Partie 2.4

Le lendemain matin, je commence à nouveau par le cours d'Adrian et comme promis, Adam m'y accompagne. Nous arrivons, main dans la main, avant même que l'auditoire soit ouvert. Je perçois un sourire malicieux sur les lèvres de mon bien-aimé ; il va s'amuser à faire sortir Adrian de ses gongs. Le voilà qui arrive au bout du couloir ! Ma main droite se pose sur la joue d'Adam alors que la gauche se place dans sa nuque l'attirant vers moi. Sans le quitter des yeux, ma bouche retrouve la sienne et danse avec. Il caresse mon dos, me colle encore plus à lui et descend sur mes fesses à l'instant où mon cher conférencier nous dépasse.

- Jeunes gens, vous êtes à l'université et non dans une chambre ! siffle-t-il.

Son regard assassin me transperce et m'arrache un sourire non-désiré, quelque peu provocateur. Adam resserre notre étreinte. Le message se véhicule. Je vois Adrian grincer des dents. Ses poings se ferment et il perd son sourire. Une bulle se forme autour de nous trois, une bulle remplie de tensions. Le brouhaha du couloir ne nous atteint pas mais la masse d'étudiants autour de nous augmente. Je me sens faiblir, coincée entre les deux hommes ! J'ai la sensation d'étouffer mais il n'est pas question qu'Adrian s'en aperçoive. Je lui tourne le dos et embrasse Adam.

- Bonne journée, mon amour, lui souhaité-je.

Adrian reprends ses esprits et se décide à nous ouvrir la porte. Je laisse la foule entrer et évite de me retrouver bloquée dans la vague d'étudiants. Mon professeur n'est qu'à quelques dizaines de centimètres de moi. Je pourrais presque sentir son souffle sur ma peau. Alors que je m'apprête à rentrer quelques minutes plus tard, sa main me retient par le bras.

- N'oublie pas qu'ici c'est moi qui tire les ficelles, Nolwenn !

Ses paroles me glacent le sang mais je n'y prête pas attention et continue mon chemin dès qu'il me lâche. J'opte pour la même place que la veille et installe mes cours, mon ordinateur et ma bouteille d'eau.

*****

Minuit moins deux. Nous sommes tous dehors avec les formateurs et les intendants. La plupart d'entre nous portent un chapeau en cône multicolore. Une vague d'excitation nous traverse. Nos discussions s'élèvent dans la nuit. Les étoiles brillent et éclairent le ciel. La lune, elle, est sublime. Dix. Neuf. Quelqu'un arrive dans mon dos et m'enlace. Je reconnais immédiatement l'odeur d'Adam. Mon premier nouvel an en couple. Huit. Sept. Les cris se font plus forts. Tout le monde sautille sur place. Sous mon regard émerveillé, une étoile filante passe dans le ciel. Six. Cinq. Le froid commence à me faire trembler ; je suis en robe bustier noir et mes collants ne sont pas très épais. En parfait gentleman, Adam pose sa veste sur mes épaules nues. Quatre. Trois. Un sourire niais ne quitte plus mon visage ; j'ai toujours adoré le passage à la nouvelle année. Deux. Un. Plus qu'un fragment de seconde. Plus qu'une inspiration. Bonne année ! Adam me souhaite ses vœux à l'oreille. Je me retourne et l'embrasse avec passion. Il me pousse contre le mur et approfondit notre baiser, notre premier baiser en public. Et quel public !

*****

Mes pensées sont dirigées vers Adam à la place de mon cours.

- Mademoiselle ? Vous voulez bien répondre à la question !

Je ne l'ai même pas entendue sa question. Adrian est posté devant moi, les bras croisés et le regard contrarié.

- Monsieur Smith, c'est la troisième fois que vous m'interrogez depuis le début de l'heure. Je vous pose problème ?

Répondre n'est pas dans mes habitudes ; en général, je me fais toute petite et fonds en larmes mais je ne parviens plus à le supporter lui et ses provocations. Oser prononcer ses mots me coûte beaucoup mais j'agis sans réfléchir. Si mon cerveau se remet en marche, je risque fortement de perdre mes moyens.

- Dans cet auditoire, je pose les questions et vous donnez les réponses ! me rappelle-t-il en se penchant vers moi.

Je ne renchéris pas et l'informe juste que je ne suis pas capable de répondre. Entrer dans son jeu est dangereux et inutile. Il a le don de m'agacer. Il joue sur sa supériorité ; c'est malsain. Les minutes me paraissent interminables quand la fin du cours sonne enfin. Je me précipite en bas de l'auditoire en descendant les marches deux par deux en courant mais c'est sans compter sur le sac à main trainant au milieu des escaliers. Je trébuche et bascule en avant. Ma tête percute une chaise me laissant un peu sonnée. Une étudiante, brune aux yeux de la même couleur, me tend la main et m'aide à me relever. J'ai la tête qui tourne. Je vois flou et des petites étoiles. Mon crâne est douloureux et je suis obligée de m'appuyer sur elle afin de ne pas tomber à nouveau. Elle me soutient jusqu'à ce que je m'asseye et me propose de boire. L'eau fraiche glisse dans ma gorge alors qu'elle se présente. J'apprends donc qu'elle s'appelle Cathy et qu'elle a recommencé son année. 

D'après elle, Monsieur Smith est imbuvable comme conférencier et il adore choisir une proie par an, proie qu'il va malmener tout au long de l'année. L'évidence est là ; je suis celle de cette année. 

  Après s'être assurée que j'aille bien, Cathy m'aide à rejoindre la sortie mais, à nouveau, Adrian m'interpelle. Elle me souhaite un bon courage avant de s'échapper alors que je rebrousse chemin jusqu'au bureau de mon professeur.

- Ça va ? s'inquiète-t-il.
- Oui, merci et au revoir, Monsieur Smith ! réponds-je d'un ton glacial.

Ce coup-ci, son petit numéro où il prend soin de moi pour mieux me manipuler ne prend pas. Je sors et claque la porte, exhibant toute ma colère envers lui. Mais une fois dehors, ma façade s'effondre et les émotions de la matinée ressurgissent. Le mépris et la rancune envers Adrian. La nostalgie et l'excitation de ce joyeux souvenir de formation. L'embarras et l'humiliation de ma chute.

Comme la veille, l'après-midi se déroule plus sereinement et est riche en découvertes et rencontres de mes autres conférenciers. Le professeur de statistiques a l'air d'un ennui indescriptible, mélangé à mon incompétence dans ses branches, le résultat risque d'être fructueux. A l'inverse, l'enseignante de philosophie semble d'une incroyable douceur. Peut-être vais-je enfin aimer cette matière ? 

(3/05/2019) Bonjour !

Les examens approchent et une nouvelle idée a fleuri dans ma tête. De ce fait, le rythme de publication va un peu diminuer à une ou deux fois par semaine, je pense !

En ce qui concerne mon nouveau projet, je vous en dis plus rapidement.

N'oublie pas de voter et commenter si ça te plait !

MERCI DE ME LIRE ❤

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