Plus la journée avance, plus la fatigue envahit mon corps. Une légère migraine semble bien décidée à me tenir compagnie pour le reste de la soirée. Marcher jusqu'à l'appartement d'Adam ne m'a jamais semblé aussi long et périlleux pour moi qui adore me balader, sentir l'air frais sur mon visage, entendre les oiseaux chanter et les étudiants babeler entre eux.

- Tu es blanche, tu es sûr que ça va ? s'inquiète Adam lorsque je l'embrasse.
- Oui, oui, simplement un léger mal de tête, j'ai fait un malaise ce matin.

Son visage s'alarme immédiatement alors qu'il porte sa main à mon front pour vérifier ma température, un véritable papa poule. Ses bras autour de moi m'étouffent ; j'ai terriblement chaud. Je sens la sueur couler dans mon bas du dos. Je me dégage brusquement de son étreinte sous son regard perplexe. Une fenêtre, j'ai besoin qu'on ouvre une fenêtre et d'un grand verre d'eau au passage. La boisson froide qui glisse dans ma gorge fait diminuer ma température. J'ai l'impression d'être spectatrice de ce qui se passe, dans un état second. Je sens Adam m'attraper par les bras et me soutenir jusqu'au fauteuil dans lequel je m'affaisse.

- Je vais te chercher un antidouleur mais allonge-toi !

Ses mains sur mes épaules m'installent dans le canapé avant de glisser deux gros coussins sous mes jambes, prévention en cas de malaise. Mes paupières me semblent beaucoup trop lourdes pour garder les yeux ouverts. Au loin, j'entends la voix d'Adam qui est probablement au téléphone. Les brides de discussion me rappellent que nous devions souper chez moi avec Jérôme et que je dormais à la maison mais je ne me sens pas capable de faire quoi que ce soit. J'espère qu'il est occupé à annuler. Ma tête, bon dieu ! Elle me lance de plus en plus, comme si un marteau martelait à l'intérieur.

- Adam ? geins-je d'une voix presque inaudible.
- Je suis là. Tiens ; avale-ça !
- Jérôme...
- Oui, je l'ai eu au téléphone. Il va passer te voir et manger avec nous. Si tu préfères, tu peux dormir ici cette nuit, d'accord ?

Trop faible pour articuler une quelconque parole, j'hoche seulement de la tête en la déposant sur ses genoux. Ses doigts viennent jouer sur mon crâne alors que je me sens partir vers les bras de Morphée mais mon repos fut de courte durée, éveillée par une forte lumière blanche dans les yeux. Je dévie brusquement la tête pour l'éviter et me rendormir. Une voix grave, inconnue, m'interpellent. Je ne comprends plus rien ; ni où je suis, ni avec qui, ni ce qui se passe. Je suis dans un flou total, dans l'incompréhension. Qu'est-ce qui m'arrive ? Et pourquoi Adrian est là, dans le coin de la pièce ? Ne me dites pas que je suis chez lui ; c'est tout simplement impossible ! Où est Adam ? Mon cœur s'emballe dans ma poitrine simultanément à la panique qui m'assaille.

- Princesse, calme-toi ! Voilà, redresse-toi doucement. Jérôme est là et un médecin aussi. Tu t'es éveillée par la lumière dans tes yeux pour vérifier la dilatation de tes pupilles. Respire tout va bien, m'explique Adam.
- A... A... Adrian !
- Qu'est-ce qu'il fait là ? balbutié-je tremblante.

Ses sourcils froncés lui donnant un air perplexe me perturbent. D'ailleurs, il se retourne vers l'homme que je suppose le docteur et Jérôme.

- Mademoiselle, avez-vous pris de la drogue ?
- Quoi ? Non, bien sûr que non ! clamé-je un peu trop fort pour ma tête.
- En êtes-vous certaine ?

Agacée, un soupir m'échappe ; évidemment que j'en suis sûr, je ne suis pas encore une petite écervelée qui ne se souvient pas de ses actes. Rien que l'idée que, moi, Nolwenn prenne de la drogue est complètement absurde.

- Si elle vous dit qu'elle ne s'est pas droguée, bon sang ! s'énerve à son tour Jérôme. Rassure-moi, Nolwenn, tu me le dirais ?
- Mais oui ! Maintenant, arrêtez de parler si fort dans mes pauvres oreilles, me râlé-je.

S'en suit une auscultation classique avant que le médecin conclue à énorme coup de fatigue et d'hypoglycémie sans pour autant expliquer mon hallucination. Alors qu'Adam s'affaire dans la cuisine, mon frère s'installer près de moi, toujours un regard angoissé posé sur moi. Ses bras m'enveloppent dans un cocon protecteur qui m'a tout de même manqué ; ils sont irremplaçables.

- Je te promets que je n'ai rien pris comme substances illicites, grogné-je en le remarquant toujours aussi torturé.
- Mais tu as réellement vu Adrian ?
- Oui, mais je pense que c'est dans mon sommeil et que j'ai réagi un peu en retard, mentis-je. Je me suis éveillée complètement déboussolée.

Je suis bel et bien consciente qu'il y a quelque chose d'anormal mais je refuse de les angoisser plus qu'ils le sont déjà, tous les deux. Même si je dois être honnête, ça m'angoisse aussi parce que je ne comprends pas, je ne contrôle pas et je déteste ça. La drogue pourrait expliquer pas mal de chose mais comment ? A quel moment ? Et pourquoi ? Certes, j'ai bu dans la bouteille de Cathy mais je me sentais déjà bizarre avant alors que mon seul contact avait été Adam. Impossible qu'il soit responsable, il n'y a pas de doutes là-dessus. De nombreuses questions me polluent l'esprit toute la soirée m'épuisant encore plus. Mon reflet me fait peur ; je me rapproche plus de l'allure d'un légume fripé que d'une femme. J'espère que ma nuit s'avérera réparatrice et non-parsemée de cauchemars, de questions existentielles et d'angoisses. 

(13/06/2019) Hi !

Après plus d'un mois sans publication, je suis de retour ! Excusez-moi pour cette absence mais j'ai subi un gros manque d'inspiration et les examens.

J'espère que ce chapitre vous a plus. N'hésitez pas à me bombarder avec vos théories sur la suite, ça m'intrigue ! 🤔

Si tu as aimé, n'hésite pas à lâcher une petite étoile et un petit commentaire. Ça fait toujours plaisir.

Oh ! J'ai failli oublié. Dès à présent, tu peux me retrouver sur INSTAGRAM (Losene16) pour plus d'infos, d'extraits et de partages.

MERCI DE ME LIRE ❤