Deux jours avant la première sortie à Pré au Lard, Sirius reçut une lettre de son oncle Alphard.

"Sirius,
Tu trouveras joint à cette lettre, une autorisation de sortie permanente, pour Pré au Lard.
En tant que ton parrain, je suis autorisé à le faire.
Je n'imagine pas une seconde tes parents  accepter de te la fournir.
Fais en bon usage. 
Continue comme ça.
Ton oncle.
Alphard"

Sirius dut la relire  deux fois, pour être sûr de ce qu'il lisait.
Mais. il brandit victorieusement l'autorisation signée par son oncle.

Ce samedi là, James, Sirius, Peter et Remus se rendirent à Pré au Lard.
De son côté, Méredith  seule, en fit autant.
Regulus les regarda partir avec envie. Il avait ressenti une certaine satisfaction mauvaise, à l'idée que son frère ne pourrait pas accompagner ses amis, et il était déçu, de constater que ce dernier avait finalement trouvé une solution. Il écrivit à sa mère  pour lui annoncer l'intervention d'Alphard.

Il broyait du noir, dans la salle commune des Serpentard.
- Tu veux voler avec moi, sur le terrain de Quidditch ? Lui proposa Nathan.
Regulus leva la tête, et haussa les épaules.
- Pourquoi pas.

Il se leva et saisit son balai.
Le terrain était vide.
Ils volèrent de concert.
Regulus adorait voler.
Le vent dans ses cheveux, lui fouettait le visage, rosissait ses joues.
Il volait haut, oublieux de tout et de tous.
Là haut, il était libre, sans contrainte. Il était lui même. Plus de masque indifférent, plus de faux semblant. 

Il finit par oublier la présence de Nathan, et entama une série de looping. Il monta en chandelle,  redescendit en flèche, s'arrêta à quelques centimètres du sol  et remonta de nouveau.

Fasciné, Nathan l'observait depuis le sol.
Lorsqu'il redescendit enfin, toute tension s'était évanouie.
Il sourit à Nathan.
- C'était génial ! T'es vraiment doué.
Regulus afficha un air de totale satisfaction.

Pré au Lard tint toutes ses promesses. Pas aussi chatoyantes que celles des boutiques du chemin de traverse, elles offraient cependant, aux élèves de Poudlard, un assortiments très attractifs de friandises et d'autres objets hétéroclites.
Un pub ne désemplissait pas.

Les trois balais offraient un refuge appréciable, aux élèves frigorifiés.
Sirius et ses amis, y entrèrent pour la première fois.
Rosmerta, la patronne du pub, était une jeune et jolie femme, aux formes généreuses.
Lorsqu'elle déposa les quatre bieraubeure devant les  jeunes sorciers, Sirius plongea sans façon,  le regard dans son décolleté.

Elle surprit son regard, et loin de s'en offusquer, elle lui sourit.
Sirius afficha son sourire le plus charmeur. Elle quitta, la table, comme à regret.

Deux tables plus loin, Meredith suivit le manège, d'un air réprobateur.

Elle aima flâner, seule,  au milieu des boutiques.
Un intense sentiment de liberté l'avait envahit. Ici  elle n'était personne, une sorcière parmi tant d'autres. Plus de L'étrange Lestrange, plus de traîtresse à son sang.
Elle aima ce village sorcier, sa foule hétéroclite de sorciers  de  gobelins  et autres créatures.
Elle affichait une expression ravie et souriante, qui ne lui était pas habituelle.
Elle regagna  l'école, le coeur léger.

La sortie à Pré au Lard, avait été une source de satisfaction, pour les Gryffondor qui se partagèrent les friandises  qu'ils avaient acheté  au village.
Il bavardèrent jusque tard, dans la nuit.

Les jours passèrent. Sirius et James étaient très pris, entre les entraînements de Quidditch, les match, les dévoirs et leurs conquêtes.

Ces dernières se succédaient, Ni l'un ni l'autre, ne parvenait à garder une relation plus d'une semaine.

James était célibataire, depuis peu.
Ils étaient attablés à la table des Gryffondor  et bavardaient avec animation, à propos du bal de Noël, qui devait avoir lieu, la semaine suivante.

Ni Remus, ni Peter, n'avaient de cavalière. Cela ne semblait pas poser de problème à Remus, cependant. Il prétendit ne pas avoir de temps à perdre avec ces frivolités.
Quand à Peter, il était bien trop timide,  et redoutait tant de se faire repousser, qu'il ne tenta même pas, de trouver une cavalière.
Sirius sortait avec Bonnie Bennett, une jeune  Gryffondor de couleur, en quatrième année.

Meredith traversa la grande salle pour aller s'asseoir à la table des Serdaigle.
James la regarda passer, fasciné par la démarche souple et féline, de l'adolescente. Elle avait laissé ses cheveux détachés, et ils flottaient librement sur ses épaules   et jusqu'au bas de ses reins.

- James ? Tu rêves ?
La voix de Sirius le tira de sa revêrie.
- Hum ?
- Je disais que Sally Woodgrove ferait une bonne cavalière, pour Remus.
- Sally ? Oui, pourquoi pas. J'avais pas remarqué à quel point L'étrange Lestrange était jolie.
Sirius déglutit, mais ne répondit pas.
- Peut être que je devrais lui demander si elle veut m'accompagner au bal.
- L'Etrange Lestrange ? Ricanna Peter, t'es devenu dingue.
- Pourquoi ? C'est une jolie fille.
- Mais elle est cinglée ! Renchérit Peter.
- Pas du tout ! Répliqua Remus. Moi je la trouve sympa.
Peter leva les yeux au ciel.
- Et toi  Sirius, tu ne dis  rien ?
Sirius haussa les épaules.
- À quoi bon ? Tu lui demanderas quoiqu'on en pense.
- Ouep. Dès qu'elle aura fini de déjeuner.
- Elle va t'expedier sur la lune. Ricanna Peter.
- C'est ce qu'on verra. C'est quoi son prénom, déjà ?
- L'Etrange ? Demanda Peter.
James leva les yeux au ciel.
- Mais non, idiot, ça c'est son surnom, son vrai prénom.
- Meredith. Répondit Remus. Mais Pete à raison, tu vas te prendre un rateau.
- On verra ! Qui ne tente rien, n'a rien.

Sirius était tendu.
Méredith avala son petit déjeuner, en silence, et se leva. Elle était parvenue au milieu de la salle, lorsque James se dressa devant elle.
- Salut Méredith.

La jeune sorcière le toisa.
- Tu veux quelque chose Potter ?
- Je me demandais si tu voulais aller au bal, avec moi.
Elle lui adressa un regard interloqué.
- Au bal ? Répéta t'elle. Toi et moi, au Bal ? Tu as pris un mauvais sort sur la tête, ou quoi ?
James blémit.
- Ou est ce que dans ta petit cervelle de débile profond tu t'es imaginé que j'accepterais de sortir ou que ce soit avec toi ? Tu m'as pris pour une de ces dindes sans cervelle qui se pendent à ton cou ?

- Mouais, ou avais je la tête ? Répliqua James, vexé. Désolé de te décevoir, mais j'ai eu seulement pitié de toi. C'est vrai, quelle personne censé voudrait sortir avec L'étrange Lestrange ? Je voulais juste être sympa. Mais t'en vaux pas la peine. Tu sais quoi ? Tu es aussi glaciale qu'un iceberg. Ce n'est pas L'étrange Lestrange qu'on devrait t'appeler, mais la reine de glace. Brr, l'atmosphère se rafraîchit, tout à coup. Part vite, avant que ton coeur de glace ne gèle toute la salle.

Méredith resta de marbre  mais ses yeux étincellaient de rage.
- Oui, Potter, tu as raison admit elle. Mais toi, tu as sacrément besoin d'être rafraîchi.

Il la regardait droit dans les yeux  et ne vit pas le mouvement discret de la baguette de Méredith  pointée sur lui, il vit ses lèvres  murmurer une incantation  qu'il ne comprit pas.

Mais quelques secondes plus tard, il se couvrit de givre, de la tête aux pieds.
Elle se retourna  et un sourire satisfait  au coin des lèvres, quitta la grande salle, la tête droite.

Peter et Remus éclatèrent de rire, et ils n'étaient pas   les seuls.
Sirius soupira, et donna un  coup de baguette afin de dégeler James.
- Je crois que je vais aller me changer. Marmonna t'il en claquant des dents,
Sirius,sourit.
- Oui, je crois que ça vaut mieux, en effet. Je t'accompagne. Lui dit il.

Méredith s'aprêtait à monter au second étage, ou devait avoir lieu le cours de métamorphose,
- Mèry ! Attends !
Elle se retourna et sourit à Regulus qui arrivait en courant.
- J'ai vu ce que tu as fait à Potter, c'était bien joué.
- Il l'avait mérité.
- Oui, c'est sûr. Du coup, tu n'as personne pour t'accompagner au bal.
- Non, mais je m'en fiche de ce bal.
- On pourrait peut être y aller ensemble.

Méredith fronça les sourcils.
- Mais...tu es en deuxième année, tu n'as pas le droit d'aller au bal.
- Sauf si je suis accompagné par une troisième année.
- Je serais ravie de t'accompagner  Reg, mais...Je suis pas sûre que tes copains apprécient.
- Je m'en fiche.
- Pourquoi tiens tu autant à y aller ?

Il soupira.
- J'y tiens pas, mais...j'ai pensé que toi, tu voudrais   y aller.
- Je te l'ai dit, je  m'en fiche de ce bal.
- Ah oui ? Même pour faire enrager Sirius et Potter ?
Elle se mordit la lèvre.
- C'est vrai que c'est tentant.
- Tu vois. Imagine un peu la tête qu'ils vont faire en nous voyant arriver au bras l'un de l'autre.
- Ça vaudrait sûrement le détour, mais.. Tu aurais trop de problèmes, après.
- Oui, Bein, j'en ai marre de me cacher. Ils peuvent penser ce qu'ils veulent, tu es mon amie, Mery, et j'aime passer du temps avec toi.
Meredith soupira.

- J'adorerais, tu sais, vraiment, mais, ça n'en vaut pas la peine. Même si je n'aime pas beaucoup tes amis Serpentard, je comprends que tu te sentes bien avec eux, et je ne veux pas que ça change à cause de moi.
- Mais puisque je te dis que je m'en fous.
- Sûr ?
- Oui, absolument.
- Alors d'accord.
Il lui sourit.
- Ils seront verts de jalousie
Méredith en doutait, mais  elle se tut. A quoi bon lui ôter ses illusions ? Sirius se fichait pas mal, de savoir avec qui elle sortait.

Le soir du bal arriva très vite. Meredith affalée sur son lit, attendit que ses camarades de chambre aient quitté le dortoir  pour se préparer.
Elle supporta sans broncher l'agitation des   trois filles. Elles s'interpelaient, s'esclaffaient, et se bousculaient, dans un joyeux brouhaha.

- Et toi, Méredith ? Tu te prépares pas ?
- Elle ? Tu parles, encore faudrait il qu'elle ait un cavalier.
- Mais tout le monde sait que personne n'est assez bien  pour la reine de glace.
Méredith soupira.
- Tout le monde ne peut pas se jeter au coup d'un mec comme une chienne en chaleur répliqua t'elle.
- Bein moi au moins, j'ai un mec.
- Non ! Sans blague ! Et moi j'ai une cervelle, et un minimum de respect pour moi.
- T'es qu'une conne.

Meredith se releva, une lueur mauvaise dans les yeux.
Elle sortit sa baguette, et un jet d'eau en jaillit et aspergea le visage, et les cheveux que Laetitia Crowley, venait de maquiller et de coiffer.
- Rahhh ! Hurla cette dernière. Mes cheveux ! Mon maquillage ! Je vais te tuer !

Elle fit mine de se jeter sur elle. Meredith l'évita, de justesse, et la sorcière s'affala sur le lit.
Elle se redressa avec un grognement de rage, et reitera l'essai.
Cette fois, Méredith ne se défila pas. Elle tomba sur le sol, entraînant Laetitia avec elle. Elle lui saisit les bras, la fit pivoter, sur le dos, et posa son bras contre sa gorge.
- Maintenant tu te calme ! Gronda Méredith.

Laetitia cessa de se débattre.
- D'accord.
Meredith la lâcha, se redressa et darda sur ses camarades un regard glacial
- Il y en a une autre  qui a besoin d'une mise au point ? Demanda t'elle d'un ton froid.

Les deux autres sorcières aidèrent leur camarade à se relever et à se préparer.
Méredith s'allongea de nouveau sur son lit, et les bras sous la tête, elle se plongea dans ses pensées.

Lorsque les trois sorcières eurent quitté la chambre  Méredith se leva d'un bond et passa dans la salle de bain.
Elle prit une douche rapide  se sècha d'un coup de baguette, enfila ses sous vêtements, et la robe qu'elle s'était fait livrer en catastrophe.
Elle se maquilla légèrement, de  quelques coups de baguettes  et se coiffa avec soin. Elle relèva ses cheveux en un chignon lâche dont les boucles anglaises encadraient  joliment son visage.

Elle jeta un coup d'oeil à son reflet, et fut surprise du résultat.
La robe bustier brodée,  épousait parfaitement  ses formes naissantes, évasée, aux épaules, elle était ornée de volants en tulles à partir de la taille, soulignée par une ceinture ruban.
La robe dévoilait ses mollets galbés, devant et descendait jusqu'aux chevilles derrière.
La couleur rouge vif  faisait ressortir le teint halé, et ses cheveux noirs de l'adolescente.

C'était la première fois qu'elle se maquillait, mais elle s'était entraînée depuis que Regulus l'avait invitée.
Elle enfila ses ballerines assorties à sa robe. Elle avait opté pour des talons plats, mais elle était suffisemment grande  pour que cela ne soit pas gênant.

Elle descendit les marches, pour rejoindre la grande salle.
Aux pieds de l'escalier, Regulus l'attendait, en smoking. Sa mère le lui avait envoyé quelques jours plus tôt.
Sirius passa devant lui. Il était superbe dans son costume, qui mettait en valeur son élégance naturelle.

- Reg ? Ne me dit pas qu'une troisième année t'a invité au bal
- Pourquoi ? Tu crois peut être être le seul Black à avoir du succès ?
- Hum  elle doit vraiment être désespérée, pour sortir avec toi.

Regulus ne répondit pas.
Il écarquilla les yeux  devant l'apparition de Méredith, descendant les marches  avec grâce et légèreté.

Sirius suivit son regard, et manqua s'étouffer avec sa salive.
Subjugué, il suivit des yeux la jeune sorcière.
Méredith se crispa en apercevant Sirius. Son coeur battait à tout rompre, dans sa poitrine.
Elle s'exorta au calme, et passa devant lui, un sourire chaleureux aux lèvres  elle enroula son bras autour de celui de Régulus.
- Ferme la bouche, Sirius, lui dit ce dernier, tu baves sur ta cavalière.

Le sourire de Méredith s'élargit, et ils entrèrent dans la grande  salle, transformée pour l'occasion en salle de bal.