16. La fugue
Harry était parti, et James passa la journée avec son épouse.
Lily était toujours un peu déprimée lorsque son fils partait, et cette fois, l'inquiétude l'emportait sur la tristesse.
Elle ne pensait pas, cependant, que cette Melissandre s'en prendrait à Harry dans l'enceinte de l'école. Dumbledore y veillerait.
Cependant, après ce qui s'était passé ces deux dernières années, tout était possible. Pour réduire les risques, ils avaient refusé de signer l'autorisation de sortie à Pré au lard.
Harry avait eu beau protester avec véhémence, supplier, tempêter, rien n'y avait fait. Il avait bien tenté de demander à Sirius de signer, puisqu'il était son parrain, mais celui ci avait refusé.
Ce soir là, cependant, Remus Lupin, passa la tête dans la cheminée des Potter .
- Harry est bien arrivé, dit il, il a tenté de m'extorquer l'autorisation de sortie, mais je lui ai dit que n'étant pas son père, je n'en avais pas le droit.
Il y a eu un incident dans le train, un détraqueur s'est introduit dans son compartiment, et il a assez mal réagi, il a perdu connaissance, mais il va bien. Je lui ai donné du chocolat.
Cette nouvelle n'inquièta pas James. Les détraqueurs avaient cette faculté de faire remonter des souvenirs si douloureux, même profondément enfoui, que Harry avec les mésaventures qu'il avait connu ces deux dernières années, y était forcément plus sensible.
Les recherches sur Melissandre ne menaient nulle part. Ou quelle soit, elle savait effacer ses traces.
- Hagrid a des ennuis. Annonça James à Sirius, le surlendemain de la rentrée.
Sirius fronça les sourcils.
- Quels genre d'ennuis ?
- Il est professeur de soin aux créatures magiques, et il n'a rien trouvé de mieux, que de montrer des hypogriffes à km ses élèves.
- Au moins ce ne sont pas des dragons.
- Hum, l'un d'eux a attaqué le fils Malefoy. Une égratignure, mais...Tu connais Lucius, il va réclamer la tête de Hagrid.
- Dumby laissera pas faire.
- Hum. On verra.
James et Lily avaient refusé de signer l'autorisation de se rendre à Prevau lard, et Harry était furieux.
Il s'adressa cependant à Remus Lupin, espérant ainsi obtenir sa signature, mais celui ci refusa.
Depuis son enlèvement, Leo n'avait plus le droit de sortir du parc, mais le petit garçon, indiscipliné, et rebel, n'en faisait qu'à sa tête.
Meredith était très inquiète pour lui. Melissandre rôdait, quelque part, et elle pouvait s'en prendre à lui. Peut être même était elle derrière son enlèvement.
Lorsque Léo trangressa une fois de plus l'interdiction, elle explosa et une violente dispute éclata. Elle confisqua son balai.
Elle ne se rendit compte de son absence qu'au moment du repas.
Il avait passé l'après midi dans sa chambre, il était là, au moment du goûter, il n'en avait pas voulu, et le lui avait clairement fait comprendre.
Mais lorsqu'elle était montée le chercher, pour le dîner, il n'était plus dans sa chambre. Aria ne l'avait pas vu non plus.
Il avait pris des vêtements, et avait fugué.
Elle envoya un patronus à Sirius, qui rentra aussitôt
Elle lui parla de la dispute.
- On va le retrouver. Je te le promets lui assura t'il.
Mais elle lit dans l'esprit de son compagnon, la même inquiétude qu'elle.
Et si Melissandre le trouvait avent eux ? L'idée de perdre un autre enfant lui était intolérable.
Ce fut une longue nuit d'angoisse.
Sirius roda jusqu'à l'aube, à la recherche de son fils, en vain. Il semblait avoir disparu.
Meredith n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Elle était folle d'angoisse, pourtant, elle ne ressentait aucun malaise, aucun signe de danger, qui lui aurait permis de croire que les jours de son fils étaient comptés.
Elle venait de faire déjeuner Aria et Jed, et les deux enfants jouaient ensemble sur le tapis du salon.
Un message surgit soudain depuis la cheminée.
Aria le saisit et le porta à sa mère. Il venait de Mia Lestrange. Elle lui apprenait que Léo était chez elle.
Rassurée, Meredith s'appuya un instant contre l'îlot de la cuisine.
Elle tremblait. Elle avait eu si peur !
Elle prit Jed dans ses bras, et saisit la main de Aria.
Ils prirent la cheminée, et se retrouvèrent au milieu du salon du 12 square Grimmaurd.
Elle eût tout juste le temps de cacher les yeux de Aria avec sa main, pour lui épargner le spectacle de Regulus et de son compagnon, tous deux nus, debout, contre la table de la salle à manger.
- Putain Méry ! Gronda Regulus. Tu pourrais prévenir.
Il attrapa sa baguette, et se vêtit rapidement d'un peignoir de bain.
Son compagnon semblait figé. Il protégeait son anatomie de ses deux mains, hébété.
- Désolée, répondit Méry. Mais...il est neuf heures, ou sont tes enfants ?
Anta est chez Lily et James, et Jade dort chez une amie.
- Oh je vois, d'où le..
- Ouais. Bein rhabille toi, qu'est ce que tu attends ? Gronda t'il à son compagnon.
Le jeune homme saisit ses vêtements, et s'enfuit jusqu'aux escaliers. Meredith, tout sourire, jeta un regard appréciateur à son fessier nu.
- Tu as toujours aussi bon goût.
- Tu n'est pas en couple toi ? Pas sûr que mon frère apprécierait tes regards lubriques.
Elle haussa les épaules.
- c'est pas parce qu'on a choisi le menu, qu'on peut pas regarder la carte.
Et puis ma mère m'a fait des yeux, c'est pour regarder.
- Ouais, Bein regarde ailleurs. Qu'est ce qui t'amène de si bon matin ?
- Tu peux me garder les enfants ?
- Tu as retrouvé Léo ?
- Oui. Il est chez mon frère.
- Wouah...mais..qu'est ce qu'il fiche là bas ?
- Aucune idée. Mais je vais vite le savoir.
Elle disparut par la cheminée.
Puis transplana jusque dans le Kent.
Le manoir Lestrange était bien le dernier endroit où elle avait envie de se rendre.
Elle poussa un soupir et saisit le heurtoir.
Un vieil elfe de maison lui ouvrit.
- Bonjour madame Meredith.
- Bonjour Tobby.
Il l'accompagna jusqu'au salon.
Rabastan s'était réfugié dans son laboratoire.
Mia l'accueillit.
- Qu'est ce qu'il fait ici ? Demanda Mèredith, comment a t'il fait, pour venir ?
- Ça, il faudra que tu le lui demandes, il n'a pas dit un mot.
Elle soupira.
Leo ?
- Je sais, je suis puni jusqu'à la fin de ma vie.
Méredith retint le sourire qui lui venait spontanément aux lèvres.
- Il y a de ça, oui. Mais surtout il va falloir que tu me fournisses quelques explications.
- C'est obligé ?
- J'en ai bien peur.
Il soupira.
- j'étais en colère.
- Oui, ça je le sais. Pourquoi ici ? Et comment as tu fait ?
- Je l'ai fait c'est tout.
Méredith plongea son regard dans celui de son fils. En raison de son pouvoir, elle ne pouvait lire en lui.
Il affichait un air de défi, et ainsi, il ressemblait tant à son père, que malgré sa colère, elle ressentit une bouffée de tendresse.
- Tu ne veux pas me dire comment tu as fait ? Insista t'elle.
- Non ! Repondit il, buté.
- Pourquoi ?
- Parce que...Si je te le dis, tu m'empêcheras de recommencer.
Le regard de Méredith perdit toute douceur.
- Leo, ce n'est pas un jeu. Si tu te fais de nouveau kidnapper...
- Je sais ! Tu me l'as déjà dit.
- Alors pourquoi tu fais ça ?
- Parce que tu m'as pris mon balai.
- Je n'aurais pas eu à te le prendre si tu ne m'avais pas désobéi. Les règles sont établies pour ta sécurité, par pour t'embêter.
- Mais je veux pas rester enfermé !
- Et depuis quand c'est un morveux qui décide ? Intervint Rabastan.
- Te mêle pas de ça, Rab, c'est entre moi et mon fils.
- Dans ce cas, dis à ton crétin de fils que si je le revois chez moi, il passera un sale quart d'heure !
Meredith se redressa d'un mouvement vif. Ses yeux étincelaient de colère. Elle posa sur son frère un regard dur et glacial.
- Ne t'avise jamais de menacer mon fils. Gronda t'elle d'un ton métallique, tranchant comme une lame de rasoir.
- Tu n'as qu'à mieux le surveiller, et un peu de discipline ne lui ferait pas de mal.
- Je n'ai aucun conseil d'éducation à recevoir de ta part.
- C'est bien dommage ! Parce que je pourrais t'apprendre deux ou trois choses.
- Si tes conseils consistent à adopter l'éducation des Lestrange, tu peux les garder ! Mais si tu touches à mon fils, tu le regretteras.
- Je meurs de peur.
- Tu devrais !
Il sourit
- C'est pas demain la veille que j'aurais peur de toi, frangine.
Ils se regardaient tels deux fauves prêts à se jeter l'un sur l'autre.
Rowena plaqua ses mains contre ses oreilles.
- Arrêtez ! Hurla t'elle.
Mia prit sa fille dans ses bras. La colère crispaient ses traits.
- Si vous voulez vous battre, allez le faire ailleurs. Gronda t'elle.
Méredith ne baissa pas le regard.
- J'y vais, de toute façon. Leo ? Dit au revoir et merci.
Leo soupira.
- R'voir.
- Et ?
- Merci..
- Au revoir Mia et merci. Reprit Méredith sans quitter son frère des yeux.
Elle saisit la main de son fils et disparut par la cheminée.
Elle était furieuse. Lorsqu'elle se retrouva au milieu du salon avec Léo, elle se tourna vers lui.
- Bon sang Léo ! Tu sais pourtant que je refuse de voir mon frère ! Qu'est ce qui t'a pris d'aller là bas ?
- T'aurais préféré que j'aille à l'allée des embrumes ?
- j'aurais préféré que tu ne fugues pas pour commencer.
- T'avais qu'à pas me prendre mon balais.
- tu avais qu'à obéir. Monte dans ta chambre, et ne t'avise plus jamais de fuguer ! J'ai ensorcelé ta fenêtre. Tu ne pourras plus l'ouvrir. Ni sortir de l'enceinte du domaine sans mon autorisation ou celle de ton père.
- Génial ! Tu n'as qu'à m'envoyer à Azkaban pendant que tu y es !
- Me tente pas.
Furieux, Léo monta les marches quatre à quatre, et claqua la porte de sa chambre.
Meredith prévint Sirius qu'elle avait retrouvé Léo.
Il arriva aussitôt. Elle lui fit le récit de ce qui venait de se passer, et Sirius monta dans la chambre de son fils, tandis que Meredith récupérait ses enfants chez Regulus.
- Ça y est ? Demanda t'il, tu as retrouvé ton petit rebel ?
- Oui. Et je me serais bien passé d'une confrontation avec mon frère.
Elle fit apparaître une bière.
- je me demande ce qu'il a dans la tronche ce gamin.
- C'est un Black.
- ça n'excuse pas tout. Il est insolent, désobéissant, et maintenant il fugue. Tu te rends compte s'il était tombé sur cette Melissandre ?
Regulus passa un bras autour de ses épaules.
- Mais ce n'est pas le cas, il va bien. Allez, calme toi. Ça ne sert à rien de t'énerver. Plus tu gueuleras plus, plus tu le puniras, plus il se rebèlera et se mettra en danger.
- Tu penses que je suis une mauvaise mère ?
- Quoi ? Mais non. Pas du tout. Tu sais, on fait ce qu'on peut, avec les outils dont on dispose. Il n'y a pas de manuel pour apprendre à éduquer des enfants.
Meredith soupira.
- Dommage, ce serait tellement plus facile. Toi en tout cas, tu t'en sors bien.
- Pour moi, c'est simple. Jade et Anta sont des enfants faciles à élever.
- Tu en as de la chance.
- Je sais.
- J'y vais, Sirius doit m'attendre.
- Donne lui le bonjour pour moi.
- Je n'y manquerais pas.
Elle prit la cheminée et rentra chez elle.
Sirius entra sans frapper dans la chambre de son fils.
- Qu'est ce qui t'a pris ?
Ça t'a pas suffit de te faire enlever ?
Leo était allongé sur son lit, les bras derrière la tête.
Il se redressa vivement.
- C'est bon, maman m'a déjà fait la leçon.
- je m'en fiche ! Ce que tu as fait est totalement inconscient et stupide ! Là, dehors, il y a une tueuse. Elle ressemble trait pour trait à ta mère, elle peut être n'importe où. Et si elle était là, cachée dans l'ombre, à guetter une occasion de tuer l'un de vous ?
- Je croyais qu'elle en avait après Harry.
- c'est possible, oui, mais ce n'est qu'une hypothèse parmi d'autres. On ne te prive pas par plaisir. On cherche seulement à te protéger
- En m'enfermant comme un criminel ?
- T'as pas l'impression d'exagérer là ? Moi je la trouve plutôt agréable ta prison. Un lit confortable, des jeux, des livres, et même une télé, je te trouve bien ingrat !
James et moi avons passé toute la nuit à ta recherche. On a mobilisé nos collègues, ta mère a veillé toute la nuit. Elle était morte d'inquiétude.
Alors j'ai bien conscience que cette petite escapade t'a bien amusé, et j'espère que tu en as bien profité,parce que c'est la dernière fois.
Léo haussa les épaules.
- Toi aussi tu as fugué !
- J'avais seize ans, et mes parents me punissaient à coups de doloris. Tu saisis la différence ?
- J'en ai marre d'être votre fils ! Je peux jamais rien faire, on peut pas sortir, ni voir nos amis, on est tout le temps en danger. On n'a pas de vie ! Je voudrais être un moldu !
- Parce que tu crois que les moldus ne sont pas en danger ? Voldemort est de retour, alors crois moi, ces cibles sont des moldus.
- alors on n'a qu'à partir !
C'est vrai, pourquoi on va pas s'installer en France ? Ou aux States.
- Parce le Royaume Uni, c'est notre pays. Léo, et quand un danger le menace, on se doit d'être là pour le défendre. Nous sommes des sorciers, et nous nous devons de défendre les moldus contre les nôtres.
- Mais c'est toujours nous ! C'est toujours nous qui le faisons. Pourquoi Dumbledore l'élimine pas ? Et les Auror, ils font quoi ?
- On fait ce qu'on peut, mais le temps que je passe à te chercher, après une fugue, c'est du temps que je n'emplois pas à chercher Melissandre. Alors tu vas descendre, et t'excuser auprès de ta mère. Et tu arrêtes les bêtises, c'est compris ?
Léo acquiesça.
Il descendit et se planta devant sa mère qui venait de rentrer.
- Je m'excuse maman.
Meredith soupira.
- Je t'aime Léo, et je ne veux pas te perdre. Je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose.
Léo hocha la tête.
Il remonta dans sa chambre.
- Tu peux rester dans le salon si tu veux ?
- Non, répondit il. Le bagnard remonte dans ses oubliettes.
Meredith secoua la tête, amusée.
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