23 le point faible
Méredith avait été surprise de trouver Sirius au Manoir. Et à présent, elle était inquiète. Qu'est ce que Walburga avait en tête, en confiant son fils à ces cinglés ? Deux mois dans cette antichambre de l'enfer ? Il ne tiendrait pas, c'était sur.
Elle se rendit à l'étang, dans l'espoir d'y apercevoir Regulus.
Assise au bord de l'étang, les pieds dans l'eau fraîche, elle imaginait tout ce qu'elle aurait aimé faire subir à ses frères et à Bella.
- Salut !
Elle sourit à Regulus qui venait d'arriver.
- Salut. Sirius est là.
- Je sais. Il va y rester tout l'été.
- Mais pourquoi ?
Regulus haussa les épaules.
- Il arrête pas ses conneries.
Méredith n'insista pas. A quoi bon ? Dans les pensées de Régulus, elle entendait la colère qu'il ressentait envers son frère, et si elle la comprenait, elle aurait tout de même voulu y lire un peu de compassion.
Regulus se rendait il vraiment compte de ce que son frère allait endurer ? Ses rapports avec les Lestrange étaient bien différents. Rodolphus lui apprenait la magie noire, et il s'entendait bien avec Bellatrix qui le traitait avec une gentillesse surprenante pour cette psychopathe.
Comment, dans ce cas, pouvait il imaginer la violence dont ils étaient capables ?
Bellatrix apparut devant la grille, son insupportable sourire moqueur aux lèvres.
Sirius grimaça.
- Allez, debout, Amène toi.
Il s'exécuta en soupirant.
Sans dire un mot, elle le conduisit au fond du parc.
Sirius tentait d'apercevoir Méredith, en vain.
Ils arrivèrent dans un espace clos,par un grillage, derrière lequel des poules, des oies et des canards s'ébattaient autour d'une marre.
- Voilà, dit Bellatrix. Tu vas nettoyer le poulailler, réparer la clôture, et nettoyer la cour.
Il lui adressa un regard interloqué.
- Tu me prends pour un elfe de maison ?
- Je n'irais pas jusque là, bien que tu n'en sois pas loin. Mais, tu es un peu trop arrogant et ça devrait te faire redescendre un peu, et puis le travail physique est bon pour lz santé
Sirius soupira.
- Ah oui ? Pourtant je te vois pas en faire ?
- Moi je n'en ai pas besoin.
-Hum, Je peux au moins avoir ma baguette ?
- Non, mais il y a des outils dans la cabane.
Elle l'observait, un sourire narquois sur les lèvres. Elle espérait qu'il se rebellerait, lui donnant l'occasion de le punir, mais il se refusait à lui faire ce plaisir.
Sans,un mot, il se dirigea vers la cabane, er en revint avec une pelle et un seau.
Le poulailler sentait horriblement mauvais.
Il plissa les narines et se mit à la tâche. Il n'avait pas déjeuner, ce qui n'était pas un vrai problème. Il avait l'habitude d'etre privé de nourriture, bien que depuis son entrée a Poudlard, cela c'était considérablement arrangé.
Il s'efforça de faire abstraction de l'odeur.
Il s'était attendu à bien pire, et au fond, s'en tirait à bon compte.
Il s'attela à la tâche, en laissant vagabonder ses pensées. Il pensait à James, à Poudlard. Il se mit à siffloter.
- Alors c'est tout ce qu'elle a trouver pour t'humilier ?
Sirius se tourna vers Méredith et lui sourit.
Elle portait un jean qui soulignait sa taille fine et ses longues jambes fuselées. Son tee shirt bleu roi portait l'inscription "vivre libre" et Sirius se doutait que c'était une provocation délibérée.
Ses longs cheveux noirs étaient détachés, et lui donnaient un air de sauvageonne.
Il avait conscience de ne pas être très présentable, avec la paille emmêlés dans ses cheveux, son jean et son tee chirt tâché de fientes de volaille
- Bah, c'est toujours mieux qu'un Doloris.
- Pas faux.
Il avait terminé de nettoyer à grande eau le sol du poulailler.
- Je peux t'aider ?
- Tu n'as pas peur de te salir ?
Elle rit.
- Tu plaisantes ? Ils m'appellent la souillon. Autant que ce soit vrai.
- Tu as une baguette ?
- Tu plaisantes ? Ils me l'enlevent dès que je passe le seuil. Mais, j'ai des bras et des jambes.
Elle joignit le geste à la parole, et se saisit d'un râteau.
Ils ratissèrent la cour, en plaisantant. Ils s'adressait des provocations, et Méredith lui envoya des fientes sur le visage.
- Ah oui ? Tu veux jouer à ça ?
Il lui vida le seau sur la tête.
Elle se jeta sur lui, et ils roulèrent par terre.
Ils chahutèrent ainsi un bon moment. Sirius fut surpris de constater à quel point elle lui résistait.
Il parvint à la faire basculer et se retrouva sur elle. Il lui emprisonna les poignets, son visage était à quelques centimètres du sien. Les prunelles grises s'emparèrent des yeux bruns.
La tension monta d'un cran.
Leur coeurs battaient la chamade dans leurs poitrine.
Il baissa lentement la tête et pendant une fraction de seconde, elle songea que ce serait agréable de laisser embrasser, mais au moment où leurs lèvres allaient s'unir, elle le fut basculer, et il roula dans la mare.
- Eh ! T'es dingue.
Elle éclata de rire.
- Ça devrait rafraîchir tes ardeurs. Tu m'as prise pour une des petites dindes accrochées à ton cou ?
Sirius soupira. Il sentait qu'elle en avait autant envie que lui, mais il aurait du se douter que ce ne serait pas aussi simple.
Il remonta sur la berge.
Il était couvert de boue et de vase, ses cheveux dégoulinaient.
- T'es fière de toi là ?
Elle riait.
- Plutôt oui.
Il s'approcha et elle recula d'un bond.
- Oh non ! T'approche pas de moi.
- Viens me faire un câlin.
- Tu rêves !
- Tu vas me le payer Mèry.
- Encore faut il que tu m'attrape.
- Comme c'est touchant ! S'exclama Bellatrix qui venait de surgir.
Le regard de Méredith se ferma, et Sirius se crispa.
- Je savais que tu aimais te rouler dans la boue, Méredith, mais j'ignorais que tu étais une traînée.
Méredith haussa les épaules.
- Moi au moins je ne couche pas avec le frère de mon mari. Répliqua t'elle
La gifle fut d'une telle violence, qu'elle perdit l'équilibre et tomba en arrière.
Sirius fit un pas en avant.
- Laisse la tranquille !
- Oh, regarde Méredith, Sirius joue les preux chevaliers. Tu veux voler au secours de ta belle Sirius ?
Bellatrix dessina un arc de cercle avec sa baguette et Méredith fut soulevée au dessus du sol.
- Arrête Bella ! Gronda Sirius.
Incapable de se défendre, Méredith sentit sa gorge se serrer.
Elle y porta ses mains. L'air lui manquait.
Ses jambes battirent l'air.
- Arrête ! Tu vas la tuer ! Cria Sirius.
- Et alors ? Elle manquera à personne.
Des étoiles dansaient devant les yeux de Méredith.
Sirius était paniqué. Il cherchait un argument qui aurait pu convaincre sa cousine de relâcher l'adolescente.
Mais Bellatrix savait qu'elle ne pouvait pas aller plus loin. Elle la relâcha, et Meredith tomba lourdement dans la cour boueuse. Elle aspira une bouffée d'air, mais elle ressentit une brûlure vive tant ses larynx avaient été comprimés.
Elle fut prise d'une violente quinte de toux.
- Voilà ce qui arrive quand on me manque de respect. Ricanna Bellatrix. Et maintenant, dégage ! Va te laver, et je te conseil de rester à l'écart de mon cousin, pendant son séjour ici.
Méredith se releva péniblement.
Elle retint la remarque acide, qui lui était venue spontanément aux lèvres, elle n'avait pas la force de subir une autre leçon.
Elle adressa un regard désolé à Sirius, et fit demi tour.
- Bien, maintenant que nous sommes débarrassés de la morveuse, à nous deux.
Va te laver et te changer, on passe à table dans une demi heure.
Elle s'éloigna.
Sirius desserra les poings, ses phalanges avant blanchies tant ils les avaient crispées.
Il rangea les outils et gagna le manoir.
Il allait y entrer lorsque Rodolphus l'arrêta.
- Ou crois tu aller comme ça ?
Sirius soupira.
- Bella m'a dit de prendre une douche.
- Hum, et tu t'es imaginé que tu allais rentrer ici dans cet état en éclaboussant tes saletés partout ?
- Bein...
- Ouais, c'est ce que je pensais.
Il sortit sa baguette et Sirius se tendit.
- du calme, je vais juste t décrasser un peu.
Un jet d'eau glacée en jaillit. Le souffle coupé, Sirius se força à rester immobile.
Puis, Rodolphus fit un geste et un souffle chaud le recouvrit, séchant ses vêtements.
- Voilà, dit il, tu peux entrer maintenant.
Sirius le contourna et entra dans le manoir.
Il gagna une des salle de bain, et se doucha. L'eau chaude glissa sur ses muscles douloureux. Il ferma les yeux.
Il haïssait les Lestrange encore plus que ses parents.
Il croisa Méredith lorsqu'il sortit de la salle de bain.
Elle portait une robe d'été, qui s'arrêtait à mi cuisse, elle avait noué ses cheveux en une longue tresse stricte qui lui battait le bas des reins.
Elle lui sourit, et il lui rendit son sourire.
L'ambiance pendant le repas, était lourd et tendu. Robustus discutait de leurs usines de balais avec Robustus.
Méredith, le nez dans son assiette demeurait silencieuse.
Sirius avait hâte que le repas s'achève. Lorsqu'enfin il prit fin, il se leva et s'apprêta à retourner à la basse cour.
- Ou crois tu aller ? Demanda Bellatrix.
- Bein...tu m'as demander de réparer la clôture
- On verra ça demain. Pour le moment, tu viens avec moi.
Il soupira d'exaspération et la suivit.
Ils entrèrent dans le laboratoire.
Sirius détestait cet endroit. Il sentait la peur, la mort, l'urine et le sang.
Des animaux gemissaient dans des cages minuscules. Des chiens des chats, des rats, certains agonisaient, d'autres étaient déjà morts.
- Bien. Il est temps que l'on t'inculte quelques leçons de magie noire.
- Hors de question ! S'insurgea t'il.
- Tu crois peut être que tu as le choix ?
Il croisa les bras.
- Bein je vois pas comment tu comptes m'y obliger.
Elle marcha sur lui et lui saisit une poignée de cheveux. Elle tira et l'obligea à se mettre à genoux.
- Tu crois vraiment que tu peux me résister ?
Sirius grimaça de douleur.
- Torture moi autant que tu veux mais tu ne m'obligeras pas à faire de la magie noire.
- C'est ce qu'on verra.
Elle le lâcha, et saisit sa baguette.
- Endoloris.
Sirius s'y attendait.
Il se tendit, et se souvint des conseils de sa cousine Andromeda. Elle lui avait appris le sortilège impardonnable Andoloris, et comment lui résister.
"ne lutte pas contre la douleur, tu n'y arriverais pas. Laisse la t'envahir et lorsque tu seras à bout, tu chercheras un souvenir heureux, un endroit où tu te sens en sécurité, tu te concentreras dessus, et tu te couperas du reste. C'est difficile, mais tu peux y arriver"
Oui, c'était dur. Il se recroquevilla sur lui même, et poussa un hurlement, tandis que son corps meurtri était secoué de spasmes. Il songea à James, à ce Noël passe chez lui, peu à peu, la douleur s'estompa, et il cessa de souffrir.
Enfin, Bellatrix cessa le sortilège.
- Bien, je pense que tu as compris, tu ne peux pas me tenir tête. Alors assez perdu de temps. Debout. On va commencer.
Sirius se releva lentement. Ses jambes tremblaient encore, sous la torture, son corps était douloureux, et sa tête semblait sur le point d'exploser.
- Tu perds ton temps. Marmonna t'il. Sa mâchoire était douloureuse comme s'il avait pris un coup de poing.
Elle soupira.
- Tu en veux un autre ? Ou peut être que tu veux une autre démonstration ? Un Doloris cérébral.peut être ?
Sirius déglutit.
- Fais toi plaisir ! Lança t'il d'un ton bravache.
- Comme tu veux. Répliqua t'elle.
Elle agita de nouveau sa baguette.
Sirius ressentit alors une douleur comme jamais encore il n'en avait connu. Il ressentit une terreur terrible. Ses peurs les plus terrifiantes, semblaient réelles, et il plongea dans l'enfer.
De nouveau, il se recroquevilla sur lui même, se tint la tête, et gémit, tandis que les larmes roulaient sur ses joues.
Enfin, le sortilège cessa.
- Alors ? Tu te décides ?
Tu vas faire ce que je te dis ? Parce que moi, je peux continuer indéfiniment. Mais je suis pas sûre que ta santé mentale y survivra.
Sirius s'assit, tandis que les visions disparaissaient peu à peu.
- Va te faire voir.
Il savait qu'il avait tort. Il aurait du céder, mais le son de sa voix l'irritait au plus haut point, et il refusait de lui faire le plaisir de le voir plier devant elle.
- Tu l'auras voulu. Cracha t'elle, furieuse.
- Arrête ! Ça sert à rien. Lança Rodolphus qui venait d'arriver.
- Il va céder !
- Peut être oui, mais dans quel état sera t'il ?
- Tu as une meilleure idée ?
- C'est possible.
Un sourire ruse flottait sur les lèvres du sorcier.
Sirius redoutait Rodolphus, bien plus que Bellatrix. Elle était cruelle, et brutale, mais Rodolphus était rusé, il était de loin le plus intelligent des trois.
Il sortit et revint quelques minutes plus tard, en compagnie de Méredith.
Sirius écarquilla les yeux et se crispa.
- Alors voilà, dit Rodolphus.
- Si tu refuses d'obéir, c'est elle qui prendra à sa place.
- Quoi ? S'exclama Meredith ? Vous êtes cinglés !
- Allons petite soeur, tiens ta langue veux tu, à moins que tu ne veuilles que je te l'arrache ?
Méredith dardait sur son frère un regard meurtrier, mais elle ne répondit pas. Il était inutile de les provoquer.
- Vous pouvez pas faire ça ! s'insurgea Sirius
- Ah oui ? Regarde.
Bellatrix fit tournoyer sa baguette.
Méredith s'y attendait. Elle avait lu dans les pensées de sa belle soeur le sortilège qu'elle allait lui jeter.
Elle savait comment échapper à la souffrance. Cela lui aurait été facile de se réfugier dans son cocon mental, mais cela n'aurait pas aidé Sirius. Il aurait continué à leur résister et elle ne voulait pas le voir souffrir.
Aussi laissa t'elle la douleur du Doloris, l'envahir. C'était terrifiant, cette souffrance qui augmentait par vague successive, envahissait son cerveau. Elle avait l'impression que ses os se brisaient les uns après les autres. La douleur était insupportable. Ses entrailles se tordaient, et son corps supplicié, était secoué de spasmes.
Elle hurla à pleins poumons.
- Ça suffit ! Arrête ! Je ferais tout ce que tu veux, mais arrête ! Cria Sirius, d'un ton suppliant.
Les larmes roulaient sur ses joues.
- Bien ! S'exclama Bellatrix. Bravo Rod, on dirait bien que tu as trouvé le point faible de ce garçon.
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