Chapitre 1.2
Tout en reprenant mes esprits, j'en profite pour envoyer un message à Lilie ça va me détendre un peu.
« Il y a des jours ou être moi n'est pas simple...Gaffe du jour, se retrouver presque en sous-vêtements à un enterrement ! »
La réponse ne se fait pas attendre.
« Julia reine de la cata ! Tu me raconteras ça ce soir, je suis avec le photographe et il m'a l'air d'une humeur massacrante, ça me remontera le moral ! »
La pauvre décidément elle n'a pas de chance.
« Bon courage, je m'occupe des remontants... on va en avoir besoin toutes les deux ! »
Elle me renvoie simplement un petit smiley avec un cœur et des verres.
Lilie est ma meilleure amie, on se connait depuis.... toujours, nos mères sont elles même de bonnes amies, elle est la personne la plus gentille, sincère, amusante, réconfortante que je connaisse, elle est accessoirement folle, tout comme moi. Ce qui est étrange c'est qu'elle ne s'entende pas vraiment avec mon meilleur ami Karl, ils sont assez différents, Karl est plutôt têtu, chiant, voire très chiant, et c'est sur ce point qu'on se ressemble.
En France nous habitons quasiment à côté dans un petit village bien calme en pleine campagne, les plus belles et heureuses années de ma vie, on passait notre temps ensemble chez l'une ou l'autre, on connait tous les secrets même les plus inavouables l'une de l'autre, c'est ma sœur de cœur.
Quand je lui ai dit que je voulais partir et visiter l'Angleterre, un pays qui m'attire depuis qu'on a appris nos premiers mots d'anglais en primaire, elle a décidé de me suivre sans hésiter. Sans elle, je ne sais pas si je serais encore ici. Ou si j'aurais eu le courage de venir. Du coup rien de tout cela ne serait arrivé!
En fait c'est un peu de sa faute !
Léger excès de mauvaise foi je dois l'admettre...
Nos familles on plutôt bien prit notre décision, même s'ils nous manquent tous énormément, le faite qu'on soit ensemble les a sûrement rassurés et ils ont confiance en nous, on leurs a prouvé depuis qu'on est en âge de faire des petits boulots qu'on est bien capables de se débrouiller. De toute façon si ce n'était pas Londres ça aurait été ailleurs, j'aime mon village, je m'y sens bien, mais j'avais besoin de changement pour me trouver.
Nous avons la chance d'avoir toute les deux des familles unies qui nous soutiennent, qui nous aiment et après tout ce n'est pas si loin et avec les Smartphones et internet on se donne régulièrement des nouvelles.
Ça a été une décision difficile, mais surtout une très bonne décision qui m'a permis de grandir et je suis fière d'avoir fait ce choix, qui n'est peut-être pas définitif, nous retournerons peut-être en France ou pourquoi pas l'Italie ou les États-Unis, l'Australie, j'espère pouvoir découvrir un jour d'autres lieux de notre belle planète.
Voilà bien une heure que je rêvasse. Le cimetière est maintenant presque désert, seulement deux personnes venues se recueillir sur une tombe et déposer des fleurs, j'en profite donc pour déposer les bouquets et magnifiques couronnes qui emplissaient la petite camionnette.
En trente minutes c'est fait, la camionnette est vidée et sans autre incident cette fois-ci, ma robe a prit menaces au sérieux, lui dire qu'elle finirait en torchon l'a apparemment bien effrayée.
Il ne me reste plus qu'à retourner au magasin où Annie la propriétaire doit m'attendre et peut-être même s'inquiéter, il faut que j'arrive à me sortir cette histoire de la tête, enfin à quoi bon, Lilie va me demander les détails ce soir, j'oublierais tout ça après...
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- « Ah te voilà enfin, encore cinq minutes et je prévenais la police » m'accueille Annie en souriant.
- « Je suis désolée, il y avait du monde une cérémonie, je ne voulais pas les importuner »
J'aurais du y penser avant de sortir de cette camionnette, je lui passe les détails de moi et mon problème de robe et surtout du canon gentleman qui m'a porté secours.
- « Ce n'est rien ma puce tu es déjà bien gentille d'être venue alors que tu ne devrais pas travailler, c'était la dernière livraison pour aujourd'hui et je n'ai pas besoin de toi ici, tu es libre comme l'air, profite de ton weekend. »
Annie est une femme géniale, un petit brun de femme d'une cinquantaine d'années, même si elle ne les fait pas les cheveux noirs cours, elle a un petit côté rock'n roll avec le sourire en permanence. Elle m'a embauchée peu de temps après mon arrivée en février pour la Saint-Valentin où j'ai passé la journée à distribuer des fleurs à des femmes, quelle journée romantique... enfin pour les amoureux.
Je m'occupe des livraisons, et elle commence même à m'apprendre à faire des petites compositions, j'adore créer, cela me permet de me détendre et bien entendu de payer le loyer. Je l'adore c'est comme une tata. Grâce à elle j'ai aussi donné quelques cours de français a un ado de quatorze ans, fils d'une de ses amies, j'aime beaucoup donner des cours d'ailleurs en France je voulais devenir professeur d'Anglais même si ce n'est pas mon plus grand rêve.
Je rêve plutôt de voir un de mes livres publiés, depuis toute petite j'écris, sur tout et rien des petites nouvelles et même des petits contes pour enfants, j'adore ça, mais en ce moment c'est la page blanche, un manque total d'inspiration, gros blocage.. Quoiqu'en y pensant je pourrais écrire au moins deux chapitres pour décrire le beau brun, au regard perçant croisé accidentellement plus tôt...
Piouff ! Finit de rêvasser ce fut certainement la première et dernière fois que je rencontrais cet homme.
Dommage....
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Avant de rentrer à l'appartement, je m'arrête à l'épicerie juste en face de notre immeuble. Je vais prendre de quoi remonter le moral de Lilie, pourvu que son shooting se soit mieux passé par la suite.
Ma meilleure amie est une magnifique grande blonde aux yeux gris bleu, des traits fins, un corps superbe, parfaitement proportionné, une bombe en fait, il lui arrive de faire des séances photos pour des pubs, ou elle a même fait une couverture de livre.
Mais elle rêverait plutôt de devenir styliste, de dessiner des robes, de cocktail de soirée et de mariée, et je ne peux que l'encourager, elle a vraiment du talent, elle veut faire des robes uniques et sur mesures pour rendre chaque femme plus belle pour un jour particulier en attendant, elle s'entraîne sur moi, elle me personnalise quelques tenues elle m'a même déjà fait une robe, je ne parle pas de celle qu'elle m'avait faite quand nous étions petites bien sûr.
Elle travaille également chez un traiteur assez renommé, elle fait le service lors d'événement mondain, mariage ou autre. D'ailleurs il m'est aussi arrivé de travailler pour Mike, deux ou trois fois, ça nous permet de mettre un peu d'argent de côté pour payer un futur petit voyage en France pour retrouver nos racines, nos familles et amis.
Je prends de quoi nous faire des petits cocktails, et de la pizza. Je sais ce n'est pas terrible comme repas, j'adorerais savoir cuisiner, mais la cuisine n'a pas l'air de m'apprécier, je maitrise plus la partie apéritif et cocktail, aller savoir pourquoi.... Et la pizza c'est vite fait pour un plateau-repas télé, rigolade.
Il est près de vingt heures quand Lilie rentre enfin à l'appartement. Elle a l'air fatiguée, mais reste magnifique dans sa combinaison noire et veste en jean, elle garde toujours le sourire, c'est une personne très joyeuse et positive, un grand soutien pour une personne comme moi qui manque de confiance en soi.
J'ai pris le temps d'enfiler un superbe pyjama avec le drapeau français dessus, petit cadeau de mon petit frère avant mon départ, pour ne pas que j'oublie mes racines. Je lui laisse juste le temps de retirer sa veste avant de me jeter sur elle, un verre de mojito dans chaque main.
- «Tu as l'air fatiguée ? Tout s'est bien passé ? » lui dis-je en lui tendant l'un d'entre eux.
- « Oui ça a déjà été pire ! Hum délicieux, la reine du mojito vit dans cet appartement ! » me répond-elle après avoir goûté un peu de notre breuvage antimorosité ou spéciale soirée entre filles. Une boisson qu'on appelle « on n'a pas grand-chose à fêter, mais on veut boire un coup », c'est un peu long comme intitulé, mais ça résume bien le fait qu'on adore le mojito, avec modération bien entendu.
- « Alors et toi raconte-moi tout ! Comment est-ce qu'une chose pareille a pu t'arriver ? Tu sais qu'avec toutes tes gaffes il y a de quoi écrire un roman ! »
- « Je t'assure que j'aurais préféré éviter ça. »
- « Il y a des jours où je n'aimerais vraiment pas être à ta place ! »
Nous nous installons toutes les deux confortablement sur notre vieux canapé gris qui trône au milieu de notre petit salon je lui raconte ma petite journée, sans oublier de décrire l'homme, la bombe, le gentleman aux yeux bleus qui m'est venue en aide.
Bientôt des fous rires éclatent dans la pièce, et aucune de nous n'est vraiment discrète, comme à chaque fois que nous sommes toutes les deux.
- « Tu es incorrigible »
- « Tu crois que ça se soigne? »
- « Impossible, tu es trop atteinte ! »
Ce n'est pas tous les jours faciles d'être moi, heureusement j'ai un grand sens de l'autodérision et surtout des amis formidables qui me soutiennent, enfin de temps en temps, la plupart du temps ils aiment me rappeler certaines de mes « maladresses » et se rient de moi.
Heureusement mon ami mojito est là, ah le mojito, que ferais-je sans toi ? Enfin non présenté comme ça je passe pour une pochtronne ...
C'est juste un remontant occasionnel délicieux...
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