Chapitre 20 : Mon annihilation (PVD Suga)
⚠️ Attention: Partie sensible dans ce chapitre 😭. Si le sujet des tentatives de suicide vous touche, éviter de lire ce chapitre.
J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop dans les commentaire😅.
🌌🌌🌌🌌🌌
Ça faisait quatre jours que nous étions sur la route pour des séances d'autographe. Le public se montrait curieux et intrigué par moi. J-Hope m'aidait à le tenir à distance par respect pour ma phobie sociale. Je n'avais pas eu de nouvelles de Ji-min, son absence devenait insupportable. J'espérais juste qu'il allait bien.
Je posais un regard fatigué à J-Hope au volant de son bolide. La route me semblait durer une éternité pour atteindre enfin notre hôtel pour la nuit. J'ouvris la fenêtre et glissa une de mes mains dehors, le vent caressait ma peau. Mes pensées s'assombrirent avec les souvenirs de ma conversation avec le docteur Lim. Ces dernières nuits, j'avais noyé mon chagrin dans les liquides aux couleurs caramel. J-Hope m'avait porté plus d'une fois dans ma chambre, il ne me questionnait pas. J'observai l'obscurité, les étoiles dans le ciel brillèrent, la lune était pleine.
— Suga, quelque chose ne va pas ? s'inquiéta-t-il, finalement.
— Non, tout va bien, affirmai-je avec une voix claire.
— Ne te fous pas de moi ! Tu es soûl tous les soirs. Tu t'es disputé avec Ji-min ?
— Ça ne te regarde pas. Mais non, tout va bien entre nous.
Ma dernière réponse me resta en travers de la gorge. Tout aller bien entre nous était un euphémisme. Nous nous étions plus parlé depuis mon départ. J'étais persuadé que quand il le saurait, il m'abandonnerait. Qui ne le ferrait pas ? Personne, même J-Hope à mes côtés le ferra. Je respirai bruyamment et m'affalai contre le siège baquet. Les minutes passèrent dans un silence de plomb. Nous atteignîmes notre but.
Le room-service accourut prendre nos bagages, l'entrée était sobre, le hall d'un marbre ombré rose et blanc. À l'accueil, une femme nous donna nos clés avec un sourire aguicheur pour J-Hope qui joua les grands séducteurs. Sans aucun doute, une future compagne éphémère pour la nuit. Nous nous glissâmes dans l'ascenseur, les portes se refermèrent et les étages défilèrent avec mon envie d'être isolé. Un couloir avec un immense tapi rougeâtre et des bouquets d'hibiscus syriacus sur de petites tables entre les paliers des chambres parfumaient l'espace. Leurs effluves me faisaient penser qu'à une seule personne ; Ji-min. C'était son odeur si particulière, alors que son côté oméga le dominait. J'effectuai un signe de la main à J-Hope et m'engouffrai à l'intérieur du numéro 2004.
Je m'adossai quelques secondes contre la paroi de bois, avant de me diriger vers le mini-bar. À mon grand désespoir, il n'y avait que de la vodka. Je m'emparai des trois petites bouteilles et les descendis d'une traite. Le liquide âcre me brûla la trachée. Assis sur la moquette et appuyé contre le lit, je fixai la pièce, un téléviseur sur une commode, une tablette avec une chaise, un fauteuil, rien de bien luxueux. Je me recoiffai de la main, remettant les quelques mèches rebelles en place. Une douleur dans la poitrine, je songeai à ces mois passés avec lui. Je l'avais protégé. Comme allais-je faire maintenant ?
L'alcool me grisait petit à petit, mes pensées devenaient de plus en plus axées sur ce que je n'étais pas. Je l'avais pourtant sauvé deux fois, mais tout était flou à présent. Seul dans cette chambre, le cœur en miette, je ne pouvais voir l'avenir serein. Une heure passa sans que je ne trouve dans l'ivresse un réconfort dont j'avais désespérément besoin. Je me relevai en titubant, déambulai jusqu'à la salle de bain et me déshabillai. L'eau chaude coula sur mon visage, je fermai les yeux et cherchai l'air qui me faisait défaut. Mes paumes appuyées sur le carrelage, je réfléchis à mon destin. Ce destin qui s'assombrissait de jour en jour. Je ris nerveusement et frappai du poing la paroi. Si mes parents s'avaient la vérité, ils viendraient sans autre me reprendre.
Je sortis, me séchai et me retrouvai devant mon reflet. Ma peau était pâle, de grands cernes entouraient mes yeux, quelques poils disgracieux poussaient à leurs guises sur mon menton. Je me perdis peu à peu dans la profondeur de mes iris ambre, je me dégoutai. Je posai mes mains de chaque côté du miroir et appuyai mon front, égaré. Las de porté jour après jour ce masque que je mettais forger dans le but que personne ne découvre la triste réalité de mon existence. Cette douleur lancinante comme un poignard laissait dans mon cœur pour m'infliger une mort lente et cruelle. Je n'en pouvais plus, j'avais atteint mes limites. Dans un geste désespéré, je brisai cette image de moi qui n'était plus vraiment moi. Les morceaux tombèrent dans l'évier. Il n'y avait ainsi plus aucune trace de moi. Je n'existai plus... Je n'étais plus rien qu'une coquille vide. Disparaître pour de bon ! Dans la douceur de cette nuit fraiche, sans que personne ne s'en rende compte, seul dans cette pièce humide.
Dans un état second, je me saisis d'un grand éclat et m'assis sur le carrelage froid. Je contemplai ce que je percevais comme une porte de sortie définitive, mon dos et ma tête appuyés sur le mur. Plus rien ne me retenait ici-bas et je n'étais plus rien qu'un artiste raté, un idiot. Je le tenais trop fermement, le sang coulait sur le sol, mais je n'improuvai plus aucune douleur. Ce soir était l'ultime jour de ma vie, c'était dommage, j'aurais bien voulu le voir une dernière fois. Je me retirais sans un mot, ne souhaitant pas causer encore plus de souffrance à ceux que je laissai derrière moi. Mon visage se refléta, alors que je m'assainis une coupure sur les veines de mon poignet. Le liquide rouge se répandit rapidement, mais hélas, la blessure n'était pas mortel, mon instinct avait retenu le verre. Au moment où j'allais porter le coup fatal, mon cellulaire retentit. Plusieurs sonneries, la personne insistait. Je me relevai, entourai mon avant-bras d'un linge et me dirigeai à la table de nuit.
Une vive émotion me gagna, quand je vis son doux visage s'afficher. J'attrapai mon téléphone et me couchai dans le lit avant de répondre. L'appel vidéo se lança, sa voix était tremblante et ses yeux rouges.
— Suga, j'ai besoin de toi.
Ses mots arrêtèrent les battements de mon cœur et la culpabilité me rongea. Quel idiot, je faisais ! Croire que je ne lui manquerai pas ou qu'il pourrait survivre sans moi.
— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je avec remords.
— Je n'arrive plus à vivre sans toi, ça me détruit de jour en jour, sanglota-t-il.
Le silence s'installa, alors que je regardais le linge blanc rougi par mon sang. Je fixai Ji-min droit dans les yeux, et pour la première fois, j'avouais mes sentiments, même si le doute d'être rejeté subsister.
— Moi aussi, je ne peux plus vivre sans toi. Je ne suis rien qu'une coquille vide quand tu n'es pas à mes côtés.
Son visage s'illumina et sa voix devint plus apaisée. Quant à moi, mon cœur se réchauffait petit à petit. Je jetai aux oubliettes toutes mes pensées noires et cherchai dans cet être si pur cette porte de sortie que je désirais tant. Je mettais montrer tellement égotiste, alors que lui avait besoin de mon soutien. Nous parlâmes toute la nuit, au petit matin, j'avais enterré ce qui me détruisait depuis des jours.
Je retrouvai J-Hope en bas pour le petit déjeuner, il porta sur moi un regard inquiet. J'avais négligé de cacher le bandage de ma folie d'hier. Des croissants, des tranches de pain grillées et des œufs brouillés étaient posés au milieu de la table. Je me servis un café bien serré pour me réveiller un peu et déposai quelques aliments dans mon assiette.
— Cette fois, tu vas me dire ce qui ne va pas, insista-t-il en attrapant mon poignet blessé.
Je grimaçai de douleur, il me relâcha doucement. Une hésitation me gagna, je pris une grande respiration, fixai les alentour et fini par cracher le morceau. Ses yeux s'écarquillèrent, son visage blanchit et son corps se raidit. Je sentis qu'il était sur le point de m'abandonner ici.
— Alors, c'était ça ! Tu es nul ou idiot ? J'ai de l'influence, donc personne ne le serra. Seul toi, c'est à qui tu veux le dire.
— Je vais tout dire à Ji-min, mais j'ai peur qu'il me quitte, avouai-je, angoissé.
— Tu es vraiment idiot, ria-t-il de bon cœur. Jamais, il ne ferrait une telle chose. Tu es son protecteur et son sauveur.
Ses mots sonnèrent à mes oreilles comme une douce mélodie. C'était juste, j'étais son sauveur et son protecteur... Comment j'avais pu oublier cela ? Soulagé, j'expliquai tout à J-Hope. Il écouta et ne me jugea pas.
— Ton secret sera bien gardé avec moi et je t'aiderai du mieux que je peux.
Je lui souris, libéré enfin de mon fardeau. Je ne savais pas où aller me mener ma destinée, mais au moins je ne serrai pas seul sur le chemin.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top