La douleur est trop vive ; je n'y parviens pas. Je suis incapable de vivre loin de lui, loin de la chaleur de ses bras, loin de ses paroles rassurantes, loin de ses câlins et baisés. La sensation d'être une droguée en manque ne me quitte plus : les membres qui tremblent, des maux de tête, une fatigue intense et des troubles du sommeil. Certes, elle doit être due au manque d'alimentation.

Depuis que j'ai quitté Adam dans ce train, je n'arrive plus à avaler quoi que ce soit en dehors d'un verre d'eau de temps à autres. Mon ainé, Jérôme, est le plus inquiet. Il se doute bien que je mens depuis cette fameuse après-midi où théoriquement, j'étais au cinéma avec mon groupe d'amis. Mes parents, eux, sont bien trop omnibulés par leur travail d'agent immobilier. Ils ne décrochent quasiment jamais de leur poste même en vacances. Plusieurs fois, j'ai pensé à envoyer un message à Adrian. Il m'avait laissé son numéro au cas où je ressentais le besoin de mon confier, de parler. Evidemment, je lui avais juré que c'était inutile mais maintenant, je doute. Il est le seul à qui je peux me confier.

Allongée sous la couette, le sweat d'Adam contre moi, j'écoute ses messages vocaux en boucle afin d'entendre sa voix et lis ses textos que je connais presque par cœur. Depuis une semaine, j'évite ses appels prétextant être surchargée et ne lui réponds que vaguement. Je sais pertinemment que je vais encore plus craquer au téléphone et je ne veux pas qu'il m'entende dans cet état. J'ai seulement l'air pitoyable !

- Nolwenn, je t'en prie raconte-moi ce qui ne va pas, me supplie Jérôme après le repas alors que j'ai à peine mangé trois bouchées. Tu ne peux pas continuer comme ça, princesse...

« Princesse », c'est le mot de trop ! A l'entende de mon surnom utilisé par Adam, je commence à sangloter. Mon frère me prend doucement dans ses bras et me berce. J'essaye de m'apaiser mais mon cœur me crie d'hurler un coup ma douleur. Le besoin de m'asseoir se fait ressentir petit à petit ; je suis trop faible pour rester debout plus longtemps. Je repousse Jérôme sans ménagement et me réfugie en boule sur mon matelas. Il ne semble pas décidé à me lâcher et s'installe près de moi.

- Dis-moi quel garçon te rend malade à ce point, souffle-t-il. Je suis là pour toi, tu ne dois pas douter.

J'hésite.

- Nolwenn, je te le demande pour la dernière fois, préviens Jérôme d'une voix douce mais autoritaire.

- Adam, avoué-je après une petite minute de silence, mais ce n'est pas sa faute !

Entre plusieurs torrents de larmes, je dévoile ma rencontre avec Adam, ma formation en sa compagnie, mes mensonges et nos retrouvailles la semaine d'avant. Je me sens tout de suite soulagée et j'arrive même à finir mon récit sans pleurer. Un exploit ! Mon frère dépose un bisou réconfortant sur le front et caresse mon dos. Je vois dans son regard qu'il est heureux que je me sois ouverte à lui.

Avant de me souhaiter une bonne nuit, il me conseille de lui répondre avant que mon renfermement brise notre relation. Prise d'un coup de stress, je lui obéis. Le temps de sonnerie est long et angoissant mais je souffle à l'entende de la voix d'Adam bien qu'un peu fâché.

- Je suis désolée..., sangloté-je. Désolée de t'avoir évité. Désolée de ne pas être restée forte. Tellement désolée...

- Princesse, tout va bien ; respire ! s'adoucit-il.

- Je t'aime Adam, soufflé-je de manière presque inaudible.

(16/04/2019) Hello,

Déjà, va commencer par un applaudissement parce que je me suis emballée et vous offre 601 mots de lecture ! Vas-y applaudi ! 👏👏Non ? Ok, ok, je boude !! 🙄🙄

On en découvre un peu plus sur Jérôme. Un premier avis sur ce grand frère ?
(Oui, dans la partie 3, j'ai dit "cadet de 3 ans" mais il a décidé de vieillir de 6 ans en un claquement de doigts !)

Sache que mes personnages ont pris le contrôle complet de leur vie et moi, je suis là, j'écris mais je ne contrôle plus rien... 😱😂

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MERCI de me lire, MERCI pourtout et à bientôt ! ❤