Chapitre 32
L'agent Altamiro rentra enfin chez lui, épuisé après une longue journée de recherches intenses aux côtés de l'agent Biazi. Ses muscles étaient tendus, et chaque mouvement semblait exiger plus d'effort que le précédent. Il avait hâte de se détendre, de laisser la fatigue s'évaporer sous l'eau chaude de la douche.
En arrivant à son appartement, il remarqua que la porte était légèrement entrouverte. Il fronça les sourcils, mais, trop fatigué pour se méfier, il n'y prêta pas immédiatement attention. Supposant qu'il l'avait simplement mal fermée en partant ou Lee avait oublié de fermer , il entra, déposant distraitement ses clés sur la table près de l'entrée.
D'un geste automatique, il commença à déboutonner sa chemise, révélant un corps sculpté par des années de service dans les forces de l'ordre, ses muscles encore humides de sueur après la rude journée. Tout ce qu'il désirait à cet instant, c'était une douche bien méritée pour se débarrasser de la tension accumulée.
Altamiro se dirigea vers la salle de bain, ignorant l'inquiétude qui lui effleurait l'esprit. Il fit couler l'eau, savourant déjà la promesse de relaxation qu'elle offrait. Alors qu'il se débarrassait de ses vêtements, il se plongea sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur sa peau, emportant avec elle la poussière, la sueur, et, pour un bref instant, le stress des dernières heures.
L'agent Altamiro sortit de la douche, une serviette nouée autour de sa taille, et se dirigea vers sa chambre. Alors qu'il passait devant l'armoire, il remarqua des gouttes de sang sur le sol, juste à côté de la porte de celle-ci. Fatigué et épuisé par la journée, il ne prêta pas immédiatement attention à ces traces, les attribuant peut-être à une blessure qu'il s'était faite sans s'en rendre compte. Avec un soupir, il repoussa l'inquiétude naissante et s'allongea sur son lit, prêt à sombrer dans le sommeil.
Pendant ce temps, de l'autre côté de la ville, Jonathan Scott arriva chez Serena pour récupérer Alexander. En entrant, il fut accueilli par les regards curieux de ceux qui se trouvaient dans la pièce.
— Serena, je te présente Jonathan Scott, dit Alexander en se levant pour serrer la main de Jonathan. Il est un ami précieux et un allié de confiance.
Jonathan hocha la tête en saluant les personnes présentes, ses yeux s'attardant un instant sur Serena. Elle lui sourit poliment, se demandant quelle était exactement la nature de la relation entre les deux hommes.
— Enchantée, répondit-elle. Alexander m'a beaucoup parlé de vous.
— J'ai hâte d'en apprendre davantage sur vous aussi, Serena, dit Jonathan avec un sourire, avant de se tourner vers Alexander. Prêt à y aller ?
Alexander acquiesça. Ils prirent congé des autres et quittèrent l'appartement pour se diriger vers l'hôtel où ils logeaient depuis leur arrivée. Le trajet se fit en silence pendant un moment, chacun plongé dans ses pensées. Finalement, Alexander rompit le silence.
— Demain matin, le journal publiera tout ce que nous avons sur le sénateur, commença-t-il. Julia va tout balancer. Il n'y aura plus de retour en arrière après ça. Si tout se passe comme prévu, ça pourrait être la fin de son règne de terreur.
Jonathan acquiesça, son expression grave.
— Et Marck Williams ? demanda-t-il. Penses-tu que nous le retrouverons avant que les choses ne dégénèrent ?
Alexander soupira, ses pensées se dirigeant vers son père
— Je l'espère. Nous avons besoin de lui pour que tout cela se termine correctement. Mais pour l'instant, il reste introuvable. Demain pourrait être décisif pour tout le monde.
Jonathan hocha la tête en silence, comprenant l'importance de la journée à venir. Ils arrivèrent à l'hôtel, prêts à affronter ce qui les attendait au matin, conscients que les prochaines heures pourraient changer le cours de leurs vies.
Il était 7 h 30, l'heure du journal matinal. Serena était déjà assise devant sa télévision, le cœur battant, prête à entendre ce qui allait être révélé. À l'autre bout de la ville, Alexander était tout aussi nerveux, ses yeux fixés sur l'écran, tandis que Jonathan, debout à ses côtés, observait en silence. Ils savaient que cette journée allait marquer un tournant décisif.
James, quant à lui, prenait son petit-déjeuner comme à son habitude. C'était un rituel familial bien ancré : chaque matin, ils se réunissaient autour de la table, lui, son père, le sénateur, sa mère et son frère. Ils échangeaient des nouvelles légères, parlaient affaires et politiques. Mais aujourd'hui, l'atmosphère était différente, presque tendue, sans que personne n'en sache la raison.
Alors qu'ils mangeaient en silence, le téléphone de James vibra. C'était un message d'un des actionnaires de Just Fresh, l'entreprise familiale, qui l'incita vivement à allumer la télévision et à regarder les informations.
— Tu devrais allumer la télé, c'est important, dit-il d'une voix tendue en s'adressant à son père.
Le sénateur leva un sourcil, mais prit la télécommande sans hésitation et appuya sur le bouton. Le bruit de fond habituel des informations s'intensifia et la famille se tourna vers l'écran.
Le visage du présentateur apparut à l'écran, solennel, annonçant un reportage spécial qui allait faire trembler le monde politique. Ce qui suivit plongea la salle à manger dans un silence glacé.
« Le sénateur De buck est au cœur d'un scandale sans précédent. Selon des documents et des preuves révélés ce matin, il serait impliqué dans une série d'actes criminels, notamment des affaires de corruption, de fraudes financières, et peut-être même la dissimulation de plusieurs meurtres. »
Le sénateur blêmit. La fourchette qu'il tenait à la main tomba dans son assiette avec un bruit sourd. Sa femme, elle, posa une main sur sa bouche, horrifiée par ce qu'elle entendait. James, qui savait que ce moment arriverait tôt ou tard, se sentit pris entre la culpabilité et la colère.
« Nous venons de recevoir des informations selon lesquelles les actions de l'entreprise Just Fresh chutent drastiquement suite à cette révélation », continua le présentateur. « Les investisseurs se retirent, et plusieurs clients importants ont déjà rompu leurs contrats. »
Le sénateur resta figé, la mâchoire serrée. Il avait bâti son empire avec acharnement, et le voir s'effondrer en direct à la télévision, sous les yeux de sa propre famille, était insupportable. Mais plus que tout, il sentait la trahison. Quelqu'un, quelque part, avait mis sa vie en lumière, et il comptait bien découvrir qui.
James sentit la pression monter. Il savait que son père ne lui pardonnerait jamais d'être impliqué dans cette débâcle, mais c'était un prix qu'il était prêt à payer pour exposer la vérité.
Le sénateur resta figé, incapable de dire un mot. Les regards de sa famille étaient braqués sur lui, pesants, comme des jugements silencieux. Sa femme, avec qui il avait partagé quarante-cinq ans de vie commune, semblait bouleversée au-delà des mots. Elle se leva lentement, les yeux remplis de larmes mêlées à une colère froide.
Sans un mot, elle s'approcha de lui, puis, dans un geste de rage désespérée, elle lui asséna une gifle sonore. Le coup résonna dans la salle à manger, aussi fort que le poids des révélations qui venaient de tomber.
— Comment as-tu pu me mentir toutes ces années ? murmura-t-elle, la voix tremblante. Comment as-tu pu nous faire ça ?
Le sénateur ne réagit pas. Il resta immobile, comme si son esprit avait temporairement quitté son corps. Sa femme, dévastée, quitta la table sans un mot de plus, les yeux baissés, et monta à l'étage, sans se retourner.
James et son frère, eux aussi sous le choc, n'osèrent pas bouger ni parler. Ils attendaient une réaction de leur père, mais celui-ci demeurait inerte, comme s'il était soudain devenu une statue. Le sénateur se leva finalement, en silence, saisissant son téléphone. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'il composait le numéro de Jacob Harris.
Le téléphone sonna plusieurs fois avant que Jacob ne décroche, mais il n'eut pas besoin de s'annoncer. Il savait déjà pourquoi le sénateur l'appelait.
— J'ai vu, dit Jacob, sa voix grave résonnant dans l'appareil. C'est partout, je n'ai même pas eu le temps de te prévenir.
Le sénateur serra la mâchoire, contenant difficilement sa fureur.
— Qu'est-ce qu'on va faire ? demanda-t-il enfin, sa voix rauque et trahissant une panique qu'il ne laissait jamais transparaître. Tout est en train de s'effondrer.
Jacob prit une inspiration lente, cherchant des solutions dans cette tempête.
— On doit trouver un bouc émissaire rapidement. Il nous faut quelque chose pour détourner l'attention, dit-il d'un ton sec. Marck Williams devait porter tout le poids de cette affaire. On doit l'attraper avant qu'il ne soit trop tard.
— Et Serena, Alexander ? ajouta le sénateur, avec une pointe de dédain dans la voix. Ils ne reculeront devant rien pour me détruire.
Jacob resta silencieux un moment, puis répondit :
— Je m'occupe de tout. Laisse-moi gérer. Toi, pour l'instant, reste discret et évite de faire des apparitions publiques. Je vais régler ça.
Le sénateur resta silencieux un instant, réalisant que toute sa vie était en train de lui échapper.
— Fais vite, dit-il avant de raccrocher, la voix brisée par la pression.
Il resta debout, seul dans la pièce, la télévision continuant de diffuser des images de son empire qui s'effondrait. Pour la première fois, le sénateur se sentit impuissant, incapable de contrôler ce qui se déroulait sous ses yeux.
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