Chapitre 31
L'agent Biazi arriva au poste de police, comme l'avait demandé l'agent Altamiro. Malgré l'heure tardive, une tension palpable régnait dans l'air. Biazi ressentait une certaine nervosité, car il savait que cette rencontre n'était pas ordinaire.
Dès son arrivée, Altamiro l'accueillit avec un air grave. Il avait passé les dernières heures à rassembler plusieurs dossiers, tentant de faire sens des pièces du puzzle qui s'assemblait lentement, mais de manière inquiétante.
— Merci d'être venu si vite, dit Altamiro en lui tendant une pile de documents.
Biazi hocha la tête et commença à feuilleter les dossiers que son collègue lui présentait. Chaque page semblait révéler une nouvelle couche de complexité. Des preuves qui, mises bout à bout, racontaient une histoire bien plus sombre que celle qu'ils avaient imaginée.
— J'ai trouvé plusieurs indices qui montrent qu'il y a une taupe parmi nous, expliqua Altamiro d'un ton sérieux. Tous les crimes commis par le maître d'Elizabeth semblent avoir un lien direct avec Marck Williams. Et ce n'est pas tout, j'ai découvert des traces de sang de Williams dans son propre garage. Mais il y a des éléments qui ne collent pas.
Biazi fronça les sourcils, absorbant les informations. Il savait que Marck Williams était impliqué dans plusieurs affaires, mais l'idée qu'il puisse y avoir une taupe au sein de leur équipe changeait toute la donne.
— Comment as-tu obtenu ces preuves ? demanda Biazi, méfiant.
— Certaines proviennent de notre propre base de données, d'autres sont des découvertes que j'ai faites en fouillant dans des rapports négligés. Tout semble indiquer qu'on essaie de manipuler les preuves pour nous éloigner de la vérité, répondit Altamiro.
Biazi se mordit la lèvre, sentant le poids des révélations s'abattre sur lui. Si tout cela était vrai, alors ils faisaient face à un ennemi bien plus insidieux qu'ils ne l'avaient imaginé. Il comprenait maintenant pourquoi Altamiro l'avait fait venir en urgence.
— Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ici, reprit Altamiro, la voix basse. Je ne sais pas encore qui est derrière tout ça, mais je suis convaincu qu'on essaie de nous faire tomber dans un piège. Marck Williams est peut-être au centre de tout ça, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a quelqu'un d'autre qui tire les ficelles.
Biazi acquiesça lentement. Il savait qu'ils devaient agir vite avant que la situation ne leur échappe complètement. L'agent Altamiro avait soulevé des questions troublantes, et il était maintenant temps de chercher des réponses, quoi qu'il en coûte.
Pendant ce temps, de l'autre côté de la ville, Serena James, Julia, et Alexander avaient déjà rassemblé toutes les preuves nécessaires pour procéder à l'arrestation du sénateur. L'ambiance était tendue, chaque mouvement chargé de la gravité de la situation.
Julia, le regard déterminé, tenait une enveloppe épaisse contenant des documents explosifs. Ils avaient travaillé des semaines, voire des mois, pour obtenir ces preuves. Désormais, tout était prêt.
— Demain matin, tout cela sera publié, déclara Julia en fixant Serena et Alexander. J'ai déjà contacté les journalistes, et ils sont prêts à tout dévoiler dans l'édition du matin. Une fois que ce sera fait, il n'y aura plus de retour en arrière.
Serena hocha la tête, sachant qu'une fois la vérité révélée, leur vie à tous serait changée à jamais. Mais c'était un risque qu'ils devaient prendre. Le sénateur avait trop longtemps échappé à la justice, utilisant son pouvoir pour dissimuler ses méfaits.
— James, murmura Alexander en se tournant vers son frère, tu es conscient de ce que cela signifie, n'est-ce pas ? Quand notre père découvrira que tu es derrière tout ça, il ne te pardonnera jamais.
James baissa les yeux, un poids lourd pesant sur ses épaules. Il savait que la décision qu'il avait prise le placerait en opposition directe avec son père. Le sénateur, malgré tous ses défauts, était un homme qu'il avait autrefois admiré. Mais les preuves étaient accablantes, et James avait finalement compris qu'il ne pouvait plus rester passif.
— Oui, je le sais, répondit-il, la voix tremblante mais résolue. Mais il est temps que tout cela cesse. Les crimes de notre père doivent être exposés, peu importe ce que cela me coûtera.
Le silence s'installa dans la pièce, chacun des trois réalisant l'ampleur de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Ils étaient sur le point de déclencher une tempête médiatique et politique qui allait renverser l'une des figures les plus puissantes du pays.
— D'ici demain matin, ajouta Julia, tout sera terminé. Et le monde saura enfin la vérité.
Serena et Alexander s'éloignèrent pour discuter dans un coin plus tranquille, loin du tumulte. La révélation qu'Alexander était son demi-frère, quelqu'un dont elle ignorait l'existence jusqu'à récemment, avait bouleversé Serena. De plus, la perte récente de sa mère rendait cette découverte encore plus difficile à accepter.
— C'est encore difficile à croire, murmura Serena, sa voix teintée de chagrin. Je viens à peine de perdre ma mère, et maintenant, je découvre que mon père... enfin, ton père... était capable de tant de cruauté. Et toi... je ne savais même pas que tu existais.
Alexander baissa les yeux un instant, comprenant la douleur de Serena. Lui aussi avait souffert, mais différemment, et il savait que leurs chemins se croisaient maintenant sous le poids de la vérité.
— Je suis désolé pour ta mère, Serena, répondit-il doucement. Je sais combien c'est dur de perdre quelqu'un d'aussi important. Moi aussi, j'ai perdu la mienne il y a longtemps... mais d'une manière bien plus tragique.
Serena releva les yeux, surprise et touchée par la compassion dans la voix d'Alexander.
— Après la mort de ma mère, je n'avais plus rien ici. Tout ce que j'avais, c'était la promesse que je lui avais faite avant qu'elle ne meure. Elle m'a demandé de la venger, de faire en sorte que notre père... ton père... ne s'en sorte pas après tout ce qu'il lui avait fait. Mais je ne pouvais pas rester. C'est pour cela que je suis parti pour la France.
Serena sentit son cœur se serrer. Elle venait de perdre sa mère, et entendre qu'Alexander avait vécu une tragédie similaire la rendait encore plus déterminée à découvrir la vérité.
— En France, continua Alexander, j'ai rencontré un homme, Jonathan Scott. Il a été d'une grande aide. Grâce à lui, j'ai pu monter ma propre entreprise et commencer une nouvelle vie. Mais même si ma vie a pris un autre tournant, la promesse faite à ma mère ne m'a jamais quitté. C'est ce qui m'a ramené ici, pour enfin affronter notre père et faire justice.
Serena prit une profonde inspiration, sentant la détermination d'Alexander résonner en elle. Elle aussi voulait que justice soit rendue, non seulement pour la mère d'Alexander, mais aussi pour la sienne, dont la mort venait de la plonger dans une douleur immense.
— Je comprends, dit-elle enfin. Je sais à quel point il est difficile de perdre une mère. Mais maintenant que je sais tout cela, je ne peux pas rester en arrière. Nous devons faire en sorte que la vérité éclate, pour ta mère, pour la mienne... pour nous tous.
Alexander hocha la tête, touché par les mots de Serena. Ils venaient à peine de se rencontrer, mais déjà, un lien se formait entre eux, forgé par la douleur et l'injustice.
— Ensemble, nous pouvons y arriver, répondit-il. Nous avons tous les deux perdu des êtres chers, mais nous avons une chance de faire en sorte que leur souffrance ne soit pas vaine.
Serena sourit légèrement, cherchant à alléger l'atmosphère tendue.
— Entre toi et Jonathan, il y a quelque chose ? demanda-t-elle en taquinant Alexander, un sourire espiègle aux lèvres.
Alexander éclata de rire, un son qui contrastait avec le sérieux de leur conversation précédente.
— J'aimerais bien, répondit-il en haussant les épaules. Mais non, je ne veux pas risquer de détruire cette amitié. Jonathan est quelqu'un de précieux pour moi. Il m'a beaucoup aidé, et notre relation est solide comme elle est.
Serena hocha la tête, toujours curieuse mais respectant les sentiments de son demi-frère. Elle appréciait qu'Alexander ait pu trouver quelqu'un sur qui compter après tout ce qu'il avait traversé.
— Il arrive bientôt pour me chercher, ajouta Alexander, jetant un coup d'œil à sa montre. Tu vas pouvoir faire sa connaissance. Je pense que vous vous entendrez bien.
— J'ai hâte de le rencontrer, répondit Serena avec un sourire sincère. Si c'est quelqu'un qui t'a aidé à traverser tout ça, il doit être une personne vraiment spéciale.
Alexander acquiesça, un sourire doux sur les lèvres. Il était content que Serena montre un intérêt pour les personnes importantes dans sa vie. Ils venaient de se rencontrer, mais il sentait déjà que leur lien familial se renforçait à chaque instant.
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