NICK et ALEX - L'heure de vérité


NICK

23h.

Plus qu'une heure avant l'heure de vérité. Je viens de me réveiller d'un sommeil pesant et j'ai mal au crâne. Alex a hanté mes rêves.

Si je persévère, c'est parce qu'au fond, je crois que je suis le seul à le comprendre. Parce que lui et moi, on est pareils....

A mes côtés, la femme n'a pas cessé de mastiquer son chewing-gum. Ainsi qu'une boite entière de chocolats, deux sandwichs et une bouteille entière de coca (oui, dans cet ordre). Si je ne m'étais pas endormi, je pense que j'aurais fini par lui envoyer une réflexion bien sentie. De là où je suis, je peux sentir son haleine...

*****

ALEX

23h10.

Mon ton de voix est un peu paniqué pendant que je me tourne vers Laura, toujours en train de rire. Je ne sais plus trop où j'en suis, maintenant. De quoi j'ai envie ni ce que je suis capable d'assumer.

-Avance, rigole toujours Laura. Tu verras bien.

Elle est sous l'emprise de la drogue, elle aussi. Ça a l'air passablement comique. J'ai mal au ventre. Dès qu'on arrive à mon appart, je me précipite aux toilettes, en bousculant Georgia qui pousse un petit cri, et je vomis au-dessus de la cuvette.

Je passe de l'eau sur mon visage lorsque Laura entre derrière moi.

-Ca va ?

Elle a l'air plus sérieuse, plus incertaine aussi.

-Moi aussi, j'ai vomi tout à l'heure. A la boîte. C'est les champignons qui font ça. Ça va passer.

Elle me tend une serviette pendant que je me balance d'un pied sur l'autre.

-Ah. Ok. Merci.

-Alex....

Elle se rapproche de moi jusqu'à me toucher et j'ose enfin poser la question qui me brûle les lèvres depuis la discothèque.

-Ca ne te dérange pas que Georgia m'ait embrassé ?

-Alex....

Elle sourit tendrement.

-Non seulement ça ne me dérange pas, mais Georgia, on a envie d'essayer quelque chose...

Mon cerveau s'arrête. Elle veut.... C'est la confirmation de ce dont je me doutais.

-Tu veux bien ?

Et là, mon sexe me (se) soulève une nouvelle fois dans mon jean. Je ne sais pas ce que mon cerveau veut, mais mon corps, si.

Laura, qui s'est collée à moi, sent mon érection et éclate à nouveau de rire.

-Allez, viens.... !

Au salon, Georgia attend. A croire qu'elles ne devaient pas tellement douter que j'allais accepter, parce qu'elle a déjà ôté sa robe. Elle trône sur mon canapé en sous-vêtements en dentelle rouge, affriolante comme une déesse.

Et derrière moi, Laura a aussi ôté sa robe. Ce qui s'est passé ensuite demeurera à jamais un grand brouillard où se sont mêlés, l'espace de quelques heures, la sensualité, l'amour de son corps et de celui des autres.

Georgia m'embrasse à nouveau et je retrouve les sensations de tout à l'heure, décuplées par la vision de sa quasi-nudité. Je lui rends son baiser, me mêlant cette fois à elle sans retenue. Je laisse ensuite mes lèvres parcourir sa poitrine aux mamelons tendus, puis descendre jusqu'à son intimité dépourvue de la moindre pilosité. Elle expire de bonheur et d'attente de la jouissance pendant que je me mets à lécher doucement le cœur de son plaisir.

Pendant ce temps, Laura, derrière moi, passe sa main sur la ceinture de mon jean, le dégrafe. Elle baisse mon pantalon, malaxe mon fessier, touche mon sexe.... Et c'est à mon tour d'expirer de plaisir...

Lorsque j'éjacule sur ses doigts, trop vite sûrement, et que Georgia semble aussi ne plus en pouvoir, je la laisse s'allonger sur le canapé où elle m'attire à elle en gémissant. Elle veut que je la pénètre, mais moi j'ai besoin d'un peu plus de temps. Alors, c'est Laura qu'elle fait venir tout contre elle, Laura qui a bien besoin d'un peu d'attention elle aussi. Je regarde les deux filles se caresser les seins et s'embrasser à pleine bouche, tout en posant mes mains sur leur dos, leurs fesses....

C'est un beau spectacle, un spectacle que je n'ai jamais eu l'occasion de contempler encore et que peut-être je ne reverrai jamais. J'attends qu'elles aient joui tout en me masturbant, puis je m'allonge sur Georgia, la première. Georgia qui m'attend avec impatience. Elle pousse un cri au moment où j'entre en elle, et continue à gémir lorsque je commence à bouger.

-Ah !

La jouissance est différente de tout ce que j'ai pu connaître auparavant, rendue plus intense par la nouveauté, l'interdit... ou la drogue peut-être. Je m'éclipse un instant et ensuite, c'est Laura dont j'attrape le fessier, que j'allonge sous mon sexe. La pénétration est rapide, plus brutale. Elle et moi, on se connaît déjà, on a passé le stade des politesses. Là, on en est à la sensualité, l'animalité.

Ma peau, mon corps tout entier, devient l'espace d'un instant d'une sensibilité extrême, dans son intégralité. Puis tout retombe, et tous les trois, nous nous arrêtons net, repus.

C'est Laura qui rompt le silence la première :

-On devrait peut-être aller dormir dans ta chambre, non ?

************************

NICK

Minuit trente.

Le train s'arrête en gare. Je boucle mon manteau, j'attrape ma valise, légère, et je gravis les quelques marches qui séparent le wagon du quai. J'ignore les passagers qui serrent dans leurs bras leurs proches venus les attendre : personne n'est venu pour moi, et je trace mon chemin rapidement jusqu'à la sortie.

Je ne suis jamais venu dans cette ville, et ce n'est pas à cette heure-là que je vais me forger une opinion sur l'esthétisme de la capitale alsacienne. Mais j'ai étudié le plan sur Google, et l'appartement d'Alex est en centre-ville, non loin de la gare.

A gauche, je déchiffre sur le plan que j'ai imprimé. Je marche vite, pour oublier que j'ai froid, que les fins de septembre sont froides dans l'Est. Les rues sont vides, mais j'ai heureusement un bon sens de l'orientation.

Et bientôt, voilà l'immeuble d'Alex. Il ressemble à la photo de l'agence immobilière. Deuxième étage, porte gauche ...... (...)

Parvenu à destination, je flanche. Qu'est-ce qui m'attend, là, juste derrière ? Il est encore temps que je prenne un hôtel... ou que je dorme sur le palier, je n'en sais rien.

Je m'assois un instant sur la marche la plus haute de l'escalier et je passe mes mains dans mes cheveux. Respire, Nick, respire. Jusqu'à présent, je pensais que c'était une bonne idée, de venir jusqu'ici. C'est ce qui m'a fait tenir toute la journée, mais maintenant....

L'espace d'un instant, je me demande si appeler Pauline pour qu'elle m'encourage est envisageable. Mais il est une heure moins le quart et elle doit être épuisée par une nouvelle journée auprès de loustics hyper actifs. Donc, il est grand temps que j'apprenne à me débrouiller seul.

Et j'appuie sur la sonnette.

Un temps infini s'écoule avant que quelqu'un ne vienne m'ouvrir. Normal, il est tard, alors j'attends, patiemment. Jusqu'à ce qu'un Alex ébouriffé et aux yeux explosés apparaisse dans l'entrebâillement de la porte.

-Nick !!!!

Il a l'air surpris, endormi, mal à l'aise, il semble avoir vraiment, mais alors vraiment mal au crâne. En revanche, il n'y a pas de trace du moindre contentement dans sa voix. Et moi, je me dandine d'un pied sur l'autre, doutant de plus en plus de la justesse de ma démarche. Pourquoi je lui impose ça ? Pourquoi je ne suis pas capable de comprendre quand on ne veut pas de moi ?

Puis une autre voix, plus coléreuse, vient grossir le rang de celles qui m'animent déjà. Il n'y a pas que de la culpabilité en moi, mais de la colère aussi. Pourquoi ce gosse m'impose ça ?

-Salut ! Je sais que je te dérange, qu'il est tard, qu'on ne s'est pas donnés de nouvelles depuis un moment, mais....

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je peux entrer ?

Il s'écarte pour me laisser le passage. Il est nu, entortillé dans un drôle de drap.

-Viens.

Il me montre le salon, où je retrouve le même canapé que dans son studio parisien.

-Tu as besoin de quelque chose ?

Je le considère d'un air perplexe.

-Qu'est-ce qui t'arrive ? Tes yeux... ils sont carabinés. Et tu es vert.

-Non, rien. J'ai sommeil, tu te rends compte de l'heure qu'il est !

Il s'énerve, là, sa voix est sèche et je me rends compte qu'on ne s'est rien dit de sympathique depuis qu'il a ouvert la porte. Ce n'est pas ce que je veux pour nous, à supposer qu'il y ait encore un « nous ».

-Ok. Pardon.

Je recule jusqu'au canapé, convaincu que quelque chose de pas net se trame. Alex n'est pas dans son état normal, et pas uniquement à cause de la fatigue. Mais bon, on peut très bien en discuter demain.

Soudain, de la chambre, j'entends des bruits étouffés, des pas.

-Tu n'es pas tout seul ?

Alex se décompose, tandis que je perçois des murmures. C'est certain, quelqu'un d'autre que nous se trouve dans l'appartement. Et bientôt, je vois sortir de la chambre une fille, une brunette mince et complètement nue.

-Alex ! je sursaute. Il se passe quoi, là ?

La fille m'adresse un grand sourire et un signe de la main.

-Salut ! Moi, c'est Laura.

J'ai à peine le temps de m'en remettre qu'une autre nénette sort également de la chambre. Toute aussi nue que la première mais dotée d'une abondante chevelure rousse et bouclée.

-I am thirsty, clame-t-elle avec un authentique accent américain.

Elle s'approche de moi sans retenue et m'enlace sans se soucier de sa nudité. Quand elle s'approche, je réalise que ses yeux ont la même lueur que ceux d'Alex. La vérité jaillit soudain jusqu'à mon cerveau. Ils ont pris des drogues !

La fille repart en souriant dans sa chambre, non sans avoir posé une main baladeuse sur le fessier nu de mon ami. Ils ne semblent éprouver tous aucune gêne à se balader en tenue d'Adam et d'Eve.

La douleur dans mon crâne ressurgit de plus belle, et mes yeux se mouillent de larmes avant même que j'aie eu le temps de chercher à les retenir. Voilà où j'en suis, à me raccrocher à des chimères, à un regard d'enfant perdu pendant que le gosse en question, lui, se lance dans des orgies ...

Les filles n'ont rien vu de ma détresse, et ont réintégré leur chambre. Mais Alex, lui, l'a vue. Il pose sa main sur mon épaule et y exerce une pression bienveillante que je perçois à peine, tant ma vue s'est brouillée, mon audition aussi. Je suis épuisé, j'ai froid, je pourrais croire que j'ai pris de la drogue, moi aussi.

-C'est pour ça que tu ne répondais plus à mes messages ? je balbutie. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu ne voulais plus de moi ?

Il ne répond pas tout de suite mais je sens ses bras enserrer mon cou, et lui tout entier se coller contre mon dos.

-Qui a dit que je ne voulais plus de toi, Nick ?

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