejoindre la tour Gryffondor. Il venait littéralement de vivre le moment le plus érotique de toute sa vie. Cedric et lui, c'était enfin du concret, et tous ses doutes s'étaient envolés à la seconde ou son ange envoûtant avait posé ses lèvres sur les siennes. Même dans ses rêves les plus fous, il n'aurait pu imaginer que les événements prendraient une tournure aussi favorable à leur relation. Il espérait pouvoir le revoir souvent, et il était totalement sous le charme du jeune homme aux cheveux caramel. Encore mieux, c'était réciproque. Il ne pensait même plus à l'œuf doré qu'il serrait dans ses bras, dont il venait en partie de percer le mystère.
Ça y est, Harry était cerné. L'amour avait eu raison de lui...

Fin Flashback

Merci, Cedric. Je ne te l'ai jamais dit, mais merci de m'avoir fait découvrir ce qu'est le désir, le plaisir et l'amour. Dans la salle de bain des préfets, ce fut ma première fois, et ma meilleure avec toutes les autres fois où nous avons fait l'amour. Par la suite, cette salle d'eau est devenue notre QG, notre endroit rien qu'à nous, notre cachette secrète. Nous nous y retrouvions aux horaires où les autres préfets n'y allaient pas, et nous prétextions à chaque fois une retenue à nos amis respectifs. Ces moments passés avec toi à t'aimer et à parler ensemble de tout et de rien sont les plus beaux de ma vie, ceux dont je me souviens encore aujourd'hui, des années et des années plus tard, et que je n'oublierai jamais.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top