Chapitre 13 : La douceur de ses lèvres
Je m'étais réveillé avec le sourire aux lèvres, la joie de repartager un appartement avec lui remplissait mon cœur de bonheurs. Nous nous préparâmes à quitter les lieux.
Nous refermâmes la porte, nous ne possédions que deux sacs, un à dos et l'autre de sport en guise de carton. Ça n'avait pas, d'importance. J-Hope s'était occupé de tout pour que nous ne manquions de rien. Il nous attendait à notre nouvelle résidence pour nous transmettre les clés.
Je marchai rapidement, excité. Je me saisis du poignet de Suga pour le forçait à accélérer le pas.
Nous arrivâmes devant un immense immeuble à la façade rouge, il était moderne. Nous nous lançâmes des œillades étonnées et tels deux enfants trépignant d'impatience, nous montâmes les escaliers quatre à quatre.
Dans le hall d'entrer prônait du marbre rose au sol et des grands murs blancs immaculés.
Oh que c'est beau et ne ressemble à rien de ce que j'ai connu jusqu'ici.
Nous courûmes jusqu'à l'ascenseur pour gagner le cinquième étage. Devant nous se trouvait la porte de notre future demeure.
Suga sonna et nous attendîmes que notre manageur vînt nous ouvrir.
Enfin, je vais voir notre nouvelle maison.
Il l'entrebâilla avec un sourire et nous accueillit.
— Bienvenue, chez vous. J'espère que cet appartement vous plaira.
Nous le saluâmes brièvement, avant que mon ami m'attrapa la main pour me faire visiter.
C'était grand, les pièces meublées avec soin. Il me tira jusqu'à une chambre. Un lit king seize se trouvait au milieu de cette dernière. Suga sauta dessus avec euphorie, il tapota la place à ses côtés pour m'inviter. Je le rejoignis, nous étions tous deux côte à côte, regardant le plafond blanc.
— Ici, c'est ma chambre, annonça Suga avant de se redresser et de me tendre la main. Suis-moi, je vais te montrer la tienne.
Mon cœur s'emballa, alors que je me relevai à l'aide de sa poigne que je ne relâchai pas pour au temps. Ce contact me provoquait une sensation de bien être.
Nous avançâmes devant une porte juste en face de la sienne. Mon ami l'ouvrit et mes yeux s'émerveillèrent par le luxe de la pièce.
Ça va être ma chambre? Rien qu'à moi?
Les murs étaient rose clair et la literie champagne, la vue sur la ville était fabuleuse.
Je ne peux y croire. Je vais vraiment habiter ici avec ce garçon formidable qui n'a fait qu'illuminer ma vie de sa présence?
Dans un élan de joie, je sautai au cou de Suga et le serrai fort contre moi. Un murmure sortit d'entre mes lèvres « Merci pour tout ». Je le relâchai au dernier mot, je ne souhaitai pas le mettre mal à l'aise. Il me regarda tendrement.
— J'ai cru comprendre qu'elle te convient, affirma-t-il en riant. Oh, c'est dommage moi qui la voulait.
Je le reposai gentiment pour réagir à sa taquinerie. Mon acolyte fit mine d'avoir mal avant de placer son bras autour de mes épaules pour qu'on regagne le salon.
J-Hope nous observa avant de nous concerter.
— Alors il vous plait ?
— Oh oui, c'est parfait, répondis-je avec joie.
— Oui, c'est correct, lança Suga d'un air espiègle faisant rire notre manageur.
Mon regard se fixa sur l'horloge au mur.
Merde, je vais être en retard.
J'avais juste eux le temps de prendre ma clé et de leur dire au revoir. Je courus pour atteindre le théâtre à temps.
Lorsque je franchis le rideau de la scène, tout le monde était déjà près et avait même commencé la répétition. Lee Bae-ja secoua la tête, exacerber. Je m'attendais à une remarque cinglante plus tard. Mais pour le moment, je me concentrai pour les pas et ainsi rejoindre la troupe. Le manque de nourriture me força à m'arrêter plus que de raison.
Je n'ai pas le choix, je dois continuer. Mon seul but est de garder ma place de numéro un.
Plus les heures défilaient et plus mes forces disparaissaient. Mon corps commença à me lâcher et ma volonté avec ce dernier. Quand dans un enchainement, je vis tout tourner autour de moi, avant de sentir l'impact. Puis le trou noir, je ne visualisais plus rien.
Je ressentis une chaleur dans ma main, je n'arrivais pas à ouvrir les yeux. Après un moment qui me semblait avoir duré une éternité, je parvins à entrouvrir les paupières. Les iris inquiets de Suga m'observèrent, il était assis sur la table basse en face de ma personne. Nous étions dans le bureau du chorégraphe. Des interrogations martelèrent mon esprit embrumé.
Que fait-il là et qui l'a prévenu?
Cela n'avait pas vraiment d'importance, il est là et c'était la seule chose qui compter pour moi.
Les Bae-ja entra dans la pièce, une mine défaite et froide. Je ressentais le pire à venir.
Pourquoi, je gâche tout encore une fois ? Tout est de ma faute...
Il se dirigea près de nous, mon ami ne le quitta pas des yeux en recherche de réponse. Un silence pesant s'installa comme juste avant une tempête.
— J'ai demandé à ton alpha de venir en utilisant ton téléphone. Il est clair que tu as besoin de repos. Tu rentres chez toi et dors ! ordonna Lee Bae-ja avant de continuer avec fermeté. Mais revient au plus vite, nous ne pouvons par attendre de trop. La première est dans un mois !
La mâchoire de Suga se crispa et son regard devint noir sur les dernières phrases que prononça le chorégraphe.
Pourvu qu'il ne dise rien.
Mon ami de caractère tranchant ne put se taire plus longtemps, il se redressa pour prendre place en face de Lee Bae-ja et sa voix était menaçante.
— Il est épuisé ! C'est sa santé qui passe avant vos besoins, c'est clair pour vous ou il faut que je me montre plus convaincant ?
— C'est clair, j'entendrai. À bientôt, Ji-min, se résigna Lee Bae-ja la mine contrariée.
Suga me fixa un instant et sans un mot me prit dans ses bras pour me porter.
Je n'en crois pas mes yeux.
Un sentiment de sécurité et de bien-être parcourut tout mon corps. Nous traversâmes le théâtre sans qu'il ne me lâche et nous nous retrouvâmes sur le trottoir. La voiture de J-Hope était parquée juste devant l'édifice et ce dernier nous attendait appuyer contre cette dernière.
— Montez, je vous ramène. Ji-min, tu manges assez ? me questionna notre producteur, inquiet.
Je baissai la tête sur son interrogation.
Je ne peux pas cacher mon manège bien longtemps.
— Oui, il mange ! Je lui laisse toujours une assiette le matin avant de partir, s'énerva Suga en me relâchant pour que mes pieds reposent sur la terre ferme.
Je demeurai muet, honteux. Mon ami m'aida à rentrer dans la voiture et nous prîmes tous place dans cette dernière. Une fois que je mettais installer sur le siège arrière, Suga me prit la main. La tristesse s'empara de moi, alors que je voyais son anxiété dans son regard.
Comment vais-je m'en sortir ? Maintenant, Suga va me surveiller.
Mon mutisme angoissa notre manageur.
— Ji-min, est-ce que tu manges ? redemanda-t-il avant de continuer avec des tremblement dans la voix. Je me souviens de ma première pesée et du stresse qu'elle représentait, en plus de l'appréhension d'apprendre la chorégraphie par cœur et d'être au top le soir de la première. Donc ne me mens pas, s'il te plait.
Les phalanges de mon ami se resserrèrent sur mes doigts, arrêtant presque ma circulation sanguine.
Je n'ai plus le choix ! Ou si ?
Je réfléchis à une échappatoire et je la trouvai. Ma voix était chevrotante, je ne pouvais me résoudre à gâcher ma chance. Je me lançai dans un mensonge qui me provoqua une douleur dans la poitrine.
— Je mange, à tous les repas.
— Je suis rassuré. Alors c'est le manque de sommeil. Suga, tu devrais le surveiller pour qu'il aile au lit tôt, conseilla J-Hope en lui fessant un clin d'œil dans le rétroviseur.
Je fixai la vitre ou les rues défilèrent, la culpabilité me lacérait mon âme.
Pourrai-je encore le regarder en face après ça ? Lui qui n'a fait que m'offrir des opportunités.
Je me surpris à resserrer mes phalanges sur les siennes.
Le véhicule ralentit et J-Hope s'arrêta juste devant notre immeuble. Suga lâcha ma main pour ouvrir la portière et se retourna une fois sur le trottoir pour me la tendre à nouveau. Je m'en saisis pour m'aider à sortir de la voiture. Nous le saluâmes et le remerciâmes en refermant la porte.
Suga me soutint d'un bras autour de ma taille tout du long. Il m'amena jusqu'à ma chambre et me déposa sur mon lit avec douceur. Son regard était étrange et je n'arrivai pas à en connaître la raison. Sans un mot, il ressortit de la pièce, me laissant seul. Un remords me retourna l'estomac sur le champ.
Je l'ai blessé. Il est loin d'être bête, il a dû deviner que je mentais.
Je me levai pour me diriger, vers la banquette devant la fenêtre. J'observai les gratte-ciels aux alentours et la vie de la ville d'en haut. L'amertume des événements de ces derniers jours me obstrua ma gorge et mes larmes coulèrent sans que je m'en rende compte.
Des bruits de pas s'arrêtèrent juste devant ma pièce, j'essuyai rapidement mes joues. La porte s'ouvrit sur Suga. Il se précipita jusqu'à moi, grimpa sur l'assise en un saut et se pencha. Ses mains vinrent ceinturer mon visage avant que ses lèvres ne se posèrent sur les miennes. La tendresse de ce contact me fit lâcher prise. Sa langue frôla sa jumelle et elles jouèrent ensemble avec douceur. Une chaleur se diffusa dans tout mon être.
Mon compagnon y mit fin à mon grand regret. Il plongea son regard dans le mien et sans un mot, nous restâmes comme cela un moment.
Pour le plaisir des yeux, des petits fanarts...
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