- V - Neuen

Petite alerte Spoil ! Si vous avez vu l'OAV No regrets part 1, pas de souci ! Autrement.. Vous êtes prévenus ! Cet épisode traitera d'une partie de l'adolescence de Livaï.

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— On était censés profiter de notre jour de repos pour aller manger à l'auberge de Trost.. Râla à voix haute Egon, les mains derrière sa tête. 

Il soupira avant de poursuivre en une grimace. 

— Au lieu de ça, on doit suivre le major dans les bas-fonds pour notre première mission.. 

Niels, à côté de lui, grogna :

— Putain.. ça fait vraiment chier.. Comme si j'avais envie de côtoyer cette engeance de pouilleux. 

Elenore darda sur Niels un regard surpris. Elle était choquée par ce qu'il venait de dire.. Peut-être que les bas fonds étaient misérables.. Mais les gens qui y habitaient étaient des êtres humains, comme eux ! 

— T'as pas honte de dire ça sérieux ?! Intervint-elle tandis que Hansi la regardait en coin. 

— Qu'est-ce que t'as ?! Répondit-il, remonté.

— Ce sont des humains qui vivent en bas.. Et puis tu as déjà été là-bas pour les traiter de pouilleux ?!

Le regard de Niels se durcit. 

 — Et toi ?! Tu viens de là-bas pour les prendre en pitié ? Kkss. Sérieux.

Elenore sentit son agacement grimper à toute vitesse. 

Il ne pouvait pas le savoir, mais oui, elle y avait déjà été.. Durant la période où elle vivait à la rue, elle descendait parfois clandestinement dans les bas-fond, grâce à un gouffre auquel elle accédait par une vielle canalisation désaffectée.  

Alors qu'elle faisait un pas vers lui, dans l'optique de le frapper, le Major arriva. 

Elenore, à deux pas de lui, leva son bras pour porter le coup mais Erwin la stoppa, saisissant son bras. 

— Elenore. Cela suffit. 

Serrant les dents, la jeune femme lança un regard noir à Niels avant de se défaire de l'emprise du chef du Bataillon. 

— Tu pers rien pour attendre, Niels.

Hansi, silencieuse, observait la scène. Eux quatre, les jeunes recrues, plus Erwin, et deux autres soldats aguerris, se tenaient devant l'escalier qui descendait vers les bas-fonds.

Egon soupira en se rapprochant d'Hansi. 

— Bon.. Recrues. Notre mission du jour et simple. Dans les bas-fonds vivent trois jeunes de votre âge qui ont probablement volé des équipements tridimensionnel à la milice. Je compte les intégrer au Bataillon d'exploration au plus vite donc votre rôle sera de m'aider à les capturer. 

Elenore était toujours tendue et agacée, aussi n'écouta t-elle que difficilement. 

— La discrétion est primordiale pour cette mission. C'est pour ça que nous allons vous prêter les capes que nous portons habituellement par dessus notre uniforme. Gardez votre capuche sur la tête. 

Elenore vit une soldate s'approcher d'elle et lui tendre la cape qu'elle saisit avec une rage à peine contenue. Qu'est-ce que les gens de la surface pouvaient bien avoir comme sérieux motif pour détester les gens d'en bas ?

Rabattant la capuche sur son visage, elle ne remarqua pas le regard soucieux que lui lança Hansi. 

— Allez ! Allons-y ! Lança Erwin à l'adresse des personnes qui l'accompagnaient.

Hansi et Egon, camouflés sous leurs capuches, échangèrent un regard. 

Alors, l'équipe formée pour l'occasion suivit Erwin qui ouvrait la marche, descendant le long du chemin qui menait dans la ville souterraine. Quand ils l'aperçurent Elenore regarda la ville en contrebas. Il y faisait aussi sombre que dans ses souvenirs et elle soupira intérieurement, se remémorant ses moments passés dans ces rues. La misère, un peu partout. Et la maladie, souvent. Les gens qui souffraient d'arthrose sévère, qui avaient la peau pâle de ceux qui vivaient sous la surface. 

En silence, ils rejoignirent des membres de la milice qui saluèrent le major d'un signe de tête. 

Ensemble, ils se dirigèrent vers l'endroit où avaient été aperçus les trois adolescents. 

Une brève poursuite s'en suivit avant que deux des jeunes n'aillent sur les côtés tandis que le major Erwin disait :

— Les nouveaux, avec moi. Les autres, dispersion !

Hansi et Elenore se retrouvèrent plus ou moins côte à côte. 

— Il est rapide.. Murmura la brune.

— Ouais.. Il utilise très bien l'équipement. 

Les membres de l'équipe furent surpris de voir le brun qu'ils poursuivaient amorcer un demi-tour, prendre un virage serré avant de s'engouffre dans un bâtiment. 

— Merde ! Elenore, Hansi ! Par dessus ! Egon, Et Niels, par les côtés !

— Bien, Major !

La châtain et la brune lancèrent leurs grappins qui se fichèrent dans le mur. D'une pression sur la détente, Elenore déclencha une impulsion de gaz et les deux jeunes filles surgirent de l'autre côté du bâtiment, au moment où la cible sortait par la fenêtre. 

Son regard gris-bleu s'écarquilla et il évita de justesse leur attaque, s'engouffrant sous un arcade. Se retournant en prenant appui sur le mur, Elenore attrapa le câble du jeune qui passait à sa portée et lui fit perdre l'équilibre. 

Cela l'envoya valser au sol. 

 Le jeune homme s'éloigna avec un salto arrière parfaitement maîtrisé et sortit un couteau de sa poche. 

Mike, les lames dégainées, se rua sur lui alors qu'il se défendait de son mieux.

La lame d'acier frôla le visage de Mike qui esquissa un imperceptible mouvement de recul. Le jeune voulut abattre le couteau mais la petite lame fut contrée par une lame anti titan, celle du major Erwin qui fixait de ses yeux intenses le visage de l'adolescent.

Le noiraud recula, fendant l'air de la lame de son couteau. Erwin s'avança, en une impulsion et dirigea une de ses lames vers la gorge de l'adolescent tout en saisissant fortement le poignet qui tenait le couteau. 

Le jeune avait saisi le poignet d'Erwin, arrêtant la lame anti-titan tout proche de la peau de son cou. 

Le visage d'Erwin était à découvert et Elenore qui se posa à cet instant vit le regard de l'adolescent se durcir. Il comptait se battre.

— Arrête. Regarde autour de toi. Dit Erwin en fixant son regard bleu dans les yeux du jeune. 

Elenore le vit détourner les yeux et fixer son regard sur ses deux amis, fermement retenus par deux des membres de l'équipe. 

Le jeune lâcha immédiatement son couteau et Erwin s'éloigna, le lâchant avant de dire :

— Bien. Tu comprends rapidement la situation. 

Le visage de l'adolescent était dur, accentué par ses sourcil froncés et son regard défiant le major. 

Mike s'approcha de lui et enferma ses deux poignets dans des menottes qui maintenaient les bras des trois adolescents dans leur dos. 

Mike le fit s'agenouiller tout les trois en ligne et tu fixais ces jeunes avec un vague sentiment de déjà vu. 

— Bon. Reprit le major. Procédons par étapes. Où avez-vous eu cet équipement ? 

Un silence pesant accueillit sa question. 

— Vous vous y connaissez en manœuvre tridimensionnelle. Qui vous a appris tout cela ? 

Le châtain et la brune regardait le major sans répondre tandis que le noiraud gardait le regard résolument rivé vers le sol, l'air furieux.

Le major fit quelques pas, se mettant juste devant le noiraud. 

— Tu es leur leader, n'est-ce pas ? As-tu déjà été formé dans ce but ?  

Là, le jeune releva un regard brillant de colère vers le major et dans l'esprit d'Elenore, un éclair lumineux traça sa route. 

Ce noiraud.. Et ce châtain. Elle les avait déjà rencontrés. Le jour de sa fuite, sept ans auparavant. 

Ses pensées furent interrompues par le geste de Mike qui agrippa les cheveux du noiraud avant de lui écraser la tête au sol, dans une flaque d'eau. 

Le châtain se redressa, les yeux écarquillés :

— Oh !

La fille, elle, s'exclama, à l'attention de Mike :

— Enfoiré !

La jeune, malgré sa tête lamentablement maintenue dans la flaque, jeta un regard furieux à Mike en serrant les dents. 

— Je le répète, poursuivit Erwin. Qui vous a appris à maîtriser l'équipement ? 

Elenore regarda avec effroi le major. Il regardait le jeune sans la moindre émotion, le visage fermé. 

— On a eu besoin de personne ! Juste nous même ! Cria le châtain pour venir en aide à son ami. 

 — Par vous même ? Je ne marche pas.

— Alors vous marchez en négligeant notre destinée faite d'ordures ? Les gens comme vous ne savent pas ce que c'est de vivre dans l'obscurité ! Répondit le châtain. 

— Cela suffit ! Intervint la fille. Lâchez Frérot tout de suite ! Ne vous croyez pas au dessus de tout !

Alors, Erwin lança un regard à Mike qui releva la tête du noiraud de la flaque. 

Son beau visage était trempé, et son col de chemise souillé par la boue. Il inspira profondément, heureux de pouvoir respirer dans la pression de sa tête sur le sol. 

Erwin se rapprocha du noiraud et posa un genou à terre, à même la flaque pour se mettre au même niveau que le jeune. 

— Mon nom est Erwin Smith. Et tu es ? 

Un instant de silence régna durant lequel Elenore entendit la respiration difficile du jeune. 

— Livaï. Répondit-il d'une voix un peu cassée.  

— Livaï.. Pourquoi ne pas faire un marché ? Proposa le major. 

— Un marché ? Répéta Livaï, l'air surpris. 

— Je laisserai vos crimes impunis.. En retour, prouve ta détermination. Et rejoins donc notre cause. 

Le regard de Livaï s'écarquilla, comme ceux de ses amis. 

— Et.. si je refuse ? 

— La milice se chargera de toi. Et.. au vu de vos "activités"..

Le major se releva et tourna le dos, s'éloignant du jeune. 

— Vous serez traités comme il se devra.  

Puis, se retournant, pour lui faire face, un léger sourire au coin de la lèvre, il ajouta :

— Choisis donc ce qui te convient. 

Livaï referma sa bouche, jusque là entrouverte, une unique perle d'eau ruissela jusqu'à son menton. 

Serrant les lèvres, il murmura :

— Entendu. 

Ses deux amis laissèrent échapper un souffle de surprise tandis que le noiraud crachait un résidu de boue qui avait franchi ses lèvres. 

Le regard déterminé, il le leva pour fixer le major dans les yeux. 

— Je rejoindrais votre Bataillon d'exploration.  

Erwin esquissa un sourire, l'air satisfait. 

— Bien. 

Les trois jeunes furent conduits jusqu'au chemin qui montait vers la surface, toujours menottés et le major se tourna vers les recrues. 

— Elenore, Hansi, Egon, Bon travail. Niels.. Tu as encore des progrès à faire, je pense que tu ferais mieux de poursuivre ta formation de manière classique.

Ce dernier jeta un regard noir aux jeunes criminels. 

— Tant mieux, je n'avais aucune envie de côtoyer ces loques immondes, dit-il en se tournant vers les trois otages. 

Elenore se sentit bouillir et porta la main à sa poignée avant d'enclencher une lame dessus. Mike s'interposa devant elle, lui prenant le poignet et elle ne put que regarder méchamment son camarade qui eut un léger rire. 

— À plus, bande de bouseux ! S'exclama Niels en s'éloignant. 

— Non mais.. je.. 

Hansi intervint, posant une main sur le dos de son amie. 

— Laisse. Au moins, il ne traînera plus dans nos pattes. 

Egon eut une grimace. 

— Bouseux lui-même d'abord. 

Livaï, silencieux, regardait cette jeune femme qui, la main frémissante de colère avait implicitement pris leur défense. Pourquoi ?! Pourquoi avait-elle fait cela ? Elle ne les connaissait pas !

— Cela suffit. Intervint Erwin. Vous trois. j'envisage sérieusement de faire écourter votre formation. Puisque que nos trois nouvelles recrues vont rejoindre quasiment directement le Bataillon, je propose que vous fassiez de même. 

Elenore entrouvrit les lèvres, surprise, tandis qu'un éclat de joie passait dans les yeux bruns d'Hansi et qu'Egon esquissait un sourire ravi. 

— Mais.. Major.. 

Erwin sourit furtivement. 

— Elenore.. Tu es plus prête que chacune des recrues de la brigade. Je sais ce que je fais.  

La châtain baissa ses yeux dorés et ne répondit pas, dubitative. 

Le major se tourna alors vers les trois otages. 

— Mike. Détache les. 

— Bien, major. 

Sitôt qu'ils eurent été libérés, la fille se précipita vers Livaï. 

— Frérot, ça va ? 

Livaï hocha la tête doucement, sans esquisser le moindre sourire. 

— Hmm. Et vous, Furlan ? Isabel ? 

Le châtain sourit et ses yeux bleus reflétèrent une lueur joyeuse. 

— Tout va bien. 

Le major Erwin les regarda avant de dire :

— Ce que nous allons faire, c'est déjà vous amener avec nous à la surface. Ensuite, vous resterez en isolement un jour le temps que je discute avec les supérieurs pour votre admission dans le Bataillon. Nous en profiterons pour vous faire subir un examen médical complet.  

Maintenant qu'il y songeait, il remarqua que les trois jeunes, malgré la poussière sur leur habits, due à la poursuite, étaient propres et leurs vêtements étaient plus que corrects. Sans doute qu'en vivant de leurs larcins et de leurs trafics, ils avaient pu améliorer un peu leur vie dans les bas-fonds. Le plus petit des trois était clairement Livaï. Sûrement avait-il dû souffrir de malnutrition.. Il y avait peu de chance qu'il grandisse davantage.. Quant à Furlan, il était grand. Presque aussi grand que le major. 

Les yeux d'Isabel pétillèrent d'excitation. Vivre à la surface ! 

Elenore sourit légèrement, se faisant la réflexion que la jeune fille avait une coupe de cheveux qui évoquait un peu un hérisson. Quant à Furlan, il darda sur elle un regard surpris mais ne dit rien, se taisant. 

Le groupe remonta à la surface et Mike accompagna les trois jeunes des bas-fonds jusqu'au Quartier Général du Bataillon tandis qu'Erwin murmurait aux autres recrues :

— Je vous raccompagne, nous allons voir l'instructeur Keith. 

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