Partie 2.2

La nuit a été clairsemée de réveils dû au stress et, à plusieurs reprises, mes agitations ont éveillé Adam. Il a essayé de m'apaiser en serrant contre lui, en déposant de doux bisous sur mes épaules nues, en dessinant des petits cercles sur le bas de mon ventre. De ce fait, la sonnerie de mon téléphone nous réveille difficilement et il nous faut plusieurs minutes avant de parvenir à sortir du lit.

Nos auditoires sont à l'opposé l'un de l'autre mais Adam m'accompagne jusqu'au mien. Mes ongles s'enfoncent de sa main. Je ne tiens plus en place ; une onde d'excitation me parcourt mêlée à l'anxiété. Les étudiants affluent pour choisir les meilleures places ; les salles se remplissent rapidement. Je déteste quand il y a trop de monde ; je me sens oppressée, emprisonnée,... Adam m'a assuré que d'ici quelques semaines de nombreux étudiants auront déjà déserté la fac pour, seulement, se pointer aux examens. Dans un recoin de couloir, il presse ses lèvres contre les miennes en me souhaitant un bon courage. Je décide de m'asseoir au cinquième rang, pas tout devant mais pas trop dans le fond avec ceux qui vont finir leur nuit. Je me fonds dans la masse et joue sur mon portable en attendant le début du cours.

La porte s'ouvre et se referme une énième fois. Le silence est immédiat tandis que je relève la tête. Je reste stupéfaite et la bouche grande ouverte sous le choc. Après un regard envers les autres étudiantes, je constate qu'une bonne moitié est aussi occupée à gober les mouches. Bientôt de la bave va leurs couler le long du menton. L'année va être longue ! Il m'a bien dit qu'il était professeur mais je n'ai jamais pensé que je puisse devenir un de ses élèves à l'université. Je me ronge nerveusement les ongles ; il va finir par me remarquer à un moment où un autre. L'enfoiré, je lui ai dit que je m'étais inscrite en psychologie ; il aurait dû m'avouer son statut. Comment vais-je bien pouvoir réagir face à lui ?

Je n'ose pas regarder devant moi au risque de croiser son regard. J'espère intérieurement que si je garde les yeux baissés, il ne me verra pas. Je croise les doigts. Son baiser est encore trop récent, trop douloureux ; je lui ai fait confiance, bordel ! Et s'il retente ? Je chasse mes pensées en secouant la tête. Il est professeur, je suis étudiante ; son statut lui en empêchera. J'ai la nausée, j'étouffe. Il me faut de l'air mais si je me précipite dehors, je vais me faire remarquer par les quatre-cent autres étudiant mais, surtout, par lui. Je dois rester assise. Je ferme les yeux et me concentre sur ma respiration. Le jeune homme assis deux sièges à côté de moi me jette un regard un peu étrange. Super. J'ai l'air folle ! L'heure de cours est interminable ; je suis fatiguée de l'entendre, de voir sa bouche se mouvoir, ses allers-retours sur l'estrade me donnent le tournis.

Enfin, la pause arrive ! Il ne me reste plus qu'à me faufiler jusqu'à la sortie sans qu'il m'aperçoive mais la masse est trop dense. J'ai encore plus de mal à respirer et préfère m'en éloigner.

- Nolween ?
- Adrian, sifflé-je en m'arrêtant dans mon élan.
- Qu'est-ce que tu fais là ? m'interroge-t-il quelque peu déstabilisé.
- Qu'est-ce que je fais là ? Tu savais que j'allais en fac de psychologie cette année et toi, tu ne m'as rien dit. Je n'y crois pas un trentenaire qui me savait en couple m'a embrassé et, en plus, il s'avère être mon professeur. Où sont les caméras ?
- Chut, évite de dire ça ici ; ne complique pas la situation !

Je serre mes mains et canalise difficilement ma colère. Mon corps boue intérieurement et est prêt à exploser. Je me dirige vers la sortie tandis qu'il me rattrape par le bras. Rapidement, je me dégage de sa prise et lui fait face.

- Quoi ? aboyé-je.
- Je n'aurais pas dû t'embrasser mais je ne le regrette pas, Nolwenn ! Tu as des lèvres divines qui ne devraient pas servir uniquement lorsqu'un pauvre type habitant à cent-cinquante kilomètres se décide à se pointer !

C'en est trop ; mon poing percute son ventre. Il empoigne mon poignet avant que je lui renvoie un second coup. Les larmes perlent sur mes joues. La haine s'évacue. Je voudrais lui dire que, non, Adam n'habitue plus si loin, qu'il est ici avec moi.

- Arrête ça ! m'ordonne-t-il d'un ton dur.
- Tu n'as aucun ordre à me donner, putain ! Je te jure que je te déteste, Adrian. Je t'ai fait confiance parce que tu as été là pour me ramasser et, toi, tu as tout fichu en l'air. Mais dis-moi, avec combien d'étudiantes as-tu couché ? Ne me réponds pas aucune ; on a rigolé à ce sujet et tu m'as embrassé, ce n'est pas une coïncidence. Je n'y croirai pas !

Son silence et son regard sombre me font comprendre que j'ai touché dans le mille. Tout le monde a eu raison et il m'a berné comme une pauvre idiote. 

- Au revoir, Adrian !

La porte se referme bruyamment dans mon dos tandis que je me précipite à l'extérieur et profite de l'air frais. De nombreuses brides de discussions parviennent à mes oreilles mais je m'oblige à me concentrer sur moi-même. Me balader me permet de me vider la tête et, en plus, de découvrir le campus. Finalement, j'atterris dans un petit café où je sirote un thé glacé. Adrian est mon professeur de physiologie humaine, un de mes plus gros cours, bon sang !  

(30/04/2019) Hi !

Ok ok, allez-y ; lâchez-vous !

J'ai écrire cette partie en deux fois tellement j'étais énervée de la situation...

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MERCI DE ME LIRE ❤

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