Chapitre 10.2


            Durant le trajet, j'ai le temps de réfléchir et surtout m'imaginer ce qui m'attend, et si c'est bel et bien un psychopathe qui enlève ces victimes avant de torturer et les dépouiller ?

J'ai une imagination morbide débordante, j'ai cette manie de m'imaginer le pire du pire. Et si, il était plutôt du style à enfermer des femmes et leur faire l'amour jusqu'à les faire mourir de plaisir... Oui c'est beaucoup mieux et bien moins douloureux...

Je devrais peut-être consulter, je crois, je me le dis souvent, mais là, c'est de plus en plus inquiétant, je pense sexe, je parle sexe et je rêve sexe et... je pratique bien trop peu !

Votre diagnostique Docteur !

Après plus d'une demi-heure de route et de « psychotage » intensif pour moi, la voiture ralentit jusqu'à s'immobiliser, la porte s'ouvre presque aussitôt ce qui me fait sursauter, ce chauffeur est très efficace.

- « Mademoiselle Julia »

Je ne le vois pas, mais je reconnais sa voix, ce n'est pas le chauffeur, mon corps tout entier frissonne en entendant ce son familier. Je saisis la main qu'il me tend ressentant un petit courant, et me retrouve face à lui.

Je ne sais pas si, ça vient de moi, mais je le trouve à chaque rencontre plus beau, j'ai l'impression de le redécouvrir, de voir des petits détails que je n'avais pas vus trop obnubilée par ces beaux yeux bleus ou par ma gêne. Il porte un costume bleu foncé, mais pas le même que lors de notre précédente rencontre, celui-ci lui va aussi parfaitement et par coïncidence est assorti avec ma robe. Il porte malheureusement une chemise, d'un blanc éclatant, il a un secret pour un blanc pareil ! Il ne porte pas de cravate et a même détaché le premier bouton de sa chemise. Il n'y a rien de tel pour me réchauffer...

L'atmosphère est électrique un gène semble s'installer alors qu'il tient toujours ma main, m'embrassera, ne m'embrassera pas....

J'en meurs d'envie, mais il se contente d'un doux baiser sur ma main avant de la relâcher, j'arrive à cacher ma déception, la situation est bizarre, je devrais peut-être lui sauter dessus !

- « Vous êtes superbe ce soir.. »

Apparemment, ce n'était pas le cas l'autre soir ? J'avoue que je n'étais pas au top de ma forme surtout après m'être coupé la main !

- « Merci, je vous retourne le compliment »

Il sourit, mon Dieu qu'il est beau, mon cœur s'accélère, je suis complètement sous le charme, en même temps comment ne pas l'être, il dégage un tel charisme, et avec ce sourire.... Mes jambes tremblent légèrement, pourquoi j'ai voulu mettre mes hauts talons. Ça va mal se finir, je vais me vautrer en beauté, et montrer mes fesses cette fois-ci. À moins que je ne les enlève pour marcher nus pieds.

Lorsque j'arrive enfin à le quitter des yeux, j'essaye de repérer ou nous sommes, mais je ne reconnais rien, il n'y a ni immeuble, ni restaurant, je vois juste un immense hangar derrière lui, l'endroit parfait pour faire disparaitre des preuves après un massacre

HELP !!! S.O.S. Ceci est un message de détresse...

- « Vous êtes prête ? » m'interromps Liam m'indiquant de me retourner ce que je fais sans broncher. Je ne veux pas le contrarier, il me laissera peut-être partir.

Un avion, enfin petit, un jet, nous sommes sur un aéroport, sûrement privé. Mais pourquoi un avion, on va où ? Il n'y a aucun restaurant à Londres qui lui convient peut-être, pour ma part, je ne suis pas difficile !

On vient peut-être juste l'admirer avant de repartir...

Je marche lentement, impressionnée, je n'en mène pas large.

Mon beau ténébreux le remarque rapidement.

- « Vous allez bien ? »

- « Disons que... En fait, je n'ai jamais pris l'avion... » j'avoue honteuse

Il sourit, je ne pense pas pour se moquer, mais pour me rassurer et essayer de me mettre à l'aise.

- « Il y a une première fois pour tout »

Il pose sa main au creux de mes reins, une chaleur se propage le long de ma colonne vertébrale, j'aimerais qu'il ne la retire jamais. Ce contact me rassure et je m'avance jusqu'aux marches.

A l'intérieur, je suis une nouvelle fois surprise, c'est magnifique, je n'avais jamais vu ça, mes yeux pétilles, je dois ressembler à une enfant devant le marchand de glaces. Je dois avouer que, j'ai encore le même regard quand je le croise. Je souris bêtement quand une femme nous accueille, surement une hôtesse de l'air.

- « Bonsoir, installez-vous, nous sommes prêt à décoller quand vous le voulez Monsieur Morrison »

C'est moi, ou, elle lui sourit un peu trop, je ne suis pas jalouse mais un peu de tenue, je suis là, juste à côté. Il faut peut-être que j'agite des bras pour qu'elle me voie. Elle pense sûrement que je suis sa secrétaire ou une assistante.

Aller on respire tout va bien ce passer...

Une épaisse moquette blanche recouvre entièrement le sol de l'appareil et j'ai soudain envie de retirer mes chaussures pour ne pas salir, elle est si propre. D'un côté deux grands canapés en cuir clair ce font face avec une petite table en bois clair au milieu. De l'autre, il y a six sièges en cuir qui me paraissent très confortables séparés par une table, il y a même un grand écran, mes yeux trop curieux se posent sur la petite porte au fond, sûrement un bureau ou simplement les toilettes.

Liam me fait signe de m'asseoir sur un des fauteuils, je m'exécute et m'attache comme nous la demander l'aguicheuse, il s'assoit face à moi et s'attache aussi.

Revoilà déjà l'hôtesse qui reviens, elle tend un verre de ce que je suppose être du whisky ou du bourbon à Liam. Si elle se penche un peu plus, elle lui atterrie sur les genoux. Il ne semble même pas y faire attention, il doit avoir tellement l'habitude...

- « Voulez-vous une coupe de champagne Mademoiselle ? » me demande-t-il

J'acquiesce de la tête, mais où est passé ma voix. J'espère que ça va rapidement revenir sinon je vais devoir m'en tenir au plan de Lilie et lui sauter dessus. Il me déstabilise à me vouvoyer et m'appeler mademoiselle, il connaît pourtant mon prénom, je devrais peut-être demander la bouteille entière pour me détendre.

L'hôtesse revient rapidement et me tend ma flûte avec juste un sourire polie, apparemment, elle a bien moins envie de finir sur mes genoux que sur ceux de Liam, je ne comprends pas pourquoi... J'ai presque envie de lui faire une grimace ou de lui tirer la langue, mais je me contente de la remercier.

Je peine à retenir un petit rire en y pensant.

Quand je m'en rends compte Liam m'observe et sourit, essai t-il de lire dans mes pensées ? Il ne vaut mieux pas, car la haut ça par en vrille ! En attendant, je passe pour la cinglée de l'année.

Je crois, une fraction de seconde qu'il regarde mon décolleté, apparemment ma robe lui plaît surtout l'effet décolleté presque transparent. Je rougis.

Liam fait signe à l'hôtesse de disposer et elle disparaît rapidement.

Et toc...

Quand l'appareil démarre, je me crispe et resserre mes doigts sur les accoudoirs de mon fauteuil la flûte de champagne n'a pas suffi à me calmer. Je jette un coup d'œil sur la porte, il est trop tard pour descendre.

- « Si vous voulez que l'on reste ici, c'est possible »

Je me retourne vers Liam, il me regarde intensément, sont regard semble perturbé, indécis, il a du voir ma détresse et mon regard légèrement paniqué vers la porte.

- « Non, je,... ça va aller, il y a une première fois à tout »

Il sourit apparemment rassuré par ma réponse.

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