Certains sont seuls. D'autres se baladent avec leurs amis. Des enfants crient et des bébés pleurent. Les adolescents jouent sur leur portable alors que le contrôleur passe de passager en passager. Cette agitation à laquelle je participe me semble si éloignée.

La main d'Adam sert la mienne et m'arrache de mes pensées. Son pouce y dessine des petits cercles remplis de tendresse. Je souris niaisement, simplement heureuse ! Finalement, c'est ça la vie : profiter du bonheur.

Nous y sommes. Bruxelles. Ce n'est pas Paris, la ville de l'amour. Pourtant, de nombreux couples marchent les doigts entrelacés. Un petit garçon tient la chaise roulante de sa grand-mère. Une jeune fille câline son petit frère qui pleure. N'est-ce pas ça l'amour ? L'amour, n'est-il pas le plus beau des spectacles que nous offre la vie ?

Adam me dirige vers l'extérieur de la gare. Quelques gouttes de pluie s'écrasent sur nos visages. Je ferme les yeux et savoure l'instant.

- Embrasse moi sous la pluie comme dans les films ! demandé-je d'un air angélique.

Sa réaction ne se laisse pas attendre. Son corps vient au contact du mien. Son souffle chatouille mon visage. Ses cheveux humides épousent mon front. Je glisse délicatement mes doigts sur sa nuque alors qu'il attrape mes hanches. La douceur de ses lèvres me rend dingue. Je ressens une once de chaleur s'agiter dans mon ventre : les fameux papillons. Ceux dont j'entends parler depuis toute petite. Ceux que je ne pensais pas ressentir un jour. Les voilà !

Nous restons aimantés à l'autre. Nos vies semblent en dépendre. Il est mon oxygène alors que le temps s'arrête. Je ne parviens pas à me défaire de lui et m'accroche à sa veste en cuir.

- Ne m'abandonne pas !
- Jamais ! Promis, souffla Adam dans le creux de mon oreille.