8 Une nouvelle attaque.

( Attention, ce chapitre contient de nombreux passages du livre de JK Rowling, Harry Potter 2, la chambre des secrets )

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Le lendemain, la neige s'était transformée en blizzard.
James et Sirius avait rodé dans le château toute la nuit, et dormait à présent dans la salle sur demande.

— ATTAQUE ! ATTAQUE ! NOUVELLE
ATTAQUE ! AUCUN VIVANT, AUCUN
FANTÔME N’EST À L’ABRI ! SAUVE QUI PEUT !
ATTAAAAAQUE !
Bang… bang… bang… Les unes après les autres,
les portes s’ouvrirent à la volée tout au long du
couloir, et une foule d’élèves et de professeurs se précipita sur les lieux du crime.

Sirius et James se levèrent d'un bond, et se ruèrent sur le lieu d'où provenaient les cris strident de Peeves.

- Écartez vous ! Ordonna James.
Justin Finch-Fletchley était étendu sur le sol, le
corps raide et froid, le visage figé dans une
expression de stupeur, les yeux fixés au plafond.
Mais ce n’était pas tout. À côté de lui, une autre silhouette  offrait le plus étrange spectacle qu’il eût jamais vu.
C’était Nick Quasi-Sans-Tête. Le fantôme avait perdu sa couleur gris perle et sa transparence. Il
ressemblait à présent à une épaisse fumée noire
qui flottait à quinze centimètres au-dessus du sol, immobile et horizontale. Sa tête était à moitié décollée et son visage avait la même expression de stupeur que celui de Justin.

Et près d'eux, l'air fautif, se tenait Harry.

Le professeur
McGonagall arriva alors en courant, suivie de ses
élèves. Brandissant sa baguette magique, elle fit
retentir une détonation qui rétablit le silence et
ordonna à tout le monde de retourner en classe. À
peine le couloir s’était-il vidé qu’Ernie et ses amis
de Poufsouffle apparurent à leur tour.
— Pris sur le fait ! s’exclama Ernie, le visage livide en montrant Harry du doigt d’un geste théâtral.
— Ça suffit, Macmillan ! lança sèchement le
professeur McGonagall.

Peeves sautillait toujours au-dessus de leurs
têtes, observant la scène avec un sourire mauvais.
Peeves aimait le chaos. Pendant que les
professeurs se penchaient sur Justin et Nick-
Quasi-Sans-Tête pour les examiner, il se mit à
chanter :
Potter, voilà encore une de tes ruses,
Décidément, tuer les élèves, ça t’amuse…
— Ça suffit, Peeves ! aboya le professeur
McGonagall.

Et Peeves s’enfuit aussitôt en tirant la langue à Harry. Justin fut transporté à l’infirmerie, mais
personne ne savait ce qu’il convenait de faire de
Nick Quasi-Sans-Tête. Finalement, le professeur
McGonagall fit apparaître un grand éventail d’un
coup de sa baguette magique et le donna à Ernie
en lui demandant de l’agiter devant Nick pour le pousser jusqu’à l’étage supérieur. Ernie fit ainsi
glisser vers l’escalier la forme noircie du fantôme,
portée par la brise de l’éventail. Harry, James,  Sirius et  le
professeur McGonagall se retrouvèrent seuls dans
le couloir déserté.

— Par ici, Potter, dit-elle.
— Professeur, je vous jure que ce n’est pas moi
qui…
- Minerva, plaida James. Vous ne pensez quand même pas...
- Vous savez bien que ça ne peut pas être lui. Interceda Sirius.
— Ça ne relève plus de ma compétence. coupa sèchement le professeur McGonagall.

Ils tournèrent un angle du couloir et avancèrent
en silence jusqu’à une gargouille de pierre d’une
extrême laideur.
— Sorbet citron, dit le professeur.
C’était un mot de passe : la gargouille s’anima
soudain et fit un pas de côté. Derrière elle, le mur
s’ouvrit pour les laisser passer. Malgré sa terreur à
l’idée de ce qui l’attendait, Harry ne put
s’empêcher d’être émerveillé : derrière le mur s’élevait un escalier en colimaçon qui tournait lentement sur lui-même comme un escalator.

Lorsqu' ils
s’avancèrent sur les marches, le mur derrière eux se referma avec un bruit sourd. Ils s’élevèrent sans effort en cercles successifs qui les emmenèrent de
plus en plus haut. Enfin, Harry, légèrement
étourdi, vit apparaître une porte en chêne aux
reflets chatoyants, avec un heurtoir de cuivre en
forme de griffon.
Il savait où il se trouvait. C’était sûrement là
qu’habitait Albus Dumbledore.

James posa une main rassurante sur l'épaule de son fils.
- Ça va aller Harry, tu n'as rien à craindre.

Le professeur McGonagall frappa à la porte qui
s’ouvrit silencieusement. Lorsqu’ils l’eurent
franchie, McGonagall leur  ordonna de
l’attendre.

Harry jeta un coup d’œil autour de lui. De tous
les bureaux de professeurs qu’il avait eu l’occasion
de visiter cette année, celui de Dumbledore était
de loin le plus intéressant. S’il n’avait pas eu si
peur d’être renvoyé, il aurait eu plaisir à se trouver là.

C’était une belle et grande pièce circulaire
pleine de petits bruits bizarres. Posés sur des
tables, d’étranges instruments en argent
bourdonnaient en émettant de petits nuages de
fumée. Les murs étaient recouverts de portraits
d’anciens directeurs et directrices qui somnolaient
tranquillement dans leurs cadres.
Il y avait
également un énorme bureau aux pieds en forme
de serres et derrière, sur une étagère, un chapeau
pointu, usé et rapiécé : le Choixpeau magique.

Harry hésita. Quel mal y aurait-il à coiffer le
chapeau une nouvelle fois ? Simplement pour
essayer… pour avoir la confirmation qu’il l’avait
bien envoyé dans la maison qui lui convenait.

Il jeta un coup d'oeil à son père et Sirius qui discutaient, à l'écart.

Il contourna le bureau sans faire de bruit et prit
délicatement le chapeau qu’il posa doucement sur
sa tête. Il était beaucoup trop grand et lui glissa
devant les yeux, comme la première fois qu’il
l’avait mis. Plongé dans le noir, Harry attendit.
Une petite voix lui parla alors à l’oreille.

— Quelque chose qui te trotte dans la tête ? dit
la voix.
— Heu… oui, murmura Harry. Désolé de te
déranger… Je voulais savoir…
— Tu te demandes si je t’ai envoyé dans la
bonne maison ? dit aussitôt le chapeau. Il est vrai
que le choix a été difficile. Mais je maintiens ce
que j’ai déjà dit…
Harry sentit son cœur faire un bond dans sa
poitrine.
— Tu aurais eu parfaitement ta place chez les Serpentard.

L’estomac de Harry se contracta. Il attrapa le
chapeau par la pointe et l’enleva. Ce n’était plus qu’un misérable vieux chapeau qui pendait entre
ses doigts. Pris d’une sorte de nausée, Harry le
reposa sur son étagère.

— Tu as tort, dit-il à haute voix en s’adressant
au chapeau immobile et silencieux.
Le chapeau ne bougea pas.

James et Sirius se tournèrent vers
Harry.
Celui fit un pas en
arrière et le regarda. Un étrange caquètement,
comme une sorte d’éructation, retentit alors
derrière lui. Il se retourna et s’aperçut qu’il n’était
pas tout seul. Debout sur un perchoir en or posé
derrière la porte, il vit un oiseau d’aspect
misérable qui avait l’air d’une dinde à moitié
plumée. L’oiseau jeta à Harry un regard mauvais
en lançant à nouveau son caquètement. L’animal
avait l’air très malade. Il avait le regard vitreux et
Harry vit tomber deux de ses plumes.

Dans sa situation, Harry n’avait vraiment pas
envie qu’en plus, l’oiseau de Dumbledore meure
en sa présence. À peine avait-il eu cette pensée que
l’oiseau s’embrasa soudain dans un jaillissement
de flammes.

Harry laissa échapper un cri d’horreur et recula
en se cognant contre le bureau. Il regarda
fébrilement autour de lui en quête d’un verre d’eau
mais ne trouva rien. Pendant ce temps, l’oiseau
s’était transformé en une véritable boule de feu.
L'animal poussa un cri perçant et bientôt, il ne
resta plus de lui qu’un petit tas de cendres fumantes tombées sur le sol.

La porte du bureau s’ouvrit et Dumbledore
entra, l’air très sombre.
— Professeur, balbutia Harry, votre oiseau… Je
n’ai rien pu faire… Il a pris feu…
À la grande surprise de Harry, Dumbledore
sourit.
— Le moment était venu, dit-il. Il avait une mine épouvantable, ces derniers temps. Je lui ai dit qu’il fallait faire quelque chose.
Le visage stupéfait de Harry le fit glousser de rire.

— Fumseck est un phénix, Harry. Au moment
de leur mort, les phénix s’enflamment et ils
renaissent ensuite de leurs cendres. Regarde…
Harry vit alors un minuscule oisillon tout fripé sortir sa tête au milieu du tas de cendres. Il était
tout aussi laid que le vieil oiseau.

— C’est dommage que tu l’aies vu le jour de sa
combustion, dit Dumbledore en s’asseyant
derrière son bureau. La plupart du temps, il est
très joli, avec un magnifique plumage rouge et or.
Les phénix sont des créatures fascinantes. Ils
peuvent transporter des charges très lourdes, leurs
armes ont de grands pouvoirs de guérison et ils
sont très fidèles.

Le spectacle de Fumseck consumé par les
flammes avait fait oublier à Harry la raison pour
laquelle il se trouvait là, mais tout lui revint en
mémoire lorsque Dumbledore, installé dans son grand fauteuil directorial, le regarda de ses yeux perçants.

- Albus, commença James. Ce n'est pas Harry. Ça ne peut pas être lui.

Mais avant que Dumbledore ait eu le temps de prononcer le moindre mot, la porte du bureau
s’ouvrit à la volée et Hagrid surgit dans la pièce, le
regard flamboyant, son passe-montagne relevé sur
ses cheveux hirsutes et tenant toujours le coq mort à la main.

— Ce n’est pas Harry qui a fait ça, professeur
Dumbledore ! dit précipitamment Hagrid. J’ai parlé avec lui quelques secondes avant qu’on ne
découvre ce malheureux garçon. Il n’aurait jamais
eu le temps…

Dumbledore essaya de dire quelque chose, mais
Hagrid continua de tempêter en faisant des
moulinets avec son coq qui répandait des plumes
un peu partout dans le bureau.

— C’est impossible, ça ne peut pas être lui. Je
suis prêt à le jurer devant le ministre de la Magie
en personne s’il le faut…

— Hagrid, je…
— Ce n’est pas lui le coupable. Je sais bien que
Harry n’aurait jamais…
— Hagrid ! s’exclama Dumbledore. Je ne crois
pas que Harry soit l’auteur de ces agressions.
— Ah, dit Hagrid en laissant retomber le coq le long de son flanc.
Dans ce cas, j’attendrai dehors, Monsieur le Directeur.
Et il sortit du bureau, l’air embarrassé.

— Vous ne me croyez pas coupable ? demanda
Harry plein d’espoir tandis que Dumbledore
débarrassait de son bureau les plumes de coq qui y
étaient tombées.
— Non, Harry, je ne le crois pas, dit Dumbledore, l’air toujours aussi sombre. Mais je veux quand même te parler. Seul à seul.

James protesta.
- Allons, James, Harry ne risque rien avec moi.

James hésita puis, on va attendre dehors, dans ce cas.
Ils sortirent.

- Qu'est ce qu'il lui dit à ton avis ? Demanda James.
- Comment veux tu que je le sache ? Il lui demande sûrement s'il a vu ou entendu quelque chose.
- Bein moi aussi j'aurais voulu savoir.
- Il a peut être pensé que Harry serait plus à l'aise en notre absence.
- Mon fils a toujours été à l'aise avec moi.

Sirius soupira.
- Arrête de t'inquiéter James, tu sais comment il est Albus, Il a ses méthodes avec les gosses. Il va juste le rassurer.
James n'insista pas, mais il gardait les yeux rivés sur la porte.

Hagrid se tourna vers lui.
- Sirius a raison, dit il. Dumbledore sait ce qu'il faut dire pour rassurer les enfants.

James ouvrit la bouche pour protester, et la referma. A quoi bon ? Ils avaient sûrement raison.

Harry sortit enfin du bureau.
James et Sirius attendirent de se retrouver dans le hall pour l'interroger.

- Alors ? Demanda James, que t'a t'il dit ?
- Il voulait juste savoir si j'avais vu quelque chose, mais non, je n'ai rien vu, à part ce pauvre Justin.

James serra son fils contre lui. Et ils le raccompagnèrent jusque dans la salle commune de Gryffondor.

La double agression contre Justin et Nick Quasi-Sans-Tête transforma le sentiment de malaise qui régnait jusqu’alors en une véritable panique. Étrangement, c’était le sort de Nick qui semblait inquiéter le plus les élèves. Qui donc pouvait faire subir un tel traitement à un fantôme, se demandait-on. Qui avait le terrible pouvoir de faire du mal à quelqu’un qui était déjà mort ?
Il y eut une véritable ruée sur les réservations du
Poudlard Express qui devait ramener les élèves chez eux pour les vacances de Noël.

Harry surprit James, lorsqu'il demanda à rester au château.
James tenta de le convaincre de rentrer, mais Ron et Hermione restaient également, et il n'eut pas le coeur de priver son fils de ses amis. Il proposa à Hermione et Ron de les accueillir chez lui, mais ils refusèrent poliment, sous des prétextes divers.

- Mouais, je trouve ça plutôt étrange, avoua Sirius. Quel gosse refuse de rentrer pour Noel ?
James soupira.
- Un gamin qui prépare un mauvais coup ? Repondit il.
- Ouep, je le crains. Va falloir l'avoir à l'oeil.

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