À l'ombre du cerisier, adossé au tronc dans une posture assurée et détendue, les mains dans les poches de son pantalon en jean, un garçon se tenait là, assis, ses jambes croisées étendues devant lui.

Il paraissait assez grand, plus que moi en tout cas.
Peut-être avait-il mon âge, ou peut-être était-il un peu plus vieux.

Un pull beige était posé à côté de lui, dans l'herbe, et son tee-shirt jaune clair était secoué de temps à autres par une brise de vent.

Un léger sourire semblait flotter sur ses lèvres, comme l'esquisse qui devait aboutir à l'œuvre d'art, comme le bourgon prêt à éclore.

Il était dos à moi, mais légèrement incliné si bien je parvenais tout de même à le voir correctement d'où j'étais.
Je l'observais avec une admiration teintée de stupéfaction, immobile sur le chemin poussiéreux du parc.

Son visage était traversé d'un mince filet de lumière filtrant à travers les branchages.

Sur ses cheveux blonds comme le blé, légèrement ondulés sur son front, reposait une unique pétale rose.
Ses paupières étaient fermées, signe qu'il savourait pleinement ce moment calme et envoûtant que lui offrait ce jour de printemps.
Son air confiant et détendu, doux et apaisé contrastait avec son allure charmante et assurée, celle d'un adolescent qui me faisait penser aux garçons populaires des livres de romance.
Un garçon qui, surprenement, était simplement assis là, écoutant calmement les oiseaux chanter et la brise murmurer.

Et, en le voyant, une étrange certitude m'assailit, l'inébranlable et indiscutable murmure qui émanait de tout et nul part à la fois, me soufflant que l'âme-soeur était trouvée.