Harry se regarda une nouvelle fois dans la glace, soupira et passa ses doigts dans ses cheveux, signe qu'il n'y avait plus rien à faire. Puis, comme il en avait pris l'habitude quand il se regardait trop longtemps dans le miroir, il se remémora qui il était. C'était un exercice que son psy lui avait demandé de faire afin de travailler sur qui il était et ce qu'il voudrait devenir. Ainsi il se devait de se souvenir de tout ce qui s'était amélioré chez lui depuis leur première séance.

Et en cinq ans il s'en était passé des choses. Désormais le garçon brisé sortant d'une guerre, faisant toujours semblant d'aller bien mais traumatisé et effrayé à chaque fois que quelque chose lui rappelait le passé avait changé. Harry avait pris en assurance, en véritable assurance, celle qu'il se donne à lui-même et pas celle que les autres lui donnent. Il était toujours brisé mais tel l'art du Kintsugi il avait rebouché ses fissures, peut-être pas avec de l'or mais espérons au moins avec de l'argent.

Il avait également changé physiquement, il avait, miraculeusement, réussi à regagner les quelques centimètres qu'il lui manquait. Il avait également continué le sport, prenant en muscle et regagnant du poids, son visage d'adolescent avait mûri et il avait une barbe de quelques jours qui lui allait bien. Cependant il avait gardé ses lunettes rondes - les autres modèles ne lui allaient pas du tout - et à son grand malheur sa cicatrice était toujours bien visible, quant à ses cheveux il avait tout tenté pour les discipliner mais rien n'y faisait alors il avait abandonné, en plus il avait remarqué qu'il plaisait avec ses cheveux en mode « sortie du lit ».

D'autres choses encore avaient changées, il avait refait sa garde-robe, jetant les vieux habits de Duddley pour des qui lui allaient mieux, sur un conseil de son psy et vraiment ça lui avait été bénéfique, et pas qu'à lui d'ailleurs. Il avait aussi travaillé sur sa vie professionnelle, il avait acheté un appartement au calme et faisait désormais des études d'audiovisuel.

Effectivemment il avait complètement déserté le monde magique depuis plus de quatre ans et s'en portait très bien.

Il avait aussi pris conscience d'un paquet de choses sur sa vie amoureuse et sexuelle. Après plusieurs coups d'un soir, femmes comme hommes il avait finalement compris qu'il était bisexuel. Mettre un nom sur ce qu'il ressentait l'aidait toujours même si dans ce cas il n'aimait pas trop cette idée de devoir définir qui et comment il aimait ou devait aimer.

Il soupira, parfois il pensait trop et se retrouvait débordé d'informations un peu inutile. Quiconque l'aurait connu il y a quelques années aurait dit que Harry ne savait pas réfléchir autant, surtout en temps que Gryffondor. Mais le brun avait grandi et il était aussi un peu Serpentard ...

Il se regarda une dernière fois dans le miroir et se fit un petit sourire, celui qui l'encourageait toujours quand il sortait, mais aussi le plus nostalgique des sourires.

Car si Harry commençait à réussir à se débarrasser de ses démons, il y avait bien une chose qu'il n'arrivait pas à s'enlever de la tête et c'était ce sourire.

Pour lui il était toujours signe de rendez-vous dans la salle sur demande avec Drago. Parfois il se demandait si ce sourire hantait aussi toujours le blond.

Après leur premier baiser dans le couloir et la demande de Harry, la réponse de Drago s'était faite par un sourire. Un vrai sourire, le premier entre eux et celui qui signifiait qu'ils recommençaient tout.

Depuis, ce sourire était devenu leur façon de communiquer. Ils avaient continué de s'embrouiller dans les couloirs car ils en avaient tout de même besoin mais ils avaient aussi mis en place ce code qu'aucun de leurs amis, si ce n'est peut-être Hermione et Théo, n'avaient réussi à découvrir.

C'était leur truc, leur code secret, la seule chose qu'ils aient réellement partagée. Et la seule chose que le brun n'arrivait pas à se sortir de la tête. Il avait tout laissé derrière lui du monde magique, il ne possédait plus que sa baguette et ce souvenir d'un sourire qui le hantait. Il avait beaucoup de mal à poser des sentiments sur ce souvenir, il ne savait qu'en penser et n'en avait jamais parlé à son psy, ce souvenir était à lui, il lui appartenait plus qu'aucun autre souvenir.

Il soupira encore une fois afin de se motiver à quitter ce reflet qui le hantait et se décida enfin à attraper sa veste et à sortir de chez lui.

En arrivant dans le monde moldu il ne savait pas trop où aller ni que faire et errait sans réel but dans les rues de Londres. La journée il retapait le square Grimaud et le soir il sortait avec l'espoir que, peut-être, quelque chose se passerait. Et ça a été le cas, en déviant un peu il s'était retrouvé dans une rue où des étudiants fêtaient leur entrée en école spécialisée. C'est ce soir là qu'il avait rencontré les amis qu'il s'apprêtait à rejoindre. Ils lui avaient expliqué ce qu'ils faisaient comme étude et l'idée lui a plu, il s'est inscrit, a aimé et désormais il est dans sa dernière année. Il était fier de ce qu'il avait réussi à faire, d'avoir repris sa main et qu'elle lui appartienne désormais.

Pour un début de printemps il faisait plutôt bon dans la capitale, idée que ne partageaient pas ses amis. Mais le jeune Potter avait été habitué à supporter des températures plutôt fraiches entre son placard non chauffé et les couloirs glaciaux de Poudlard.

En arrivant dans la rue de leur rendez-vous il n'eut pas beaucoup de mal à les repérer. En tout ils étaient quatre: Arthur, dont les parents étaient français et lui avaient donné ce nom si compliqué à prononcer pour des anglais, Léo et Charles, surnommé Charly. Au début il avait eu un peu de mal avec ses prénoms chargés de souvenirs pour lui mais plus il les fréquentait moins il pensait aux premiers détenteurs.

Il entendait leurs éclats de rire même une rue au-dessus. Léo était monté à califourchon sur le dos de Charly et ils faisaient une course contre deux autres filles dans la même position. Il ne connaissait pas les filles en question mais il ne doutait pas un instant qu'ils venaient de les rencontrer.

Il finit de remonter la rue et arriva à la hauteur d'Arthur qui regardait la scène avec un sourire amusé et les yeux brillant. Parfois il lui faisait penser à Dumbledore dans sa façon de voir le monde.

- Salut Arthur, le salua le sorcier, qu'est-ce qu'ils font ?

- Coucou Harry lui répondit le garçon en retour en le saluant d'un check, Ils ont essayé de les draguer, tu les connais, le brun hocha la tête, elles ont dit qu'elles leur fileraient leur numéro de portable que s'ils les battaient dans une course de cheval humain et voilà le résultat.

Harry n'eut aucun mal à s'imaginer la scène et un sourire apparut sur ses lèvres. Alors avec Arthur ils décidèrent de les encourager en hurlant aussi fort que possible et le héros du monde sorcier s'amusa enfin.

Finalement ils ne gagnèrent pas la course, ils étaient même loin derrière mais en bonnes joueuses et parce qu'elles s'étaient bien marrées les deux filles leur donnèrent leur numéro de téléphone avant de repartir pour leur soirée et de laisser les garçons entre eux.

Le cheval et le cavalier saluèrent Harry avant de se lancer dans un récit épique de leurs aventures des dernières vingt minutes que le brun écouta attentivement.

-Sinon, vous avez prévu quoi ce soir ? Demanda Harry après leur récit terminé.

- Tournée des bars ! Hurla Léo, ce qui fit grimacer Arthur juste à côté de lui.

- Original comme programme, fit-il cependant remarquer.

Une sonnerie retentit et Charly décrocha immédiatement, marmonna un truc rapidement et raccrocha. Ses amis, curieux le regardèrent fixement.

- Du calme les gars, j'ai juste invité un nouveau qui vient d'arriver et il s'est paumé, ça vous dérange pas j'espère ?

Bien que cela fasse quatre ans qu'ils trainaient ensemble maintenant, aucun d'entre eux n'avait jamais invité qui que ce soit d'autre alors la demande les surpris mais si Charly invitait quelqu'un il devait avoir une bonne raison.

- Ecoutez, continua-t-il, il débarque en milieu d'année, il connaît personne et quand je l'ai vu, je sais pas, il dégageait une peine immense donc je l'ai embarqué ce soir.

Ces amis se contentèrent de hocher la tête. Charly ne le dirait surement jamais mais il trouvait qu'il ressemblait à Harry, il avait exactement la même aura quand ils l'avaient rencontré à cette fête étudiante alors il espérait que, peut-être, ils arriveraient à le rendre heureux ou au moins à le faire aller mieux, autant que Harry allait mieux aujourd'hui.

- Ah le voilà, s'écria Charly quand un homme arriva dans la rue.

Harry se retourna et se figea immédiatement. Il aurait reconnu ces cheveux blond presque blanc et cette démarche au milieu d'une foule, les yeux bandés.

- Merde, jura-t-il entre ses dents, manquait plus que lui.

Le « lui » en question arriva à leur hauteur tranquillement et se fit directement accoster par Charly.

- Salut Drago, je suis content que tu sois venu, on va passer une super soirée !

Le blond se contenta de hocher la tête et se présenta rapidement. Pas une fois il ne fit de remarque sur la présence de Harry bien que ce dernier soit persuadé qu'il l'ait vu. Mais il ne dit rien du tout. Ce n'est que lorsqu'il s'approcha de lui que Harry daigna réagir.

Le blond lui tendit la main et dit :

- Drago Malefoy, enchanté.

Les yeux du brun laissèrent passer un éclat de surprise alors que ceux du blond continuaient d'être impassibles, de cette teinte de mercure ou d'un ciel d'orage qui l'avait toujours fascinée.

Alors Harry décida qu'il ne serait pas le seul à prendre des risques ce soir. Il lui sortit son plus beau sourire, celui qu'il réservait pour leurs rendez-vous à Poudlard, tendit la main et la lui serra.

- Harry Potter, de même.

Sa plus grande satisfaction fut de savoir qu'il avait ébranlé son ancien amant. Il le connaissait par cœur et n'eut aucun mal à voir que son masque s'était fissuré, certes pendant une demi-seconde, mais fissuré quand même.

Par la suite Harry apprit que Drago était en fait à l'université de médecine avec la sœur jumelle de Charly mais il ne savait toujours pas pourquoi il était ici et dans le monde moldu.

Ils continuèrent à l'inviter à sortir et Drago se laissa peu à peu aller mais Harry savait que s'il restait trop longtemps et trop souvent avec lui il finirait par exploser alors il fit en sorte de venir le moins possible et se concentra à fond sur son projet de fin d'étude, de plus il ne voulait pas le confronter, un jour ou l'autre il savait qu'il devrait le faire mais autant repousser ce moment le plus loin possible. Et si ces amis avaient remarqué un quelconque comportement étrange ils n'en disaient rien et c'était pas plus mal, le brun ne saurait que leur dire.

L'année se termina rapidement et ils passèrent tous les épreuves. Pour les quatre garçons en audiovisuel il s'agissait de leurs dernières, pour Drago en revanche, il était loin d'avoir fini. Ils décidèrent tout de même de fêter ça avec une grande soirée où ils pourraient complètement se lâcher.

***

Harry grogna, il avait le soleil en pleins dans les yeux, visiblement il avait du oublier de fermer les volets. Il décida alors de faire la chose la plus intelligente dans ces conditions: il se retourna. Les rayons de soleil sur sa peau le chauffaient, il était emmitouflé dans la couette, la tête dans l'oreiller et en se retournant il buta sur quelque chose de doux et confortable contre lequel il décida de ne nicher. Il était bien là, ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas aussi bien senti au réveil.

Il émit un petit gémissement de bien-être et prit la décision de se rendormir. C'était sans compter un autre grognement qui le fit sursauter et se réveiller immédiatement. Il se prit donc les rayons de soleil en plein dans les yeux et grogna aussitôt de douleur.

- Foutu soleil, j'ai mal.

- Parle moins fort, j'ai mal au crâne, marmonna une deuxième voix de l'autre côté du lit.

Cette voix finit de réveiller complétement le brun qui, affolé, ouvrit immédiatement les yeux. Il fut soulagé de voir qu'il portait encore tous ses vêtements et qu'ils étaient dans une des chambres d'amis de la maison des parents de Léo.

Mais ce qui le rassura moins était la présence de Drago Malefoy dans cette même chambre et dans le lit où il avait dormi. Ils ne s'étaient pas retrouvés dans le même lit depuis la fin de leur dernière année à Poudlard et ce n'était pas son meilleur souvenir. C'était le soir où ils avaient décidé de mettre un terme à leur relation et de vivre leur vie, après ils ne sortaient pas ensemble non plus mais cette soirée lui était si chère.

Drago finit par se relever, se pencha, Harry crut qu'il allait vomir, ce que lui-même avait envie de faire, mais non, il se contenta de lui tendre ses lunettes que le brun prit immédiatement.

- J'ai mal à la tête, marmonna le blond en y portant sa main.

Harry ne put s'empêcher de ricaner.

- T'as la gueule de bois, imbécile.

- Impossible, un Malefoy n'est jamais bourré, répliqua aussitôt l'aristocrate.

Harry le regarda un instant et se rendit compte qu'il n'y avait rien qui allait. Il portait un Tee-Shirt qui n'était pas à lui, son jean n'était pas boutonné et ses cheveux étaient complétement en bataille avec des reflets verdâtres.

- Laisse moi en douter, tu devrais te regarder dans un miroir.

Drago essaya de se lever mais un vertige le prit et il retomba sur le matelas.

- Ok, j'ai peut-être un peut trop forcé.

Harry ne put s'empêcher d'avoir un léger rire sarcastique mais il lui donna aussi de terribles élancements à la tête.

- Je crois que moi aussi. On a fait quoi déjà hier pour arriver dans cet état ?

Il eut beau creuser sa mémoire, chercher ce qu'il avait fait, c'était le trou noir. Il se souvenait d'être sorti des examens, d'avoir retrouvé tout le groupe et c'est tout. Aucun souvenir de la soirée. Black out total et Harry détestait ne pas se souvenir, ne pas pouvoir faire confiance à son cerveau depuis Voldemort.

Il murmura, effrayé :

- Je me souviens de rien, rien du tout.

- Pareil, dit Drago assis de l'autre côté du lit.

- Attends ! S'écria Harry.

- Baisse le volume, le reprit Drago.

- Si on est chez Léo, continua le brun sans faire attention à l'interruption, Ca veut dire qu'il doit être là et avec un peu de chance les autres aussi !

- On est chez Léo ? Demanda le blond un peu perplexe, Comment on est arrivés ici ?

- Ca c'est à nous de le découvrir.

Il fit un mouvement vers la porte et s'arrêta juste à temps pour voir qu'il avait failli marcher sur sa baguette qui trainait au sol, il décida de la ramasser et la glissa sous son pull. S'il allait voir ses amis ça servirait à rien qu'il soit propre et bien habillé, ça ne ferait qu'éveiller leur curiosité.

- Tu as encore ta baguette ? Ne put s'empêcher de remarquer Drago.

- Bah oui, je m'en sers rarement mais j'ai appris qu'il fallait toujours avoir de quoi se défendre.

Le blond hocha la tête et attrapa la sienne sur la table de nuit.

Harry connaissait la maison, il n'eut donc pas de mal à les mener vers les escaliers, d'ici ils pouvaient entendre les trois autres garçons qui rigolaient et se racontaient leurs bêtises sur fond de « Baisse le volume, j'ai mal au crâne » au moins ils n'étaient pas les seuls.

Ils descendirent doucement, enfin le maximum pour Harry et arrivèrent au niveau du salon/salle à manger, jouxté à la cuisine où ils étaient.

En les voyant il se turent aussitôt et Harry ne pu s'empêcher de se dire qu'il avait encore fait une boulette.

Drago s'affala de tout son long dans un fauteuil, attrapa une tasse et la cafetière et se servit une énorme proportion qu'il but sur le coup.

- Humm, salut les gars, commença Harry.

- Combien de temps ça fait que vous vous connaissez alors Harry ? Le coupa Charly en désignant le brun et le blond.

- On peut savoir combien de choses vous nous avez cachées ?! Exigea Léo, les bras croisés.

Quant à Arthur il était silencieux mais analysait tout, Harry le savait.

- Visiblement, eux se souviennent de la soirée, intervint Drago.

Harry s'assit dans un fauteuil et prit la parole.

- On se souvient de rien, vous pourriez nous aider ? Demanda-t-il à ses amis en ayant peur de découvrir la vérité.

- Ce n'est pas étonnant vu tout ce que vous avez bu, dit Arthur, Racontez lui demanda-t-il aux deux autres qui se souvenaient de la soirée.

Flash Back

La fin d'année ayant été particulièrement compliquée et éprouvante ils avaient décidé, comme la plupart des étudiants, d'aller faire la fête. Ce soir ils laissaient tomber les barrières et s'amusaient.

Ils firent donc une bonne dizaine de bars, buvant toujours plus et délirant toujours plus. Ils retrouvèrent les filles de la course de cheval humain et en refirent un dans un bar avec d'autres prétendants ou couple, le perdant offrait une tournée aux gagnants. Ils portèrent en ovation un guitariste d'un petite groupe de rock, firent un défilé de mode en échangeant leurs vêtements avec d'autres fêtards et décidèrent de se faire des colorations.

C'est ainsi qu'au milieu de la nuit ils sortirent tous les cinq, après avoir arraché Léo des bras d'une jeune femme complètement ivre, ils furent donc dans les rues de Londres, paumés et bourrés.

Ils rigolaient pour rien du tout, même Drago et s'amusaient comme des fous. Harry se collaient souvent à Drago et ce dernier qui avait un peu de mal à tenir sur ses jambes étaient complétement avachi sur le brun.

- Vous avez couchés ensemble ? Marmonna Charly en direction de Harry même s'il avait du mal à savoir où il était.

- Carrément , sourit Harry avec un soupir rêveur, Le meilleur coup de ma vie !

- Même ma sœur ?! Essaya de s'énerver le moldu mais ne fit que pouffer.

- Même ta sœur ! Avec lui ça a duré un an, ça me manque.

Charly n'était pas assez concentré mais dans sa tête il savait bien qu'ils ne connaissaient pas Drago depuis plus d'un an, alors pourquoi ?

Au même moment Léo et Arthur aperçurent un chat et se mirent à le courser en criant « Miaou, miaou, vient, j'ai faim mais je vais pas te manger ». Alors ils les suivirent et finir par perdre le chat et eux avec.

- On est où ? Demanda pateusement Léo, en essayant de paraître inquiet.

C'est le moment que choisit Drago pour se réveiller.

- Oh, je connais ici, Haryyyyyyy c'est le chaudron baveur, dit-il en gloussant, fier de savoir où il était.

- C'est vrai, dit Harry, t'es trop doué Draguychounet, dit-il avant de planter un baiser sur ses lèvres et de s'enfuir en courant et en rigolant.

- C'est quoi le Chauveur Badron ? Demanda Charly qui s'embrouillait légèrement.

- C'est un baaaaaar !!!! hurla Harry.

Il arriva devant un mur noir et crasseux, vide d'enseigne ou de porte mais quand les deux sorciers passèrent devant, reconnaissant l'essence magique, l'emblème apparut.

- On peut pas rentrer, gloussa Harry, vous avez pas le droit, dit-il en désignant Léo, Charly, Arthur et une quatrième personne invisible à sa droite.

Les trois garçons gloussèrent aussi, ils avaient perdu toute faculté mentale.

- Tiens, tiens, dit alors une voix moqueuse derrière eux.

Ils se retournèrent pour faire face à trois hommes de leur âge habillés de robes de sorcier et également passablement éméchés.

- Mais ce serait pas Drago Malefoy et Harry Potter par hasard ? Fit celui du milieu, Ca y est, le héros du monde à retourné sa veste ? Quoique, ça m'étonne pas, vous avez toujours eu des trucs malsains entre vous, continua-t-il en les regardant tous les deux.

Harry essaya de se calmer mais une fureur monstrueuse lui montait à travers la gorge, chassant progressivement l'alcool et Drago était dans le même état.

- Ca fait longtemps qu'on t'a pas vu Potter, tu as décidé d'abandonner lâchement tout ton monde pour un mangemort ? Rita Skeeter va être ravie d'apprendre ce que j'ai à dire.

Et il se mit à ricaner seul avec ses amis derrière.

Les trois moldus s'étaient instinctivement mis sur le côté, comprenant, malgré leurs sens embrumés, qu'ils étaient vraiment de trop. Cependant ce soudain élan d'adrénaline leur permis de dessoûler un peu et de mieux comprendre la scène qui se produisait.

Harry sortit sa baguette de son pull en même temps que Drago et ils la pointèrent tous deux sur le sorcier qui devint soudain un peu moins sûr de lui. Les embêter c'était une chose mais défier deux des plus puissants sorciers en vie en était une autre. Mais il n'allait pas se laisser faire comme ça.

- Tss, vous allez me lancer un sort de magie noire ou même un impardonnable, les aurors vont vite vous retrouver !

Il les regarda des pieds à la tête.

- En plus vous avez tellement bu que sous seriez incapable de jeter le moindre sort.

- Tu veux parier ? siffla Harry entre ses dents, ses iris assombries par la colère.

Il se rapprocha de lui.

- Vas-y, dit-il avec un sourire prédateur, sûr de lui.

Ils étaient trois contre deux en plus et eux n'étaient pas aussi bourrés. Mais c'était sous-estimer Harry et Drago que de croire qu'ils étaient moins efficaces sous l'emprise de l'alcool, au contraire, ils n'avaient plus aucun limite

Le sorcier attrapa soudainement sa baguette et jeta un « expelliarmus » à Harry qui, ne l'ayant pas vu venir, en perdit sa baguette, pourtant il n'eut pas l'air inquiet.

Drago jeta un « stupéfix » puissant qui paralysa les deux autres sorciers derrière. Il ne restait plus que celui du milieu qui essaya de lancer le même sort au brun mais il l'arrêta d'un simple geste de la main.

- Ca fait peut-être cinq ans que j'ai quitté le monde magique mais je n'ai pas arrêté de m'entrainer pour autant, dit-il avec un sourire triomphant face à l'expressions de profonde stupéfaction du sorcier, Drago, tu peux l'arrêter.

Le blond lui lança un sort qui le ligota et fit en sorte que ses liens ne puissent d'enlever que s'il avouait l'entièreté de ce qu'il avait fait aux aurors mais sans dénoncer Harry et Drago qui voulaient rester incognito.

Ensuite l'alcool revint soudain dans leurs veines et l'utilisation de magie dans cet état n'aida pas et ils s'effondrèrent sur les trois moldus qui étaient revenus.

Eux par contre ne comprenaient rien et ils décidèrent de leur poser des questions le lendemain lorsqu'ils seraient disposés à répondre.

Ils réussirent à retrouver leur chemin vers la maison des parents de Léo et montèrent Harry et Drago. Au moment de les séparer, ils refusèrent en grognant et Harry tira le blond vers une chambre où ils s'effondrèrent sur le lit pour s'endormir immédiatement.

Fin du flash Back

Les trois garçons les fixaient avec insistance, espérant désormais des réponses alors que les deux sorciers étaient encore sous le choc de ce récit et pensaient aux répercussions de leurs actes.

Ce fut Harry qui finit par prendre la parole :

- Par la barbe de Merlin, on est dans la merde.