Chapitre 7

« La culpabilité n'est, après tout, qu'un sentiment de compassion à l'égard de la détresse et du malheur que l'on a causés » - Staraselski

Après cette étreinte, Elio a prétexté ne pas vouloir être en retard. Nous n'avions pas cours ensemble la première heure, j'avais histoire américaine. Ce qui avait l'air d'être un cours plutôt intéressant. Pourtant il ne m'attirait pas du tout en ce moment. Je sentais Elio plus détendu après mes excuses, mais encore sur ses gardes. Javais peur quil séloigne de moi.

En histoire, je ne connaissais personne, ce qui m'aida à suivre. C'était plutôt intéressant. Le prof nous expliqua les notions de l'année et nous allions aborder des sujets comme les guerres, les présidents, l'empire colonial et pleins d'autres sujets. J'arrivais à me concentrer sur le cours et à bien analyser ce que le prof racontait. Mais une fois que la sonnerie retentit, j'appréhendai de me retrouver en classe avec Elio. Quand j'arrivais, il était à côté d'Ayden et ne me jeta pas un regard.

Message reçu.

Je pris donc place à côté de Livia, qui me gratifia dun grand sourire qui me réchauffait un peu le coeur. La psychologie fut l'un des cours les plus captivants de ce que j'avais vu de l'enseignement américain. Nous allions apprendre les fondements de la psychologie humaine, étudier des comportements et leurs significations. Même si certains termes étaient durs à saisir à cause de mon anglais bancal, j'étais vraiment à fond dedans.

Malgré mon intérêt pour cette matière, je ne pouvais pas mempêcher de regarder Elio mâchouiller son stylo en regardant par la fenêtre, il avait l'air ailleurs. Ayden et lui parlèrent un peu, puis Ayden se retourna vers moi pendant le cours et me lança un regard à faire froid dans le dos. Je me sentis encore plus mal car Elio avait dû lui raconter ma réaction et son regard voulait clairement dire que j'avais merdé. Mais je le savais déjà. Il me rappelait à quel point javais dû blesser Elio et ça me fit culpabiliser encore plus.

J'avais un creux entre l'heure de psychologie et d'anglais. Je retrouvais Ansel dans la grande bibliothèque du lycée.

— Tu peux me faire voir tes notes en maths ? Les miennes sont vraiment incomplètes, demandais-je à Ansel en lui montrant mes notes.

— Tu crois que les miennes sont mieux ? plaisanta-t-il avec un sourire moqueur.

C'était vraiment un gars sympa. On essaya de s'aider sur les maths. Ce qui ne fut pas une réussite, mais c'était assez marrant.

Le même schéma s'est répété en anglais, Elio m'évitait clairement et je n'aimais pas ça du tout. Mais je n'avais pas vraiment d'idées pour me faire pardonner.

— Il se passe quoi entre Elio et toi ? Vous êtes en froid ? questionna Livia.

— J'ai fait l'abruti et du coup il me fait la tête. Je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner, soupirai-je.

— Emmène-le chez Little Man Ice Cream. Il adore les glaces au caramel là-bas, souffla-t-elle en souriant.

J'avais donc prévu de suivre le conseil de Livia et faire un peu de shopping en espérant que cela suffise. L'heure du repas était assez tendue. Elio m'ignorait, Ayden me lançait des regards meurtriers et Livia triait sa salade. L'ambiance était à son comble.

L'heure de santé était un peu molle, on aborda toutes sortes de sujets plus ou moins ennuyeux, notamment sur la sexualité, la nutrition, les effets de la drogue ou de l'alcool. Ainsi que les gestes de premiers secours. Enfin la dernière heure. Espagnol. Vous connaissez l'expression « parler anglais comme une vache espagnole » ?

Eh bien, on pouvait le remixer en « parler espagnol comme une vache anglaise » pour ce cours que j'avais fait il y a trois ans. J'étais assez surpris de voir un niveau aussi faible dans cette langue.

Quand je sortis enfin, je voulais juste que cette journée se termine, car elle était vraiment pourrie. Elio me faisait la tête et les cours étaient beaucoup moins sympas sans lui.

En route vers la voiture d'Elio, je priais pour que celui-ci ne soit pas grognon et accepte d'aller manger une glace en signe de paix.

— Tu ne veux pas aller manger une glace chez Little Man Ice Cream ? proposais-je ne sachant pas quoi faire pour qu'il arrête de m'ignorer.

— Ça dépend, ça te dérange si je lèche un truc devant toi ou c'est trop gay ? répondit-il amer.

Cette réplique me cloua le bec, je ne pensais pas qu'Elio était capable de sortir une réponse aussi cinglante. J'ouvris et fermai la bouche plusieurs fois, essayant de formuler une phrase cohérente mais son regard blessé me fit me sentir vraiment nul.

— Je suis désolé Elio, je ne savais pas comment réagir et j'ai choisi la pire des solutions. S'il-te-plait, laisse-moi t'offrir une glace pour me faire pardonner. Livia mas dit que tu aimes celles au caramel. Et tu pourras m'insulter ou me frapper autant que tu veux. Je te jure que je n'ai rien contre les gays, ça me dérange pas. Si tu veux, j'accrocherai un drapeau gay dans ma chambre pour te le prouver ! déballai-je sans reprendre mon souffle avec un regard désespéré.

Il me toisa, réticent, puis il poussa un soupir, signe qu'il se laissait convaincre et monta dans la voiture. En route pour Little Man Ice Cream.

Je n'osais pas parler dans la voiture, de peur qu'il change d'avis ou de faire une boulette. Je lui jetai quelques regards, il avait le visage fermé et regarda droit devant lui. Je commençai à être un peu tendu et avoir les mains moites, je n'aimai pas cette tension entre nous.

Il se gara devant l'enseigne qui me fit sourire car elle était en forme de bouteille de lait en fer. Nous entrâmes à l'intérieur, qui était plutôt cosy et chaleureux.

— Je te préviens, ça va te coûter cher. Je vais prendre trois boules goût caramel avec supplément chantilly, déclara Elio avec un regard en coin.

Ce qui me fit sourire. Je le sentis plus détendu avec sa glace dans les mains. J'avais opté pour deux boules, vanille et chocolat. Basique mais toujours bon. Nous avions pris nos glaces dans des pots et non dans des cônes. Je déteste les cônes, je trouve que cela gâche le gout de la glace.

—Elle sent bizarre, s'exclama Elio en approchant la chantilly de son nez avec les sourcils plissés.

Il me tendit le pot pour que je puisse sentir, et naïvement, je m'approchais. Il en profita pour m'en mettre sur la moitié du visage. Je relevai les yeux, prêt à lui en mettre aussi, mais un rire franc sortit de ses lèvres.

— Ça, c'est le prix à payer pour te faire pardonner, annonça-t-il avec un sourire enfantin.

Son aveu enleva un poids logé dans mon ventre et je ne pus mempêcher de sourire, même si j'avais de la crème fouettée sur la moitié du visage. Il m'avait pardonné. J'essayais de m'enlever cette chose collante faisant rire Elio.

— C'est bon, j'en ai plus ? demandai-je à Elio en léchant mes doigts.

— Si t'en as encore un peu, ricana-t-il.

— Où ça ? grognai-je voulant manger ma glace au lieu d'essuyer la bêtise d'Elio sur mon visage.

Il avança son index vers mon visage et essuya un peu de chantilly sur ma joue, qu'il mit ensuite dans sa bouche. Je le fixai avec surprise, ce geste avait provoqué en moi une vague de chaleur alors qu'il n'avait rien fait de spécial. Mes joues prirent une teinte rosée. Elio me fixait et je pense qu'il remarqua son geste puisqu'il rougit aussi. Je baissai les yeux sur ma glace en me répétant que c'était un geste banal.

— Mon câlin de ce matin a pas suffi à me faire pardonner ? demandai-je sur un ton rieur pour apaiser l'atmosphère.

— Non, j'avoue que je l'ai vraiment mal pris. J'ai tellement l'habitude de me faire rejeter à cause de ma sexualité que j'avais peur que tu t'éloignes de moi à cause ça, m'expliqua avec un air hésitant en triturant sa glace.

— Comment je peux te prouver que j'ai aucun problème avec les gays ? interrogeai-je d'un air désespéré.

Elio semblait réfléchir à ma question. Quand un sourire taquin se dessina sur son visage, je n'étais plus sûr de vouloir savoir. Il s'approcha de moi au-dessus de la table et murmura :

— Embrasse-moi.

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Hey ! Je vous poste enfin ce chapitre, j'ai eu un peu de mal à l'écrire et honnêtement je le trouve nul, en plus il est court, je suis désolée donc ça serait cool de me dire ce que vous en pensez ! J'espère ne pas vous faire trop crier face à ce suspens et que vous ne m'en voudrez pas.

Des bisous et des guimauves :)

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