Après une soirée comme celle-ci, je devrais avoir le droit de dormir au moins vingt-quatre heures... mais Lilie en a décidé autrement.

- « Julia ? Julia, tu dors encore ? »

- « Humm »

- « Aller debout, il est dix heures, tu viens courir ?

     Je cours déjà rarement quand, je suis en pleine forme, mais là, c'est impossible, en plus on est dimanche, aujourd'hui c'est « REPOS », pyjamas, lecture ou peut-être série TV...

- « Pars devant, je te rattrape »

- « Ok, tu prépares le petit-déjeuner alors ! »

- « Humm »

     Elle quitte ma chambre en petites foulées, mais comment elle fait, elle me fatigue, cette fille est inépuisable...

     Malheureusement, impossible pour moi de me rendormir, maintenant que mon cerveau est réveillé, il réclame sa dose de drogue, je m'extirpe comme je peux de mon si confortable lit. Il me faut absolument un grand café bien noir et une bonne douche pour me réveiller.

                                                                                   ****

     Après plus d'une heure de jogging, Lilie revient, elle transpire légèrement, mais reste toujours superbe, qui pourrait croire qu'elle s'est couché à la même heure que moi !

     Comme je l'envie moi qui ai failli, mourir de peur quand, je me suis aperçue devant le miroir tout à l'heure.

- « Tu prends une douche, on va manger dehors, je vais demander au garçon s'ils veulent nous accompagner. »

- « Quoi ? Tu ne nous fais pas ta spécialité ? »

- « Laquelle ? Les toasts grillés ou l'omelette carbonisée ! »

« Oui t'as raison, allons manger dehors en plus il fait beau. A tout de suite »

                                                                  ****

     Il est presque 13 heures quand on arrive enfin, qui est pourtant à cinq petites minutes de l'appartement. Nous sommes tous les trois installés à la terrasse d'un de nos petits restos préférés et surtout petit budget.

Thomas n'a pas voulu se joindre à nous, il préfère passer son dimanche avec sa chérie, ce qu'on comprend parfaitement, ils se voient pas aussi souvent qu'ils le voudraient avec tout leurs déplacements.

     Pauvre Anthony, entouré de deux françaises, bavardes et légèrement ... oui oui juste légèrement...folles, il ne sait pas dans quelle galère il vient de s'embarquer. J'espère pour lui qu'il a de l'aspirine ou autre chose pour soigner le mal de tête qu'il va avoir.

- « Tu as une salle tête Julia, la nuit à été courte ? »

- « Je dormirais encore si ma meilleure amie, ne n'avait pas levée aux aurores pour aller courir ! »

- « Courir et bien vous êtes motivées aujourd'hui! »

- « D'une il était 10 heures, et de deux elle n'est même pas venue, elle préférait rester à rêvasser de son bel inconnu ! »

     Aïe ! Je l'ai pas senti venir celle la, j'ai l'impression que ma fête c'est aujourd'hui, tout comme hier et sûrement demain aussi.

- « Encore, tu n'es pas passé à autre chose et bien, il devait vraiment être spécial »

     Je le sens mal, rien qu'à voir le sourire se dessiner sur les lèvres de Lilie, je sais qu'elle ne va pas pouvoir se taire très longtemps. Je baisse les yeux pour contempler mes mains...j'aurais peut-être du mettre un peu de crème, elles sont un peu sèches...

- « Ah mais tu n'es pas encore au courant toi ? »

     Qu'est ce que je disais !! Je n'ai même pas envie de tester mon don de télépathie, je suis encore toute chambouler par cette soirée et puis après tout cette fois-ci ce n'est pas grand-chose quand on y pense pas de poitrine à l'air ou de cimetière...

- « Non, mais je ne vais pas tarder à l'être ! Qu'est ce que tu as encore fait ? »

                                   Moi ? Rien ! Innocente ! Sage comme une image !

- « Rien, enfin pas grand-chose, comparé à certaines fois, mais à la soirée où on servait hier, il y était le « beau gosse » » entourant ses deux derniers mots de guillemet « et elle n'a pas menti, il est canon, je ne l'ai pas vu de près, mais Julia à manqué de lui renverser un plateau sur son magnifique costume apparemment »

- « C'était un des invités ? Mais comment tu fais, il n'est pas près de t'oublier, il va même penser que tu le poursuis ! »

                                       J'ai l'air d'une psychopathe ? Non, ne répondez pas !

     Je bois une gorgée de mon jus d'orange, mais je sens qu'ils me fixent tous les deux, apparemment on ne va pas en rester la et changer de sujet. Je n'ai pas l'impression qu'il y ai grand-chose à ajouter pourtant, c'était un incident banal à une soirée banale...

- « Il ne m'a sûrement pas reconnue. Et puis pour ma défense, on ne passe pas, sans faire de bruit derrière une serveuse qui a un grand plateau dans la main et qui plus est, a deux mains et deux pieds gauches ! »

                                                        Mauvaise fois quand tu nous tiens !

- « C'est vrai, tu aurais peut-être dû lui monter ta poitrine pour lui rafraîchir la mémoire ! »

     Un point pour Lilie... je manque de m'étouffer avec mon jus de fruit.

      En y repensant maintenant, je n'en loupe décidément pas une, que va-t-il m'arriver la prochaine fois, je devrais peut-être partir vivre en forêt, ou mieux sur une île déserte, enfin une île déserte avec l'électricité et du réseau, que je puisse boire des litres de café et appeler ma famille et mes meilleurs amis quand même !

- « Tu as de quoi écrire un livre avec toutes tes bourdes, tout ceux qui le liraient verraient qu'il y a pire qu'eux et tout le monde retrouveraient le moral ! »

     A force de me le dire je vais finir par le faire...

- « C'est pas totalement de ma faute.... »

     Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée ce livre, « comment se mettre dans des situations chaotiques malgré soit » « ou « comment rire de soit », j'ai de quoi faire au moins quatre tomes pour le moment.

     Notre brunch se déroule dans les rires, avec la bonne humeur ambiante, et pour une fois, c'est Anthony qui fait des siennes, ce n'est qu'un verre d'eau renversé mais comme ce n'est pas moi la fautive, je ne peux absolument pas passer à côté.

- « Fait attention Anthony, Julia commence à déteindre sur toi » se moque Lilie.

     Toujours à me taquiner ces deux là, et encore, il manque Thomas.

- « Tu vois, ton karma se retourne contre toi, tu devrais être plus gentil avec mon léger problème de maladresse »

- « Je pense que, quoi que je fasse, je ne me retrouverais jamais en robe dans un cimetière ! »

     Et le point et maintenant pour Anthony ! Comme on dit qui aime bien châtie bien, et pas de doute on s'adore.

- « On ne sait jamais ce qui peut arriver » sentant mes joues rosir.

     Repensant encore une fois à ce fameux jour et surtout à cet homme presque irréel qui quitte rarement mes pensées.... Je suis une romantique qui s'ignore, enfin qui le cache, trop déçue de ma précédente relation. Mais à ma décharge, qui ne rêve pas de trouver un homme parfait, l'homme de sa vie, l'amour, la passion et bien sur le sexe qui nous mène tout droit au septième ciel ! Si seulement !

- « Aller c'est moi qui vous invite, vous avez égayé ma journée ! » dit Anthony me tirant de mes douces rêveries.

- « Oh c'est gentil, on a pourtant pas fait grand-chose, en contrepartie, vous passez boire l'apéro ce soir avec Thomas et Lucie si elle est encore la »

- « Avec plaisir, impossible de refuser une invitation à l'apéritif ! »

- « On prépare de quoi grignoter, on a le temps aujourd'hui, et demain on ne travaille pas toutes les deux. »

- « J'ai mal à la tête à l'avance, j'espère qu'ils nous restent suffisamment d'aspirine pour demain ! Je sais comment ça va se finir avec vous deux ! »

- « Alors je ne vois pas de quoi tu parles et ce soir se sera eau ou jus de fruit, peut-être même eau gazeuse si vous vous tenez correctement »

     Nous rigolons, je dois bien admettre que, quand on a décidé de faire la fête avec ma Lilie, on ne le fait pas à moitié, en même temps on est jeunes, on en profite tant qu'on le peut.

- « Tu veux inviter quelqu'un ? » je demande à Lilie

- « Non, on va rester entre nous... » répond elle, les pommettes toutes rouges.

     Je ne sais pas ce qui se passe vraiment avec cette Sarah, mais une chose est sûre elle plaît vraiment à ma meilleure amie.

- « Oohhh! quelqu'un fait craquer notre belle Lilie ? »

- « Mais non, c'est une simple amie... »

- « Et bien moi cette amie, je l'aime déjà, vu le sourire que tu as depuis que tu l'as rencontrée. »

    Elle passe son bras sous le mien et nous retournons tous les trois doucement vers notre immeuble.

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