Chapitre 21
« Personne ne peut fuir son cœur. C'est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu'il dit » - Paulo Coelho
Je me réveillai par un choc contre une surface dure, ma tête avait tapé contre le sol et elle me faisait vraiment mal. J'avais l'impression que l'on faisait de la batterie dans ma boite crânienne, la douleur se répercutait dans tout mon corps. Je lâchai un gémissement plaintif. C'était impossible de bouger, chaque mouvement amplifiait la douleur. J'avais aussi un mal au dos. J'ouvris les yeux pour comprendre ce qu'il se passait mais la lumière m'éblouit. J'entendis un bruit de draps se froissant.
— Ça va ? Qu'est-ce que tu fais par terre ? demanda Elio.
Sa voix endormie et plus grave que la normale, il ouvrit un œil et m'aperçut, penché sur le bord du lit. Les événements de la veille me revinrent et je souris en y repensant. J'étais un peu surpris d'avoir été aussi entreprenant mais j'avais passé un bon moment.
— T'as pris toute la place dans le lit cette nuit, murmurai-je avec amusement.
Je me relevai doucement après avoir attendu que la douleur passe légèrement et m'étalai près d'Elio qui s'était décalé. Le lit ne m'avait jamais paru aussi moelleux. Je rabattis la couette pour retrouver mon cocon de chaleur. Il y eut un blanc pendant lequel je me demandai si j'avais bien pris du doliprane avec moi, avant qu'Elio ne prenne la parole.
— Tu te souviens d'hier soir ? questionna Elio, d'une voix mal assurée.
Je tournai ma tête vers lui. Nous étions tous les deux allongés sur le dos alors qu'il fixait le plafond en triturant la couette. Son expression me parut inquiète. Je l'observai quelques secondes, mes yeux tombèrent sur le suçon que je lui avais fait la veille. Mon doigt s'en approcha et le caressa, ce qui le fit légèrement sursauter. Son regard accrocha le mien, plein d'interrogations. Je décidai de mettre fin à ses questionnements.
— Je me souviens que je voulais te manger tout cru, murmurai-je en souriant. D'ailleurs le grand méchant loup a besoin de pisser.
Son expression passa de surpris à embarrasser puis amuser, en l'espace de quelques secondes. Ses joues avaient encore rosi, comme à chaque fois qu'il était gêné, une chose que je trouvais vraiment mignonne chez lui. Je lâchai un rire avant de me lever pour aller aux toilettes.
— Ah, au faite, je crois que j'aime les garçons, déclarai-je avec un sourire en coin.
Je ne lui laissai pas le temps de réagir et m'engouffrai dans le couloir. Je tournai sur moi-même pour essayer d'avoir une idée d'où pouvait se trouver la salle de bain mais il y avait huit portes. Au moment où je décidai de jouer à am stram gram, j'entendis une porte s'ouvrir, révélant un Amaro nu comme un ver.
— Hey, mais c'est le petit frenchie ! Tu cherches quelque chose ? demanda-t-il avec enthousiasme.
Il s'approcha de moi pour passer sa main sur mon épaule, ça avait l'air d'être son truc de faire ça. J'étais légèrement gêné par sa nudité, pourtant je n'étais pas très pudique, vu que j'étais moi-même en caleçon.
— Euh oui, les toilettes, confirmai-je.
Il me montra une porte au fond à gauche du doigt, en me proposant de m'accompagner si j'en avais besoin, ce que je refusai.
— T'as une petite mine, j'espère que t'as passé une aussi bonne nuit que moi, releva-t-il d'une voix suave, bon j'ai le cul en vrac mais le jeu en valait la chandelle, poursuivit-il.
Je failli m'étouffer avec ma salive, je ne m'attendais pas à ce genre de phrases dès le matin. Il me claqua les fesses avant de se diriger vers une porte. Ça non plus je ne m'y attendais pas. Je fis donc mon affaire avant de retourner dans la chambre où je trouvai un Elio collé à son portable. Il releva les yeux dans ma direction quand j'entrai.
— Je viens de croiser Amaro nu. Et il m'a foutu une fessée, racontai-je encore un peu surpris.
— Oh oui, il fait souvent ça, t'inquiète pas, ricana-t-il.
— Comment ça, il fait ça souvent ? Tu l'as déjà vu nu ? Il t'a touché les fesses ? dis-je sèchement.
— Ça fait beaucoup de questions. C'est déjà arrivé quand on était que tous les trois. Il n'est vraiment pas pudique. Et c'était souvent après qu'ils aient fait des galipettes, expliqua-t-il.
Je ressentis une pointe de jalousie. Amaro était trop tactile avec Elio et il l'avait déjà vu nu. Son explication ne me rassurait pas, au contraire. Je m'assis sur le lit, dos à lui pour récupérer mon tee-shirt et l'enfiler.
— Quoi ? T'es jaloux ? se moqua-t-il dans mon dos.
Je ne répondis rien, n'ayant pas envie qu'il le sache. C'était ridicule, il ne m'appartenait pas, nous n'étions pas ensemble. Je n'avais rien à dire. Je me contentai de hausser les épaules, de la façon la plus désinvolte possible pour cacher ce que je ressentais. Je pensais que c'était débile de lui faire une crise. Mais d'un côté, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à plein de situations me rendant encore plus jaloux. J'étais frustré de ne rien pouvoir dire.
— Tu devrais plutôt m'expliquer ce que tu as lâché avant de partir pisser, au lieu de poser des questions, glissa-t-il.
Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre, même s'il fallait que je lui donne une explication à un moment ou un autre. J'avais peur de sa réaction, ce qui était débile, puisqu'il était lui-même gay.
— Je vais nous chercher le petit déjeuner au lit et on en parle ? demandai-je espérant gagner quelques minutes.
Il hocha la tête et j'enfilai mon jean pour descendre. Je découvris le carnage laissé par les gens dans le salon d'Ayden. Il y avait du boulot ! Certaines personnes étaient encore en train de dormir sur le canapé, les tables ou même par terre. Je me dirigeai vers la cuisine où je découvris Ayden penché contre le plan de travail rempli de gobelets, bières vides et toutes sortes de choses. Il avait le regard vide, une tasse de café à la main. Il portait un short gris en coton. Son torse, nu, était recouvert de suçons. Je lançai un bonjour qui le fit sursauter, il me jeta un regard surpris avant de se détendre.
— Ça va ? T'as pas l'air dans ton assiette. Pourtant ton mec l'était ce matin, lançai-je.
Il me regarda quelques secondes avant de baisser la tête et soupirer. Il devait être contrarié ou triste. Je décidai de m'asseoir sur un tabouret en attendant qu'il me parle, s'il le voulait.
— On a passé une super nuit, c'est génial de le retrouver mais je sais pas combien de temps il reste. J'ai trop peur de demander et d'encore devoir lui dire au revoir, chuchota-t-il.
— Ah oui, ça on a bien entendu que vous avez passé une bonne nuit, tentai-je de plaisanter.
Mais ma blague ne le fit pas rire, il garda la tête baissée sur sa tasse.
— Je comprends ce que tu ressens, on devient de plus en plus proche avec Elio et j'ai peur de ne plus pouvoir lui dire au revoir au moment venu, avouai-je reprenant mon sérieux.
Il releva la tête et me regarda avec compassion, il y eut un blanc où chacun de nous se pencha sur sa situation.
— Je lui ai dit que j'aimais les garçons et il veut plus d'explications, poursuivi-je.
Je n'osais pas relevai la tête et voir quelle expression il avait, même si je ne pensais pas qu'il allait me juger. Je l'entendis se levai et allumer quelque chose. Il y avait un pesant silence depuis ma révélation et je me demandai pourquoi il ne disait rien, s'il était trop surpris, s'il ne savait pas quoi dire ou s'il s'en fichait. Mais avant d'avoir eu le courage pour découvrir son expression une tasse de chocolat chaud apparut en face de moi.
— Je sais que t'aimes pas le café, tu vas en avoir besoin je pense. Je te conseille de lui dire ce que tu as sur le cœur et d'expliquer ce qui t'as poussé à le lui dire. Si tu veux en parler, tu sais où est ma chambre. N'aie pas peur, il ne te jugera pas, me conseilla-t-il.
— C'est qui la première personne à qui tu l'as dit ? l'interrogeai-je.
— Non. Amaro. J'avais commencé à comprendre avant de le rencontrer, mais je me mentais à moi-même en allant vers les filles. Au début, je l'aidais juste à comprendre le système américain, puis on a fini par tomber amoureux. C'est à lui que j'ai dit pour la première fois que j'aimais les garçons, raconta-t-il.
Je hochai la tête. Son histoire était cute et elle ressemblait un peu à ce qu'il se passait avec Elio. Ayden me donna un plateau et je pris plusieurs trucs à grignoter. Je remontai les escaliers et trouvai un Elio somnolant, recroquevillé en serrant un oreiller contre lui. Je le trouvai si mignon que je restai au moins cinq minutes à l'observer après avoir posé le plateau sur la table de nuit. Il se réveilla doucement en s'étirant et sourit en voyant la nourriture. Je l'installai sur la couette et lui servit un jus d'orange. Nous commençâmes à manger dans le silence. Mais il me fixa et je savais qu'il attendait que je parle.
— Je crois que tu attends des explications, finis-je par souffler rompant le silence.
— En effet.
Il m'adressa un petit sourire encourageant et je pris une grande inspiration avant de me jeter à l'eau.
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Hey, je ne voulais pas vous faire attendre encore et la correctrice est un peu débordée. Ensuite je voulais m'excuser d'avoir pris autant de temps à sortir ce chapitre mais entre la rentrée et quelques problèmes personnels ça n'a pas été facile d'écrire.
En tout cas merci à mes nouveaux petits lecteurs et aux anciens, ça fait plaisir de voir de nouvelles têtes et de me faire harceler pour la suite.
J'espère que ce chapitre vous plaira, n'hésitez pas à voter et commenter !
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Des bisous pleins d'amour !
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