Chapitre 9
- « Julia ? Tu dors ? »
La voix de Karl à travers la porte me réveille doucement.
- « Humm non, entre »
La porte s'ouvre laissant apparaitre la tête de Karl qui s'éclaire avec son téléphone.
- « Je te dérange pas ? »
Je me relève doucement pour m'asseoir contre ma tête de lit et allume ma petite lampe de chevet avant de lui faire signe d'entrer.
- « Non, tu vas bien ? »
Karl me rejoint et s'assoit près de moi, il est 3 heures du matin d'après mon réveil.
- « Oui, ça va, je n'arrive pas à dormir c'est tout. »
- « C'est le bruit ? »
Il faut dire que chez nous, le seul bruit qu'on entend l'été c'est les grillons, c'est très calmes, il faut du temps pour se faire au bruit de la circulation, des passants et de la musique à tout heure de jour comme de nuit.
- « Oui et non, je repensais à toute cette histoire... »
Il s'arrête, j'entends qu'il cherche ces mots et je comprends rapidement de quelle histoire il parle.
- « Et ? »
- « Lilie et ton frère m'ont rapidement expliqué, mais ils m'ont dit de ne pas te parler de...lui... »
- « Lui ? »
- « Liam »
J'avais bien comprit de qui il voulait parler avant même qu'il ne prononce son nom, mais j'avais besoin qu'il confirme.
- « Ah »
- « Je suis désolé mais je me demandais pourquoi. Tu es ma meilleure amie et même si je ne te l'ai pas vraiment montré, j'ai eu vraiment peur»
- « Il est parti, il m'a quitté »
- « C'est un sacré con alors »
- « Non !! enfin si, mais il a ces raisons... »
- « Je ne comprend pas comment il a pu te quitter dans un moment pareil »
- « Apparemment parce qu'il m'aime... »
- « Julia, ... »
Je ne le laisse pas finir, et le coupe.
- « Si, il m'aime, c'est compliqué, il a perdu ces parents quand il était jeune, ils sont mort dans un accident de voiture, il était avec eux et il est le seul à avoir survécut, après ça il est tombé dans la drogue. »
- « On parle bien de l'homme avec qui je t'ai croisé au bord de l'eau ?, il semblait si sûr de lui... »
- « Oui c'est bien lui, quand il a réussi à se sortir de la drogue grâce a son frère et quelques amis proche, il a reprit ces études, ouvert sa boîte à New York, il contrôlait tout. Il avait besoin de tout contrôler et quand on c'est rencontré, ça a changé.. »
- « Comment ça ? »
- « Il était à l'enterrement d'une personne qui l'avait beaucoup aidé à Londres. J'étais dans le cimetière pour déposer des fleurs, je travaillais encore pour Annie, j'ai eu un petit accident avec ma robe et il est venu m'aider... »
- « Un accident ? »
- « En fait ma robe c'est détaché et elle glissait et menaçait de me laisser en sous vêtements ? »
- « Tu as fais ça ?! » Il rit mais ce reprend rapidement, je souris en repensent à ce jours qui a changé toute ma vie...
- « J'ai rien fait, j'y suis pour rien »
- « Tu lui as montré tes seins pour le faire craquer, c'est malins, il a du apprécier.. »
- « Pff t'es con... enfin bref, ça en est resté la, on c'est recroisé un soir alors que je faisait du service pour le patron de Lilie, je l'ai bousculer alors que j'avais un plateau, mais on c'est vraiment parlé le soir ou je me suit coupé avec des flûtes que j'avais maladroitement faites tombée en lui rentrant dedans la troisième fois qu'on c'est croisé, il m'a avoué quand il est venue en France qu'il avait organisé cette soirée pour justement me retrouver »
Je frotte doucement ma main droite, j'ai toujours une petit marque blanche, un souvenir de ma maladresse et de cette nuit extraordinaire.
- « C'est moi ou tu es plus maladroite ici que chez nous ! »
- « Non, enfin peut-être.. »
- « Aller continu de raconter ! »
- « Alors la femme qui nous a tiré dessus était l'ancienne assistante de ces parents et il l'a gardé quand il a racheté la maison d'édition ou travaillait ces parents, elle était persuadé d'être marié avec lui.... »
Je lui raconte le reste de l'histoire, les raisons de mon retour en France, les menaces, Lucas, Tom, la soirée magique jusqu'à ce fameux moment qui a tout fait basculé.
- « Je ne comprends toujours pas pourquoi il est partit »
- « Il a eu peur de me perdre, tellement peur qu'il préfère être loin de moi pour me protéger. Il n'a pas réussi à contrôler ce qui c'est passé avec Moly »
- « Mais elle est renfermé maintenant. »
- «Je sais... il a besoin de temps »
- « C'est « l'homme de ta vie » ? » il forme des guillemets avec ses doigts sur ces derniers mots. C'est étrange ces mots venant de Karl, je suis incapable de me souvenirs quand il a été si sérieux.
- « Euh...je sais pas, j'aimerais le croire, mais il est introuvable. »
- « Il t'aime »
- « J'aimerais TE croire ! »
- « Alors crois moi, ça c'est tout de suite vu la fois ou je vous ai croisé, même si c'était bref, je l'ai même dit aux autres »
- « Alors c'est moi ou cette conversation est vraiment étrange ?! »
- « Quoi ? Parce que je suis sérieux ? »
- « Trop, ça fait peur !! »
- « Encore une minute et j'arrête alors ! »
Je ris, ce Karl n'est pas le mien.
- « Tu l'aime, c'est flagrant et je pense que tu ne pourras pas tourner la page tant que tu ne lui auras pas parlé. Tu essaye de jouer les indifférentes, mais je te connais, on te connaît, on n'est pas dupes à ce point. »
- « Je n'ai peut-être pas envi de tourner cette page »
- « Je ne sais pas quoi te dire, Julia. Tu mérite d'être heureuse et la tu ne l'est pas du tout, tu es la personne la plus joyeuse que je connaisse, la plus folle et déjanté aussi ! »
Je ris avant de craquer, les larmes que j'avais réussi à retenir toute la journée coule, je ne sais pas d'où peuvent venir toute ces larmes.
- « Merci... »
- « Merci pour quoi, je te fais pleurer.. »
- « Merci ce m'avoir dit ce que j'avais besoin d'entendre, Lilie me surprotège, elle n'ose rien me dire de peur de me faire plus de mal, elle ne supporte plus de me voir pleurer et je n'ai pas envi de l'inquiéter d'avantage. »
- « Je suis la pour ça, je suis un petit con avec une grande gueule, c'est elle qui le dit tout le temps »
- « C'est vrai !! »
Je recommence à rire, je suis d'humeur changeante, je n'arrive pas à me suivre moi-même, c'est perturbant.
- « Bon aller je vais te laisser dormir, ne dit à personne que j'ai été aussi sérieux ou je t'achève ! »
- « Tu plaisante je ne vais pas l'ébruiter, personne me croirait et c'est bien trop effrayant. Reste la, le lit est bien assez grand et je sais à quel point le canapé est inconfortable. »
- « Ok mais tu ne me saute pas dessus dans la nuit pour assouvir tes désir les plus pervers ! »
- « Ahh j'ai retrouvé mon Karl, ne t'inquiète pas ça ne risque pas ! »
- « Connasse ! »
- « Je t'aime petit con dors bien ! »
Je me rallonge doucement et Karl fait de même.
- « Pas moi !! « il rit bruyamment.
- « C'est pas cool, je suis la seule qui te supporte depuis 20 ans ! »
- « Et moi le seul qui te supporte, t'es une chieuse, une emmerdeuse, une folle et j'en passe... »
- « Ok ! »
- « Ok !! »
Après quelques secondes de silence nous rions en cœur avant de recommencer à parler, jusqu'à nous endormir d'épuisement, nous avons tant de chose à rattraper.
****
- « Putain mais vous foutez quoi la !? »
Je suis réveillé part la voix trop stridente de mon petit frère, surprise j'ouvre rapidement les yeux mais me redresse doucement, je jette un coup d'œil à Karl qui de l'autre côté du lit est réveillé aussi.
- « Mais quoi ? Qu'est ce qui t'arrive Ben ? »
- « Quoi mais vous ? Vous deux vous ? »
Benjamin ne finit pas sa phrase mais à son air dégouté je comprends ce qui vient de lui passer par la tête.
- « Quoi !! Mais... »
Karl m'interromps et passe son bras autour de mon cou avant que je n'ai le temps de rassurer mon frère.
- « Et oui, on voulait pas t'en parler si vite, mais on s'envoie en l'air, en fait on s'aime et on va bientôt faire parti de la même famille, mon frère !!! »
- « Quoi ? »
Je ne dis rien, j'admire le spectacle en souriant, Benjamin semble au bord de l'évanouissement, Karl est comme moi, c'est un emmerdeur avec des blagues souvent merdique.
Il attrape l'oreiller derrière lui et le jette à Ben qui se le prend en pleine figure, incapable de réagir.
- « Mais non t'es con, on a juste parlé... et on s'est peut-être un peu tripoté sous les couvertures.. »
- « Pff arrête tu vas le traumatiser avec tes conneries, c'est mon petit frère ! »
- « En même temps comment il peu me croire ? T'es Julia ! On se connait trop pour ça ! »
Il grimace en me regardant.
- « Merci pour l'air dégouté, c'est bon pour ma confiance en moi ! »
Je fais semblant d'être vexé, je comprends ce qu'il veut dire, c'est juste qu'il est assez maladroit dans sa façon de l'exprimer.
- « Le prend pas mal, si on se connaissait pas j'essaierais clairement de te ... enfin, tu vois, mais on se connaît depuis trop longtemps et tu es ma meilleure amie, j'en connais trop sur toi, comme tu en connais trop sur moi »
- « Détend toi, c'est pareil pour moi. »
- « Enfin pas ce matin, t'a une haleine de poney !! »
- «Qu'est ce que je devrais dire ! Ferme-la, je suis sur le point de m'asphyxier !! »
- « Bon vous avez finit avec vos petit mots d'amour » Benjamin réagit enfin et balance le coussin a Karl. « Lilie et Sarah nous rejoigne pour sortir déjeuner, tu n'as pas répondu a ces messages et appels, elle était presque hystérique au téléphone ! »
Nous rions tout les trois, la journée s'annonce belle, je n'ai pas fait de cauchemars cette nuit, sentir une présence près de moi-même amicale m'a rassurée et fait beaucoup de bien et cette discutions aussi, qui aurait cru que Karl était un si fin psychologue. Je me lève doucement en grimaçant alors que Karl et Benjamin commence a gentiment se battre sur mon lit, j'ai l'impression de garder des enfants...
****
Et voilà quelques nouvelles de Julia.
La présence de Karl semble lui faire du bien.
Qu'en pensez vous ?
Bonne journée 😘
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top