- II - Schwierigkeiten
— Debout tas de feignasses !!
Dans le dortoir de la cabane résonnèrent quelques grognements endormis.
— Recrues ! On se bouge, le dernier levé écopera de vingt tours de terrains supplémentaires !
À l'entente de cette annonce, plusieurs recrues jaillirent de leur lit. Déjà que l'entraînement promettait d'être rude, ce n'était pas la peine de s'attirer les foudres de leur instructeur principal dès le premier jour.
— Elenore ! Elenore ! Réveille toi !
Hansi secouait l'épaule de la jeune fille qui ouvrit quelques secondes plus tard ses yeux ensommeillés.
— Oui j'arrive, Papixis.. juste deux minutes.
Hansi, voyait que les autres étaient déjà presque prêts, tira la couette d'Elenore en dehors du lit et la poussa au sol.
La jeune fille se réveilla en sursaut, à cause du choc avec le sol et se redressa, les cheveux ébouriffés et l'air perdu.
Ses camarades étaient en rang, au pied de leurs lits respectifs, effectuaient le salut militaire, le poing droit serré au dessus du cœur, le bras droit collé au torse tandis que le bras gauche, dans le dos, amenait le poing gauche serré à l'arrière du poing droit, de l'autre côté du tronc.
Elle, encore à moitié endormie, était affalée dans sa couette, ses longs cheveux châtains en bataille.
L'instructeur, qui entra marchait dans la pièce s'arrêta devant Elenore qui avait un air tout étourdi sous le regard en coin affolé d'Hansi.
— On dirait bien que nous avons notre gagnante du jour. Elenore Brooke, quarante tours de terrain supplémentaires !
Semblant retrouver ses esprits, elle se leva précipitamment, en pyjama, effectuant le salut avant de dire :
— À vos ordres, instructeur !
Ce dernier esquissa un sourire.
— Recrues ! Vous avez exactement un quart d'heure pour vous restaurer avant de commencer l'entraînement.
Sur ces mots, il quitta le dortoir alors qu'Hansi se tournait vers Elenore.
— Et ben.. ma pauvre.. Le réveil fut difficile..
Elenore haussa les épaules.
— Papixis était tellement exigeant.. Je pense que quelques tours de terrains ne me tueront pas..
Hansi rit doucement.
— Demain, je te jette du lit dès que je suis levée.
Elenore sourit en la regardant :
— Ce ne sera peut-être pas nécessaire, j'ai juste eu du mal ce matin, ça devrait vite s'arranger.
Elle jeta un œil à la fenêtre pour remarquer que dehors il faisait encore nuit.
— Au fait.. Quelle heure est-il ?
— Cinq heures et demie.. Murmura Hansi en jetant un regard à l'horloge.
— Ouch.. en effet, il est tôt.
L'instructeur devait avoir en tête l'idée de leur montrer que la vie qui les attendait ici ne serait pas douce et tranquille.
Elenore soupira, commençant à enlever son pyjama.
Une voix derrière elle se fit entendre.
— Hé toi.. Elenore c'est ça ? Est-ce que ça va aller pour les tours de terrains ?
La châtain se retourna en enfilant sa chemise blanche par dessus son soutien gorge.
— Ouais. C'est Elenore mon nom.
Elle le détailla des yeux et songea intérieurement qu'il était vraiment beau.
Il avait des traits fins, une peau pâle, des cheveux noirs un peu ondulés, des yeux d'un bleu clair aussi pur que le ciel d'été, il était plutôt grand et paraissait assez fort.
— Et toi ? Demanda Elenore avec un sourire.
— Egon Steinsaltz.
Hansi s'avança rapidement, le saluant :
— Moi c'est Hansi Zoe !
Il jeta un regard à Hansi, lui souriant.
Elenore sourit elle aussi avant de dire :
— Non, j'ai l'habitude, même si vous me récupérerez sûrement à la petite cuillère ce soir..
Egon esquissa un sourire, ramenant son pouce près de son visage en un geste assuré.
— Tu pourras compter sur moi pour t'aider ce soir !
Hansi le poussa d'un geste du coude.
— Dt dt dt ! Pas question ! C'est moi son amie !!
Elenore rit doucement, Egon paraissait sûr de lui mais plutôt enthousiaste.
Elle trancha la question en disant :
— Oh.. Je risque d'être complètement lessivée, deux personnes ne seront pas de trop..
Egon jeta un air satisfait à Hansi qui eut une moue boudeuse.
Elenore sourit en les voyant se provoquer du regard.
Une drôle d'amitié se profilait à l'horizon.
— Est-ce que nous ne devrions pas rejoindre le réfectoire ? Finit par demander Hansi avec empressement.
—Ah ! Si ! Répondit Elenore en enfilant son pantalon blanc et ses bottes brunes.
Tous les trois se dirigèrent vers le réfectoire où ils eurent à peine le temps de prendre un bout de pain avant que l'instructeur ne leur ordonne de sortir dans la cour.
Aussitôt, les recrues se levèrent et rejoignirent la cour où tout le monde se mit en rang.
Egon se mit à côté d'Hansi et Elenore avant que Keith ne s'approche et ne dise :
— Recrues ! Aujourd'hui, nous allons commencer par entraînement physique. Bien. Endurance ! Vous allez commencer par trente tours de terrain !
Elenore pâlit légèrement. Elle devait faire soixante-dix tours de terrains ??!! Bon ok.. à la fin de la journée, Egon et Hansi récupérerait de la purée..
Elle dut laisser échapper un grognement puisqu'Egon et Hansi laissa échapper un léger rire.
— Quelque chose vous fait rire recrues Steinsaltz et Zoe ?
Les deux se raidirent immédiatement.
— Non instructeur !
Ce dernier esquissa un sourire machiavélique avant de dire :
— Je propose que vous partagiez la punition de votre camarade.. Qu'en dîtes vous ?
Hansi jeta un regard en coin à Elenore. Elle n'allait pas survivre à ça. Elle n'avait pas assez d'endurance.. Egon croisa le regard brun d'Hansi, se disant sûrement la même chose. Puis, cette fois, c'est Elenore qui explosa de rire.
Keith la regarda froidement avant de dire :
— Quatre-vingt tours pour toi, recrue Brooke.
Cette annonce lui glaça les sangs et elle se raidit, acquiesçant.
— Bien !
Quand l'entraînement commença, c'est en riant que les trois commencèrent à courir. Finalement, C'est sûrement comme ça que commença véritablement leur amitié.
Au bout de cinquante tours, ni Hansi ni Egon ne tenaient encore réellement le rythme. Ils commençaient à fatiguer. Et au bout de soixante, ils étaient épuisés. Néanmoins, Egon et Hansi se forcèrent à finir les derniers tours avant de s'effondrer. Elenore continuait l'air impassible, provoquant l'admiration chez ses deux camarades.
— Comment est-ce qu'elle fait ? Elle est humaine au moins ?! Interrogea Egon en soufflant.
Hansi articula :
— J'en sais rien.. je sais pas comment c'est possible..
— Il lui reste cinq tours je crois..
— Ouais..
Quand Elenore les rejoignit, ils eurent l'impression qu'elle allait à merveille puisqu'elle s'approcha d'eux.
— Elenore.. ça va ? Interrogea Hansi.
La jeune fille esquissa un sourire maladroit.
— Ou.. Ouais..
Mais tandis qu'elle disait cela, ses jambes se mirent à trembler avec force, et elle ne tint plus debout. S'effondrant face contre terre, elle ne bougea plus.
— Ele.. Elenore ! S'écria Hansi.
Egon la regarda avec inquiétude.
— Elenore ?
La jeune fille grommela :
—Hmm.
— Euh.. ça va ? Interrogea Egon.
Elle soupira en disant d'une voix plaintive :
— Non.. J'ai mal.. Partouut.. Je suis fatiguéee..
Les trois explosèrent de rire avant de s'arrêter soudainement :
— Aïe..
— J'arrive pas à rire, ça me fait mal.. Ajouta Egon.
— Hmm.. Râla Elenore en se tenant les côtes.
Une voix sévère résonna au-dessus d'eux.
— Et bien, on dirait que ça vous a épuisé !
Keith se tenait là, menaçant avant d'esquisser un sourire.
— Allez, levez-vous. Je vous épargne le reste de la journée.
Les trois esquissèrent des sourires ravis en regardant leur instructeur avant de grimacer à cause de la douleur provoquée par le simple fait de lever leur tête.
— Itetetete.. Marmonna Elenore en essayant de se lever en vain. Se redressant sur ses coudes elle se laissa retomber en expirant bruyamment.
— Je ne vais pas réussir à me lever je crois..
Les deux autres rigolèrent avant qu'Egon ne dise :
— Allez, on se lève !
Avec des efforts surhumains, il parvint à se mettre debout et tendit sa main à Hansi qui l'accepta en se levant difficilement.
— Ah.. Merci.. Egon..
Puis, une fois debout, même tenant à peine sur leurs jambes, ils passèrent leurs bras sous ceux d'Elenore. Elle força légèrement sur ses jambes mais elle n'avait plus aucune force et ne put que s'appuyer de toutes ses forces sur ces deux appuis.
— Aie..
Egon et Hansi, marchant maladroitement soutinrent Elenore jusqu'au dortoir. Arrivés là bas, après quelques efforts supplémentaires, ils s'effondrèrent chacun sur leur lit.
— Je crois que je ne vais jamais avoir la force de me relever.. Souffla Elenore en fermant les yeux.
— Hmm. Répondit Hansi qui s'endormait déjà.
— Vous savez quoi ? Dit Egon. Je vous aime bien hein.. mais là, je regrette d'avoir couru autant..
Elenore rit doucement.
— Désolée.. de vous avoir entraîné là-dedans.
Les trois eurent un rire avant qu'ils ne se taisent, épuisés.
Les nouveaux amis ne tardèrent pas à sombrer dans le sommeil le plus profond.
Quand ils émergèrent enfin, la nuit était tombée depuis longtemps et les autres recrues de la brigade dormaient auprès d'eux.
— Mince.. Murmura Elenore. J'ai faim.
Pour étayer ses propos, le ventre de la jeune fille gronda fortement, faisant rire Egon et Hansi.
— Vous croyez qu'on peut allez prendre un truc aux cuisines ? Demanda Hansi qui se tenait le ventre, affamée. Nous avons à peine petit-déjeuné et n'avons rien mangé depuis..
Egon esquissa un sourire.
— Laissez-moi faire !
Il avait l'air aussi sûr de lui que le matin et Hansi sourit :
— Attend, je viens avec toi.
— Moi aussi ! Intervint Elenore.
Les trois amis se faufilèrent en-dehors du dortoir et se dirigèrent vers les cuisines en silence. Arrivés devant la porte, Egon l'entrouvrit et jeta un œil à l'intérieur.
— C'est bon, la voie est libre !
Les deux filles sourirent en suivant Egon à l'intérieur de la pièce.
Marchant silencieusement, ils s'approchèrent du coffre à provisions.
Tendant la main, Hansi et Egon soulevèrent le battant du coffre.
Le battant grinça et ils s'arrêtèrent un instant :
— Fais moi de bruit, crétin ! Râla Hansi à voix haute.
— Je fais comme je peux, ça grince, espèce de débile ! Reprit-il.
— Chut ! Faîtes moins de bruit, on va se faire repérer ! Asséna Elenore en panique.
Une sinistre voix grave s'éleva derrière eux, et ils tournèrent leur tête, pétrifiés d'horreur.
— Si vous vous faisiez repérer, ce serait problématique.. en effet.
Keith se tenait là, les bras croisés, l'air légèrement agacé.
— Vous avez fini de faire des conneries vous trois ?!
Ils se levèrent précipitamment, blême.
— Ce n'est pas du tout ce que vous croyez ! Murmura Egon, bien vite soutenu par Hansi.
— Euh.. oui, on regardait si.. euh.. si.. s'il n'y avait pas de rats ! Ajouta t-elle.
L'instructeur eut un sourire mauvais.
— Ah.. vraiment ?!
Les trois pâlirent encore davantage.
— Vous savez ce que je leur fait aux rats comme vous ?!
Elenore, contrite, commença :
— Pardonnez-nous.. Nous voulions seulement..
— Silence ! Cria Keith avec autorité.
Les trois se figèrent soudainement.
— Deux jours sans manger, ça vous apprendra à vouloir piller les réserves !
Hansi eut l'air désespéré avant qu'elle ne murmure :
— Oh non.. ça c'est de la torture..
L'instructeur serra les dents.
— La sentence est irrévocable. Disparaissez !
Les trois se levèrent et rejoignirent honteux leur dortoir.
— Mince.. J'ai encore plus faim maintenant.. Grommela Elenore en enfouissant sa joue dans le creux de sa main.
Hansi croisa ses bras sur sa poitrine.
— C'est pas malin..
Egon soupira :
— Ouais..
— Tout ça c'est ta faute ! Si t'avais pas fait tant de bruit ! Râla Hansi à l'attention d'Egon.
— Hé ! C'était l'idée de qui au juste ? Demanda Egon.
— De toi, crétin ! C'était ton idée !
Egon esquissa une grimace.
— Ben je suis désolé ça va là ?
Hansi sourit en coin.
— Ouais.. Mais on est quand même dans la merde.. Keith va nous avoir dans le viseur maintenant..
Elenore soupira lentement.
— On a pas très bien commencé notre formation les gars..
Les trois jeunes finirent par se calmer avant de se recoucher pour les quelques heures de sommeil qu'il leur restaient.
— N'empêche.. Grommela Egon.
— Quoi ? Interrogea Hansi.
— Ben.. Keith.. Il dort jamais ??!
Elenore eut un rire.
— Les gars.. On devrait vraiment dormir là..
Hansi et Egon piquèrent un fard.
— Ouais bon.. bonne nuit !
— Bonne nuit ! Répondit en baillant Elenore avant de sombrer dans le sommeil.
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