Partie 2.9

Mon corps n'est plus qu'angoisse et panique. Je sens mes muscles se tendre un par un en moi, ils se crispent à m'en faire mal. J'essaye alors de les soulager comme je peux, libérer cette tension emprisonnée en moi en aggripant la barre du lit, me tourner sans cesse
dans ce lit trop dur et trop petit. J'ai beaucoup trop chaud, ma peau est moite et humide de sueur. Mon coeur se resserre toujours plus dans ma poitrine et palpite. Je sais que la crise de panique n'est pas loin ; le sang afflue dans mes tempes et dans mes doigts qui tremblent. Ma respiration devient difficile, pourtant, je me concentre dessus. Même Adam semble démuni face à moi et ce n'est pas pour me rassurer. Comme dans chacun de ses moments où je me sens larguée et perdues, les larmes montent dans le coin de mes yeux, je les refoule au maximum mais je me connais et elles finiront par ruisseler le long de mes joues.

D'un coup, cette chambre d'hôpital paraît trop étroite, étouffante et sans oxygène. J'ai besoin d'air. Manquant de trébucher, je me précipite sur la fenêtre pour l'ouvrir. L'air extérieur caresse mon visage, n'inspire profondément le plus calmement possible mais on toque à la porte et l'angoisse remonte en flèche. Les infirmières et les médecins rentrent tout de suite,ça ne peut être donc que la police. Je suis incapable de les inviter à entrer, heureusement, Adam s'en charge pendant que je m'assieds et soulage mes jambes tremblantes.

- Bonjour ! Je suis l'agent Moore et voici mon coéquipier l'agent Dirt, me présente une belle rousse pleine d'énergie. On est chargé de l'enquête sur Adrian et je te rassure ; j'ai bien conscience que parler peut être difficile pour toi alors On va progresser ensemble à ton rythme, d'accord ?

D'emblée rassurée, j'acquiesce, déglutis et attrape mon courage à deux mains pour subir cette interrogatoire.

- Bien, Nolween, peux-tu me parler de ta relation avec Adrian ?

Le fait qu'elle appelle tout le monde par son prénom m'adoucit et m'aide à me détendre. Je prends une grande inspiration avant de commencer mon récit depuis notre rencontre. Tout y passe : notre amitié, ses tentatives de baiser, son statut de professeur. J'en ai mal au ventre. Le dégoût, éprouvé à son égard, remonte amèrement dans mon estomac.

- J'aimerais que vous me parliez de ce qui s'est passé depuis qu'il est votre professeur. Si ça devient trop dur, on peut faire une pause.

Mes ongles s'enfoncent dans la paume d'Adam et lacèrent sa peau. Sa main libre se pause sur ma cuisse et la caresse. Assise sur le matelas, mon dos est appuyé contre son torse chaud tandis que les agents de police sont toujours déboute au pied du lit. Je déglutis, inspiré et me lance dans un récit saccadé, secoué à certains moments par les larmes. Chaque mot devient plus compliqué que le précédent, plus douloureux et plus haineux à la fois. Si j'avais assez de force, mon poing aurait déjà fini dans sa figure, lui offrant un sublime oeil au beurre noir en souvenir. J'en viens à ce que je suppose la première fois où il m'a drogué.

Les larmes me brûlent les yeux et la bile enflamme ma gorge. La nausée m'assailit et interrompt brusquement mon monologue. Je me lève titubante et me précipite dans la salle de bain où je m'enferme. Mes mains prennent appuis sur ce qu'elles trouvent au passage : les murs blanc et froids, le bord du lit et les chaises. Je tombe à genoux devant les toilettes sans même amortir ma chute. La douleur du choc se propage dans mon corps mais je ne m'en soucie pas, monopolisée par mon dernier repas finissant sa course dans la cuvette. Je tente temps bien que mal de retenir les cheveux en arrière mais quelques un se mêlent au goût âcre de la bile et salés de mes larmes sur mes lèvres. Submergée par les émotions, je reste immobile plusieurs secondes le regard vissé sur le contenu de la toilette, puis, peu à peu, je récupère de la contenance, tire la chasse et me rince le visage avant de m'humidifier le visage avec un essui. Fébrile, je resors, les regards de tout le monde dirigé sur moi.

- Je... J'ai besoin de dormir, s'il vous plaît, supplié-je larmoyante.
- Pas de soucis. Reposez-vous, c'est important ! Nous reviendrons demain en fin de matinée, vers onze heure trente, m'informe l'agent Dirt.
- Merci !

A peine la porte de referme, mes sanglots reprennent de plus belle. Mes mains s'accrochent à Adam comme un enfant en train de se noyer s'attacherait à une bouée de sauvetage. Ses bras se referme autour de moi, tremblante et épuisée. Tout ce schmilblick me prend la tête, mon esprit se pose des questions encore et encore au point que je devienne folle, prête à arracher tous les fils présents dans cette pièce et il y en a beaucoup, on est dans un hôpital !

- Je veux sortir d'ici et je veux voir Jérôme, me pleins-je à bout de nerfs.
- Ma princesse, Jérôme passe toute la journée de demain ici, d'accord ?
- Et toi ?
- J'ai travaux pratiques de quinze à dix-sept heure, je suis obligé d'y aller...
- Va en cours ! Ne mets pas ton année en jeu pour moi, protesté-je plus vivement, me redressant pour me regarder plus nettement.
- On est que fin septembre, Nolwenn, pas de stress !
- J'insiste, puis, si Jérôme est là, je me sentirai pas toute seule.
- Bon, d'accord, cède-t-il.

Mes lèvres capturent  les siennes, pleines de satisfaction, de douceurs, je ne sais pas, sûrement un mélange de tout. La seule certitude que j'ai est que j'ai besoin de l'embrasser pour aller mieux. Et je veux que son corps s'empare de moi.

- Fais-moi l'amour, geins-je dans me creux de son oreille.
- Ici ?
- Oui, je te veux en moi, j'ai besoin de te sentir.

Le poids de ses muscles m'allonge avec délicatesse, lui me surplombe. Nos langues dansent ensemble incroyablement déliatement. Ses doigts se faufilent sous mon t-shirt et attrapent un de mes tétons dénudés de soutien-gorge avant de descendre chatouiller mes côtes et mon nombril. Sa bouche suit, à son tour, le même chemin sinueux jusqu'à ma féminité. Fiévreux et désireux, nous nous déshabillons. Je prie pour que personne ne rentre d'ici peu, ce serait une catastrophe et une honte. Mais toutes ses angoisses disparaissent dès l'instant où Adam titille mon clitoris de sa langue chaude.  Mes mains poussent son crâne contre mon sexe et son nez caresse mes grandes lèvres. Je sens que je deviens humide au rythme de mes gémissements qui s'amplifient lorsque deux doigts rentrent et se tordent en moi à la recherche de mon point G. J'ondule du bassin, la tête basculée en arrière et gémis. Ses grognements étouffés par mon entre-jambe  augmentent mon excitation et m'approchent dangereusement de l'orgasme.

Son visage, laissant quelques traces humides sur ma peau laiteuse, remonte au niveau du mien. Il m'embrasse afin d'étouffer mon indiscrétion quand il rentre en moi. Son sexe me pénètre avec une douloureuse lenteur mais je me sens pleine et heureuse, le temps d'un instant. Nos corps sombrent dans un monde parallèle à l'unisson, nos jambes entremêlées, nos peaux moites de sueur et nos coeur amoureux. Si nous étions à la maison, je profiterai nue du moment à lui chuchoter des mots doux dans ses bras mais risquant d'être surpris par un membre de l'équipe médical, j'enfile à nouveau mes vêtements avant de me coller à Adam, la tête déposée à hauteur de son coeur. C'est à deux dans un lit prévu pour une seule personne que nous nous endormons, apaisés.

(06/07/2019) Salut !

Bon, bon, bon, j'ai adoré écrire ce chapitre. D'ailleurs, je suis épuisée mais incapable de m'arrêter alors qu'il est une heure du matin ! J'espère que vous m'aimeree autant que moi !

Je profite de ce moment pour t'inviter à lire mes autres histoires.

- Au rythme de tes hanches : romance érotique déjà composée de 16 chapitres.

- Qui vivra verra : romance mêlé aux thèmes de l'amitié, l'intergénérationnel et la maladie.

MERCI DE ME LIRE ❤

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