Chapitre 10.1


          Je fais les cent pas dans l'appartement, encore plus angoissée qu'avant de passer mes examens de fin d'année. Je n'en ai pas un très bon souvenir. J'étais incapable de dormir toutes les nuits, près d'une semaine avant la date, je ne savais plus où j'habitais.

J'étais aigrie, de mauvaise humeur, j'étais tellement anxieuse, encore plus maladroite, ce fut une renaissance une fois passés et surtout une fois que j'ai eu mes résultats, qui étaient très bons.

Il me reste une bonne demi-heure avant que le chauffeur n'arrive, je ne sais pas si cet homme sait conduire ? En même temps, quand on peut avoir un chauffeur ça semble futile d'être capable de conduire soi-même, mais je trouve que c'est important de savoir se débrouiller seul, on ne peut pas toujours compter sur les autres... Mes parents m'ont appris très vite à être autonome et débrouillarde.

Lilie se prépare pour aller travailler et rit tout en se mettant du mascara, depuis la salle de bains restée ouverte.

- « Tu es sûre que ça va ? »

- « Pour la millième fois, tu es magnifique, et je te rappelle qu'on revient de loin, vraiment très loin » elle lève les yeux au ciel.

Je ne peux pas la contredire, j'ai même hésité à jeter ce que je portais ce matin avant de me raviser. C'est ma tenue de réconfort, en cas de déprime, et je suis certaine que j'en aurais encore besoin un de ces jours, le plus lointain serait le mieux.

- « Je ne sais même pas où on va dîner, on va peut-être s'arrêter au fast-food du coin. »

- « Je ne pense pas qu'il t'emmène dans un fast-food puis t'adore ça de toute façon ! »

- « Oui, mais c'est trop... Non ? »

- « Cette tenue peut-être portée à n'importe quelle occasion. En plus, elle te va parfaitement, c'est le principal. Elle te fait une sacré chute de reins ! »

Je me regarde dans le miroir, pas convaincu, ma meilleure amie ne voit pas vraiment clair, je devrais l'emmener voir un bon ophtalmo.

- « Non, on appel ça des grosses fesses »

- « Arrête, ou je dis à sexy beau gosse de te mettre la fessée ! »

- « T'es malade ! J'ai chaud ! »

Je m'évente tout en continuant mes allers-retours dans le salon pour essayer de me rafraîchir, pendant que Lilie se marre. Je ne suis pas sure que mon cœur tienne le coup, pourquoi je me mets dans un état pareil.

- « Tu vas me rendre malade à tourner en rond comme un animal en cage, aller assied-toi. » me sermonne Lilie, en m'attrapant par les épaules pour me pousser dans le canapé.

- « Aller détend toi, tout va bien se passer.. »

- « Mais je lui dis quoi, on ne peut pas dire que la dernière fois, on a beaucoup parlé... » Ce souvenir me procure de doux frissons.

- « Au pire, tu ne le laisses pas parler, tu lui sautes dessus dès que tu le vois, ça devrait te détendre ! »

- « Pff tu es complètement folle, ce n'est pas mon genre ... »

Bon j'avoue que ça m'est déjà arrivée, mais la dernière fois, j'en avais vraiment envis, j'étais en manque, et puis il venait de m'embrasser, il ne fallait pas allumer la mèche s'il n'aime pas jouer avec le feu...

Ça faisait si longtemps que je n'avais pas fait l'amour, je suis qu'un être humain, il ne faut pas l'oublier. C'était si doux, et si intense, fougueux, je crois que je pourrais recommencer, encore....et encore....avec lui.

Cette pensée me calme, le revoir, lui à ce moment là, à ses yeux si bleu, si intense, cette lueur de désir lorsque nous faisions l'amour, ses bras musclés, si forts et son tatouage. D'ailleurs, j'aimerais bien l'admirer en plein jour, et tout le reste de son corps sculpté. Après des heures de sport intensif à transpirer. Enfin il n'a pas non plus le corps d'un bodybuilder, heureusement, je dois dire car je les trouve limite répugnants, il y a des limites, il est exactement comme il le faut, genre, je fais du sport pour m'entretenir, pour le plaisir mais ce n'est pas toute ma vie, je ne me gave pas de protéine et de boisson immonde et me lève la nuit pour manger...

Je continue de rêvasser jusqu'à ce qu'une sonnerie me fasse sursauter et aussitôt, je suis de nouveau tendu et stressé, ma tension fait de jolies vagues ces dernier temps.

Lilie va rapidement répondre à l'interphone.

- « Oui ? »

- « Bonsoir, je viens chercher Mademoiselle Julia »

- « Très bien, elle arrive tout de suite »

De nouveau, l'envie de tourner en rond me prend, à moins que je me renferme dans mon placard... je suis complètement folle...

- « Aller calme toi » me dit Lilie « Amuse toi bien et si tu as besoin, tu m'envoies un petit S.O.S, tu m'appelles ou tu hurles et je quitte le boulot pour venir te chercher immédiatement » elle me sert dans ces bras.

Un dernier coup d'œil au miroir, pour vérifier que tout soit en place, que je sois sortable.

Je porte une robe bleue marine, près du corps, mais pas moulante, je ne veux pas ressembler à un rôti, Elle descend jusqu'à mes genoux, elle est légèrement évasée à partir de sous la poitrine. C'était au départ une robe bandeau, mais depuis cet incident au cimetière, je ne suis plus autorisée à en porter, ordre de Lilie, du coup ma fée de la couture à ajouter une dentelle noire presque transparente qui couvre mes seins, mais ne les cache pas et vient s'attacher à l'arrière de mon cou, impossible pour moi de me retrouver en sous-vêtements ce soir... enfin pas contre mon gré. Elle a aussi ajouté une ceinture avec un nœud sous la poitrine, j'ai déjà mentionné à quel point elle est talentueuse...

Ce soir, j'ai mis des bas fixés sur un porte jarretelle, je ne pense pas avoir à marcher toute la soirée alors je préfère être à mon aise et me sentir sexy, même si, il n'y a que moi pour le voir. Je me sens psychologiquement mieux comme ça. Je porte également un tanga et un bustier noir assorti que j'adore. On ne sait jamais, je préfère être prévoyante.

Si ça se passe mal et que je lui saute dessus comme me le conseil Lilie, je saurais un peu plus à mon avantage, je ne veux pas revivre l'embarras des collants.

Niveau maquillage comme toujours un simple eye-liner et mascara noir et une pointe de rouge à lèvres, point trop n'en faut. Je ne veux pas ressembler à une entraîneuse, c'est trop vulgaire et puis je ne sais pas faire beaucoup mieux de toute façon.

Lilie m'a fait un joli chignon décoiffé, très simple qui donne l'impression d'avoir été fait en moins de deux minutes et facile à défaire...

C'est moi ou je suis devenue complètement perverse ?! J'ai chaud !

J'attrape ma pochette, prends mon perfecto avant de faire un dernier câlin à ma Lilie pour emmagasiner une bonne dose de courage et filer par les escaliers. Je n'arriverais pas à tenir en place dans l'ascenseur. Je descends doucement avec mes low-boots noires, avec pas moins de sept centimètres de talons, mon record, heureusement pas trop fins, chaque marche est comme un défi, je marche confortablement avec d'habitude, mais là, je dois avouer que ce stress ne m'aide pas. J'aimerais éviter de me retrouver à l'hôpital avec une petite entorse ou pire. Ce serait original comme sortie après tout.

Je devrais lui arriver presque au niveau des yeux, enfin si je me mets sur la pointe des pieds, ça va être difficile de ne pas me perdre dans son regard.

Devant l'immeuble, je reconnais la voiture et aussi le chauffeur qui nous a conduits la semaine dernière. Je suis un peu déçue, je pensais que Liam serait là, mais je suppose que celui-ci va me conduire à lui. Je ne sais pas s'il m'a reconnu, mais il me salue poliment avant d'ouvrir rapidement la porte. Je pense que c'est la tenue qui l'a fait réagir car la dernière fois, je portais un masque. Je n'ose même pas lui demander ou il me conduit alors qu'il referme la portière...  

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