CHAP 8 • Tout Bascule Inévitablement
Bon. Assez tourné autour du pot; je dois absolument me trouver un autre job, parce que là c'est trop chiant à végéter sur mon canapé après l'école. En plus, à part les nouvelles politiques et quelques émissions de cuisine, il n'y a rien d'intéressant à la télévision. Il faut dire que mon abonnement est pas mal merdique, ce qui explique le peu de choix. De toute façon, avant ma majorité, je n'avais jamais eu l'occasion de profiter du câble.
Ayant payé plusieurs mois de loyer d'avance, ce n'est pas pour mon appartement que je veux travailler, mais notamment pour payer le gaz pour ma voiture nouvellement achetée. Heureusement, j'ai déjà mon permis de conduire. Je l'ai obtenu grâce à un de mes pères qui dirigeaient une école de conduite.
Bah ouais, la génie que je suis, je me suis offert un moyen de transport, avec le réservoir à moitié plein, mais Albert a été un amour de m'avoir vendu la Ford à un prix effroyablement abordable. Il a sans doute senti que côté argent, je suis dans la moïse, et que c'était ma première voiture. Je pourrais peut-être lui proposer un coup de main de temps en temps? Je lui dois bien ça, après tout - même si je sais que le vieil homme ne m'avait pas fait une faveur juste pour que je lui en dois une en retour.
Assise devant la télévision allumée, diffusant un épisode de nutrition santé que j'ai déjà regardé, j'essaie d'analyser mes options. Je suis douée en cuisine, mais je doute que je puisse me trouver un second job dans ce secteur car il y a peu de restaurants à Ploucville. En vérité, j'adore faire à manger, je trouve cela relaxant et amusant. N'est-ce pas incroyable de pouvoir jouer avec les ingrédients, tester de nouvelles saveurs et recettes? J'ai même créé mon propre plat maison: steak, patates pilées, salées et beurrée avec des asperges et des broccolis bouillis. Un délice, si vous voulez mon avis, si on rajoute le petit ingrédient spécial dont je suis la seule à avoir le secret!
Je suis aussi pas mal en mécanique, donc je crois que je vais offrir mon C.V. à Albert, pourquoi pas? Je ne suis pas la meilleure, mais j'ai quand même la moyenne, je crois. Au pire, je pourrais servir d'assistance...
Et puis, je suis douée à l'école; donner des cours supplémentaires serait un bon moyen de donner un sens à mon savoir. Après tout, je suis vraiment en avance sur le programme, alors autant l'exploiter. Ça doit être marrant de jouer l'enseignante à dix-sept ans, non? Je pourrai enfin dire cette phrase débile que tous les profs sortent au moins une fois par mois: «à mon époque...». Juste pour me foutre de leur gueule.
Oh, putain, et dire que je vais devoir m'adresser à cet idiot de directeur pour cette dernière idée! Je ne l'ai pas croisé depuis ma convocation, ce qui me porte à penser qu'il ne sort jamais de son bureau. En plus d'être un loser habillé en dieu de la mort morbide, c'est un introverti! Ça ne m'étonne pas qu'il soit si aisément manipulé par son stupide fils, Kid.
Je me moque, mais on m'a également traitée comme une introvertie toute ma vie, à m'enfermer partout où il faisait noir et où mon imagination laissait place à toute sa capacité, prenant toutes les occasions possibles pour faire halluciner les pires monstres.
Bref. Je me lève, une nouvelle énergie s'emparant de mon corps, refusant de laisser ces pensées noires m'envahir, et je m'habille d'un jean noir déchiré aux genoux et d'un chandail ample descendant au milieu des cuisses. Une tenue plus décontractée, tu meurs. J'attrape ensuite mes clés qui traînent sur mon comptoir et enfile un foulard léger autour de mon cou. Je regarde une dernière fois mon appartement, la cuisine étincelante et le salon vierge de tous déchets. Hochant la tête d'un air satisfait, je claque la porte dans mon dos et m'engage dans les rues de Death City.
Il est quand même assez tôt dans la soirée, mais c'est l'heure du souper, alors la ville est déserte. Ils doivent tous être rentrés chez eux pour manger en famille. Je me demande ce que ça fait, de partager une table entouré d'amour et d'affection. J'ai eu de rares fois où j'ai pu ressentir ces moments, mais comme toutes bonnes choses ont une fin, moi j'ai fini de nouveau au centre d'accueil. C'est un sentiment que je ne prendrai sans doute jamais pour acquis. D'autres pensent que manger en famille est normal, mais pour certains cas comme le mien, c'est le Graal.
Lorsque j'arrive à l'académie, il est seize heures. Je croise Sid aux portes et nous nous saluons sympathiquement malgré le fait que je sois une faiseuse de troubles de concert avec Tsubaki. Comme je suis plutôt douée en histoire, il ne m'en veut pas trop. D'ailleurs, ça me fait rappeler la raison de ma venue et je tourne pour le héler, mais il est déjà parti à bord de son énorme Hummer.
Soupirant, j'entre enfin dans le bâtiment et, parce que je n'ai jamais le droit d'être tranquille - c'est probablement écrit dans la putain de bible -, je suis aussitôt agrippée par la manche. Comme j'ai de sérieux problèmes d'anxiété lorsque ça vient aux contacts physiques, je jette violemment mon bras vers l'arrière, attrape prestement le t-shirt de mon agresseur et, avec ma petite taille, je le balance au-dessus de mon épaule.
C'est au moment où il atterrit sur le dos que je découvre son visage: Kid the Death. Bordel, pas encore lui! Il ne va donc jamais me laisser en paix?! Et puis, c'est quoi son foutu problème de m'attraper de cette façon? Grognant et jurant, il se remet rapidement sur pieds, époussetant de façon maniaque chaque petit grain de poussières. Je le regarde faire, les bras croisés, mais lorsque cela fait plus de deux minutes qu'il nettoie son pantalon, j'abandonne l'idée de lui demander pourquoi il m'a surprise et me dirige vers la porte du bureau du proviseur.
Franchement, ce garçon est l'un des plus étranges qu'il m'est été donné de rencontrer, et j'en ai connu, des cinglés! Je me demande malgré tout ce qu'il fait au lycée, car je me souviens bien de l'avoir vu quitter l'établissement à la fin des cours...
Sur cette note interrogative, je pousse les portes de ma destination et soupire en voyant le directeur assis sur sa chaise en train de larmoyer devant Titanic. Quel naze, n'empêche! La mort dans l'âme, je m'approche des marches et les monte le plus bruyamment possible, faisant sursauter le cosplayer. Il ferme rapidement la télévision qui s'enfonce ensuite dans le sol et dirige enfin son regard vers moi. Ses épaules se détendent aussitôt en me voyant debout à côté de sa chaise.
- Oh, c'est toi...
C'est quoi ce ton soulagé?!
- Vous savez, vous ne devriez pas écouter de films sur votre lieu de travail, dis-je d'un ton légèrement réprobateur.
- J'habite dans ce bureau, répond-il en pointant la porte au fond de la pièce que je n'avais pas remarqué.
Je roule les yeux mais j'esquive rapidement le sujet. Je veux absolument éviter toute conversation stupide avec ce personnage des plus bizarres. De plus, j'étais venue pour une mission bien plus simple que ce directeur à la noix. Je tousse légèrement pour éclaircir ma gorge et j'ignore son regard camouflé par son masque. Deux trous noirs sans fonds - flippant, si vous voulez mon avis.
- J'ai pensé à postuler comme...
- Ça te dit de surveiller les élèves en colle?
Coupée dans mon élan, je le regarde comme si son masque venait de tomber et que son visage était celui de Johnny Deep. Ne me laissant pas le temps de réfléchir à comment il a su ce que j'allais lui proposer ni à la proposition même, il continue sur sa lancée, un sourire dans la voix:
- Bien sûr. J'ai justement une classe qui débute dans cinq minutes!
Il me pousse gentiment en direction de la sortie et me bouscule un peu pour que je sorte du battant. Je me tourne vers lui, toujours bouche bée comme un foutu poisson, et je le vois me faire un pouce en l'air avant de fermer prestement la porte. Les bras ballants, l'esprit vide, je reste quelques secondes devant l'encadrement avant de soudainement réaliser la sitation.
Attendez. Venais-je juste de me faire engager sans que j'aie mon mot à dire? Je maudis ce stupide personnage et hésite entre martyriser sa porte à coups de poing ou me rendre à mon nouvel emploi. Je décide de seulement insulter l'homme sous cape avant de me diriger vers la classe où j'allais surveiller des fouteurs de troubles - enfin, c'était ce que je pensais.
Finalement arrivée devant la porte numéro cent trente-et-un après un bon quinze minutes de recherches, je pose ma main sur la poignée et je pries pour ne pas tomber sur des délinquants juvéniles en plein crise existentielle. Ce sont les pires cas à fréquenter, croyez-moi. Toujours à répliquer face à l'autorité et à faire ce qu'ils veulent faire en se foutant des conséquences...
Attendez. Oubliez ce que je viens de dire.
Je secoue la tête pour dissiper mes pensées et je pousse le battant, entrouvant la bouche pour annoncer ma venue lorsque mon regard tombe sur deux paires de cheveux bien reconnaissables. Deux des trois bad boys du lycée étaient assis à l'arrière de la pièce et ils avaient chacun un avion en papier dans une main, s'apprêtant à le lancer au surveillant - c'est-à-dire moi.
Nous nous regardons fixement pendant au moins dix bonnes secondes avant que nous nous exclamons en même temps:
- Oh mon Shinigami, non! (Je préfère "Oh mon Black Star", mais cette blague a été trop utilisée. ;_;)
- Pas elle!
- Qu'est-ce que vous foutez là?!
Alors qu'ils continuent de me regarder comme si j'étais le Diable en personne, je plaque ma paume contre mon front, un mal de tête s'annonçant à l'horizon. Mais dans quoi est-ce que je me suis embarquée... Je suis sûre que ce démon de directeur le savait d'avance que son fils et moi ne nous entendions pas du tout et m'a immédiatement engagée! Saleté de cosplayer.
Je décide d'ignorer les mines horrifiées de Black Star et Kid et me place devant le bureau où je me laisse lourdement tomber sur la chaise rembourrée. Au moins, j'ai droit au confort. C'est déjà pas mal. Déposant mes affaires - mes clés, mon sac et mon porte-feuille - sur le pupitre, je cherche parmi les tiroirs et trouve un crayon à mine, un stylo et une efface.
Puis, je pose mes yeux sur l'estrade devant moi et concentre mon mon attention sur les deux gignoles dans le fond qui ont toujours la gueule grande ouverte.
- Alors, pourquoi vous êtez ici?
- Et toi? répliquent les deux garçons sur-le-champs.
Je déteste ce job d'avance.
- Vous êtes aveugles? Je travaille, répondis-je en xieutant les papiers qui se trouvent sur le bureau. Oh, c'est vos bulletins?
Je suis sur le point d'ouvrir les feuilles brochées ensemble lorsque les deux idiots se précipitent en bas de l'estrade et se jettent sur moi pour m'arracher les papiers. Surprise, je n'ai pas le temps de me défendre et les notes de leurs contrôles ont déjà prestement disparus de mon champs de vision. Je hausse les sourcils, puis affiche un sourire aiguisé.
- Vous avez quelque chose à cacher, jeunes hommes?
- Rien du tout.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
Ils retournent s'asseoir, mais cette fois-ci ils s'installent à l'avant, leurs papiers grossièrement pliés dans leurs mains et le regard détourné. Ils refusent de me fixer dans les yeux, comme c'est mignon. Je me lève et attrape la craie posé sur bord du tableau et croise les bras sous ma poitrine.
- Alors, dans quoi vous avez de la difficulté?
Black Star et Kid me regardent avec stupéfaction. Je roule les yeux et les pointe avec mon morceau de calcaire blanc, la mine sombre.
- Croyez-moi, c'est à contre-coeur, parce que j'ai foutrement besoin de cet argent, alors dites-moi pourquoi vous êtes en colle.
- Pourquoi t'as besoin d'argent? Ça doit être dûr d'être orpheline, pauvre toi! compatis faussement Kid en souriant, retrouvant le comportement de connard que je lui connais bien.
Ma craie se casse en deux à la pique et mon oeil tique tandis que je tente par tous les moyens de ne pas me jeter à sa gorge pour l'étrangler. Rappelle-toi, Maka, enlever la vie est un acte criminel...
- Tu commences sérieusement à me gonfler, Kid. C'est quoi ton putain de problèmes?
Il se lève et Black Star se contente de simplement nous observer prudemment, sentant qu'une tension tranchante est en train de monter. Il s'avance et je fais de même, jusqu'à ce qu'on se retrouve à dix centimètres l'un de l'autre.
- Tu veux vraiment le savoir? Je t'ai déjà connue, Maka Albarn.
- Quoi? fais-je en sentant mon coeur s'arrêter l'espace d'une seconde.
Kid me lance un regard de pur haine et son sourire s'efface pour laisser place à une expression glaciale. Je suis gelée sur place, terrifiée par la noirceur au fond de ses pupilles jaunes.
- Souviens-toi, au primaire. T'as failli tuer un de mes anciens camarades de classe.
Le sol s'écroule sous mes pieds tandis que la présence soudainement imposante du fils du directeur semble aspirer toute l'air de la pièce. Tous les souvenirs que je tentais vainement de retenir se déversent dans ma conscience et je sens ma respiraiton s'accélérer. Du sang. Des cris. "Monstre!", "Tueuse!", "Elle a l'a presque tué!", ces paroles me reviennent en mémoire et mes poumons ont brutalement peine à fonctionner. Ma main dans ses cheveux, la vibration du choc que faisait son crâne et le mur... Les mains qui essayaient de m'arrêter... La rage qui m'aveuglait.
Un certain regard jaune fauve qui me regardait avec terreur, perdu parmi tant d'autres.
- T'aurais dû faire une faveur à tout le monde et disparaître.
Je tombe à genoux, paralysée par les démons de mon passé, revenus pour me hanter. J'entends Black Star renverser sa chaise et courir dans notre direction. Il tente d'éloigner Kid de mon espace personnel, mais ce dernier lutte et agrippe l'épaule férocement, ses yeux plissés de dégoût, une émotion que j'ai beaucoup trop vu lorsqu'on me fixait. Tout ce que je suis capable de faire, c'est le regarder d'un air défiguré par la peur et la douleur.
- Tu vas trop loin! hurle Black Star en tirant de toutes ses forces.
C'est là que mes yeux roulent vers l'arrière et tout devient noir, alors que Black Star réussit enfin à nous séparer, le noireau et moi.
Pourquoi est-ce que le destin ne cesse de se mettre en travers de mon chemin?
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Je suis morte à l'intérieur. POURQUOI EST-CE QUE ÇA M'A PRIS DES MOIS POUR ÉCRIRE CE CHAPITRE DE MERD- DE CACA, DAMN IT. Enfin, bref. u_u Bonjour, bonjour, ça faisait un bail, mon Dieu! Je suis désolée d'avoir pris autant de retard... Surtout que je voulais terminer au plus vite cette fanfiction pour partir tranquille en Californie... FUCK.
Anyway, triste life. Vous en pensez quoi du chapitre? Ouais... pas terrible, hein? JE SAIS. Mais l'idée de base, le fait que Kid ait connu Maka au primaire quand elle a violemment et répétitivement fracasser le crâne de leur camarade de classe, c'était ce que j'avais prévu d'ajouter à l'histoire, mais.............................................. Mal écrit. Enfin, j'espère que vous allez me pardonner ce fiasco. ^^' Le prochain sera centré sur Kid et Maka, notamment parce que ces deux-là ont des trucs à se dire! >:( Et monsieur le toqué a besoin de s'excuser hein, parce que ce n'était pas très gentil tout ça! :( (Dis l'auteur qui a tout écrit... Bravo.) MAIS, DÉGAGE! >.<
Brefouille. Fuck this. Fuck that. Fuck all! Ahaha, je suis tellement lâche. ;_; J'espère quand même que ça vous a plu au moins un peu... OwO Je vais essayer de publier un chapitre par mois, ça serait déjà un bon début... *pleure* Je publiais des chapitres à la tonne avant mais là... J'ai attrapé la maladie de la procrastination aigüe. Triste.
EN TOUT CAS, comme vous pouvez le voir, mes fermetures sont toujours aussi insensées, ah!... Je vous souhaite une bonne matinée, journée, soirée, PROFITEZ DE LA VIE POUR MOI, BORDEL.
J'suis dead à l'intérieur, je vous l'ai dit.
#ℋ_ℊ
P.S.: Paix à mon âme.
Je vais peut-être commencer à publier des chapitres plus courts. Ça pourrait sans doute m'aider un peu... Dites-moi ce que vous en pensez!
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