Chapitre 1

Je dispose les plats les uns après les autres sur les tables, les réarrangeant, les repoussant, les avançant à nouveau. Le stress empli tout mon corps, et j'ai du mal à y faire face.

Cela fait des mois que je ne me suis pas retrouvé devant mon ancien maître, et j'angoisse énormément. Nathan a eu beau me dire que Drake ne ressentait absolument rien pour moi, qu'il n'avait jamais rien ressenti pour moi qui s'approche même de loin à ce que je moi je voyais en lui, j'ai peur de sa réaction lorsqu'il me verra de nouveau jeune.

Dans un coin de ma tête, je me souviens à la perfection de ce que m'a dit mon ami. Je suis assez honnête avec moi-même pour reconnaître que durant quinze ans, j'ai fermé les yeux sur ma relation avec le puissant vampire. Pour une raison que je ne m'explique pas, je me suis persuadé qu'il ressentait quelque chose pour moi. Je voyais dans les gestes tendres qu'il avait pour moi, de l'amour.

Alors qu'en réalité, Drake faisait ça dans le seul but de m'apprivoiser. La toute première fois où j'ai compris ce qu'impliquait réellement être l'esclave de sang d'un vampire, je me souviens avoir totalement paniqué.

Pendant plusieurs années, les anciens nous rabâchaient les oreilles avec l'importance que les reproducteurs avaient pour le camp. Selon eux, les vampires se montraient moins méchants lorsque le ratio de naissance était satisfait. Et la seule façon pour y arriver était de monter les femmes.

Je crois que j'ai découvert comment on faisait les enfants à l'âge de huit ans. Ma génitrice m'a pris à part, m'expliquant tout le processus pour réussir à procréer correctement. Elle n'a pas lésiné sur les mots, ni sur les mouvements de ses mains pour me faire comprendre comment tout cela fonctionnait. Elle a même été jusqu'à me montrer ses parties génitales afin que je comprenne bien comment tout cela marchait.

Ça m'a un peu traumatisé, avant que mes camarades de camp ne m'avouent qu'ils avaient eu le droit au même traitement de la part de leur propre génitrice. Les garçons et les filles étaient encouragés à se rapprocher dès le plus jeune âge.

La toute première fois où je me suis approché d'un sexe féminin, j'avais dix ans. Une fille du camp était en train de se laver devant sa cabane, sa mère lui versant de l'eau sur le corps, et je me suis arrêté pour regarder. Parce que je trouvais ça très beau, et que la fille était pas mal faite.

Cette dernière devait avoir à peu près quatorze ou quinze ans, et des formes commençaient à pointer le bout de leur nez sur son corps encore enfantin. Des poils pubiens poussaient eux aussi, et formaient un buisson léger de brun entre ses jambes.

Lorsqu'elle a remarqué que je la regardais intensément, elle a eu le geste le plus osé que je n'avais encore jamais vu. Elle a commencé à faire glisser ses mains le long de son corps, passant lentement sur ses tétons jusqu'à ce qu'ils durcissent, coinçant sa lèvre inférieure entre ses dents.

J'ai senti mon corps durcir et mes joues se mettre à cuire violemment. Je n'ai pas réalisé ce qu'il m'arrivait à ce moment-là. Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris que j'avais eu ma première excitation en face d'une fille.

Elle a continué sa douche et lorsqu'elle a eu terminé, elle a pointé son doigt vers moi, m'encourageant à la rejoindre. J'ai jeté un coup d'œil à la femme qui était avec elle, mais elle a tourné le dos, comme si elle se moquait de ce qui pouvait arriver ensuite.

J'ai donc haussé les épaules et me suis approché d'elle. La jeune femme m'a fortement encouragé à la toucher, m'indiquant ce que les femmes aimaient, et ce qu'elles n'appréciaient pas vraiment. Cette jeune femme a été mon premier professeur d'éducation sexuelle.

J'ai pu la toucher partout où je le voulais. J'ai découvert ce qu'était une poitrine féminine, les réactions que cela entraînait chez une femme. Elle m'a également fait découvrir des sensations étranges lorsqu'elle a elle-même plongé mes doigts au milieu de ses poils pubiens, pour atteindre cet endroit si chaud, et très humide entre ses jambes. Elle m'a montré où la toucher pour lui donner le plus de plaisir, avant d'enfoncer mes doigts en elle.

À un moment donné, elle s'est allongée, gardant mes doigts enfoncés en elle, se donnant toute seule du plaisir grâce à mes doigts. Et je suis resté subjugué par le plaisir que je voyais passer par vagues sur son visage, avant qu'elle ne se crispe et ne crie bruyamment.

Après cette première fois, je suis souvent retourné la voir. Elle était ouverte à toutes propositions et j'ai pu expérimenter pas mal de choses. Jusqu'à ce qu'elle soit transférée dans une autre partie du camp. Après ça, cela a été beaucoup plus difficile pour moi de trouver des partenaires.

Enfin, jusqu'à ce fameux jour où j'ai été choisi pour être un reproducteur. À partir de ce jour, le sexe est devenu mon quotidien. Il y avait toujours une femme à satisfaire.

Et puis, j'ai découvert qu'il existait une autre forme de plaisir. J'ignorais totalement en arrivant chez Drake, que deux hommes pouvaient se donner un plaisir si intense qu'il éclipserait tout ce que j'avais connu jusque-là.

Ce tout premier jour, le vampire m'a installé dans la chambre communicante à la sienne, un léger sourire sur les lèvres. Nous avons discuté tous les deux pendant ce qu'il m'a semblé des heures, de tout et de rien, avant qu'il n'en vienne à ce qui allait devenir une grande partie de ma vie. Être son donneur de sang.

Bien sûr, Drake n'a pas tout de suite attaqué avec la partie charnelle de notre relation. Il m'a tout d'abord expliqué comment il allait ponctionner mon sang et m'a assuré qu'il ferait tout pour que ce ne soit pas douloureux. Après m'avoir rassuré encore et encore, il est passé à l'autre partie. Celle qui m'a immédiatement mise mal à l'aise. Parce que pour moi, deux hommes ne pouvaient en aucun cas avoir de relations sexuelles.

Mais Drake m'a simplement sourit, avant de m'embrasser. Bien que j'ai eu un mouvement de recul à ce contact, sa langue inquisitrice fouillant habilement ma bouche m'a presque tout de suite détendu. Puis ce fut au tour de ses mains se posant sur mon cou, puis mon torse, pour descendre toujours plus bas. Jusqu'à cet endroit si sensible.

J'ai un peu paniqué en me sentant aussi dur face à un homme, mais le vampire m'a rassuré en prenant ma main pour la poser sur son membre raide. J'ai été soulagé de constater que je n'étais pas le seul réceptif à notre rapprochement.

Ensuite, tout s'est enchaîné. Ses mains semblaient se trouver partout sur mon corps, et nulle part. Je frissonnais serré contre lui, gémissant bruyamment alors que sa bouche me torturait de la plus délicieuse des manières. Je dois avouer que j'ai à peine fait attention lorsqu'il a commencé à me préparer doucement pour le recevoir. Je me souviens aujourd'hui à quel point il s'est montré attentionné avec moi, et à l'époque, j'avais pris ça pour de la tendresse de sa part. Mais avec le recul, je m'aperçois que ce n'était que de la délicatesse. Il ne voulait pas casser son nouveau jouet.

Lorsqu'il m'a pénétré pour la toute première fois, j'ai compris que tous les orgasmes que j'avais pu avoir auparavant seraient fades face aux sensations qu'il me procurait déjà. Et cela n'a fait que se confirmer alors qu'il allait et venait dans mon corps, accélérant ses coups de reins, pour en devenir presque brutal.

Mais l'apothéose est arrivée lorsque ses canines ont percé la peau fine de mon cou. Mon membre s'est tendu brutalement, avant d'exploser violemment, les jets de sperme giclant encore et encore entre nos deux corps. C'était tellement intense, que je me suis évanoui. Et les fois suivantes ont confirmé que Drake était un amant extraordinaire.

Rien que de penser à lui, ma verge tressaute brutalement dans mon pantalon. Je me mords la lèvre inférieure pour retenir le petit cri de dépit qui monte à mes lèvres. Cela fait des mois que je ne l'ai pas vu. Un peu plus de huit mois, presque neuf. Et je ne sais pas comment me comporter avec lui.

Durant quinze ans, j'étais à son service, satisfaisant le moindre de ses désirs. J'avais été acheté pour ça, et je m'acquittais de ma tâche sans faire d'histoire, et le plus souvent avec un énorme sourire sur les lèvres.

Mais depuis mon arrivée dans la meute, et tout ce que m'a raconté Nathan, je ne sais pas si je vais réussir à lui faire face. Ça n'aurait tenu qu'à moi, je serais resté dans la maison, bien au chaud, et surtout bien à l'abri.

Mais mon ami m'a convaincu que je devais lui faire face. Je devais lui prouver, mais surtout à moi-même, que j'étais passé à autre chose. Ce qui selon moi est une belle farce.

Je me recule d'un pas pour voir l'effet que donne mon arrangement, avant de battre des bras en l'air pour me retenir, et de me stabiliser après plusieurs secondes d'incertitude. Je baisse la tête pour gueuler, lorsque je rencontre deux prunelles d'un marron doux qui me font craquer.

Pour une étrange raison, ce loup ne cesse de me suivre dans tous mes déplacements. À partir du moment où Nathan l'a sorti de la grange, il s'est collé à moi pour ne plus me lâcher. Mais ce qui est le plus dingue, c'est que cela ne me dérange absolument pas. Bien au contraire. Sa présence m'apaise énormément. Et j'aime l'avoir près de moi.

Avant qu'il ne soit kidnappé, mon ami m'avait presque persuadé que ce loup était mon âme jumelle, et je ne voulais absolument pas en entendre parler à ce moment-là. Mais durant les quinze jours où Nathan a été enlevé, j'ai pu voir à quel point il était aimé par son compagnon, et j'ai été un peu jaloux. Jamais personne ne m'avait regardé avec ses yeux. Et j'en suis venu à me dire que ce ne serait peut-être pas si mal d'avoir un homme qui me soit attaché de cette manière.

De ce qu'avait pu me dire Nathan, les âmes jumelles étaient destinées à vivre ensemble dès l'instant où elles se reconnaissaient, et dans la plus grande majorité des cas, elles finissaient par éprouver de l'amour l'une pour l'autre.

Pourtant, lorsque pour la toute première fois, Gabriel est entré dans la maison, je me suis réfugié contre un mur, apeuré par l'énorme loup. Je ne m'attendais pas vraiment à faire face à un animal. Je m'étais imaginé rencontrer un homme qui ressemblerait à Raphaël. Ce n'est que bien plus tard que non seulement, j'ai appris ce qui était arrivé à Gabriel, mais qu'en plus, il ne semblait pas être mon âme jumelle étant donné que je ne m'étais pas transformé en loup.

J'en ai été un peu déçu, mais pas longtemps, parce que le loup a continué de me suivre. Et sa présence me fait un bien fou. Il dort même à mes côtés, dans mon lit.

Je glisse mes doigts dans la fourrure blonde, m'arrêtant sur l'arrière de ses oreilles, souriant largement en entendant le grondement satisfait du loup.

Je me fige soudain en entendant des bruits significatifs de moteurs grondant approchant lentement. Mon cœur se met à tambouriner à toute allure dans ma poitrine, et mon souffle se fait erratique. La peur supplante tout autre sentiment en moi.

Le loup le sent immédiatement et se colle à mes jambes comme pour me protéger, et je l'en remercie et plongeant mes mains dans la fourrure douce. Je me transforme littéralement en statue alors que j'entends une portière claquer, et qu'un parfum aphrodisiaque arrive jusqu'à moi.

Cette odeur me rappelle un peu celle du loup à mes côtés. Sucrée, douce, et addictive. Un gémissement bas passe mes lèvres alors que mon cerveau reconnaît enfin cette odeur. Une tarte aux fraises ! Le vent est en train de porter vers moi la parfaite odeur de la tarte aux fraises. Un de mes pêchés mignons !

Je ferme les yeux, ne voulant pas savoir de qui provient cette odeur, parce que je suis en train de légèrement paniquer. Avec ce que m'a appris Nathan sur cette histoire d'odeur particulière pour deux âmes jumelles, je suis terrifié de ne pas être attiré par la personne qui me serait destinée.

C'est vrai que depuis toutes ses années, j'ai toujours pensé que je finirais ma vie aux côtés de Drake. Je ne me voyais absolument pas retourner dans les bras d'une femme. Mais peut-être que le destin a décidé que je devais être jumelé avec une femelle.

Soudain, Loulou tire comme un fou pour s'échapper de ma poigne, manquant de me faire tomber à terre, se mettant à geindre doucement. Du coin de l'œil, je le vois galoper vers nos visiteurs d'un soir, tournant autour d'une personne, avant de revenir aussi vite vers moi. Il tente de me pousser vers l'orée du territoire, mais je ne veux en aucun cas me retrouver en présence des vampires. Je veux juste me faire le plus invisible possible. Si on pouvait même oublier que j'existe, ce serait parfait.

Mais bien évidemment, comme à chaque fois que je fais le vœu de quelque chose, ça ne se réalise pas. J'entends bientôt la voix de Drake me parvenir, et je me fige davantage.

Elle n'a pas changé. Elle est toujours aussi veloutée et séduisante. Elle me donne toujours autant de frisson avec juste un simple mot prononcé.

Je relève les yeux et tombe sur mon ancien amant. Tout mon corps se tend vers lui, et je rêve de me jeter dans ses bras, avant qu'il ne soit repoussé par la barrière magique.

Je me sens respirer un peu mieux en voyant qu'il ne peut pas m'atteindre. Je suis au moins à l'abri ici. Parce que je sais que si je passe la barrière et que Drake me demande de partir avec lui, je le ferais. Je suis faible face à lui. Et j'en ai honte.

Loulou revient en courant vers moi, me poussant à nouveau vers la barrière magique. Et une autre peur enfle dans mon ventre. Et si jamais la magie de la meute ne fonctionnait plus une fois passé de l'autre côté.

Je redresse la tête pour demander au loup de se calmer, lorsque je croise une paire de prunelles bleues azur absolument magnifiques. Tout s'efface autour de moi, ne reste que cette couleur qui me fascine totalement. Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, en dehors de ses yeux qui mon hypnotisé.

Un coup dans le dos me surprend totalement, et la panique supplante tout en moi. Je me sens tomber en avant comme au ralenti, terrorisé à l'idée de redevenir vieux et ridé comme je l'étais le jour de mon départ de chez Drake.

Deux bras forts et vigoureux me retiennent soudain et m'empêchent de m'écraser brutalement au sol. Je relève légèrement la tête pour remercier la personne, avant de me figer à nouveau en tombant dans les yeux bleus qui m'ont fasciné tout à l'heure.

Ils m'hypnotisent tellement que je ne sais même pas à qui ils appartiennent. Je suis tellement accroché à eux que je suis incapable d'évaluer le reste de la personne. Pourtant, je sens un sourire se former sur mon visage, car l'odeur parfaite de la tarte aux fraises émane de tout son être pour m'envelopper de façon chaleureuse.

Je pousse soudain un cri inhumain, tandis qu'une douleur fulgurante pénètre dans tous mes os. Je me cambre dans les bras de mon sauveur, avant de chuter lourdement au sol lorsqu'il me relâche. J'ouvre difficilement les yeux et tombe sur la silhouette d'Andrew qui se contorsionne à mes côtés, et réalise que c'est lui qui m'a hypnotisé depuis tout à l'heure, lorsqu'il ouvre soudainement les yeux en poussant un cri de douleur.

Mes muscles me brûlent, mes os semblent vouloir se casser pour se reformer différemment. J'ai chaud, j'ai froid. Je tremble de partout, parcouru par une douleur comme je n'en n'ai encore jamais ressenti.

À mes côtés, Andrew se tortille tout comme moi. Comme s'il ressentait la même douleur que moi. Et ça me paraît étrange. Je pensais que les âmes jumelles n'existaient que chez les métamorphes. Aucun vampire ne m'a jamais parlé d'une telle chose.

Mes yeux sont flous, pourtant, j'arrive tout de même à voir arriver Loulou. Il me renifle de partout, passant une langue râpeuse sur ma joue, avant que je ne sente ses crocs s'accrocher à mon tee-shirt pour le déchirer en deux sur toute sa longueur. Je me fige d'effroi et de peur lorsqu'il me mord brutalement à l'épaule, accentuant la douleur ressentie.

J'ai l'impression que tout mon corps est en train de se dissoudre pour se reformer lentement. Des picotements sur ma peau me démangent, et je meurs d'envie de me gratter, mais je suis incapable de faire le moindre geste.

Bientôt, ma vue devient plus nette. Bien plus nette que tout ce que j'ai pu connaître jusqu'à maintenant. Et la douleur reflue lentement. Je baisse alors les yeux et me mets à crier en voyant deux énormes pattes noires à la place de mes bras.

Un poids au-dessus de moi me faire taire immédiatement, et mon corps semble vouloir suivre sa propre direction. Sans que je n'ai absolument rien demandé, ma croupe se relève pour aller à la rencontre du corps au-dessus du mien, et un gémissement plaintif sort de mes lèvres.

Ou devrais-je dire mes babines ? J'ai la sensation de ne plus être moi-même. Je vois tout ce qu'il se passe. Je le ressens également. Mais étrangement, j'ai l'impression que ce n'est pas moi. Comme si une autre entité avait pris possession de mon corps.

Je repense alors à tout ce que m'avait raconté Nathan sur sa propre transformation, et comprends rapidement que c'est ce qu'il est en train de m'arriver. Pour une obscure raison, je viens de me transformer en loup.

Un membre dur et viril se présente à ma croupe, et je lève la queue plus haut. Je suis persuadé que si j'avais encore été sous ma forme humaine, je serais aussi rouge qu'une tomate à l'heure actuelle. Comment puis-je réagir d'une telle façon ? Ça ne me ressemble absolument pas !

Le membre dur s'insère en moi, et je pousse un feulement de pur contentement. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas eu d'amant auprès de moi.

Le loup au-dessus de moi, que je sais être Gabriel, entame un va-et-vient assez rapide, me procurant des éclairs de plaisir dans tout le bas-ventre, me faisant haleter sauvagement. L'orgasme monte inexorablement alors que ses mouvements se font plus rapides et plus erratiques. C'est tellement bon, que je n'ai pas envie que tout ça s'arrête. Mais en même temps, c'est trop bon pour que je n'atteigne pas rapidement la jouissance.

À peine cette pensée a-t-elle traversé mon esprit, que Gabriel plante à nouveau ses crocs dans mon épaule, entraînant un orgasme ravageur dans tout mon corps. Mon membre se répand sur l'herbe sous nous, alors que tout mon corps tressaute du plaisir ressenti.

Je sens la semence du loup qui envahit mon ventre, et je hurle de plaisir, avant de retomber comme une masse, à bout de souffle. Le monde tourne autour de moi, et je gémis de dépit lorsque Gabriel sort de mon corps. Sa langue vient caresser le côté de mon museau, et même si ce n'est pas possible sous cette forme, je sais que je souris.

Du coin de l'œil, je vois le loup se diriger vers l'autre homme allongé à terre et mon ventre se tord de peur. Normalement, Andrew aurait déjà dû s'être transformé. Pourtant, il est toujours parcouru de douleur, gémissant sur le sol, se tortillant dans tous les sens.

De là où je suis, je vois alors Gabriel mordre violemment son épaule, et je tressaille de ma place en voyant le corps du vampire se cambrer brutalement, son dos décollant totalement du sol, la bouche grande ouverte dans un cri muet.

Il retombe soudain dos au sol, et plus un souffle ne semble passer la barrière de ses lèvres. Gabriel me regarde alors, ses yeux implorant. J'ignore ce qu'il attend de moi. Je ne sais absolument pas comment fonctionne ses histoires d'âmes jumelles.

Pourtant, je me lève à mon tour, vacillant sur mes quatre pattes, n'ayant pas encore l'habitude de marcher sous ma forme de loup, pour venir renifler l'homme à terre.

Son odeur de tarte aux fraises me donne juste envie de le croquer, et je comprends que c'est très exactement ce qu'attend Gabriel de moi. Je lèche donc l'épaule saine d'Andrew avant de planter mes crocs dedans, me délectant du goût de son sang sur ma langue.

Je sais que je ne suis absolument pas en train de boire un coulis de fraises, c'est pourtant l'impression que ça me donne en bouche et je m'abreuve lentement pour en savourer chaque goutte. Je finis néanmoins pas me reculer, léchant la plaie une dernière fois pour en arrêter le saignement avant de m'asseoir sur mon train arrière.

C'est étrange de se retrouver assis de cette façon, pourtant ce n'est pas désagréable. De toute façon, je crois qu'à partir de maintenant, je vais devoir m'y faire.

Je penche la tête en entendant le cri plaintif émit par Gabriel, qui se balance légèrement au-dessus d'Andrew. Je l'examine à mon tour, et la peur enfle dans mon ventre. Il n'y a toujours aucun changement. Il est toujours exactement le même.

Je baisse la tête pour le renifler plus intensément et les larmes me montent aux yeux en n'entendant plus son cœur battre. Je pousse son visage du bout de mon museau pour le pousser à se réveiller, mais rien à faire. Sa poitrine reste obstinément silencieuse.

Je sais avant même d'entendre le hurlement de détresse de Gabriel qu'il n'y a plus rien à faire. Andrew vient de nous quitter. Il n'a pas résisté à la transformation. Passer de l'état de vampire à celui de loup lui aura été fatal.

Je lève la tête vers la lune, joignant mon cri de détresse à celui de Gabriel pour notre âme jumelle disparue, avant de me coucher sur son torse, m'imprégnant une dernière fois de son odeur, la combinant dans ma tête à celle de Gabriel.

Je ne sais pas ce qu'il va se passer pour nous ensuite, mais la douleur qui me perce le cœur me fait un mal de chien. Pourtant, je ne le connaissais quasiment pas.

Je croise alors le regard de Nathan, et les larmes qui coulent sur ses joues me broient le cœur. Bien malgré moi, j'ai tué son frère. Je n'aurais pas passé la barrière de la meute, la transformation ne se serait jamais enclenchée.

J'espère juste que mon ami ne m'en voudra pas.

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Hello mes poulets !

Et voilà, on revient à l'épilogue ! Des jeudi on attaque réellement l'histoire !

Allez haut les cœurs les amis !

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