Chapitre 17 Le mariage de Narcissa Black
Le mariage eut lieu, et en dépit des efforts de Sirius et Méredith pour y échapper, c'est contraint et forcé, qu'ils ouvrirent le bal à la suite des jeunes mariés.
Ils se seraient bien passés de cette corvée, et les répétitions avaient été un calvaire.
Ils s'adressaient à peine la parole, ils se tenaient raides et leur manque d'enthousiasme agaçait Walburga qui ne cessait de les houspiller.
Dès que les séances étaient terminées, Méredith regagnait vivement le manoir.
Pourtant, même si elle refusait de l'admettre, elle était heureuse de danser avec lui. Chaque fois qu'il lui prenait la main, ou qu'il la posait sur sa taille, un long frisson la parcourait.
Elle imaginait alors les lèvres douces et fermes du jeune sorcier sur les siennes et devait se faire violence pour se contrôler, et ne pas dévoiler ses sentiments.
La nuit elle avait du mal à trouver le sommeil, elle ne pensait qu'à lui, à son odeur musqué, son souffle sur son visage, la chaleur de son corps contre le sien.
Lorsqu'ils étaient face à face, tous deux se tenaient à distance, raides et hostiles, mais lorsqu'ils dansaient, ils oubliaient leurs griefs, et se laissaient porter par la musique.
Méredith connaissait les sentiments de Sirius à son égard. Grâce à son don, elle lisait clairement en lui, la confusion de son ressenti. Il aimait être avec elle, la toucher, danser avec elle et elle savait qu'il avait une furieuse envie de l'embrasser,
Elle aurait pu l'y encourager, mais elle n'ignorait pas non plus qu'il ne souhaitait pas que ses amis apprennent qu'ils se connaissaient.
Aussi se montrait elle froide et distante.
Sirius avait l'impression de devenir fou.
Il était en pleine confusion. Il adorait les répétitions du bal.
Tenir Méredith dans ses bras, sentir son parfum fruité et sauvage, la douceur de sa peau. Il regardait ses lèvres pleines et rêvait d'y poser les siennes.
Elle était belle, trop belle.
Elle le troublait.
Et en même temps, il se défendait de penser à elle de cette façon.
Ils n'étaient plus amis, plus vraiment, et il ne voyait pas comment il aurait pu concilier une relation avec elle, et préserver son amitié avec James, Remus et Peter.
Sans compter que la jeune sorcière avait une réputation des plus sulfureuse.
Entre ceux qui la prenaient pour une folle, ceux auxquels elle avait jeté des maléfices cuisants et ceux qui la jugeaient froide, arrogante, et prétentieuse, il ne faisait pas bon se montrer avec elle.
De plus, entre James et Méredith, les affrontements étaient monnaies courantes, ni l'un ni l'autre n'accepterait la présence de l'autre. Et puis de toute façon, jamais Meredith n'accepterait de sortir avec lui, après ce qu'il lui avait fait, ces trois dernières années.
Elle lui adressait à peine la parole et s'empressait de partir sitôt la séance terminée.
Ils se contentait de profiter de ces quelques instants d'intimités que lui procurait ces répétitions.
Enfin, le mariage eut lieu dans le splendide manoir Malefoy.
Narcissa était magnifique, dans sa robe longue blanche, au bustier en dentelle ajusté, et aux tulles pailletés d'or fin.
Elle avait l'allure d'une reine, droite et fière, et sa démarche quoiqu'un raide, était légère.
Elle rayonnait aux bras de Lucius Malefoy plus fier et arrogant que jamais.
Méredith se tenait à l'écart, attendant le moment où Sirius et elle entreraient en scène.
Jusque là, elle s'était efforcée d'éviter Sirius et Regulus.
Ce dernier avait retrouvé ses amis de Serpentard et ignorait la jeune sorcière.
Au fond, cela lui allait très bien. Elle ne souhaitait pas se mêler aux autres.
Lorsque enfin la musique de l'ouverture du bal résonna elle était prête.
Ses longs cheveux noirs noués par des rubans de soie, ornés d'orchidées, savamment entremêlées en boucles, descendaient sur sa nuque gracile.
Sa robe bustier écrue, mettait en valeur sa jeune poitrine, et sa taille fine et s'évasait ensuite en tulle, jusqu'à ses chevilles.
Sirius en eut le souffle coupé.
Lui même était élégant, dans son smoking sur mesure.
Il déglutit et s'approcha d'elle, la gorge sèche.
- Tu es magnifique. Lui dit il.
Elle lui sourit, mais ne répondit pas, trop troublée pour lui répondre.
Ils se laissèrent emporter par la musique, tendrement enlacés.
Le temps de la danse, ils oublièrent leurs dissensions, profitant de cet aparté qu'on leur avait imposé, pour se repaître de cette promiscuité, inespérée.
La fin de la danse arriva bien trop vite. Ni l'un ni l'autre, n'aurait voulu que cela s'arrête.
Néanmoins, ils se séparèrent à regret, et Méredith dut se faire violence, pour ne pas s'enfuir en courant.
Elle gagna le parc, et se fondit dans la nuit.
Sirius la regarda partir, le coeur lourd. Il aurait voulu la retenir, mais qu'aurait il pu lui dire ?
Il poussa un soupir et gagna le buffet.
Il venait de s'emparer d'un verre de bieraubeure, lorsque Rosier le bouscula.
Le contenu du verre se répendit sur son costume, et il jura.
- Bein alors Black ? Tu sais plus boire ?
Sirius se crispa.
- Tu le cherches Rosier ? Tu vas me trouver !
- Oh, j'ai peur ! Tes potes sont pas là, pour te protéger Black,.t'es tout seul.
Sirius jeta un coup d'oeil derrière son adversaire
- Mais toi, tu as besoin d'aide, visiblement. Tu as peur de moi ?
- Tu rêves ! Eux, ils sont seulement là pour admirer le spectacle de toi en train de chialer et de me suplier d'arrêter.
- C'est beau de rêver Rosier.
- Mon rêve va devenir réalité.
- Ah oui ? Tu crois ?
- Ouais. Viens faire un tour dehors, si tu en as le courage.
- Hum, ou sinon ?
Rosier se tourna vers ses amis.
- Tout le monde saura que tu es un lache et un trouillard.
Sirius soupira.
- Dans ce cas, je te suis.
Ils sortirent et une fois à l'abri des regards des adultes, Rosier se jeta sur Sirius.
Ils roulèrent au sol, et l'un comme l'autre se rouèrent de coups.
Très vite, cependant, Sirius eut le dessus.
Voyant que leur ami était en difficulté, Macnair et Mulciber se jetèrent sur Sirius, le relèvèrent et le tinrent fermement.
Rosier se relèva, essuya le sang qui coulait de sa lèvre ouverte.
- Tenez le bien, les gars.
- Et c'est moi le lâche ! Répliqua Sirius.
- Ta gueule Black !
Il lui assena un coup de poing en pleine face.
Sirius poussa u' gémissement de douleur, tandis que son nez cassé, saignait abondemment.
- Tu la ramène moins, maintenant hein ! Nargua Rosier, tandis que les autres s'esclaffaient.
- C'est tout ce que tu sais faire ? Répliqua Sirius.
Rosier lui décocha un coup de poing dans l'estomac.
Sirius se plia en deux.
Rosier continua de le frapper.
Il tomba à terre, protégeant son visage de son mieux.
- Quelqu'un vient ! S'écria Avery.
Aussitôt, toute la bande fila, laissant Sirius allongé par terre, les vêtements déchiquetés, et le visage tuméfié et en sang.
- SIRIUS !
La voix courroucé de Walburga lui fit lever la tête.
- Par Morgane ! Qu'as tu encore fait ?
Sirius se redressa péniblement en position assise et jeta à sa mère un regard ironique.
- Je faisais une sieste mère !
Les yeux luisant de colère, Walburga fixait son fils avec un mélange d éd stupéfaction et de rage.
- Lève toi immédiatement ! Siffla t'elle entre ses dents.
Sirius se leva et repousseta négligemment son costume déchiré.
- Kreattur va te ramener à la maison, poursuivit elle. Nous réglerons cela quand je rentrerai.
Sirius s'inclina devant sa mère et ses amies qui pouffaient et riaient sous cape, et s'eloigna afin d'attendre l'elfe de maison que Walburga appela.
Lorsque celui ci arriva elle se tourna vers le petit être.
- Enferme le dans la cave ! Je m'occuperai de lui demain.
Ils disparurent dans un crack sonore.
Dès que la porte de la cave se fut refermée sur lui, Sirius donna libre cours à sa rage.
Il brisa une bouteille, puis une seconde et poursuivit ainsi son oeuvre de destruction, jusqu'à ce que la fatigue le gagne. Il s'assit sur les marches, une bouteille de vin d'un grand cru à la main, et soupira.
Avisant la bouteille, il en but une gorgée, et la but entièrement.
C'était la première fois.
Au petit matin, Walburga le trouva couché à même le sol, au milieu des débris de verre, ivre mort.
Elle ordonna à Kreattur de lui faire boire une potion desennivrante, puis de lui faire prendre une douche.
Lorsque ce fut fait, Walburga se planta devant son fils.
- Tu es fier de toi ?
Sirius baissa la tête. Il n'était plus ivre, mais une méchante migraine lui vrillait les tempes.
- Tu t'es battu ! En plein milieu du mariage de ta cousine !
- Je suis désolé mère !
- Tu peux l'être ! Mais c'est loin de suffire ! Et je ne parle même pas de ce que tu as fait dans la cave.
A vrai dire, il ne se souvenait pas de ce qui s'était passé après la bagarre, c'était le trou noir.
- Je ne sais pas quoi vous dire de plus, mère.
- Et bien moi je sais ! C'est la dernière fois que tu m'humilies de cette façon. Je ne pensais pas en arriver là, mais tu ne me laisse pas le choix. Retiré ta chemise.
Sirius fronça les sourcils. Qu'allait elle faire ? Il avait l'habitude de prendre des sortilèges. Des Doloris, et autres joyeusetés et il s'attendait au pire.
Néanmoins, il obeit.
Elle pointa l'extrémité de sa baguette sur sa poitrine à l'emplacement de son coeur, et prononça une incantation qu'il n'avait jamais entendu.
Une douleur t'elle qu'il n'en avait jamais ressenti l'envahit. Son coeur semblait sur le point d'exploser dans sa poitrine.
Il tomba à genoux, les mains serrées sur son coeur.
Un instant, il crut qu'il allait mourir.
Des larmes roulèrent sur ses joues, il se roula au sol, et se recroquevilla sur lui même.
Walburga observa son fils et afficha une mine satisfaite.
- Bien, voilà qui devrait te calmer. Lève toi !
La douleur s'attennuait et peu à peu, il reprenait ses esprits. La voix de sa mère lui parvenait comme à travers un épaix brouillard.
Il se relèva lentement, le souffle court, haletant.
- Ce que je viens de t'infliger, est le sceau d'Azzazel.
Vois tu, Azzazel était un sorcier très puissant, un dictateur. Il a créé ce sceau pour obliger ses esclaves à lui obéir. Lorsque l'un d'eux tentait de le trahir, une douleur insupportable le saisissait.
J'ai un peu modifié le sortilège. Chaque fois que tu tenteras de faire quelque chose qui est interdit par le règlement de l'école ou par moi, tu ressentiras la même douleur, que celle que tu viens d'endurer. Tu as compris ?
Sirius avait du mal à réaliser ce qui venait de se passer. La douleur avait disparu, mais elle avait gravé en lui une sorte d'écho qui l'empêchait de réfléchir posément, d'autant qu'elle avait empiré sa migraine.
Il hocha la tête. Il n'avait pas vraiment compris, mais ça n'avait pas d'importance. Il ne voulait qu'une chose, dormir. Il était près à dire où faire tout ce qu'elle voulait du moment que cela lui permettait de monter dans sa chambre et s'allonger.
- Bien. Tu peux monter dans ta chambre. Et tu y restes jusqu'à ce que je t'autorise à en sortir.
Soulagé, il fut heureux d'obéir, pour une fois.
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