CHAP 13 • Établir des Règles
[Publié deux fois parce que j'avais oublié qu'ils rentraient en voiture et j'ai donc dû corriger mon erreur RIP.]
«Fuck butterflies. I feel the whole zoo when I'm with you.»
×
PDV DE SOUL
Maka conduit en silence et je demeure également silencieux, pourtant j'ai l'impression que tout Death City peut entendre mon coeur battre à cent à l'heure. Même la douleur de l'ecchymose qui décore douloureusement mon profil gauche ne me semble plus autant présente maintenant que la petite main de Maka est emprisonnée dans la mienne.
Je ne doute pas un instant que nos visages sont rouges d'embarras, mais ce n'est qu'une question de temps avant que nous nous habituions à notre nouvelle relation... Mon emprise serre un peu plus la main de ma petite-amie - il faut absolument que je me fasse à l'idée - et mon coeur s'emballe lorsqu'elle me retourne la même pulsion.
Un sourire se forme sur mes lèvres, mais cela cause un éclair de souffrance tout au long de ma tempe. Je touche d'un air absent ma blessure du bout des doigts, me demandant comment j'allais l'expliquer à Kid et Star, mais je me traite aussitôt d'idiot. Ils savent tous deux que mon père est mentalement déstabilisé. Ils ont vu mes quelques cicatrices et les bleus que je cache sous mes éternels sweat-shirts et chandails à manches longues. Des marques permanentes que bientôt Maka apprendra l'existence... Un noeud se forme dans le fond de mon estomac, mais je repousse immédiatement le sentiment d'angoisse.
Elle est Maka Albarn. Elle en a bavé autant que moi, sinon plus.
Je reviens soudainement sur terre lorsque le sujet de mes pensées éteint le moteur. Je réalise que nous sommes déjà devant son appartement. Relâchant sa main, j'ouvre ma portière, Maka imitant mon action, avant de barrer la voiture et de rapidement me rejoindre et entrelacer ses doigts aux miens.
Elle me laisse entrer dans son chez-soi en premier, puis referme le battant derrière nous. Le silence qui nous enveloppe n'est aucunement gênant, ce qui m'étonne grandement. Je m'attendais à ce que nous soyons maladroits dans nos gestes, tous deux ayant visiblement aucune - ou très peu - expérience en la matière. Cependant, nos mains se sont trouvés comme si nous avions toujours fait cela.
Quel est le moment idéal pour s'embrasser? Où devrait se passer notre premier rendez-vous en amoureux? Les circonstances de notre toute récente relation est également hors du commun... Après tout, dormir chez elle aurait dû être une occasion spéciale, et non un moyen d'échapper à celui qui m'a défiguré, c'est-à-dire mon père. Mais je suis terriblement reconnaissant pour la proposition de Maka, celle de rester dans son appartement pour un temps indéterminé. Ça nous donnera l'opportunité de se connaître et de s'habituer tranquillement à toutes ces nouveautés.
- Il y a de la salade césar dans le frigo, me fait savoir la blondinette en me pointant la cuisine.
Un léger sourire arbore ses lèvres lorsqu'elle se rend compte qu'elle m'a déstabilisé dans mes pensées.
- Je vais aller préparer le futon et une pommade pour ton hématome.
Elle quitte la pièce tandis que je me lève pour aller me servir goulûment. J'adore sa cuisine. Elle m'a complètement conquis avec sa lasagne et, croyez-moi, j'ai dévoré ses restes le lendemain soir, profitant du fait que mon père était hors de la ville pour me remplir l'estomac sans dérangements dans la salle à manger. J'ai même réussi à protéger mon repas de mon frère, qui était trop fainéant pour se cuisiner un truc.
Je trouve les assiettes après avoir ouvert trois armoires et sors le large bol de salade qui m'a l'air absolument délicieux. Prenant soin de ne pas en foutre partout, je saisis une fourchette que j'ai déniché dans un des tiroirs et fournis mon plat d'une bonne quantité.
Lorsque Maka revient, elle se met à rire devant la laitue qui s'amoncelle sur mon assiette. Son rire me fait légèrement rougir, mais j'affiche toutefois un sourire mi-penaud à son hilarité. Elle s'assoit doucement à côté de moi, un pot dans une main. Je devine sans grandes difficultés que c'est la pommade dont elle parlait.
- Allez, traitons ce vilain bleu avant qu'il ne s'aggrave encore plus, fait-elle, sa malice faisant briller ses yeux verts.
Je me demande quel est le nom de cette couleur... Émeraude? Jade? Mousse? Cela va sans dire qu'il est hypnotisant, en plus que la nuance va parfaitement avec son teint pâle et son visage quant à lui un peu trop mince, mais magnifique à sa façon. Sa bouche est charnue, mais je peux voir les fines lignes qui décorent macabrement son contour, signe que Maka a souvent eu les lèvres fendues, ce qui me fait sentir impuissant.
- Soul? m'interpelle ma copine en m'observant, confuse. J'ai quelque chose sur la figure?
Mon joues prennent feu tandis que je me rend compte que cela fait plus de vingt secondes que j'examine son visage, plus spécifiquement ses lèvres. Je secoue la tête en ignorant la lueur espiègle qui illuminent à présent les pupilles de Maka. Elle se moque tout en ouvrant le bocal abritant une matière grise qui pue atrocement. Je grimace illico et me recule sur ma chaise, essayant de respirer de l'air frais autre que ce poison.
- Je t'interdis de me foutre cette merde sur le visage, l'avertis-je.
La blonde roule les yeux.
- Fais pas l'enfant, Soul. Tu vas aller à l'école cette semaine avec cet ecchymose couvrant tout ton profil gauche?
- Je suis un bad boy, ils penseront que j'ai cassé des gueules.
Contre toute attente, Maka éclate de rire - et à gorge déployée en plus -, pour ensuite me fermer le clapet d'un simple, mais efficace:
- Ça fait un bail que ton image de bad boy a été anéantie, Blanche Neige, alors maintenant, tu restes tranquille et tu me laisses te soigner, exige-t-elle d'un ton sans appel.
Boudeur, mes rêves écrasés à mes pieds, je deviens un pantin entre ses mains. Elle commence par étaler la substance non-identifiée sur l'intégralité de sa paume gauche avant de poser l'autre sur ma joue intact. Toujours en silence, Maka applique doucement, presque tendrement - ce qui cause un festival dans mon estomac -, l'intérieur de sa main sur ma tempe, le froid de la pommade me faisant sursauter.
- Je suis désolée, ça risque de faire mal le temps que j'appose l'onguent, elle s'excuse sans grande conviction.
Garce.
- Hm, fais-je en grimaçant lorsqu'elle atteint le contour de mon oeil, l'endroit le plus moins touché, mais pas moins sensible.
Lorsque toute la surface bleuté est recouverte, elle se met à la masser, m'arrachant des "ouch!" et des tressaillements de douleur. À chaque fois, elle me lance un regard mi-affligé, mi-amusé, mais ne cesse pas la torture. Je suis sûre qu'elle s'amuse, cette sadique... Elle a beau être jolie et gentille, adorable parfois lorsqu'elle coiffe ses cheveux en deux couettes, mais elle a un caractère de pouffiasse aussi, ce que j'oublie parfois...
- Le bureau des plaintes se trouve au coin de la rue, tu m'en diras de nouvelles, me réplique-t-elle en me tapotant la joue de façon condescendante.
- Connasse.
Comme unique réponse, elle ricane et retourne dans sa salle de bain tandis que je me tourne vers ma salade, l'estomac grondant de famine. Je n'ai pas pu manger ce matin, ni cet après-midi, notamment parce que mon père a organisé une réception. Il déteste lorsque je suis "dans ses pattes" et que je lui fasse honte en montrant mes yeux et mes dents "de monstre" à ses collègues.
Comme si c'était mon hobby, d'afficher mon apparence anormale à des hommes qui n'en ont rien à faire de mon existence!
Le retour de Maka dans la cuisine chasse aussitôt mes mauvaises pensées. Elle passe derrière moi pour accéder au garde-manger et, au même moment, elle ébouriffe tendrement mes cheveux. Son sourire s'agrandit en me sentant frissonner sous son toucher. Pensez ce que vous voulez, mais je suis d'une sensibilité embarrassante lorsque ça vient à mon cuir chevelu.
Quand ma petite-amie revient avec une barre tendre dans les mains, je l'attrape par la taille, ignorant la rougeur qui s'étale sous nos joues, et colle mon profil qui n'est pas blessé contre l'intérieur de son épaule. Maka pose une main sur ma nuque, frottant l'endroit avec son pouce et mélangeant ses doigts dans mes mèches.
Je profite de notre position, mon visage brûlant caché près de sa clavicule, mon corps prit de tremblements causés par son foutu pouce qui ne cesse de torturer mon point sensible, pour la remercier.
- Merci de m'accueillir chez toi.
- Mhmh...
Elle se penche sur moi et embrasse mon crâne, me faisant rougir encore plus, mais je ne repousse aucunement son geste. J'aime cette soudaine proximité que nous avons, quoique nous étions déjà proches ces dernières semaines, mais ce genre de rapprochement fait parfaitement mon bonheur. Ça me fait chaud au coeur - une sensation que je n'ai jamais vraiment ressentie. Je ne me souviens pas vraiment de ma mère, elle n'était pas présente dans ma vie pour une raison que j'ignore. Tout ce dont je me souviens, c'est d'avoir appris sa mort par la bouche de mon père. D'un ton froid. Tous deux ne m'ont pas spécialement fait sentir spécial ou aimé.
Maka commence à se détacher de notre position, éclaircissant mon esprit, prenant ensuite malicieusement une bouchée de ma salade. Cela résulte à une compétition de celui qui arrive à en manger le plus possible. Occupés à se quereller et à se battre pour la nourriture - un truc qu'aucun de nous deux auraient imaginé un jour -, ce n'est que lorsque nos fourchettes rencontrent le vide que nous nous rendons compte que nous avons mangé toute la salade, même la grande portion qui restait dans le frigo.
Nous échangeons un regard stupéfié avant d'éclater de rire.
- C'est bien la première fois que je m'amuse autant à me remplir l'estomac! s'étonne Maka une fois notre hilarité calmée.
Je lui souris, ne pouvant m'empêcher de regarder ses lèvres, qui affiche ce foutu sourire innocent, celui qui ferait douter n'importe qui sur les rumeurs qui traînent au lycée. Un sourire qui ne peut appartenir qu'à quelqu'un qui n'a jamais souffert. Pourtant, je sais que ma copine en a bavé durant son enfance - qu'elle n'a pas eu une enfance digne d'elle -, mais elle sourit quand même, ce qui prouve à quel point elle est forte.
Je suis brutalement tiré de mes pensées en sentant Maka prendre ma main et me tirer vers le canapé, où nous nous installons en silence. Elle n'allume pas la télévision, ce dont je la remercie mentalement. Elle veut, tout comme moi, profiter de cette tranquillité qui nous entoure comme une couverture en cachemire. Nous avons rarement eu l'occasion de juste s'asseoir et ne penser à rien, et nous nous trouvons dans un de ces moments idéals.
- Tu as déjà eu ce genre de relations? me demande soudainement Maka, me prenant de court.
- Quoi?
- Je veux dire... elle se reprend d'une voix incertaine. Tu crois que le fait qu'on soit tous les deux largués sur les relations amoureuses peut causer des problèmes?
Mes sourcils se haussent jusqu'à la naissance de mes cheveux tant son questionnement me prend au dépourvu. Je me donne quelques secondes pour y réfléchir, pourtant. Certes, on est maladroits, on rougit aux gestes affectueux qui devraient nous paraître naturels, mais je crois que chaque action a sa circonstance. Il faut juste laisser les choses rouler.
Je résume mes pensées d'un simple, mais qui me semble être le plus approprié:
- Je crois qu'on peut se débrouiller. Peut-être qu'on peut établir des sortes de règles?
Maka se tourne vers moi, visiblement choquée.
- Depuis quand as-tu de bonnes idées?
Je la bouscule vivement, mais sans la blesser, la faisant renverser sur le dos tandis qu'elle ricane comme une hyène.
- La ferme! je maugrée en roulant les yeux.
- D'accord, d'accord, cède la blondinette en se redressant, en indien et face à moi.
Elle reprend son sérieux et mêle ses doigts aux miens, croisant mon regard et ne le lâchant pas.
- Voici la première règle: pas de mensonges.
- Cela va de soit, je commente avec gravité. Je veux qu'on soit franc l'un avec l'autre, même sur les trucs les plus naïfs.
Maka hoche la tête.
- Honnêtement, je crois que si nous tenons ces deux conditions, tout ira bien, songe-t-elle à voix haute. Il y a certains trucs que tu détestes?
- La cigarette, je répond presque aussitôt. Mon père en fume beaucoup et il y a toujours une odeur étouffante qui flotte quand il veut m'emmerder... La drogue, aussi. L'alcool, surtout.
Toutes des substances que mon paternel consomme, je réalise avec amertume.
- Ouais. Je comprends ce que tu ressens. De toute façon, je suis de ton avis, acquiesce sur-le-champs ma petite-amie en serrant son emprise sur mes mains.
Nous sourions en même temps, puis Maka s'approche et enlace mon torse, collant son oreille contre mon coeur. Je rougis aussitôt à sa proximité imprévue, mais l'entoure à mon tour de mes bras, mon sourire complice devenant plus timide, plus embarrassé, mais pas moins empli de joie. Je pose mes lèvres contre ses cheveux, fermant les yeux, l'esprit tranquille.
Je me sens plus en paix comme jamais auparavant. En sécurité, avec Maka. Je ne me souviens pas la dernière fois où j'ai ressenti un tel moment de béatitude et d'apaisement. Je sens mon amoureuse soupirer de bien-être contre mon buste et je ne peux m'empêcher de l'imiter.
- Je m'endors... murmure-t-elle, demeurant cependant dans mes bras.
- Mh, fais-je simplement en resserrant mon étreinte. Je suis confortable comme ça.
Elle glousse faiblement, son corps commençant à devenir mou contre le mien. Je me couche sur le dos et mêle mes jambes aux siennes tandis que sa respiration devient plus lourde, démontrant qu'elle est déjà en train de dormir. Je rejoins le monde des rêves peu après elle, un léger sourire étirant mes lèvres, l'harmonie régnant dans la pièce ayant raison de moi.
Pour la première fois depuis des années, je n'ai aucun cauchemar, profitant finalement d'un sommeil réparateur que j'ai toujours souhaité avoir.
×
:)
Je ne sais pas ce que je suis en train de faire avec cette fanfiction, LOL. Shit is about to go down dans les prochains chapitres, par contre. J'ai enfin trouver le moyen d'intégrer Liz et Patty dans l'histoire, mais vous allez me détester pour ça... :(
Bref... je n'ai pas grand chose à dire à part ça... euh... j'espère que vous avez apprécié ce chapitre très awkward, mais c'était pour la bonne cause. ;)
Sur ce, ayez une bonne matinée, journée ou soirée et à la prochaine!!
TCHUUUW!
#ℋ_ℊ
p.s.: désolée pour les fautes s'il y en a, il est tard et je veux dodo, alors je relirai le chapitre en me levant plus tard. :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top