28 La rage d'Andromeda

Andromeda était assise sur une chaise, les yeux dans le vague. Elle repensait à tout ce qui venait de se passer.

Si Sirius était sorti indemne du manoir Lestrange, ses nuits étaient agitées de terribles cauchemards. Et la colère  d'Andromeda devant la souffrance du jeune sorcier, n'avait fait  que croître.

Le lendemain de la libération de Sirius, Ted lisait son journal, comme tous les matins, avant de travailler.
Un hibou grand duc se posa sur le rebord de la fenêtre.
Ted prit avec précaution l'enveloppe rouge.
- Euh.. Chérie ? C'est pour toi.
Andromeda passa la tête dans l'entrée de la  cuisine, et soupira en découvrant l'enveloppe.
- Elle n' a pas perdu de temps, cette vipère.
Elle ouvrit l'enveloppe, et la voix de Walburga Black, résonna soudain.

- Comment as tu osé enlever mon fils ignoble garce, admiratrice de Sang de Bourbe, traître à ton sang ? Tu vas me le ramener tout de suite, Andromeda. Tu as l'interdiction formelle de t'approcher de mes enfants. Tu ne fais plus partie de cette famille, et je ne te permettrais pas de détourner mon fils de son devoir familial, et de ses traditions.
Ce n'est pas parce que tu nous as tourné le dos, que tu peux te permettre de farcir la tête de mon fils de tes idées subversives.
Si tu ne veux pas que je vienne le chercher moi même, je te  conseille de le ramener au Manoir des Black immédiatement. Te voilà prévenue.

Walburga Black.

-  Hum, bein qu'elle vienne. Si elle croit qu'elle me fait peur, cette vieille chouette.

Et elle prit sa plume et un morceau de parchemin, pour lui répondre.

- Walburga,

Sache que tes menaces n'ont aucune prise sur moi. Je ne te crains pas. Sirius restera chez moi, en sécurité. Si tu veux venir le chercher, ne te gêne pas, je t'attends. Et tu peux mème venir avec Orion, si toutefois, ce vieil alcoolique est encore capable de tenir une baguette.
Sirius n'a pas besoin de moi pour savoir comment il veut mener sa vie. Il est libre de penser comme bon lui semble. Et je remercie Morgane, qu'il  ait suffisemment de bon sens, pour ne pas adhérer à cette stupidité du sang pur.
Comment peux tu prétendre être une mère ? Tu n'es qu'un monstre, au même titre que ma sœur. Tu ne mérites pas tes enfants.
Je te savais dure, stricte et dénuée de chaleur humaine. Mais je ne te pensais pas ausi cruelle.
La preuve est faite que tu n'aimes pas tes enfants, ils ne sont que des objets, pour toi. Tu n'as pas de cœur.

Inutile de m'écrire, je ne te répondrais pas.

Andromeda Tonks

- Tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ? C'est son fils, après tout.
- Et alors ? Ça lui donne le droit de le traiter de cette façon ?
- Non, bien sûr, mais s'ils viennent ?
- Et bien qu'ils viennent. Je les attends.
- Toute la famille ?
- On va renforcer les protections. Voilà tout.
Ted soupira.
- Tu sais, je savais que ce genre de chose pouvait se produire, quand je t'ai épousé, mais le temps a passé, et je ne pensais pas que cela pouvait arriver maintenant.
- Tu aurais préféré que je le laisse chez ma sœur ?
- Non, bien sûr que non.
- Bon, c'est réglé. Dit elle.

Mais il n'y eut ni lettre ni visite.

Et le jour du départ pour Poudlard, Andromeda et Ted, accompagnèrent Sirius, sur le quai 9 3/4.
Droite. fière, la jolie brune  scrutait les environs, et fronça les sourcils. Près d'elle, Ted Tonks, leur fillette dans les bras, n'en menait pas large.
Sirius tourna vers sa cousine, un regard inquièt.
- Je peux y aller tout seul, Andro.
- Pas question. Répondit elle.
Il soupira, et  observa à son tour les sorciers, qui se pressaient sur le quai, cherchant James, ou Remus, ou encore Peter. Au lieu de ça, il apercut, sa mère, et Régulus. Il coula un regard vers  Andromeda, espérant qu'elle ne les avait pas vu. Malheureusement, elle les avait repérés.

- Reste calme Andi. Lui conseilla Ted.
- Mais je suis calme. Répliqua t'elle en
les rejoignant au pas de charge.

- Walburga ! Appela t'elle. Sans se soucier des regards, qui se tournaient vers elles.
Walburga se retourna, et lui fit Face.
Les yeux plissés, animées d'une même rage froide,  les deux femmes s'affrontaient du regard. Près d'elles,  Régulus et Sirius, ne savaient plus ou se mettre Ils échangèrent un regard. gêné.
- Comment as tu osé ? Demanda Andromeda.
- De quoi te mêles tu ? Gronda Walburga, un air de mépris, dans le regard. Si tu veux un enfant, fais en un, mais, ne vient pas me dire comment élever mon fils.
- TON  fils ? Mais tu as vu comment tu le traites, TON fils. Tu t'en ais débarrassé comme on se débarrasse d'un meuble encombrant. Tu l'as donné à la pire psychopathe que le monde ait jamais porté.
- Je l'ai confié à ta soeur. Répliqua t'elle d'une voix sèche.
- Ma soeur. Oui, Bellatrix la folle dingue. Et ce qu'elle a fait subir à ton fils, tu t'en fou. Sirius fait des cauchemars, toutes les nuit. Ton fils de quatorze ans, pleure toutes les nuits, à cause de ce qu'elle lui a fait subir.
- C'est un faible. Et je n'ai pas de conseil à recevoir d'une adoratrice de sang de bourbe.
La gifle retentit, malgré le bruit infernal du quai.
Walburga porta la main à sa joue, les yeux exorbités, un air de
totale incrédulité sur le visage.
- Comment as tu osé ?
- N'insulte plus jamais mon mari.
- Ne t'approche plus jamais de mon fils. A partir de maintenant, tu ne fais plus partie de cette famille.
- Rassure toi, je n'ai jamais eu l'impression d'en faire partie. Mais je garderais un oeil sur Sirius. Adieu, Walburga. Sirius, prends soin de toi.

Elle s'éloigna, de sa démarche altière, Ted marchait près d'elle,  admiratif.
- Ça, dit il, c'est ce que j'appelle se faire remettre à sa place.
- Elle m'a un peu énervée. Répliqua Andromeda.
- Si ça,  c'est c'est quand tu es un peu énervée, je n'ai pas envie de voir ce que ça donne quand tu es furieuse.
- Ça, mon chéri, il vaut mieux pas, en effet. Je suis une Black, quoi qu'ils en disent, et même si je souhaiterais, qu'il en soit autrement.

Sirius se tenait près de sa mère, tandis que Andromeda et son mari quittaient le quai.
- Qu'est ce que tu attends, toi ? Gronda Walburga.
Sirius monta dans le train, s'efforçant de contenir son hilarité. En presque quatorze ans, il n'avait jamais vu sa mère se faire humilier, par qui que se soit. Cygnus allait en entendre parler.
Il se promit d'écrire à son oncle Alphard, pour le lui raconter. Cela devrait l' amuser, il détestait sa soeur.

Il poussa un soupir de soulagement, en retrouvant James, dans le compartiment.
Ce dernier  le regarda  avec curiosité.
- Quoi ? Lui  lança t'il d'un ton rogue.
- Rien, répondit James. Bonjour James,  Comment  vas tu ? Tu as passé de bonnes vacances ? Absolument. Et toi Sirius ?
- Ca y est ? Tu as fini ton monologue ?
Si tu veux tout savoir, j'ai passé le pire été de toute ma vie.
- À vrai dire, on s'en doutait un peu.
- Ou est Remus ?
- Wagon des, préfets. Et devine avec qui ?
- Laisse moi deviner, miss rabat joie, je présume.
- En personne. Lily Evans.
- Et  Peter ?
- En retard, comme d'habitude. Répondit  James.
- Il va finir par rater le train, cet imbécile.

A ce moment là, Peter arriva, essoufflé, tirant derrière lui une grosse valise.
- Ouf ! Dit il le souffle court, alors que le train s'ébranlait. Cette fois c'était moins une.
- Cette fois, seulement ? Se moqua James.
- C'est pas ma faute !
- On sait ! Répondirent les deux autres. d'une même voix.
Sirius prit la valise de Peter, et la hissa dans le filet.
- Alors, dit James, tu nous expliques ?
- Que je vous explique quoi ?
- Pourquoi ta cousine a gifflé ta mère ?
- Oh, elle n'a pas digéré mon petit séjour chez Bellatrix.
- Et bien,  dit Peter, Ils sont tous comme ça, dans ta famille ?
- Non, ils sont pires. Répliqua t'il.
d'un ton lugubre, tandis que resonnait le rire hystérique de Bellatrix, dans sa tête.

Comprenant qu'il était temps de changer de sujet, James se mit à raconter ses vacances.
Sirius se cala dans la banquette, en face de lui, et écouta d'une oreille distraite. Il laissa vagabonder ses pensées. Il songeait à Meredith. Il ne comprenait pas sa réaction. Il poussa un profond soupir.
- Tu m'écoutes ? Sirius ? Tu es avec moi là ?
- Hein, oui, bien sûr.
- Hum, bon, alors, voilà, j'ai tout un stock de farces et attrappes, de chez Zonko. Les gars, on va passer une super année. J'ai tout un tas d'idées.
- Euh, sans moi, les gars. Dit  Peter, . C'est les BUSES Cette année, et je n'ai pas vos facilités. Il va falloir que je travaille dur, pour les avoir.
- Oh, Pete, c'est bon, on t'aidera. Dit James.

Sirius sourit. C'était tout à fait ce dont  il avait besoin. Il pouvait toujours compter sur James, pour lui faire oublier, ces horribles vacances.

Après la cérémonie, ils gagnèrent leur dortoir.

Ils s'endormirent très tard, discutant des nouveaux élèves, critiquant les anciens. Lorsque Peter se mit à bailler, ils se couchèrent.

- Sirius ! Sirius, hé, réveille-toi, tu fais un cauchemar.
Il se redressa brusquement, sa baguette tendue, l'air hagard.
- Hé, du calme, c'est nous..
Il jeta un coup d'oeil autour de lui, et soulagé, aperçut ses amis autour de lui..
- Ca va ?  lui demanda James, une lueur d'inquiétude dans le regard.
- Je..heu..oui, c'est rien, juste un cauchemar.
- Bein, il devait être balaise, ton cauchemar. Dit Peter. T'arrêtais pas de gémir, et de pleurer..
James donna un coup de coude au jeune sorcier, pour le faire taire.
- Tu pleurais pas, Pete exagére. Se hata de rectifier James.
- Euh, désolé de vous avoir réveillé, les gars.
- Il y a pas de mal. Bonne nuit, Sirius.

Il lutta pour ne pas se rendormir. Il songea alors à Meredith, à sa peau douce, et chaude, à ses lèvres pleines.
Il s'endormit, apaisé.

Le lendemain matin, ils se rendirent dans la grande salle, pour le petit déjeuner. Sirius fut alors bousculé par Evan Rosier, un serpentar de quatrième année.
- Laisse Méredith Lestrange tranquille, Black. C'est pas une fille pour un traître à son sang. Lui murmura t'il, avant de s'éloigner rapidement.
- Quoi ? S'interrogea  Sirius, interdit.

Il voulut le rattraper, mais il avait été noyé dans la foule des élèves qui venaient déjeuner. Parmi eux, une grande et jolie brune s'apprêtait à s'asseoir à la table des Serdaigle.
Sirius se hâta de la rejoindre, et lui saisit le bras.
- Qu'est ce que ça veut dire ? L'apostropha t'il. Maintenant qu'on est là, tu ne veux plus me parler, c'est ça ? Tu as honte qu'on nous voit ensemble ?
Tous les regards, étaient posés sur eux. Mais Sirius, s'en fichait, tout à sa colère.
- Laisse moi tranquille, Sirius.
- C'est drôle, c'est ce que vient de me dire Rosier. C'est toi qui l'a envoyé ?
- Quoi ? Ça va pas, je n'ai besoin de personne pour te dire de me ficher la paix.
- Je suis plus assez bien pour toi, tu préfères ces sales serpents ! Au fond, t'es comme eux ! Cet été, t'avais que moi sous la  main, mais  maintenant, tu vas pouvoir t'envoyer en l'air avec ceux de ta race.

Elle le giffla de toutes ses forces.
- Je ne sortirais jamais avec un serpent, dit elle, d'une voix sèche. Et toi, ne m'adresse plus jamais la parole.
Elle quitta la salle, le dos bien droit, l'air hautain et fier, sous les regards ahuris des élèves, et des professeurs.

Interdit, Sirius la regarda partir, conscient d'avoir tout gâché.
Il haussa les épaules, et lança à la cantonade, pour se donner une contenance.
- Bah, une de perdue, dix de retrouvées.

Et d'un pas nonchalant, il s'approcha de Nancy logan, une Poufsouffle, de quatrième année, qui lui adressait des oeillades, depuis qu'il était entré dans la salle. Il la
embrassa, sans plus de façon.
- Monsieur Black ! Gronda la voix du professeur Mcgonagall. Je crois que vous vous êtes suffisement donné en spectacle. Un peu de tenue, je vous pries.
Sirius sourit.
- Oui, professeur.
Puis, il se tourna vers Nancy.
- À plus tard, ma belle.
La jolie blonde rosit jusqu'à la racine des cheveux, et se tournant vers ses camarades, se mit à glousser
- Il m'a embrassé. Je sors avec Sirius Black !
- La chance ! S'exclama sa copine.

Tout sourire, Sirius retourna à la table des Gryffondor.
- Joli numéro ! Dit Lily Evans.
Il se pencha vers elle.
- Jalouse Evans  ? Dit il
- Pas le moins du monde, Black. Et pousse toi, tu pollues mon air. A moins que tu ne veuilles une autre gifle.
Il s'empressa de s'écarter.
- C'est vrai que toi aussi, tu préfères les serpentard. Au cheveux graisseux, de préférence.
- Je préférerais sortir avec un crapaud plutôt qu'avec l'un d'entre vous. Dit elle en se levant.
- Et Bein ! Dit James. Tu commences bien ton année.
- Oui, reconnut Sirius. un sourire suffisant aux lèvres. Cette année, j'ai bien l'intention de m'amuser..
- C'est pas déjà ce que tu faisais ? Fit remarquer Remus.
- Si, mais cette fois, je compte bien m'éclater..
- En attendant, dit James, c'est sur ta joue, que ça a éclaté. S'esclaffa t'il.

Machinalement, Sirius carressa sa joue, là où les doigt de Méredith s'étaient imprégnés
- Oh ça ? Dit il, c'est rien, une erreur d'aiguillage.

Mais au fond de lui, une blessure, s'était ouverte. Noyée sous la colère et l'orgueil blessé, une souffrance, qu'il n'avait encore jamais éprouvé le dévorait.

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