Il était un peu plus tard que d'habitude, et le jour déclinait lentement quand je m'étais assise sur un banc en bois, au bout de l'allée de grands arbres du parc. 

Cela faisait plusieurs semaines que je l'avais vu là, à quelques dizaines de géants verts, assis dans l'herbe sèche du mois de mai.

Maintenant, le cerisier que j'aimais tant admirer avait perdu ses fleurs.
Car sa beauté était éphémère, mais il fleurirait à nouveau l'année d'après, comme toujours, et je serais là pour le voir.

Assise sur mon banc, face au vaste plan d'eau bordé de roseaux et de fleurs colorées, savourant les derniers rayons du soleil rechauffer ma peau, j'écoutais une douce musique bercer mes pensées.

Ma main gauche soutenant ma tête, la droite tenant mon téléphone relié à mes écouteurs, je profitais de la voix du chanteur, de la douceur des paroles, des notes envoûtantes résonnants à mes oreilles.

Je l'avais vu, encore cette fois, adossé à mon arbre.
À son arbre.

J'avais pour projet d'aller lui parler. Plus tard.
Pour l'instant, je réfléchissais à la meilleure façon de l'aborder.

Mais, ma sociabilité envolée comme les papillons qui virvoletaient à côté de moi, je restais toujours prostrée sur mon banc de bois. Attendant le bon moment.

Ce moment, c'est lui, qui le choisit.