« Tout voyage est une agression. Il vous contraint à faire confiance à des inconnus et à perdre de vue le confort familier du foyer et des amis, on est en perpétuel déséquilibre. On ne possède rien en dehors de l'essentiel - l'air, le sommeil, les rêves, la mer, le ciel - toutes choses qui tendent à l'éternité ou du moins ce que nous en imaginons » - Cesare Pavese

Une valise sur un lit. Un corps agité. Des vêtements qui volaient. Des jurons prononcés.

Isaac était en pleine préparation de sa valise. Pourquoi ? Parce qu'il allait partir un an à l'étranger. Evidemment, il ne l'avait pas faite avant. Après tout, dans ces cas-là, comment choisir ce qu'il faut prendre et ce qu'il faut laisser, surtout dans un bagage qui ne devait pas dépasser vingt kilos ? Le choix était rude.

Isaac continuait de se demander s'il allait prendre son pull bleu molletonné ou plutôt son gros sweat gris. Il fallait penser à tout : les vêtements chauds et légers, la trousse de toilette, les chaussures, les chargeurs avec toutes les sortes d'appareils électroniques, les sous-vêtements, tous les papiers nécessaires et les autres petites choses importantes.

Mais l'avion d'Isaac décollait dans deux heures et ses parents tachaient de lui rappeler qu'ils partaient bientôt pour l'aéroport.

Isaac doutait de la décision de ses parents de l'envoyer un an dans la ville de Denver. Il poussa un soupir de désespoir, priant pour que tout rentre dans la valise.

Vingt minutes plus tard, assis sur celle-ci, Isaac réussit enfin à la fermer, en espérant ne rien avoir oublié. Il se hâta de descendre. Ses parents lui signalaient de se dépêcher pour la cinquième fois.

Il enfila un manteau et ses chaussures, jeta un dernier coup d'oeil à son immeuble parisien, puis monta dans la voiture, direction l'aéroport de Paris Charles-De-Gaulle, où sa soeur l'attendait déjà.

Après une vingtaine de minutes de trajet et une autre dizaine à chercher une place de parking, la petite famille arriva dans le terminal.

Isaac chercha son vol sur les écrans indiqués. Il avait une escale d'environ une heure à l'aéroport de Heathrow avant d'arriver à Denver, où sa famille d'accueil pour l'année l'attendrait. Mais avant cela, il en avait pour une douzaine d'heures d'avion.

Il se dirigea avec ses parents vers son aire d'enregistrement de bagages, où il retrouva sa soeur.

- C'est pas gentil de faire attendre sa soeur chérie le jour où son petit frère adoré part pour un an à l'autre bout du monde, dit-elle sur un ton amusé en serrant Isaac dans ses bras.

- Tu sais, faire une valise pour partir un an, c'est pas si facile que ça, figure-toi ! répondit Isaac en s'écartant de sa soeur.

Ana, la soeur d'Isaac, était de deux ans son ainée. Ayant sauté une classe, elle allait commencer sa première année dans une école d'art, spécialisée dans la peinture, en septembre.

Isaac et Ana avait une relation de fratrie plutôt normale. Ils s'aimaient, se chamaillaient pour la télécommande, boudaient parfois parce que l'autre avait pris la dernière part de pizza. Mais ils étaient plutôt réservés sur leurs vies privées.

Le moment était venu pour Isaac de dire au revoir à sa famille. La veille, il avait vu ses amis, profitant de ses derniers instants en France.

- Fais attention à toi, mon chéri, et appelle-nous dès que tu arrives, requit sa mère, déjà inquiète, en serrant son fils dans ses bras.

- Amuse-toi bien mon grand. J'espère que ça se passera bien avec ta famille américaine, l'encouragea son père en lui offrant une accolade qui gêna l'adolescent.

- Vous inquiétez pas, je pars qu'un an. Puis avec Skype, vous vous rendrez même pas compte que je suis parti, répliqua Isaac amusé.

- Profite bien, mais ne nous ne ramène pas une américaine en cloque, chuchota Ana dans une étreinte affectueuse.

Elle accompagna ses mots d'un clin d'oeil qui fit hausser les yeux au ciel à Isaac.

Il enregistra enfin sa valise, passa toutes les sécurités, et se retrouva dans le hall d'embarquement. Seul. Réalisant qu'il allait partir à l'autre bout du monde pendant un an et que c'était la dernière fois avant un long moment qu'il voyait sa famille et ses amis.

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Hey ! J'espère que ce petit prologue vous donne envie de lire la suite, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. C'est pas parfait vu que je suis assez novice dans l'écriture malgré mon grand intérêt pour la lecture alors soyez gentil avec moi. J'ai essayé d'en dévoilé un peu sans trop vous spoiler la suite, j'ai l'impression que c'est un peu court mais bon. Je vais surement pas être très régulière dans l'écriture des prochains chapitres alors merci de me lire !

Des bisous :)