Perdue dans mes pensées et dans la musique que resonnait à mes oreilles, je sursautais quand une main se posa sur mon épaule.

Le garçon aux cheveux d'or et de blé avait quitté l'ombre de son cerisier.

Ses yeux de la couleur des feuilles printanières avaient rencontrés les miens, et j'y avait vu toute la beauté sous ses formes les plus différentes.

Nous étions restés muets quelques instants, nos yeux ne se quittants plus.

Puis, enjambant le dossier de mon banc comme s'il était trop impatient pour simplement le contourner, il s'était installé à côté de moi.

-Bonjour, avait-il fait d'une voix douce et grave, celle d'un adolescent qui n'avait pas encore totalement mué, mais qui me charma pour le reste de mes jours.

Ce simple mot fut le premier que nous échangeâmes, et les suivants furent murmurés sur ce banc, dans une rue, dans une maison, et à l'ombre du cerisier.