16 Sentiments et Conflits

Les préparatifs du mariage mettait le manoir Black en ébullition.
Sirius faisait son possible pour échapper à la tension et à l'agitation palpable.

Il passait le plus clair de son temps près de l'étang.
Il nageait, et revassait  devant des revues moldues sur les motos.
Des filles en bikinis posaient sur les engins mécaniques.

Quelques fois, son regard portait sur la rive d'en face.
Méredith venait s'asseoir au bord de l'eau, seule.
Fasciné, il l'observait en silence.

Chacun de ses mouvements, l'émouvait  sans qu'il comprenne pourquoi.

Lorsqu'elle se jetait à l'eau, il mourrait d'envie de la rejoindre.
Mais il n'osait pas, elle n'aprecierait sûrement pas sa présence.

Regulus en avait plus qu'assez d'entendre parler de ce mariage. Tout le monde au Manoir n'avait que ce mot à la bouche.

Dès qu'il le pouvait, il franchissait le pont et rejoignait Méredith.
La première fois qu'il l'avait fait, il ignorait comment elle l'accueillerait.

Elle était au bord de l'eau, ses longs cheveux noirs libres de toute entrave, descendaient en cascade sur ses épaules.

Penchée sur l'etang, elle faisait naviguer un petit bateau en bois. De sa baguette, elle provoquait une mini tempête, qui secouait le petit navire.

- Tu vas le faire couler.
Meredith ne relèva pas la tête. Elle l'avait vu venir, avant même qu'il franchisse le pont. Tout comme elle savait que Sirius l'espionnait, sur l'autre rive.

- C'est le but. Je veux voir combien de temps il peut tenir.
- Mèry ?
Elle soupira.
- Inutile de t'excuser, Reg,   c'est oublié.
Il se sentit aussitôt soulagé.
- J'ai eu peur d'avoir tout gâché.
Elle lui sourit.
- C'est moi, j'ai surréagit, c'était idiot. C'est juste que...moi  je te vois pas comme ça. Tu es mon meilleur ami, non mon seul ami, et...Je ne veux pas que ça change.

Il se fendit d'un large sourire.
-Tant mieux ! Parce que moi non plus, je veux pas tout gâcher.

- Et puis, je sais que tu aimes Nathan. Ajouta t'elle.
Regulus manqua s'étouffer.
A aucun moment, il ne lui avait parlé de ses sentiments pour le jeune  garçon. Comment faisait elle, pour savoir des choses qu'il n'était même pas prêt lui même à s'avouer ? A moins que...

- Mèry ? Tu es legillimens ? Tu lis dans les pensées ?
- T'en as mis du temps à t'en rendre compte.
- Wouah ! Ça doit être génial ! Pas étonnant que que tu sois si douée, tu lis les réponses dans la tête des profs.

Elle grimaça.
- Ça suffit pas toujours, tu sais. Et puis, change pas de sujet. Parle moi de Nathan.
Regulus baissa la tête.
- Il n'y a rien à dire, c'est juste  un ami.
- À d'autres ! Allez, dis moi.
Regulus se redressa.
- Je te le répète, il n'y a rien à dire !
Elle soupira.
- Hey, c'est moi, tu sais que tu peux me faire confiance. Je n'en parlerais à personne.
- Je...

Il se mordit la lèvre.
- Je sais même pas ce que je ressens, et puis, même si...si je devais avoir...enfin...tu sais, et Bein, je pourrais pas, de toute façon. C'est...C'est pas normal, c'est un mec !
- Et alors ? Ce qui compte  c'est les sentiments non ?
Tu l'aimes ? C'est tout ce qui compte.
- Je sais pas. Enfin, j'aime bien être avec lui  et..
- Tu as envie de l'embrasser.

Il rougit  mais ne répondit pas.
- Tu sais  Rod aime les mecs, lui aussi. 
- Je sais pas si j'aime les mecs. Peut être que c'est juste lui, que j'aime bien.

Elle fronça les sourcils.
- Qu'est ce que tu as ressenti quand tu m'as embrassé ?
Il sursauta.
- On pourrait parler d'autre chose ?
- Ah, tu n'as pas aimé.
- Arrête de lire dans mes pensées !
- Je peux pas, c'est comme me demander d'arrêter de respirer.

- T'essaie même pas ! Accusa t'il.
- Je sais pas comment faire, pour arrêter. Je cherche pas à les lire, je les entends  comme si tu les disais à voix haute. J'y peux rien.

Il soupira.
- C'est pas que j'ai pas aimé, c'est juste que je m'attendais à autre chose.
- Hum. Peut être qu'on devrait recommencer, et si ça te fais rien, on sera fixé.
- Je croyais que tu voulais plus que je le fasse ! S'exclama t'il.

- Oui, mais là, c'est une expérience, les sentiments n'ont rien à voir.
- Je sais pas.
Elle soupira.
- Laisse moi faire.

Elle n'était pas sûre de ce qu'elle faisait. Elle aimait Regulus comme on aime un frère, lorsqu'il l'avait embrassé, cela l'avait mise en colère. Elle avait crains qu'il ne gâche tout, que ce ne soit plus jamais pareil, entre eux, mais elle venait de découvrir qu'il était interressé par ĺes garçons, un en particulier, cela l'avait rassuré.

Elle approcha son visage du sien, lentement, hésitante.
Il tremblait légèrement. Il avait envie de s'enfuir, de la repousser, de lui dire  non ! Mais en même temps, Il avait envie de savoir. Et s'il découvrait qu'il aimait les filles ? Qu'il était normal, après tout ? Bien sûr, Mery ne voudrait pas sortir avec lui. Elle ne l'aimait pas. Pas de cette façon, en tout cas, elle aimait Sirius, quoiqu'il fasse, ou dise, elle ne cessait pas de  l'aimer.

Mais il serait soulagé ! Il ne voulait pas aimer les garçons, être différent. Il ne voulait pas avoir à se cacher, à mentir. Et par dessus tout, il ne voulait pas décevoir ses parents.
Il refusait de lire le dégoût et la honte, sur le visage de sa mère.

Alors s'il y avait la moindre chance qu'il ne soit pas homosexuel, il fallait qu'il  le sache, qu'il soit sûr !

Il la laissa faire.
Le contact des lèvres tièdes de Méredith sur les siennes, il ferma les yeux.
Et l'image de Nathan s'imposa à lui. Une fraction de secondes, il imagina les lèvres minces du jeune garçon, sur les siennes. Il entrouvrit les lèvres, et la pointe de sa langue s'immisça entre les lèvres de Méredith.
Elle le repoussa.

- Ok, dit elle. Ça suffit. Alors ?
Mais elle n'avait pas besoin d'entendre la réponse, elle l'avait lu dans son esprit.

- Je....Je sais pas. Affirma Regulus.
- Si tu le sais, c'est juste que tu ne veux pas le reconnaître. Tu as honte de ce que tu ressens.
- Non ! De toute façon, c'est n'importe quoi, tout ça. Je suis pas pèdé.
Elle soupira.
- Tu peux toujours me mentir, et même te mentir à toi même, mais la vérité, c'est que tu seras jamais heureux, si tu t'accepte pas tel que tu es.

Il se leva d'un bond.
Elle l'énervait  avec ses grandes théories. Qu'est ce qu'elle en savait ? Et puis, pour qui se prenait elle à jouer les donneuses de leçons ? A croire qu'elle voulait absolument qu'il soit gay.

- Faut que j'y aille. Dit il d'un ton sec.
- Comme tu veux. Répliqua Méredith.
Il allait dire quelque chose, et renonça.
Il lui tourna le dos  et traversa le pont.
Il était furieux, après elle, après lui, après ses foutus sentiments qui lui mettaient la tête à l'envers.

Sur l'autre rive, Sirius n'avait rien perdu de la scène, et s'il n'avait pas compris ce qui se passait, il était en colère. Comment Reg avait il osé l'embrasser ? Et elle, comment avait elle pu le laisser faire ?

Ses poings le demangeaient, il brûlait d'envie de frapper son frère, mais pour quel prétexte ? Il ne pouvait pas s'en prendre à lui  parce qu'il avait embrassé Méredith,
alors qu'il feignait de d'ignorer l'adolescente.

Il suivit son frère  cherchant un motif de provocation. Il le rattrapa    dans le parc du manoir Black.

- Alors ? S'exclama t' 'il. Tu t'es fait jeter par ta copine ?
Regulus était déjà très énervé, et l'intervention de son frère le fit sortir de ses gongs.

- Tu nous espionnais ? Accusa t'il d'un ton dur.
-Pour ça, faudrait que vous soyez intéressants, mais je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps pour des gens aussi insignifiants.
- Menteur !
- T'as dis quoi là ?
- T'as très bien entendu. Tu crèves de jalousie. Tu voudrais être à ma place.
- N'importe quoi ! Je m'en fiche de Méredith.
- Tu parles !

Ce fut le prétexte que Sirius attendait. En fait, il exultait. Il pouvait toujours compter sur Regulus pour réagir à la provocation.

Il lui bondit dessus.
Il tombèrent tous deux sur le sol, et luttèrent comme des enragés.
L'un et l'autre se rouaient de coups de poings, de pieds, er de tête.

Toute leur rivalité, la colère qu'ils avaient accumulé  depuis des années, les envahissait à présent, les dominait.
Sirius était plus fort, mais Regulus était plus nerveux.

Des étincelles jaillirent d'une baguette et ils reçurent tous deux  un choc électrique.
Ils se séparèrent et roulèrent loin l'un de l'autre.

Devant eux, se tenait Bellatrix Lestrange.
- Bein alors les morveux, vous vous prenez pour des moldus ? Vous pouvez pas vous battre comme des sorciers ? Vos baguettes vous servent à vous curer le nez ?
- On a pas le droit d'utiliser nos baguettes en dehors de l'école. Fit remarquer Regulus.

Bellatrix soupira.
- Le manoir est rempli de sorciers, personne ne  saura que c'est vous. Allez, en position. L'un en face de l'autre.
Voyons voir si vous avez appris quelque chose,  à Poudlard.

Sirius n'avait aucune envie de se battre en duel avec son frère, mais il refusait de perdre la face devant Bellatrix.
Aussi, se mit il en position, face à son frère.

Regulus était toujours sous le coup de la colère, mais affronter son frère en duel, ne lui plaisait pas. Il ne pensait pas que Sirius était plus fort que lui, malgré qu'il ait un an de plus. Regulus suivait des cours supplémentaires avec Rodolohus et Bellatrix, Sirius refusait catégoriquement de poursuivre les cours de magie noire, que ces derniers lui imposaient.

Regulus aurait préféré partir, mais le regard perçant de Bellatrix posé sur lui, l'en dissuada, et puis Sirius en aurait conclu à de la lâcheté, et ça,  c'était hors de question qu'il le lui laisse penser.

Il se mit également en position.
Le professeur de défense contre les Force du mal, Erik Fortetête, leur avait appris à se battre en duel.
Certes, les sortilèges utilisés à l'école  n'étaient pas dangereux, ils servaient à désarmer, à neutraliser, et c'était plus que suffisant, mais Bellatrix ne se contenterait pas de ça, les deux frères la connaissaient trop bien, pour ne pas se douter qu'elle irait trop loin.

Ils se fixaient, cherchant quel sortilège ils s'infligeraient, encouragés par Bellatrix, surexcitée.

Regulus jeta le premier sort.
- Experlliarmus !
Sirius s'y attendait, et le sort se heurta à un bouclier.
- Quoi c'est tout ? Le nargua Sirius  c'est tout ce que la folle dingue t'a appris ?
Bellatrix se crispa.
- C'est moi que tu traites de folle morveux ?
- À ton  avis ? Demanda Sirius, sarcastique.
- Tu préfères te mesurer à moi, merdeux ?

Sirius n'en menait pas large, mais il ne céderait pas à la peur.
- Tu crois que tu me fais peur ? Répliqua t'il avec morgue.

Regulus était inquiet. Bellatrix était capable de tout. Elle ne tuerait pas Sirius, car elle redoutait Walburga, mais elle pouvait lui faire beaucoup de mal.

- Comme tu voudras. Répliqua t'elle. Une dernière volonté ?
- Oui, celle que tu ailles en enfer.
- Ce sera pas pour toute de suite, et sûrement pas par toi.
- L'espoir fait vivre.
- Regarde ce que j'en fais de tes espoirs.

Bellatrix poussa Regulus pour prendre sa place.
Ce dernier l'observait, inquiet, sans oser intervenir.

Le sortilège de Bellatrix  se heurta au bouclier de Sirius, et rebondit sur elle.  Elle fit un bond en arrière, et tomba lourdement parterre.

- Pas mal, admit elle. Surprenant, mais pas mal. Mais si tu veux jouer, ok, allons y.
Elle le bombarda de sortilèges, évitant les siens,  jusqu'à ce que son bouclier cède.

Un sort de découpe lui entailla le bras, sur une bonne longueur. Il lâcha sa baguette.
- Ramasse la. Lui intima Bellatrix.

Sirius se tenait le bras, qui saignait abondamment.
- Ramasse ! Insista t'elle.
- Attends  Bella, intervint Regulus, tu vois bien qu'il saigne.
- Te mêles pas de ça.  Alors morveux ? Tu te dégonfles ? Je croyais que tu voulais m'expédier  en enfer ?

Sirius souffrait. Son bras l'élançait. La douleur lui brouillait la vue, ses yeux  le picotaient, et la colère déformait ses traits.
Il ramassa sa baguette, en tremblant. Et la brandit.

- Endoloris !
Il ignorait pourquoi il avait lancé ce sort, qu'il savait impardonnable. La rage qui l'animait alors lui ôtait toute raison, lui faisait oublier la peur et la douleur.

Bellatrix ne s'y attendait pas, elle tomba parterre, touchée par le sortilège, un bref instant, la douleur lui coupa le souffle. Lorsqu'elle le retrouva, elle ricanna.
-Pas mal, mais vous tu, lorsque tu jette un Doloris, il y a une chose très importante, que tu dois comprendre.

Elle se relèva d'un bond souple.
- Il faut vraiment vouloir la souffrance de l'autre.
ENDOLORIS.

Le sortilège frappa Sirius de plein fouet.
Ce n'était pas le premier qu'il endurait.
La douleur lui coupa la respiration.
Il tituba, tomba par terre et se recroquevilla sur lui même, tandis que son corps était parcouru de spasmes.

Il Fermage yeux, tentant d'endiguer la souffrance qui afluait par vague, et menaçait de l'engloutir.
Dans un suprême effort de volonté, sa main se crispa sur da baguette, et il dut produire un gigantesque effort de volonté pour produire  un sortilège informulé.

Bellatrix ne s'y attendait pas.
Sa baguette s'arracha brutalement de sa main et s'envola jusqu'à Sirius. Elle tomba près de lui.
Il retomba sur le dos, en sueur, et épuisé.
- Comment as tu fais ça ? Peu importe, tu  as perdu.
Accio Baguette.

Sa baguette vola jusqu'à elle et elle l'a tendit vers Sirius.
- On va voir si tu es capable de réitérer cet exploit.

L'idée de voir son frère subir de nouveau cette torture  fut intolérable pour Regulus. En dépit de la colère qu'il ressentait envers son frère, et  de la crainte que lui inspirait sa cousine, il se plaça devant son frère, toujours allongé sur le sol.

- Arrête Bella ! Il a compris.
- De quoi tu te mêles ? Tu en veux aussi ?
Regulus soupira, mais ne répondit pas.

Elle laissa retomber sa baguette.
- Vous êtes pathétiques tous les deux. Cracha t'elle d'un ton méprisant.

Puis, elle le poussa violemment par terre  et s'éloigna d'un pas vif.
Regulus se relèva aussitôt   et Sirius en fit autant, plus difficilement, les jambes flageolantes.

- Je t'ai rien demandé ! Gronda t'il à l'adresse de son frère.
- Tu aurais préfèré que je la laisse te jeter un autre Doloris ?
- Et alors ? En quoi ça te regarde ?
Regulus soupira.
- T'es vraiment trop con ! Mais la prochaine fois, débrouille toi. Dit il d'un ton amèr.

Il s'éloigna à son tour  sans laisser le temps à Sirius de répondre.
- C'est ça ! Cria ce dernier.  Casse toi !

Mais Regulus ne prit pas la peine de répondre, il rentra au Manoir.

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