20 il suffit d'un pas.
Meredith passa la matinée, dans sa prison.
Dès son réveil, elle avait reprit ses exercices de Tai Chi,
Tobby lui apporta son petit déjeuner et elle se jeta dessus, affamée.
Lorsque enfin elle put sortir, elle constata qu'il régnait une intense agitation, en vue du mariage de Rabastan
Elle n'y prêta aucun attention, et monta dans sa chambre pour y cacher son journal intime. Elle y passa le reste de la matinée, allongée sur son lit, relisant une fois de plus, l'histoire de la magie.
Sirius fut également autorisé à sortir de sa chambre, mais ce fut pour partir dans le kent.
Son arrivée au Manoir ne passa pas inaperçue
- Alors mon garçon, l'interpela son oncle Cygnus. On joue toujours les rebels ? On aime se faire remarquer ?
Sirius baissa la tête, et ne répondit pas
- C'est facile de se rebéler à l'abris, de Poudlard, mais, ici, il faudrait mieux pour toi, te tenir convenablement. Gronda Druella, en adressant à Walburga un regard désaprobateur. Andromeda se marie a la fin du mois, et je ne veux pas de fauteur de trouble. Tu m'as bien entendu ?
- Oui ma tante.
- Bien monte dans ta chambre. Allez file.
Il obéit et tandis,qu'il montait les marchés, il entendit sa tante dire à Walburga
- Cet enfant manque un peu trop de discipline. Il faut être ferme avec les enfants. Tu le gâtes trop. Ce n'est pas parce que c'est un garçon, qu'il faut tout lui permettre. Si tu veux min avis...
- Non, Druella, je ne le veux pas. Laisse moi m'occuper de mes garçons, tu veux. Tu as bien assez à faire avec le mariage de ta fille.
Sirius sourit. Sa mère n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
Regulus n'avait pas adressé la parole à son frère depuis la veille, et n'avait pas l'intention de le faire.
Après le déjeuner, il s'éclipsa, et se rendit à l'étang.
Le coeur battant, il espérait y trouver Méredith, mais elle n'y était pas.
Déçu, il resta un moment indécis, puis, il songea à la falaise. Elle était peut être là bas.
Méredith déjeuna en silence.
Rodolphus, Rabastan et Bellatrix discutaient du mariage, Robustus mangeait en silence. Il ne lui avait pas adressé la parole.
Après le repas, elle se leva afin de regagner sa chambre.
- Méredith ! Appela Rodolphus.
Elle soupira et se retourna, se forçant à garder son calme.
- Oui Rodolphus ?
- Je souhaiterais m'entretenir avec toi,
C'était trop poli, pour être honnête.
Elle le suivit dans le salon.
A peine la porte refermée derrière elle, il la toisa de toute sa hauteur.
- Écoute moi bien, sale petite peste. Tu n'es plus à Poudlard. Ici, tu fais ce qu'on te dit, sans discuter. Inutile de te la péter, parce qu'au moindre écart, tu le paieras très cher.
Meredith soupira.
- Rien de neuf sous le soleil, quoi. Tu devrais changer de disque, c'est lassant d'entendre toujours la même chose.
- Vraiment ? Je te fatigue ? Dit il d'une voix doucereuse.
Il avança vers elle, elle recula contre la porte.
- Je te fais peur petite soeur ?
Oui, elle avait peur, mais pour rien au monde, elle ne le lui aurait montré.
Elle se redressa.
- Tu rêves, frangin.
Elle sut qu'il allait la giffler, elle évita le coup, ce qui eut pour effet d'énerver Rodolphus, encore davantage.
Il l'attrapa à la gorge.
- Et si je serrais la, tout doucement.
- Tu me tueras pas, père ne le veux pas.
- Ah oui ? Mais si je le faisais quand même.
Elle était prise au piège. Les longs doigts fins de son frère se resserait sur sa gorge.
Elle donna un coup de poing dans ses parties génitales.
Il la lâcha en poussant un grognement de douleur.
Elle tenta de quitter la pièce, mais une douleur qu'elle ne connaissait que trop bien la cloua sur place.
Elle tomba par terre, et se recroquevilla sur elle même, sous le terrible sortilège de Doloris.
Il cessa cependant très vite, et elle sentit soulevée et plaquée contre le mur.
- Sale petite garce. On aurait du te laisser creuver dans ce puit.
Pour toute réponse, elle lui cracha au visage.
Il lui saisit de nouveau la gorge, mais cette fois, elle crut qu'il allait la tuer. Elle le lut nettement dans ses pensées.
Ses doigts se refermèrent comme un étau. Elle se débattit comme une diablesse, cherchant désespérément une bouffée d'air.
Les yeux exorbités, la bouche grand ouverte...Elle vit dans les yeux de son frère, une folie meurtrière, qu'elle ne connaissait que trop bien, pour l'avoir déjà vu dans ceux de son père.
Une peur panique l'envahit. Elle ne pouvait pas crier, n'avait plus la force de crier, des étoiles dansaient devant ses yeux elle avait tout juste douze ans, et elle allait mourir, assassinée, comme sa mère, comme celle de Rodolphus.
- Lâche la ! Rod ! Lâche là tout de suite, tu vas la tuer
La voix lointaine de son père lui parvint à travers un épaix brouillard
Le sang pulsait dans ses oreilles, les sons lui parvenaient, confusément.
La pression sur sa gorge se relâcha.
Elle s'affaissa sur le parquet, et prit une goulée d'air frais.
Elle posa ses mains sur sa gorge, avaler sa salive fut si douloureux que des larmes roulèrent sur ses joues.
Rodolphus quitta la pièce.
Robustus se tourna vers sa fille.
- Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais je ne serais pas toujours là pour sauver ta misérable peau.
Tu ne nous apportes que des ennuis. De la mauvaise graine voilà ce que tu es. Une gamine trop gâtée et mal élevée.
Si je n'avais pas promis....mais peu importe. Je te conseille fortement de te tenir tranquille,et de te faire oublier. Et maintenant, disparais, avant que l'envie me prenne de le laisser en finir avec toi.
Il quitta la pièce.
Méredith sentit ses yeux la picotter.
Elle se relèva, et quitta le manoir, en marchant, le plus dignement possible, mais une fois dehors, elle se mit à courir droit devant elle,,tandis que les larmes, de rage,,de frustration et d'impuissance, qu'elle ne cherchait plus à retenir, lui brûlaient les yeux.
Elle se rendit à l'étang, traversa le sous bois, et arriva, à bout de souffle, devant le parapet.
Elle dénoua sa tresse, malmenée par son altercation avec son frère, et ils retombèrent en cascade bouclée, dans son dos.
Elle s'appuya des deux mains sur le muret.
Comment faisaient il pour l'atteindre encore, malgré toutes ses années ?
Pourquoi ce qu'ils pensaient d'elle, lui faisait si mal ? Elle aurait du être blinder, depuis tout ce temps.
Les mots de son père revenaient sans cesse dans son esprit.
Elle retira ses chaussures et grimpa sur le parapet.
Regulus arriva a ce moment là.
Elle se tenait debout sur la muraille, petite silhouette frêle, se détachant, sous le ciel azuré, sa robe blanche flottant sous la brise d'été.
Elle faisait face au vide béant.
Elle avait détaché ses longs cheveux noirs qui descendaient en cascade jusqu'au bas de ses reins et dont quelques mèches rebelles lui fouaittaient le visage.
Elle fixait l'horizon, la plaine de Chesterfield, et le village tout en bas.
La forêt de Westhaven s'étendait, trente mètres plus bas.
Elle était pieds nus, sur la pierre froide.
Regulus,s'arreta net.
- Mèry ?
Elle ne retourna pas.
- C'est beau, hein. Répondit ellecd'une voix rauque.
- Oui, mais descends tu vas tomber.
Elle lui tournait le dos, et il ne pouvait pas voir ses beaux yeux bruns frangés de longs cils noirs brillants de larmes.
Elle haussa les épaules.
- Qu'est ce que ça peut faire ? Tout le monde.s'en fou de moi. Au contraire, ils seraient bien soulagés.
- C'est faux, tu le sais bien
- Ah oui ? Mon père ? Il me déteste, il aurait voulu avoir un garçon, pour lui je suis de la mauvaise graine. Et s'il n'avait pas promis à ton père de me me marier avec ton frère, il m'aurait sûrement tuer lui même, depuis longtemps. Mes frères ? Ils ne rêvent que de me tuer. Ma mère est morte.
J'ai plus personne. Je suis toute seule.
Elle écarta les bras.
- Je me demande ce que ça fait, de s'envoler, comme les oiseaux. Il suffit d'un pas, d'un seul, et tout sera terminé.
Regulus se mordit la lèvre.
Vite, trouve un truc. Dis quelque chose. Songea t'il. Il n' était pas très doué pour trouver les mots qui réconfortent.
- Si tu sautes, ils gagnent. Ils seront trop contents, ne leur fait pas ce plaisir.
Elle haussa les épaules.
- M'en fiche. Ils peuvent bien fêter ça, ça m'est égal. Peut être que je reverrais ma mère. Ce serait bien. Je me demande si ça fait mal, de mourir.
- Sirius s'en fou pas lui. Il avait parlé vite, de peur qu'elle ne saute.
Elle éclata d'un rire bref sans joie.
- Sirius ? Répéta t'elle, il serait le premier à me dire de sauter.
Regulus sursauta.
- Comment ça ?
- Si je disparaissais, il serait drôlement soulagé, il aurait plus à m'éviter et il serait tranquille avec ses nouveaux amis débiles.
Regulus baissa la tête.
- C'est pour ça qu'il reste enfermé dans sa chambre, murmura t'il pour lui même.
Meredith haussa les épaules.
- Mèry attends ! Fais pas ça. Moi je suis là. Je veux pas que tu meurs.
Elle se mordit la lèvre.
- Tu m'oublieras. A la rentrée, tu iras à Poudlard, tu te feras des amis chez les Serpentard, et quand il diront la cinglée de Lestrange est morte, tu riras avec eux.
- NON ! Jamais je ne ferais ça. Je t'aime Mery.
Voilà, il l'avait dit.
Elle tressaillit.
Une interminable seconde, il crut qu'elle allait sauter.
Mais elle tourna la tête.
- C'est Vrai ? Demanda t'elle. C'est vraiment vrai ? Parce que si c'est pas sincère, et que tu dis seulement ça pour que je saute pas...
- C'est vrai. C'est vraiment vrai.
Il gardait la tête baissée, penauds.
Il savait qu'elle ne l'aimait pas, en tout cas, pas comme elle l'aimait lui..
Elle se retourna et les pierres s'efritèrent sous ses pieds, elle perdit l'équilibre et glissa dans le vide. Elle hurla et parvint à agripper le bord du parapet.
- MERY !
Regulus se jeta sur ses poignets
- Je te tiens.
Elle planta ses yeux bruns, remplis de terreur dans les siens
- Me lâche pas. Suplia t'elle.
- jamais. Assura t'il.
Il l'aida à se hisser sur le bord.
Ses pieds nus s'écorchaient sur les pierres rêches et coupantes, qui se détachaient sous eux.
Elle parvint à remonter, et tous deux se laissèrent tomber derrière le parapet, essoufflés, haletants.
Il passa un bras derrière ses épaules, et elle posa sa tête contre lui.
- Ne refais plus jamais ça ! Gronda t'il.
- Non. Je le referais plus. Affirma t'elle.
- J'aime pas quand tu es comme ça.
Elle fronça les,sourcils
- Quand je suis comment ?
- Triste.
Elle hocha la tête.
- J'ai eu très peur tu sais. Avoua t'il.
- Moi aussi. Reconnut elle.
- Tu sais Mèry, tu seras jamais seule. Je serais toujours là pour toi.
Elle soupira.
- C'est aussi ce que disait Sirius.
- Mais je suis pas lui ! S'exclama t'il.
- Je sais. Admit elle.
- Lui, c'est qu'un sale con d'égoïste, qui pense qu'à lui.
Elle soupira et déposa un baiser sur sa joue.
- Tu as raison. Dit elle
Puis, sans crier gare, elle se relèva d'un bond souple.
- Le dernier à l'étang est un troll ! Cria t'elle en s'élançant à travers le sous bois.
- Mèry attends ! C'est de la triche. T'as oublié tes chaussures.
Mais elle ne l'écoutait pas.
Il la suivit.
Arrivée au bord de l'étang elle se laissa tomber dans l'herbe, les bras sous sa tête, elle regardait le ciel.
Il en fit autant.
- Regarde ce nuage, dit elle, on dirait un lapin.
- Oui et celui là, c'est un éruptif.
Ils jouèrent un long moment à imaginer les formes des nuages.
- Regarde dit elle soudain.
Elle sortit la baguette qyex Rodolphus,avait laissé tombé par terre avant de quitter le salon. Et la fit tournoyer.
Des flocons de neige tombèrent alors.
Regulus tenta d'en attraper un.
Puis, ils se métamorphosèrent en pétales de roses blanches.
- Wouah ! T'es drôlement douée.
Elle sourit.
Puis, sans crier gare, elle fit jaillir un jet d'eau.
Aspergé, Regulus se redressa.
- Eh ! Attends un peu.
Il entra dans l'eau jusqu'aux chevilles, et l'aspergea à son tour.
Elle éclata de rire, et ils jouèrent à se poursuivre ainsi, jusqu'à ce que le clocher sonne dix sept heures.
- Faut que je rentre. Dit alors Regulus. Mais je reviendrais demain, d'accord ?
Elle hocha la tête.
- Tu.. Tu seras là hein ? Tu feras pas de bêtise ?
- Non. Affirma t'elle. Plus jamais.
Il lui sourit, et s'éloigna, le coeur légèr.
Plus il s'approchait du manoir, plus il songeait aux paroles de Méredith.
"Sirius me dirait de sauter"
La colère montait en lui, comme éclate un orage d'été.
Sirius était sur la terrasse, un.grand verre de jus de pomme devant lui.
Regulus ne lui laissa pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait.
Il se jeta sur lui le renversant lui et sa chaise, sur les dalles.
- Ça va pas, qu'est ce qui te prend ?
- C'est de ta faute, si elle a voulu mourir ! Lança t'il en rouant son frère de coups.
Sirius tentait de se défendre, et finit par se dégager. Il plaqua Regulus au sol, et assis,sur lui il lui maintint les poignets contre le carrelage.
- Je comprends rien à ce que tu racontes. Affirma t'il.
- Je te parle de Meredith. Elle a faillit sauter du parapet. C'est à cause de toi !
Sirius accusa le coup
- Elle voulait sauter ? C'est vrai ? Mais. Pourquoi ?
- Devines ! Elle m'a dit qu'à Poudlard tu faisais comme si tu la connaissais pas.
Sirius se redressa.
- Tu peux pas comprendre.
- Bein si je comprends. Tu as de nouveaux amis, et elle, elle est à Serdaigle, hein, et puis tout le monde se moque d'elle, là bas, c'est la honte d'être avec elle, elle fait pas bien dans le décors.
- Non, c'est pas ça.
- T'es un menteur Sirius, un sale égoïste qui pense qu'à toi. Tu fais des promesses, et tu les oublies dès que ça t'arrange pas. Tu la mérites pas.
Et sur ces mots plein de hargne, Regulus monta dans sa chambre.
Il avait beau adorer son frère, parfois il lui arrivait aussi de le détester.
Sirius ne savait que penser de cette nouvelle. Que Meredith ait pu seulement penser à...cela lui paraissait invraisemblable. Elle était si forte, si pleine de vie, malicieuse, et rieuse. Les paroles de son frère le hantaient. "c'est de ta faute".
Il se sentait coupable. Il lui parlerait dès que possible, il.s'excuserait et il lui expliquerait. Il n'etait pas sûr qu'elle comprendrait, Il n'était pas sûr de très bien comprendre lui même, mais il essaierait, en tout cas.
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