Je me retrouvai en face d'un building impressionnant, tant par son nombre d'étages, que par toutes les vitres qui brillaient au soleil. Je montai les marches pour entrée dans le hall, mes pensées se troublèrent à chacun de mes pas.

Depuis hier soir, Ji-min avait érigé une distance entre nous et je n'en comprenais pas la raison. J'avais bon me creuser la tête, je ne voyais rien.

J'arrivai devant l'ascenseur et une vision précise du moment ou tout avait changé m'apparut.

Putain, c'est ça !

Ji-min, le « Non » n'était pas pour le faite que nous ne sommes pas ensemble. Car je ne connais pas mon statut et que je ne possède pas de carte de genre.

Même si techniquement, on ne l'est pas, enfin je crois.

Est-ce qu'il veut de moi ? Et moi je veux de lui ? Pourquoi mon cœur bat si vite en y réfléchissant ?

Donc il n'a pas écouté la suite de la conversation ?

Bon, j'arrête d'y penser, il faut que je me concentre.

J'atteignis l'étage ou J-Hope m'attendait. J'ouvris la porte et je me retrouvai en face de mon producteur en tenue décontracté aux commandes de la table de mixage. Il m'accueillit, un sourire aux lèvres.

Je devais afficher une mine défaite et contrariée, toujours en proie avec mes troubles intérieurs.

Je m'avançai pour le saluer et prendre place à ses côtés. Cet homme était étonnant tant par sa gentillesse que par sa désinvolture. Il prit son téléphone portable et me lança.

— Viens là, qu'on fasse un selfie ensemble pour les réseaux sociaux. Je dois commencer à te mettre en avant.

Je restai un moment sur mes gardes, mais sa bonne humeur me contamina, cédant ainsi à sa demande. Mais il était beaucoup trop proche et un sentiment de mal l'aise s'installa en moi.

Décidément, je ne peux rien faire contre ma nature, jamais je ne serrai comme tout le monde.

Le contacte physique est ma barrière infranchissable avec les autres êtres humains.

Puis il me montra l'image avec fierté.

Oh mon Dieu que je ne ressemble à rien, mes cheveux ébouriffés, cachant la moitié de mon regard.

Quant à lui, on ne voit que son visage illuminé par son sourire.

J-Hope s'empressa de la poster sur toutes les plateformes sociales ou il avait un compte avec le message suivant :

« Bonjour les amis,

Je vous présente mon nouveau poulain.

Vous ferrez bientôt sa connaissance.

Pour le moment, on se met au travail.

Passer une bonne journée.

Je vous aime.

J-Hope »

Une fois qu'il eux fini, il se retourna contre moi. Mais je demeurai bloquer sur le terme 

« Poulain ».

Mais il me prend pour un cheval ou quoi ?

— On se met au boulot. Tu as tes écrits ?

— Ouais, je les ai, articulai-je sèchement en me baissant pour saisir mon sac à dos ou se trouvaient mes cahiers de textes.

— Super, on va parcourir tout ça ensemble, me prévint J-Hope avec sa main sur mon épaule.

Je me reculai vivement, sous son regard intrigué. J'admis mon mal-être, en reprenant contenance.

— Pardon, je n'aime pas la proximité.

— Ce n'est pas grave, je m'en souviendrai à l'avenir, me rassura-t-il en déplaçant sa chaise pour me donner de l'espace.

J'ouvris un de mes cahiers, tombant directement sur « Fike Life » comme une piqûre de rappelle à mon inquiétude pour Ji-min.

J'espère que tout va bien pour lui et qu'il n'a pas trop le trac.

On se mit à étudier les mots avec vigilance. J-Hope l'analysa plus en profondeur et releva un détail.

— Il manque un refrain pour adoucir les paroles. Une forme d'optimismes dans le débit sombre.

— Oh, je vois.

Je réfléchis en une fraction de seconde, je couchai sur le papier mes sentiments et mes désirs.

J-Hope reçut les premiers commentaires à son poste, relâchant son attention sur moi.

Quand mon portable vibra dans mon sec, je le pris en main. Un message de Ji-min, je l'ouvris et le consultai.

Oh merde, il est en proie au trac.

Je réagis aussitôt, j'attendais son retour. Mais à vrai dire, ça ne ressemblait pas à de l'anxiété.

Faites que ça ne soit rien...

Je cherchai à me rassurer, quand le bip retentit, un autre SMS, je me décomposai à sa lecture. Mes doigts s'activèrent sur l'écran pour répondre.

J-Hope m'observa avec attention.  Je fixai avec un visage fermé et angoissé mon téléphone.

— Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta-t-il en fronçant les sourcils.

— Je ne sais pas encore, j'attends confirmation.

— C'est ton ami, Ji-min ? insista J-Hope en voyant ma main fermement accrochait à mon cellulaire.

— Oui, laissai-je s'échapper entre mes lèvres.

— Le monde de la danse est un nid de requins ! C'est pour cela qu'il y a des années, j'ai abandonné et que je me suis employai à produit de la musique et à en faire, se confia-t-il à moi, avant de me prévenir. Ton ami aura la nécessité d'avoir un alpha à ses côtés, donc règle au plus vite le problème de ton authentification et protège-le.

La sonnerie retentit, je me mortifiai de cette phrase qu'il venait de m'envoyer, surtout après les mises en garde de mon producteur.

J-Hope aperçut en m'observant que la situation était préoccupante.

Je m'agitai sur mon portable en des termes très clairs.

— S'il a besoin de toi. Vas-y et dépêche-toi, me conseilla-t-il d'une voix compréhensive.

Je récupérai à la hâte mes affaires et je m'élançai jusqu'à la porte. Avant de l'ouvrir, je le remerciai et le saluai. Je me jetai à corps perdu dans une course folle pour atteindre l'ascenseur.

Pourvu qu'il ne lui arrive rien.

Une fois dehors, j'enchainai les marches quatre à quatre. Je cavalai de rue en rue, mon souffle se fessait court, mais je ne pouvais m'arrêter ou perdre une seule seconde. J'espérai que le théâtre n'était plus trop loin.

Ji-min, quel con, tu fais de ne pas avoir mangé ce matin. Tu es trop faible maintenant pour te défendre et moi je suis encore trop loin de toi.

Ma course augmenta, plus je ressentais le danger pour lui, isolé à la merci de cet alpha.

Enfin, je voyais le bâtiment à une intersection. Le hall était dessert, il n'y avait effectivement plus personne. Je recherchai le vestiaire pour le retrouver. Je tournai en rond, la rage montait en moi.

Pourquoi, je ne l'avais pas accompagné ?

Je me flagellai mentalement d'avoir manquer de discernement.

Ji-min, ou es-tu ?

Je fouillai encore et encore, avant de sentir un parfum familier.

Il était là.

Je frappai contre le bois en m'annonçant. Il m'ouvrit et je me glissai à l'intérieur.

Ji-min me sauta au cou dès que je refermai la porte. Je ne me dérobai pas, au contraire je me blottis plus fort contre lui.

Quand le chorégraphe entra dans la pièce, il afficha un air surpris par ma présence. Quant à moi, je me retournai en lui jetant un regard assassin.

— Désolé de t'avoir fait peur et à te contraindre d'appelle ton alpha à l'aide, s'exclama -t-il avec remords, avant d'expliquer son comportement. Mais tu étais en danger avec les autres. Tu es en chaleur, donc je t'ai dit de venir ici pour te protéger. Ma femme est une oméga, donc je reconnais très bien les phéromones attractives.

Je fronçai les sourcils en le fixant.

En chaleur ?

Mais qu'est-ce que je dois faire ? Je n'y connais rien, moi...

Ji-min me serra le biceps comme paniquer par cette nouvelle, dont il n'avait aucune conscience. Je le regardai tendrement pour le rassurer.

Puis l'homme demanda avec beaucoup de tact.

— Tu te sens capable de faire une audition ? Je vous propose de vous ramener après pour que vous soyez en sécurité, si ça vous va ?

Ji-min secoua la tête, il ne me lâcha pas le bras jusqu'à ce qu'il soit sur la scène. Tout le temps ou ses doigts s'étaient accrochés à moi, j'avais ressenti la température qui émanait de lui.

Je pris place dans la salle sur un fauteuil. Mais quelque chose occupait mon esprit.

Les chaleurs c'est quoi ? Je n'en avais aucune idée.

Je dois demander à quelqu'un, mais qui ?

Je ne voyais qu'une personne.

Après tout il est notre producteur à tout les deux.

Ji-min est en chaleur. Je dois faire quoi ?

MDR

Merci, tu parles d'une réponse, je fais quoi avec ça.

Puis un autre bip retentit.

Prendre soin de lui et l'aider quand il te le demandera.

L'aider ?

Non, mais sérieusement, Suga? Tu as un an de plus que moi et je dois d'expliquer.

Bien, oui. Je ne sais pas ! Il aura besoin de quoi ?

Lol, bien de sexe !

Tu te fous de moi ?

Non, je suis sérieux. Il est en chaleur, c'est le seul moyen de le calmer.

Je vois, merci.

Pas de quoi. Tien moi au courant, quand tu pourras venir bosser tes textes.

Ok. À plus

Du sexe ? Mais ce n'est pas sérieux ! Comment je fais moi ?

Je ne pense pas qu'il me demande un truc pareil. Il n'est pas comme ça.

Foutue chaleur...

Je l'observai danser quelques instants avant qu'il ne finisse sous les applaudissements du chorégraphe.

Bon, je dois prendre soin de lui...

Pour le reste, on verra bien le moment venu.

Mais est-ce que je l'envisage ou est-ce que j'en ai envie ?

Un mal de tête s'empara de moi, plus mes pensées se mélangèrent dans mon esprit.