Partie 2.3
Mes deux heures de l'après-midi se déroulent sans encombre. Le cours de psychologie générale me semble, tout bonnement, passionnant avec un professeur qui aime enseigner. Il dégage une aura spéciale qui nous motive à rester concentré, attentif. Je ne pense pas qu'un seul étudiant oserait le défier ; c'est inexplicable. Sa prestance nous fait sentir tous petits. Pourtant, la boule coincée dans ma gorge depuis ce matin ne me quitte pas. Je me sens toujours aussi mal, coupable et stupide ! Mes pensées me torturent et me donnent envie de m'assommer contre un mur. Sur le chemin du retour, je réfléchis à la manière dont je vais annoncer qu'Adrian est mon conférencier à Adam. S'il a bien réagi à l'annonce du baiser, je ne suis pas certaine que ce soit toujours le cas cette fois-ci.
- Tu sembles encore plus nerveuse que ce matin ? constate Adam à mon entrée dans le salon.
Je m'assieds à ses côtés dans le fauteuil et pose ma tête sur son épaule. Les larmes me piquent les yeux mais je me force à les refouler. Il pose une main réconfortante sur ma cuisse tandis que je cherche le courage de parler. Mais à chaque fois que je m'apprête à me lancer, mon corps entier se crispe. Pourquoi n'ai-je pas envoyé paitre Adrian quand il m'a accosté sur ce quai ? Mon premier instinct m'a dit de me méfier et j'aurais dû l'écouter rien qu'une fois. Mais encore une fois, j'en ai fait qu'à ma tête et me suis comporté comme une pauvre fille idiote.
Sentant la tension en moi, Adam m'incite à m'asseoir sur la moquette grise devant lui et place ses mains sur mes deux épaules. Il entreprend de me masser alors que je penche la tête en avant, les yeux fermés. Ses pouces appuient délicatement sur ma nuque dénouant les raideurs présentes. Il est si attentionné envers moi, pourtant, je ne crois pas le mériter... Je suis là avec mes problèmes, mon hypersensibilité, ma dépendance affective à l'enquiquiner et, lui, il reste. Jamais, je ne le remercierai assez pour tout cet amour qu'il m'offre au quotidien. Il est le pilier dont j'ai besoin dans ma vie, le soutien que mes parents ne m'ont pas apporté. Se sont-ils au moins inquiétés de mon premier jour à l'université ? Non.
Je ne peux plus retenir mes larmes et les laissent s'écouler le long de mon visage jusqu'au sol. Mes cheveux empêchent Adam de le remarquer mais mon corps est parcouru de légers spasmes.
- Adrian... est mon professeur de physiologie humaine, avoué-je la voix brisée par les sanglots.
Ses mains se crispent instantanément dans mon dos. Lentement, je me retourne vers lui, ouvre les yeux et le regarde. Son regard est sombre ; ça le contrarie et je le comprends. Je me rehausse en m'installant sur les genoux. Je fais voyager mes doigts sur le haut de ses jambes dans l'attente d'une réaction qui ne vient pas.
- Il se pourrait qu'on se soit disputé, rajouté-je. Et que je lui ai envoyé un coup de poing dans le ventre.
Je prends soudain conscience ; j'ai commis un acte de violence envers un enseignant qui peut décider de mon avenir. Plus rien ne va. Ça ne me ressemble pas mais ma haine envers lui est tellement puissante. Je ne pourrai pas suivre ses cours pendant un an, je n'y arriverai pas. Enfin, si je ne me fais pas virée avant ; l'incident de ce matin pourrait me coûter ma place. Il n'y a que moi pour se retrouver dans une situation aussi loufoque. Adam pouffe.
- Tu as fait quoi ?
- Il m'a provoqué ; je n'y peux rien... S'il te plait, accompagne-moi à son prochain cours qu'il comprenne que tu es là maintenant !
- Cet enfoiré ne perd rien pour attendre, prof ou non, ça ne change rien ! peste-t-il.
- Je te promets que je m'occupe de lui ; il n'obtiendra jamais raison.
Une pointe de jalousie ressort des ses propos et me fait fondre. Il est adorable et mérite toute l'intention, l'amour du monde. Je me redresse et m'assieds à califourchon sur ses genoux. Mes lèvres pressent, amoureusement, les siennes. Parfois, j'aimerais me dissimuler en lui ; tout me paraitrait beaucoup plus simple. Notre baiser se laisse bercer au même rythme que la musique douce résonnant dans l'appartement. L'odeur de son eau de Cologne me chatouille les narines. Sa bouche descend le long de mon cou et ses dents viennent en attraper un morceau de peau provoquant une étrange sensation, un mélange de douleur et de plaisir. Bien que toujours un peu innocente, je sais que j'en garderai la marque quelques jours. Mes mains s'agrippant à ses cheveux traduisent mon bonheur et mon désir d'être près de lui. Son œuvre finie, il la caresse du bout des doigts. J'en ai la chair de poule.
- Tu es à moi, pas à lui !
Cette remarque me tire un sourire. Bon nombre de femmes se seraient vexées à ces mots. Pourtant, ils communiquent seulement un sentiment de jalousie. J'enroule mes bras autour de sa nuque en lui susurrant des mots doux et rassurant à l'oreille ; je ne désire en aucun cas tomber dans les bras d'un pervers. Adam me satisfait plus que de raison. Ces instants d'intimité et de câlins sont si savoureux que je n'ai aucune envie de m'en défaire.
Toutefois, la vie tourne et nous ne pouvons pas rester installés dans les bras l'un de l'autre toute la soirée ; j'ai ma nouvelle vie d'étudiante à organiser. Comment vais-je structure mes cours ? Est-il mieux de prendre note à la main ou à l'ordinateur ? Si, je choisis d'écrire à la main, j'utilise des cahiers ou un classeur et des feuilles ? A l'inverse, si je tape à l'ordinateur, dois-je prendre un cahier pour dessiner des schémas par exemple ? J'en discute avec Adam qui est en faveur de l'ordinateur. En effet, c'est plus efficace et moins lourd à transporter. Pendant notre discussion, on en profite pour cuisiner. Une merveilleuse odeur de sauce tomate embaume la pièce.
Sans que je m'y attende, Adam trempe son doigt dans la casserole avant de colorer mon nez grâce à la sauce. Je lui jette un faux regard noir avant de rire aux éclats. Quel enfant ! Je lui tape, gentiment, le dos de la main lorsqu'il retente une seconde fois ; il ne m'y prendra plus. Nos sottises sont brusquement interrompues par la sonnerie de mon téléphone.
- Ah quand même ! résonne la voix de mon frère. Alors cette première journée ?
- Bonjour à toi aussi Jérôme, rigolé-je.
- Tu te souviens même de mon prénom, se moque-t-il. Depuis qu'Adam à son appartement, je ne te vois plus...
- Désolée mais ne me dis pas que je te manque !
- Non mais t'embêter, oui, raille-t-il. Bon, cette première journée ?
Ma bonne humeur s'évapore soudainement. Je déglutis difficilement avant de lui dévoiler la fameuse identité de mon premier conférencier. Sans surprise, je l'entends lâcher un juron ; il n'a jamais apprécié Adrian et ça n'a pas été en s'arrangeant. Mes doigts pianotent nerveusement sur le plan de travail alors qu'Adam m'observe du coin de l'œil. J'essaye de passer le plus vite possible au reste de ma journée et conclus notre discussion en lui promettant de rentrer à la maison le lendemain soir ; il aurait une surprise à me dévoiler. Maintenant, je vais être impatiente et surexcitée ; je déteste ne pas savoir.
(01/05/2018) Bon matin à tous !
Un chapitre plutôt calme mais plein de douceurs ! 🤩
A votre avis, quelle surprise attend Nolwenn ?
Des idées de la suite des événements avec Adrian ?
Allez-y ; lancez-moi toutes vos idées, même les plus farfelues ! 🙏🏻
Si ça te plait, pense à voter et à commenter ! Ça récompense mon travail et ça me fait très très plaisir ! ✒⭐
MERCI DE ME LIRE ❤
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