- XVI - Unwissen

— Alors... Elenore... On se revoit bientôt ?

La jeune fille parcourut du regard le visage rougi de Swen. Il faisait froid et la neige autour d'eux, commençait à retomber. Elle se sentait déchirée entre la culpabilité de l'avoir rejeté et le soulagement de lui avoir dit qu'elle ne l'aimait pas en retour. Mais quelque part... Qu'y pouvait-elle ? Elle n'allait pas se forcer à l'aimer, quitte à lui mentir !

Ce qui était certain, c'est qu'à présent, elle se sentait mal à l'aise, là, en face de lui. Elle esquissa un léger sourire face à sa proposition et dit doucement :

— Oui, on se revoit bientôt. Si Rita et Alexander m'invitent pour leur mariage on se reverra là bas ?

Il eut un sourire gêné. Rajustant sa cape bleue brodée d'or, il inspira avant de dire :

— Si un jour, tu as besoin de moi, je serais toujours disposé à t'aider. 

Elenore sentit son coeur se réchauffer. Swen, malgré ses origines illustres, n'était pas prétentieux. Il ne se vexait pas d'avoir été rejeté. Elenore espéra en son fort intérieur qu'il finirait par aimer quelqu'un d'autre, qui saurait lui rendre son amour. Mais elle se persuada immédiatement qu'elle n'irait jamais lui demander de l'aide. 

— Merci, Swen, je n'hésiterait pas, mentit-elle en sachant pertinemment que c'était ce qu'il voulait entendre. 

Les oreilles bourdonnant à cause du silence assourdissant, Elenore sentit les mains de Swen se poser sur ses deux avant-bras. Elle sentit qu'elle se tendait légèrement alors que Swen se penchait vers elle. 

La jeune femme sentit les lèvres de son ami effleurer ses joues et cela lui procura une sensation de tristesse. C'était un geste doux, qui ne demandait rien en retour mais qui fit davantage de peine à Elenore. 

Il la lâcha, recula d'un pas et ébouriffa gentiment ses cheveux. 

— Prend soin de toi, tête de mule. 

Et il lui tourna le dos, ne la regardant même pas quand elle lui répondit :

— Toi aussi. 

Swen monta sur la charrette et s'assit sur le banc. 

Pixis s'approcha à son tour et embrassa avec vivacité les deux joues d'Elenore qui en fut un peu étourdie. 

— Bon, je reconduis Swen dans son quartier. Surtout, ne me fais plus une frayeur pareille d'accord ? 

Elenore le vit regarder à son poignet le jonc d'or qu'il lui avait offert. Le bracelet qui avait appartenu à sa fille et qu'il avait fait réparer pour elle. 

La jeune fille savait que Pixis voyait en elle sa fille disparue. Et elle savait plus que tout à quel point il l'aimait comme sa propre fille. 

Elenore serra dans ses bras son père adoptif et sourit en répondant, sans le regarde dans les yeux :

— Je te promet d'essayer, Papixis. 

Il sourit et à son tour, rejoignit la charrette et claqua de la langue pour mettre les chevaux au pas. 

En les regardant s'éloigner, Elenore répondit à leur salutation de la main. 

La neige commençait à tomber plus intense et de gros flocons venaient s'échouer dans sa chevelure châtain.  

Une grosse écharpe grise autour de son cou la protégeait du froid et elle soupira en voyant la charrette disparaître à l'horizon. Il était encore tôt dans l'après midi mais le soleil n'allait pas tarder à se coucher. C'était ainsi, c'était l'hiver et même si elle aimait la neige, elle avait hâte de retrouver des jours plus longs. 

Alors qu'elle restait perdue dans ses pensées, contemplant la nature ensevelie sous son blanc manteau immaculé, elle entendit la neige crisser derrière elle. Sans se retourner, elle reconnut le pas qui lui était familier. 

— Tu vas attraper froid si tu restes là. 

— Hmm, répondit-elle, songeuse. 

— Quoi ?! Tu es triste parce que ton prince charmant s'en est allé ? 

Elenore tourna cette fois la tête vers son interlocutrice. 

— Vraiment ?

Un rire lui répondit et la châtain poursuivit :

— Parfois, juste parfois, tu devrais essayer d'arrêter de dire des ânerie, Hansi. 

La brune ricana. 

— Le Bataillon serait bien morne sans cela ! Et puis, je crois savoir que tu es souvent partante pour faire des "âneries" avec nous !

 Elenore sourit à l'évocation de ces blagues qu'ils avaient faites lors de leur entraînement. 

— Certes, je dois reconnaître que tu n'as pas tort, reconnut-elle avec un air faussement pincé. 

Un silence léger s'étira qu'Hansi finit par briser :

— On rentre ? On va finir gelées si ça continue. 

Elenore opina du chef et suivit son amie jusqu'à l'entrée du bâtiment. 

En parlant du château justement, on n'y entendait pas beaucoup de bruit. Après un repas copieux -et très apprécié- la plupart des soldats étaient partis se reposer dans leurs chambres, quand d'autres erraient dans la bibliothèque, discutant doucement. 

La salle d'entraînement était désertée en revanche. Après un tel repas, personne n'avait envie de gigoter !

Alors qu'Hansi prévoyait de rejoindre Egon, Elenore se rappela soudain que Fynn lui avait dit quelque chose quand elle était arrivée dans la matinée. 

Au moment où elle songeait cela, comme par enchantement, apparut derrière elle la silhouette du noiraud à la peau pâle qui toussota pour signaler sa présence. 

— Elenore ? 

Elle se tourna et sourit à son lieutenant. 

— Oui, lieutenant Kott. 

Il esquissa un sourire en retour et dit :

— Le Major t'attend dans son bureau. Je t'y accompagne. 

La jeune fille acquiesça. 

— Je vous suis.  

Le lieutenant du Bataillon précéda Elenore et ils évoluèrent dans nombres de couloirs sombres, maintenant que le soleil s'était couché. De temps à autre, une torche ou des bougies étaient allumées, attachées au mur, pour éclairer les dalles de pierre froide. Elenore et Fynn traversaient ses halos de lumières avant de replonger dans la pénombre jusqu'à la prochaine zone éclairée. 

Leurs bottes produisaient, sur le sol, un bruit régulier qu'Elenore avait appris à apprécier, réalisant à quel point cet environnement militaire lui avait manqué. 

Quand ils arrivèrent dans le couloir des gradés, Elenore remarqua cette porte en apparence simple mais qui était plus ouvragée que les autres. De fines sculptures courraient sur la surface du bois et laissant présager que les appartements qui se trouvaient là étaient ceux d'un officier. 

C'était la première fois qu'Elenore allait entrer dans le "domaine" du Major Smith. Et il fallait dire qu'elle était un peu inquiète. Pourquoi voulait-il lui parler ?

Fynn, sans hésiter une seconde, frappa deux coups légers sur le battant. Une voix étouffée à l'intérieur lui répondit :

— Entrez ! 

Le lieutenant ouvrit la porte et Elenore le suivit timidement. Le major était assis à son bureau, en face de la porte. Une plume dans les mains, il rédigeait un document, l'air concentré. Ses cheveux, négligemment repoussé sur le haut de son crâne, venaient effleurer ses tempes et ses sourcils épais. Relevant les yeux pour voir qui venait d'entrer, il sembla presque sourire et déclara :

— Ah tu m'as amené Elenore. Merci. 

La jeune femme tressaillit en sentant le regard vert perçant du Major se poser sur elle l'espace d'une seconde. 

Fynn, pressé de retourner à ses activités, demanda :

— Puis-je me retirer ? 

Erwin, toujours assis dans son fauteuil, acquiesça. 

— Oui, tu peux vaquer à tes occupations. 

Le noiraud le remercia, effectua le salut militaire et sortit de la pièce. 

Le bruit produit par la porte qui se fermait derrière lui angoissa un peu Elenore. Tendant l'oreille, elle entendit Fynn s'éloigner et surtout, elle entendait le crissement de la plume sur la feuille de papier. 

Ne sachant quoi faire, Elenore resta plantée là, tel un arbre sans racine et sursauta quand la voix grave du Major lui dit :

— Assied toi, j'en ai pour deux minutes encore. 

La jeune femme obéit et s'assit bien droite sur une des deux chaises devant le bureau. Elle en profita pour balayer du regard la pièce. C'était une pièce simple, avec un bureau large, en bois, sur lequel reposaient des piles de documents et de livres, quelques instruments de mesures, deux règles, un compas et une loupe. Derrière le bureau, à droite et à gauche, il y avait deux fenêtres moyenne, aux croisées de bois clair. Sur le rebord d'une des deux fenêtres, un petit bouquet fané dans un verre trop grand. Un tapis rouge un peu élimé recouvrait le sol devant le bureau. Une chaise derrière le bureau, où était assis Erwin, deux devant, l'une occupée par Elenore, l'autre vacante. Un lustre modeste pendait du plafond, et éclairait de sa lumière la pièce. À droite, contre le mur, il y avait une grande bibliothèque où étaient classés documents, cartes et livres. À gauche, une porte qui menait à une pièce adjacente -probablement sa chambre- et une table basse avec quatre fauteuils autour.

Le bureau était somme toute à peu près rangé, si on exceptait le bazar sur le bureau. 

N'empêche, songea t-elle, le major a l'air plus que débordé. 

Le temps semblait s'étirer indéfiniment, en même temps que les secondes paraissaient coulées dans le métal le plus lourd. 

Plus les secondes passaient et plus Elenore avait l'impression de sentir les battements de son coeur devenir de plus en plus rapides. Que se passait-il ? Pourquoi est-ce que le Major voulait lui parler ? Est-ce qu'elle allait être renvoyée à cause de l'accident au cours de sa première mission extra-muros ?

— Arrête de t'angoisser. 

Elenore sursauta violemment, ne s'attendant pas à ce qu'Erwin brise le silence ainsi sans prévenir, ses yeux toujours rivés sur sa feuille. 

La jeune femme leva les yeux sur le Major dont le regard quitta l'espace d'un instant le document pour lui adresser un sourire léger. 

— Tu dégages des ondes extrêmement angoissantes. 

Elenore bafouilla quelque chose qui ressemblait à des excuses, faisant sourire en coin son supérieur. 

— J'ai presque fini, déclara t-il en réponse à ses bégaiements. 

En effet, il écrivit encore deux lignes, signa d'un geste assuré et posa sa plume sur le côté avant de se lever. 

Il vint s'appuyer sur le fauteuil, à côté de la jeune femme qui se leva par réflexe. 

Cette fois, Elenore jura apercevoir un sourire amusé dans le regard azur du Major. 

— Tu peux te rasseoir, j'ai juste envie de déplier mes jambes. 

Elenore, un peu incrédule, se rassit alors que le supérieur du Bataillon croisait les bras sur sa poitrine. 

— Tout d'abord, merci pour le repas de ce midi, c'était une superbe idée. 

La jeune femme eut un petit sourire rassuré. 

— Cela n'aurait pas été possible sans Papixis...

Erwin ne fit aucun commentaire et reprit, après un léger silence. 

— Je n'ai pas eu le temps de te voir avant que tu ne partes en convalescence. 

Elenore se tendit légèrement et il le sentit. 

— Je tenais à m'excuser, déclara t-il soudain. 

La châtain releva la tête vers lui, surprise. Elle ne s'attendait pas à ça. S'excuser pour quoi au juste ?

— Lors de la dernière expédition, nous n'avons pas remarqué que tu étais blessée et à cause de cela, tu aurais pu mourir.

Ah ça ? songea t-elle presque amusée. 

— Lorsque que tu es arrivée ici, après l'expédition, tu nous as surpris. Nous ne nous attendions pas à ce que quelqu'un soit capable de survivre seul en dehors des murs pendant plusieurs heures sans cheval et sans gaz. 

Elenore le regarda et il lui sembla voir que le Major paraissait légèrement ému. 

— Tu as fait plus que survivre. Tu as réussi la prouesse d'utiliser un titan comme moyen de transport, ce qui est, admettons-le, quelque peu original et pour le moins inattendu. Tu as grimpé le long du mur sans gaz et la force de tes bras. 

Le major cessa de parler un instant pour regarder la jeune femme dans les yeux. 

— Tu es... impressionnante. Résiliente, endurante, courageuse et surtout tenace. Et ces qualités sont celles que je recherche dans les soldats qui seront amenés à en guider d'autres. 

Le visage d'Elenore devint blême. Comprenait-elle bien ce qu'il était en train de dire ? Allait-il vraiment la promouvoir ?

Tentant le tout pour le tout elle lui coupa la parole au moment où il voulait poursuivre. 

— Pardon Major, mais vous vous trompez. Je.. n'ai fait qu'avoir de la chance. J'ai eu de la chance que le coup de pied de ce titan ne m'ait pas tuée sur le coup, j'ai eu de la chance de pouvoir courir longtemps. C'était de la chance si je n'ai pas croisé de titan sur ma route. C'est de la chance si j'ai pu trouver le seul titan qui avait les bras trop courts pour m'attraper quand j'étais sur sa nuque. C'était de la chance si j'ai réussi à escalader le mur, je serais bien incapable de le refaire. Je pense que c'est une très mauvaise idée. 

Erwin laissa échapper un rire qui sembla réchauffer la pièce d'un seul coup. Elenore resta là, interdite, entendant le rire du major résonner à ses oreilles. 

— Et modeste en plus. Ou complètement aveugle. 

La jeune femme de plus en plus embarrassée, baissa les yeux sur ses genoux. 

Son supérieur se calma et reprit posément. 

— Je regrette Elenore mais ma décision est déjà prise. Dans deux mois, tu prendras tes fonctions de cheffe d'escouade. 

La châtain pâlit encore. C'était du sérieux. 

Le commandant en chef, ou le Major, était juste au dessus des meneurs d'escouades, au nombre de quatre, eux-mêmes au-dessus de huit capitaines (ou caporaux). En résumé, d'ici deux mois, Elenore aurait le même rang que le Lieutenant Kott, second d'Erwin et accessoirement chef d'équipe principal. 

— Mais.. Major.. Je ne sais pas..

Il lui fit signe de se taire et la regarda intensément avant de dire :

— J'ai déjà évoqué le sujet avec le Commandant Pixis et avec tes anciens instructeurs des brigades d'entraînement. Que cela te surprenne ou non, ils ont tous appuyé ma décision. Et Dot Pixis m'a même certifié qu'il t'avait enseigné des rudiments de stratégie et de gestion. 

Certes, cela était vrai, Elenore n'allait pas démentir mais elle sentait depuis quelques instants une telle charge sur ses épaules. 

Erwin sentit bien le trouble de la jeune femme et posa doucement un main sur son épaule, s'abaissant à son niveau. 

— Elenore. Je sais que tu ne t'en sens pas capable, mais nous avons vu ce que tu pouvais faire et pour me seconder au mieux, j'ai besoin de toi. 

La jeune femme s'avoua vaincue alors. Le regard d'Erwin qui transperçait le sien luisait d'une intensité qu'elle ne lui connaissait pas. 

— Je te formerais, avec Fynn, avant ta prise de fonction. Nous sommes là pour t'aider à comprendre quelle sera la charge qui sera la tienne, tu n'as rien à craindre. 

Elenore releva les yeux vers le Major et y lut une lueur d'espoir, une fatigue intense et un air doux, caché derrière une détermination à toute épreuve. Plonger dans ce regard profond lui donna un peu le vertige et elle détourna les yeux avant de dire :

— De toute manière, vous ne me laissez pas le choix..

Erwin se redressa, enfonçant tranquillement ses mains dans ses poches. 

— Non, en effet. 

Elenore soupira et murmura :

— Alors c'est d'accord. 

Un vif éclair de joie passa sur le visage du blond alors qu'Elenore reprenait :

— Mais ne venez pas vous plaindre si j'enchaîne les bourdes ! 

Erwin eut un petit rire et leva un sourcil amusé. 

— Oh je sais que n'en feras presque aucune. 

Elenore leva les yeux au ciel et entendit soudain le major marcher vers la porte. 

— J'ai une réunion avec les chefs d'escouades. Allons leur annoncer. 

— Maintenant ?!

Erwin sourit encore en coin et ouvrit la porte tandis que l'air frais du couloir s'engouffrait dans la pièce. 

— Oui. Maintenant. 

La jeune femme suivit son major dans quelques couloirs jusqu'à une immense porte qu'il ouvrit sans broncher. Le brouhaha à l'intérieur s'atténua immédiatement et plusieurs visage se tournèrent vers les arrivants. 

— Pardonnez mon léger retard, asseyez-vous. 

Les personnes présentes dans la salle s'assirent autour de la table et Erwin s'assit en bout de table, plaçant Elenore à la chaise libre à sa droite. 

Fynn, en face d'elle, lui sourit avec un encouragement aux lèvres. 

— Elenore, tu connais déjà mon second, Fynn Kott et Ida Herberger, cheffe de la section scientifique et de recherche du bataillon. Laisse moi te présenter les trois autres personnes. 

Elenore regarda en direction d'une jeune femme qu'Erwin regardait. Rousse, à l'air enjoué, elle portait des lunettes qui ne suffisaient pas à cacher ses nombreuses taches de rousseur. Ses yeux vifs étaient brillants. Ses cheveux, sûrement longs, étaient attachés en deux chignons un peu fantaisie elle sourit largement à Elenore, faisant même un petit geste de la main.

— Olivia Gottesman, annonça Erwin.

Il regarda ensuite à un jeune homme aux cheveux noirs et à l'air sombre. Vêtu d'une tunique noire, il lui manquait l'annulaire droit. Il adressa à peine un regard à Elenore qui eut l'impression qu'elle était extrêmement hostile à son égard. 

— Marius Grebel. 

Et pour finir, il regarda une jeune femme brune aux cheveux courts. Une cicatrice mangeait le dessous de son œil droit et s'apercevait quand on la regardait en face. Son visage, fin, était plutôt sérieux, se qui changeait de l'air insouciant de Olivia.  

— Et enfin, Helen Cranz.

Quand Helen releva les yeux vers Elenore, elle fut surprise. Un œil était brun et l'autre bleu, presque blanc. La cicatrice se poursuivait sur son front et Elenore se douta qu'elle n'y voyait plus que d'un œil. 

Puis, après avoir dit cela, il les regarda et dit :

— Je vous présente Elenore Brook qui, dans deux mois, remplacera Ludwig Gihaus. 

Marius la regarda alors et leva un sourcil dubitatif. 

— Une femme ? demanda t-il. 

Helen jeta un regard meurtrier à son collègue et déclara :

— C'est triste de voir que tu n'es pas capable de te défaire de tes préjugés. 

Marius ne prit même pas la peine de répondre, puisque qu'Erwin intervint. 

— Il suffit, cessez de vous disputer. Elenore est certes jeune mais elle a accompli plus que nous tous ici.  

 Elenore se tortilla légèrement sur sa chaise, mal à l'aise. 

Helen présenta des excuses en foudroyant du regard Marius qui ne daigna pas s'excuser. 

La réunion qui s'en suivit fut somme toute efficace, mais en sortant de là, deux heures plus tard, le seul rêve d'Elenore était d'aller prendre l'air. À force de réfléchir assise, elle allait finir par se ramollir. Passant rapidement dans sa chambre où elle ne trouva personne, elle attrapa une cape chaude et se dirigea vers la sortie du château. 

Dehors, la neige tombait toujours et, paisiblement, elle marcha, savourant le bruit de ses pas sur la poudreuse. 

Quelques flocons vinrent s'échouer sur ses cheveux et elle respira profondément. 


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En média en haut, Swen Lauer

Olivia Gottesman

Marius Grebel

Helen Cranz

Elenore

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