Épilogue - Le rêve d'une vie
Les températures estivales se faisaient lourdement ressentir sur la ville de Shizuoka. L'astre du jour atteignait déjà son zénith, en ce début d'après-midi du mois de juillet, et laissait ainsi ses rayons venir chatouiller la métropole, rendus étouffants par la saison. La touffeur de l'été s'était simplement posée sur la ville comme une évidence, pour ses habitants, et surtout pour les adolescents qui attendaient tous impatiemment les vacances d'août à venir.
— T'es sûre de toi ? C'est ton dernier mot, Ricchan ?
Téléphone à l'oreille, postée sur le toit du lycée Seiryu dans un regard rêveur sur le mont Fuji, Akemi laissa un sourire étirer la commissure de ses lèvres. Le soupir qui échappa à sa meilleure amie se faufila jusqu'à ses tympans à travers le haut-parleur, si bien qu'elle put aisément deviner la moue pincée qui venait de peindre ses traits.
— Tu sais très bien que j'aurais adoré venir si ça avait été possible. Mais du coup on a dit qu'on se ferait notre petite soirée de fortune au Onigiri Miya, alors ça devrait aller. Y'aura tout le monde, tu sais.
— Sérieux ? La chance, j'aurais trop aimé les revoir tous, moi aussi !
— Madame préfère être aux premières loges, tant pis pour toi.
Il n'y avait pas le moindre air qui pouvait glisser sur son visage, pourtant Akemi eut l'impression de le sentir lui fouetter le visage. Si un nouveau sourire se dessina sur ses traits, elle ne pouvait pas nier que l'amertume lui picotait la langue : assister aux Jeux Olympiques depuis les gradins n'était effectivement pas une chance que tous pouvaient se vanter d'avoir, mais d'une certaine manière la perspective de passer ce moment en compagnie de ses anciens camarades et amis lui faisait doucement envie.
Au cours des huit années qui avaient filé comme la brise, la jeune femme avait bien plus d'une fois eu l'occasion de continuer de les côtoyer, et ce malgré son déménagement loin de la préfecture de Hyogo. Le trajet en Shinkansen depuis Shizuoka jusqu'à Kobe se faisait rapidement, et le lien maintenu par la présence de sa mère dans la ville de son enfance l'avait grandement aidée à garder le cœur à ses rencontres de lycée. Que ce soit Kasumi, avec qui elle avait même continué son parcours scolaire à l'université. Kisara, de qui elle était devenue très proche avant que cette dernière ne s'envole quelques années pour l'Angleterre. Et même Nomura Mahiru, la petite-amie d'Atsumu, qu'elle avait à l'époque commencé à côtoyer à partir de sa seconde année – avant de rester liées par le fait que leurs deux volleyeurs de copains aient tous deux gardé un pied dans ce sport en tant que professionnels. Au grand dam de Suna, à l'époque, elle s'était même liée avec les coéquipiers de ce dernier – le central avait longtemps maudit les occasions qu'elle et Atsumu avaient eu de passer du temps ensemble.
Bien plus ouverte aux relations que lorsqu'elle avait quitté le collège, Akemi avait eu la chance de rencontrer, au cours de ses dernières années de scolarité, des personnes qu'elle prenait plaisir à continuer de fréquenter.
Et plus fort que tout, le fil qui la liait à sa meilleure amie de toujours survivait à la distance. Parce que bien plus qu'une amie, Ritsuka avait toujours été comme une sœur de cœur, une partie de son âme coincée dans un autre corps.
— T'as intérêt à passer à Shizuoka bientôt, alors. Ça fait trop longtemps qu'on s'est pas vues.
— On s'est vues le mois dernier, ricana l'ex-volleyeuse. Et je te rappelle que c'est toi qui es bientôt en vacances, Aki.
— Et j'ai bien l'intention de débarquer à Kobe dès le premier jour !
Depuis son poste d'observation, ainsi élevée au quatrième étage du bâtiment, Akemi prit le temps de considérer les lycéens qui profitaient de la fin de leur pause déjeuner. Une euphorie, presque nostalgique, paraissait les animer, chatouillés par la chaleur du soleil et la clôture du second trimestre. Parmi les groupes qui se formaient, l'enseignante reconnaissait certains de ses élèves et, comme à chaque fois, les voir ainsi ensemble lui rappelait ses propres années lycée.
— Kita-san va bien ? reprit-elle en se retournant, pour s'adosser à la haute barrière de sécurité.
— Il travaille dur, il est pas mal occupé. C'est pas facile pour lui de tout gérer, alors je pense que ça lui fera plaisir de revoir tout le monde quand on va se réunir pour le match !
— Donc en gros, c'est pas tout de suite que je vais être marraine, c'est ça ?
— Akemi ! s'exclama Ritsuka de l'autre côté du combiné, et l'intéressée devinait dans un rire étouffé le visage enflammé de sa meilleure amie.
— Roh, je prends la température, c'est tout...
Le soupir qui lui parvint à travers le haut-parleur lui fit grésiller l'oreille. Elle aurait tout donné pour apercevoir son faciès crispé et intimidé à cet instant précis, et sans doute aurait-elle pu lancer un appel visio si elle n'avait pas été dans l'enceinte du lycée. Car si elles ne se voyaient que très peu, désormais, elles pouvaient passer des heures en appels vidéos à se raconter leurs vies et leurs journées respectives comme si elles ne les connaissaient pas déjà.
— Ricchan, Kisa-chan restera à Kobe, en août ?
— Je crois... Je sais qu'ils ont prévu de partir en vacances avec Ginjima, mais je suis pas sûre qu'elle m'ait dit quand.
— Ah oui, Hitoshi-kun m'en avait parlé. Je leur enverrai un message, ça m'embêterait de les rater ! Ils rattrapent le temps perdu, non ?
— Je suppose... Ils en parlent pas trop, mais comme tu sais Shinsuke continuait de voir Ginjima pendant les années où Kisara était en Angleterre. C'était vraiment compliqué pour eux... Surtout que si c'était pas pour lui, elle serait peut-être jamais revenue.
Akemi posa un regard rêveur sur les quelques nuages d'un blanc éblouissant qui défilaient dans l'azur. Après le lycée, Kisara s'était engagée dans un cursus universitaire de droit pendant deux ans, avant de décoller pour le Royaume-Uni, à l'autre bout du globe, afin de se spécialiser en droit des affaires international. Si à cette époque elle avait elle-même été séparée de Suna par quelques trois cents kilomètres, cela lui avait semblé bien ridicule à côté de ce qu'endurait Ginjima.
En effet, Suna avait intégré l'équipe professionnelle EJP Raijin localisée à Shizuoka après le lycée, alors qu'elle s'était elle-même dirigée vers la section enseignement de Handai, l'université d'Osaka. Ce n'était que par la suite qu'elle avait pu le rejoindre jusqu'à la capitale de la préfecture du même nom.
Parce que le lycée n'était pas éternel. Il ne l'avait pas été pour eux, et ne le serait jamais pour personne ; même pour elle qui y retournait des années après. Chacun suivait sa route, sa voie difficilement tracée, et presque tous les liens tissés s'effilochaient peu à peu pour ne plus être qu'un vague souvenir presque indistinct. Car si Akemi avait pu garder contact avec certains amis – et principalement ceux qu'ils avaient en commun avec Suna – la plupart des gens rencontrés au lycée n'étaient plus à ses yeux que les réminiscences nostalgiques de ces années désormais lointaines.
— J'te laisse Aki, ma pause est terminée. On se captera avant le match.
Le « tut » sonore retentit après les au revoir aux oreilles de la jeune femme, qui laissa un soupir glisser entre ses lèvres. Sa pause à elle également n'allait plus tarder à se terminer, alors qu'elle serait bien restée encore quelques longues heures à profiter de la chaleur des rayons et de la vue plongeante sur la baie de Suruga qu'offrait le toit de l'établissement.
Mais contre toute attente, la porte en métal lourd s'entrouvrit quelque peu face à elle, avant qu'une tête familière ne traverse l'embrasure. Akemi reconnut immédiatement l'une des élèves dont elle était professeure principale. La jeune fille s'avança vers elle, suivie par une amie de la même classe.
— Suna-sensei, on croyait que l'accès au toit était interdit ? s'éleva la voix de l'adolescente qui menait la marche, affichant un sourire aussi taquin qu'affectif.
— Je suis votre prof. C'est à vous que l'accès est interdit, les filles, répondit Akemi dans un sourire miroir, les bras croisés sur sa poitrine.
— On était dans le couloir et on a entendu une voix, alors on s'est approchées...
— C'était votre petit-ami au téléphone ?
La surprise traversa le visage de l'enseignante bien malgré elle, si bien qu'elle resta figée l'espace d'une courte seconde. Harada et Sakurai, toutes deux en seconde année, n'avaient pas la langue dans leur poche, Akemi le savait bien pour les côtoyer en classe depuis quatre mois maintenant – d'autant plus qu'elle avait eu Harada en cours lors de sa première année. Ces questions personnelles relevaient davantage de l'affection qu'elles lui portaient.
— Vous êtes bien curieuses d'un coup !
— C'est vous la plus curieuse d'entre nous, vous savez, se défendit Harada dans un bougonnement.
C'est peut-être pas totalement faux, ça.
Dans un regard pensif vers le ciel, Akemi se souvint avoir effectivement eu l'occasion de jouer les curieuses, et ainsi de démontrer de ses talents de Cupidon avec une subtilité plus ou moins grande – cela dépendait de l'œil extérieur, visiblement. Elle se contenta ainsi d'un sourire crispé pour toute réponse, avant de se redresser pour s'éloigner de la rambarde de sécurité. Les cours n'allaient bientôt plus tarder à reprendre, et elle devait passer préparer affaires et photocopies.
— Dites, sensei, l'interpella Sakurai Ayame, alors qu'elles la suivaient toutes deux pour quitter le toit. On se demandait, est-ce que vous êtes de la famille de Suna Rintarou-san de l'équipe EJP Raijin ?
Postée sur la première marche des escaliers, Akemi s'arrêta net à ces mots. L'esquisse d'un sourire spontané fleurit sur ses lèvres, avant qu'elle ne se ressaisisse, dans tout le professionnalisme qui incombait à son rôle.
— Oh, vous vous intéressez au volleyball ? éluda-t-elle, toutefois bien curieuse de la réponse.
— Même sans s'intéresser, on connaît un peu les grandes équipes nationales qui sont basées à Shizuoka ! Surtout quand les joueurs font partie de l'équipe olympique !
— Et l'équipe de volley de Seiryu a sa petite popularité, aussi, ajouta Harada.
— Oh... Je vois, réfléchit Akemi en reprenant sa descente des escaliers, dans un ton joueur. Y'en a une qui a flashé sur l'un des membres du club, n'est-ce pas ? reprit-elle.
L'embrasement du visage de Sakurai vint confirmer à n'en point douter ses dires, et elle dut faire de son mieux pour rester l'adulte mature de la conversation.
— Fais pas cette tête, ça se passait aussi souvent comme ça, à mon lycée à l'époque.
Et ce n'était pas peu de le dire. Akemi en eut presque l'impression d'entendre les cris féminins qui avaient vibré à ces tympans de trop nombreuses fois aux matchs d'Inarizaki, des années auparavant. Face à elle, les yeux des deux lycéennes se mirent à pétiller de curiosité et d'admiration.
— Mais pour vous répondre, les filles... C'est un secret, ajouta Akemi dans un clin d'œil entendu.
Si on prenait la peine d'analyser le sens de ces paroles, cette réponse n'avait rien d'un « secret ». Le simple fait de ne pas nier, juste après avoir évoqué un club de volley était en réalité plus direct qu'elle ne l'aurait pensé, mais cela n'avait pas la moindre importance. Et dans un sourire difficilement retenu, alors que leurs chemins se séparaient au gré d'un couloir, la jeune femme saisit l'alliance qui ornait son cou tel un pendentif, à travers le tissu de sa chemise.
****
La foule se pressait, aux abords du quartier d'Ariake. Les ruelles tokyoïtes n'avaient que rarement été aussi bondées ; qu'il s'agisse de touristes venus des quatre coins du globe pour assister aux événements sportifs d'échelle mondiale, ou encore des locaux qui avaient eu la chance de se procurer des places aux premières loges pour les différents matchs.
L'Ariake Arena découpait autant le paysage urbain que la baie de Tokyo. Plus imposant encore que les gratte-ciel du secteur, il paraissait attirer toute la vie qui régnait, à en juger par la file d'attente à son pied. Le feu des rayons de l'astre du jour s'écrasait sur les visiteurs, au moins autant que l'exaltation du match qu'ils étaient venus voir et, peu importe les langues, tous ne parlaient que des rencontres qui allaient avoir lieu.
— Ils en mettent du temps !
Akemi passa une main nerveuse dans sa chevelure noire lâchée et désormais aussi longue qu'elle l'avait toujours voulue - à savoir à moitié de dos - dans un regard pensif vrillé sur l'écran de son smartphone. Le message de Rintarou lui indiquant qu'ils arrivaient datait déjà de quelques minutes auparavant, et il n'y avait pourtant toujours pas la moindre trace d'un volleyeur à l'horizon.
— Même pour les joueurs, ça doit pas être facile de pouvoir quitter le stade et y rentrer à nouveau juste après. C'est très règlementé.
— Tu t'y connais bien, Macchi, complimenta l'enseignante dans un regard admiratif. Enfin, t'as l'habitude aussi, en tant que journaliste...
À ses côtés, Nomura Mahiru laissa l'esquisse d'un sourire fier fendre ses lèvres. Après avoir pris le temps de flâner ensemble dans les ruelles d'un Tokyo aussi attrayant que les souvenirs lointains de la plus jeune, elles avaient rejoint le stade construit spécifiquement pour accueillir le volley-ball olympique, conviées avec des accès VIP pour la famille des joueurs. Amies depuis le lycée, elles s'étaient toutes deux rencontrées au cours de la seconde année d'Akemi et via le lien – certes chaotique à ses débuts – de son aînée avec Miya Atsumu. Elles avaient ainsi continué de se fréquenter au cours des années qui avaient suivi, au gré de chemins visiblement loin de se séparer.
— Les voilà, releva Mahiru dans un signe du menton en direction de l'immense entrée.
À ces mots, Akemi se tourna en direction de l'entrée du dôme, pour y apercevoir les silhouettes de Rintarou et d'Atsumu. Vêtus de leur survêtement aux couleurs du Japon, ils ne pouvaient passer inaperçus aux yeux d'aucun visiteur, si bien qu'au même titre que leurs pupilles à elles, quelques regards curieux et passionnés pour les plus rares – et connaisseurs de volley-ball – se posèrent sur eux.
Le sourire qui se dessina sur le visage d'Akemi fut trop spontané pour qu'elle puisse même le réaliser. Au cours des derniers jours – voire derniers mois – Rintarou, tout comme ses coéquipiers de l'équipe nationale, avait été complètement accaparé par ses entraînements de volley. S'il avait rejoint Tokyo depuis bien longtemps déjà, avant que les Jeux ne commencent, ce n'était pas le cas de la jeune femme. Alors le voir ainsi réveilla en elle autant d'enthousiasme que de fierté et d'amour. Et à en juger l'expression de son amie : elle n'était pas la seule.
Sous la surveillance des membres de la sécurité, elles purent toutes deux aisément pénétrer à l'intérieur afin de rejoindre les deux sportifs qui les attendaient. Si elle salua Atsumu d'un check du poing affectif avant que ce dernier ne s'empresse d'enlacer Mahiru, nullement dérangé par le fait d'être exposé aux regards publics, ce fut les joues rouges de trop sourire qu'Akemi se planta devant Rintarou. Le volleyeur resta dans un premier temps perplexe, à tel point que si cela avait été possible, des points d'interrogation auraient pu voler tout autour de sa tête. Des fossettes naquirent aux creux de ses yeux sous le coup de l'incompréhension, alors que ses prunelles olive brillaient d'un million d'émotions indescriptibles.
— Qu'est-ce qui te prend ? s'étonna-t-il, un sourcil arqué, avant de lui administrer une pichenette sur le front.
— Désolée, c'est juste que je suis trop heureuse et trop nostalgique ! Si on m'avait dit, à l'époque du lycée, qu'un jour on viendrait vous voir tous les deux jouer aux Jeux Olympiques, je suis pas sûre que j'y aurais cru.
— Tu doutais de moi ? s'offusqua faussement Atsumu pour se joindre à leur échange.
— De toi ? renchérit Mahiru en croisant les bras sur sa poitrine, avant de commencer à s'avancer à travers les hauts couloirs pour rejoindre le stade. Non. Mais de ta capacité à te laisser déconcentrer par le moindre bruit, peut-être...
Le rire étouffé de Rintarou fut le premier à fendre l'air, bientôt suivi par celui d'Akemi. Il fallait bien admettre que huit ans après, le souvenir de ce service raté en raison d'un simple éternuement continuait de marquer les esprits. Et si Atsumu tenta du mieux qu'il le put de se défendre, au gré de plaintes à l'attention de sa fiancée, cette dernière n'en démordit pas.
Ils traversèrent ainsi le couloir qui menait aux terrains sans la moindre discrétion. Akemi laissa la boule d'aise peser sur sa poitrine avec contentement, face à ce spectacle pour le moins nostalgique. Jamais, au cours de ses vingt-quatre premières années de vie, elle n'aurait imaginé assister depuis les coulisses à un match de volley-ball olympiques. Jamais elle n'aurait imaginé longer cet interminable couloir, au sein duquel l'odeur de neuf venait se mélanger aux effluves trop fortes de spray d'arnica qui témoignaient de leur arrivée imminente. Et jamais elle n'aurait imaginé qu'à ce moment là, Rintarou viendrait discrètement passer un bras autour de son épaule afin de la plaquer avec force contre lui sans se formaliser des éventuels regards extérieurs.
Sa marche s'arrêta, et aussi dut-elle en faire autant, non sans l'interroger du regard d'un tel geste. Et contre toute attente, en dépit du fait que quiconque pouvait arriver à n'importe quel moment, Rintarou lui passa une main derrière la tête pour venir la plaquer son torse. Le contact se révéla aussi doux qu'abrupt, comme si, incapable d'attendre plus longtemps, il essayait de se contenter de ce qu'il pouvait avoir à cet instant. Ce simple constat fit pétiller de bien-être la poitrine d'Akemi, qui s'empressa de vivement répondre en passant ses bras autour de son dos.
Dans un soupir de félicité, la jeune femme profita de l'étreinte désirée au fil des longs derniers jours, de la chaleur de son corps qu'elle avait l'impression de ne plus avoir ressenti de la sorte depuis des mois. Ce fut comme si, l'espace d'une courte seconde, ils étaient revenus des années en arrière.
— Vous êtes prêts pour le match ? questionna Akemi en se reculant à contrecœur.
— On va tout donner, se contenta de répondre le volleyeur, dans une œillade vers son coéquipier qui continuait de marcher quelques mètres devant eux.
— Avec tout ce que vous vous êtes entraînés, vous avez intérêt à gagner !
— Ben voyons, facile de dire ça quand on profite tranquillement des vacances scolaires.
Il lui pinça le nez sans attendre une quelconque réponse, quand bien même il ne pouvait pas rester insensible face au petit ricanement amusé qu'elle laissa échapper, et ils reprirent leur marche vers le stade dans un gonflement de joues de l'enseignante. La lumière vive s'illustra aux confins de leur champ de vision, signe qu'ils arrivaient à destination ; cette destination aussi désirée qu'inattendue. Alors qu'ils s'apprêtaient à officiellement pénétrer au cœur de l'Ariake Arena, Ritsuka et les autres s'étaient réunis devant l'écran du Onigiri Miya. Tel un lien indéfectible, leur amitié persistait. Tenace et immuable malgré la distance. Elle pensait à eux au moins autant qu'ils pensaient tous à elle. Parce que c'était leur moment, et que rien ne pourrait jamais l'abîmer.
Qu'il s'agisse de la foule en effervescence et des visiteurs qui se hâtaient de rejoindre leurs sièges, des joueurs qui piétinaient le sol en bois des terrains, ou bien des nombreuses équipes de télévision qui s'occupaient de capturer chaque plan et chaque action de jeu : tout dans l'ambiance qui volait autour d'eux attisait l'exaltation et l'euphorie du moment.
Ils y étaient. Le rêve de toute une vie.
— Rin, l'interpella Akemi.
Alors que l'intéressé tournait le visage en sa direction, la jeune femme saisit avec entrain ses mains, avant d'entrelacer leurs doigts dans un sourire espiègle. Un éclat de malice brilla à la surface de son regard azuré.
— Fais attention où tu sers, je serai pas loin. Et cette fois, y'a des caméras !
~ ~ ~
Je me réserve tout l'amour que j'ai pour vous dans la partie Note de fin qui va suivre, je voulais seulement vous préciser quelques petits points par rapport à cet épilogue~
Le fait que Suna fasse partie de l'équipe olympique du Japon a été confirmé par l'artbook officiel et non par le manga en lui-même. Je me suis dit que certains risquaient peut-être d'être un peu perdu par rapport à cette info !
Il a également été indiqué que EJP Raijin était basé à Shizuoka dans le final guidebook, d'où l'utilisation de cette ville ici dans cet épilogue :)
Nomura Mahiru est l'OC de Caelicoe dans sa fanfiction Salade de fruits, sur Atsumu, que je vous conseille de tout mon cœur d'aller lire !
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