Malgré mon passage sous l'eau tiède la veille au soir, je me réveille moite après une nuit chaotique. Je me suis éveillée à plusieurs reprises à cause de rêves érotiques - appelons un chat, un chat -. Les images d'Adam qui découvre, caresse, embrasse mon ventre, ma poitrine, mes cuisses et mon entre-jambe tournent en boucle dans ma tête. J'ai chaud ; ma couverture m'envahit, elle m'étouffe.

Perdue dans mes pensées, je me dirige vers la salle de bain, me déshabille et me regarde dans le miroir. Le constat est là : trop de gras au niveau du ventre, une trop petite poitrine, une pilosité bien trop fournie sur les bras, les jambes, aux sourcils, quelques boutons dans le dos et sur le front. Je soupire. Il y a tellement de filles plus jolies et, pourtant, il dit m'aimer. Je le crois ; il est sincère mais je ne comprends ni pourquoi, ni comment. Et s'il finit par réaliser que c'est une erreur ? Nolwenn, arrête de te prendre la tête, bon sang !

Alors que l'eau froide coule en cascade dans mon dos, je ferme les yeux le temps de me remettre les idées en place. Mon esprit est tiraillé entre le désir ressenti et mon regard sur mon corps. A dix-sept ans, s'accepter est difficile ; j'en prends seulement conscience maintenant que j'ai un homme à qui je veux plaire, dont l'opinion est importante.

Je dois parler de mes doutes et de mes peurs à quelqu'un autre qu'Adam. Ma meilleure amie ? Elle va rire. Pas très sympa, c'est vrai, mais je m'amuse bien en sa compagnie. Ma mère ? Absente, je ne m'en étonne même plus. Mon père ? Absent. Jérôme ? Je ne vais pas parler de mes désirs sexuels accompagnés de leurs appréhensions avec mon grand frère. Il ne me reste plus qu'Adrian. A peine enroulée dans mon essuie, je me précipite sur mon portable pour lui envoyer un message et lui fixer rendez-vous dans le même café à seize heure.

- Il y en a une qui semble aller mieux ! s'exclame Jérôme en croquant dans sa tartine.

- Bonjour à toi aussi, rigolé-je. Mais oui, merci ! Je sors cette après-midi : séance shopping entre filles.

Je m'imagine mal lui expliquer que je vais boire un café avec un homme mature pour lui raconter mes histoires de cœur et mes craintes. Il va mal réagir et aurait raison.

- Heureux que tu immerges un peu de ta grotte, petit ourson va !

Je lui tire la langue.

- Tu commentes, tu commentes mais je peux aussi bien y retourner !

- Ça va, je plaisante mais je suis là si jamais tu en éprouves le besoin.

(16/04/2019) Et encore moi pour une troisième partie !

On en apprend de plus en plus sur Nolwenn !

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