Chapitre 20
« Ce qui répriment leur désir sont ceux dont le désir est assez faible pour être réprimé » - William Blake
Nous venions de rentrer d'Aspen, le voyage paraissait plus long au retour, il y avait moins d'ambiance au vu des circonstances. Amy et Ayden s'étaient encore pris la tête, depuis ils ne se parlaient plus, entre Elio et moi ce n'était pas non plus la folle ambiance.
J'étais allongé dans mon lit en fixant le plafond, j'étais en train d'imaginer comment se passerait notre séjour en France, j'étais à la fois content de revoir ma famille et mes amis mais aussi anxieux. J'avais peur que la situation avec mes parents ne dégénère alors qu'Elio serait là, mais d'un côté, sa présence me rassurait. Elio allait demander à ses parents aujourd'hui ou demain, j'espérais qu'ils soient d'accord. Du côté de mes parents, il n'y aura sûrement pas de problème, si c'était la seule condition pour que je vienne, ils accepteront.
J'espérai aussi que la situation avec Elio se débloquerait et qu'il arrêterait de m'en vouloir, mais avant ça, je devais réfléchir à ce que je voulais vraiment. Réfléchir à si les garçons m'intéressait vraiment.
— Isaac ? me sortit Elio de mes pensées.
Je me redressai en attendant qu'il continue sa phrase, il était appuyé sur l'encadrement de ma porte, il portait un chino bleu foncé avec un t-shirt.
— Ayden fait une soirée, apparemment il y a un truc à fêter, on part dans quinze minutes, m'annonça-t-il.
Il repartit vers sa chambre avant que je n'aies le temps de répondre, je poussai un soupire, l'ambiance n'était décidément pas la meilleure. Une soirée ne pouvait que m'être bénéfique, de l'alcool, de la musique, des amis, des garçons, tout ce qu'il me fallait.
Je me changeai, enfilant un jean au lieu de mon short et une chemise blanche légèrement ouverte. Je descendis pour attendre Elio qui parlait à sa mère. Elle n'était pas enchantée qu'il parte à cette soirée de dernière minute mais elle nous laissa y aller.
Nous arrivâmes devant la maison d'Ayden, il y avait déjà un peu de monde, je me rappelai qu'Elio avait mentionné quelque chose à fêter, je me demandai ce que ça pouvait être.
Une fois entré, il y avait une effervescence inhabituelle, les personnes qui étaient là souriaient, poussaient des petits cris et faisaient des câlins à une personne. Elio lâcha un "c'est pas vrai" avant de s'élancer lui aussi dans une étreinte avec un garçon. Il était à côté d'Ayden, qui avait un sourire resplendissant placardé sur les lèvres et des étoiles dans les yeux. J'étais un peu perdu, je ne connaissais pas cette personne, que tout le monde avait l'air de connaître.
Elio finit par le lâcher et le garçon se tourna vers Ayden.
— Dolcezza, ce ne serait pas le petit français dont tu m'as parlé ? demanda-t-il.
— Si c'est bien lui, Amaro je te présente Isaac, Isaac voici Amaro, nous présenta Ayden.
Je restai abasourdi pendant plusieurs secondes, je n'aurais jamais cru le rencontrer un jour, pourtant il était devant moi. Ayden avait l'air si heureux, il lui prit la main et le fixai avec un regard qui ne trompait pas, si Amy était là elle ferait une syncope. Amaro émit un petit rire, sûrement dû à mon manque de réaction.
— Amaro comme le Amaro d'Italie ? Qu'est-ce que tu fais là ? questionnai-je encore surpris.
— C'est bien moi et je suis venu pour faire une surprise, confirma-t-il en rigolant.
— Enchanté alors, depuis le temps qu'Ayden nous parle de toi.
Pour la première fois, je vis Ayden gêné, il baissa les yeux lorsqu'Amaro lui lança un regard malicieux.
Il passa une main sur l'épaule d'Elio en l'attirant vers lui, ils avaient l'air heureux de se retrouver.
— Désolé Isaac je t'emprunte Elio, ça fait un moment qu'on s'est vu, murmura-t-il.
Le prénom d'Elio sonnait différemment dans sa bouche, il le prononçait à l'italienne et c'était très joli. Je me retrouvai tout seul avec des personnes que je ne connaissais pas, ils se dirigèrent vers Livia pour papoter. Amaro avait toujours un bras sur l'épaule d'Elio et l'autre main dans celle d'Ayden.
Je ne savais pas vraiment quoi faire, pendant notre conversation la maison avait commencé à se remplir, je me dirigeai donc vers le bar pour prendre un truc à boire. Mon attention se porta sur une bouteille de vodka et je me dis que cela ne pouvait pas me faire de mal. Je la mélangeais donc avec du jus d'orange. Le goût n'était pas terrible, mais la sensation de chaleur dans ma gorge ne me dérangeait pas. J'observai les gens danser, parler, fumer, boire, s'embrasser et sans m'en rendre compte j'étais déjà à mon troisième verre.
Amaro était un peu trop proche d'Elio à mon goût, il était tactile avec lui et ils rigolaient beaucoup ensemble. Mais depuis que j'avais commencé mon troisième verre, Amaro et Ayden dansaient ensemble sur la piste, collé l'un à l'autre et s'embrassant langoureusement. J'avais perdu la trace d'Elio, je décidai alors d'aller danser, sûrement poussé par mon taux d'alcoolémie qui grimpait.
Je dansai sur Girl just wanna have fun, je ressemblai surement à une écrevisse sortit de l'eau mais je m'en fichais à cet instant. Les filles étaient belles quand elles se déhanchaient sur la musique, les garçons aussi étaient beaux sous les lumières des projecteurs.
J'étais entouré de pleins de personnes, nous étions tous serrés comme des sardines en boite, pourtant je me sentais seul. Je cherchai Elio du regard mais je ne le trouvai pas. J'attrapai un verre en passant pour sortir prendre l'air, je commençai à étouffer à l'intérieur.
Le quatrième verre eu raison de moi, je n'étais plus très lucide et mon cerveau était contrôlé par son instinct. Lorsque j'aperçu Elio qui était en pleine discussion avec des personnes que je ne connaissais pas, j'eus envie d'attention, d'affection. J'avais l'impression qu'il m'avait soigneusement évité depuis notre dernière conversation et je n'aimais pas ça.
— Câlinnnnn, réclamai-je la voix pâteuse.
J'arrivais vers lui les bras ouverts, il avait l'air surpris, mais il me repoussa avant que je n'aies le temps de passer mes bras autour de lui.
— Qu'est-ce que tu fais Isaac ? T'es bourré ?
Je fis la moue alors qu'il avait l'air contrarié ou énervé, je voulais juste un câlin mais il avait raison sur un point, j'étais sûrement un peu pompette.
— Je peux boire dans ton verre ? soufflai-je.
Je lui avais adressé un grand sourire en pointant son gobelet rouge, mais ses réactions étaient froides.
— Je pense que t'as eu ton quota d'alcool pour la soirée là, objecta-t-il.
— Pourquoi tu fais du boudin ? bourgeonnai-je.
Elio souffla en levant les yeux au ciel, les personnes autour de nous avaient l'air amusé par mon comportement, pourtant je devais être agaçant. Il ne me répondit pas, me fixant juste avec un air un peu ennuyé, mais avec un petit sourire en coin. Il reprit la conversation avec la fille à côté de lui mais je n'y prêta pas attention, j'étais contrarié qu'il me repousse.
— Elio, je suis là, regarde-moi, je veux un câlin, s'il te plait, marmonnai-je.
Il ne réagissait pas trop, il essayait sûrement de faire abstraction de mes caprices alors j'entourai mes bras autour de lui avant qu'il n'ait eu le temps de me repousser. Je posai ma tête contre son épaule et respirai son odeur boisée. J'avais envie de passer ma main dans ses cheveux qui me chatouillaient légèrement mais il s'était un peu tendu à mon contact. Mais il finit par souffler, se détendre et m'entourer de ses bras. Son étreinte était agréable, douce et réconfortante, je me sentais bien dans ses bras.
— Je crois que tu devrais aller dormir, tu m'as l'air bien bourré, chuchota-t-il près de mon oreille.
— Que si tu dors avec moi, lui avais-je murmuré dans l'oreille.
Je m'étais détaché de lui en lui adressant un sourire taquin, il avait légèrement écarquillé les yeux face à ma proposition.
— Promis je serais sage comme une image, déclarai-je en faisant mon possible pour paraître mignon.
— Bon d'accord mais si t'es pas sage je te laisse tout seul, finit-il par craquer.
Je poussai un petit cri, qui fit rire Elio, il avait l'air beaucoup plus détendu. Je finis son verre cul sec avant de me diriger vers la maison, j'attrapai sa main pour ne pas le perdre dans la foule, qu'il fixa quelques secondes. Nous montâmes à l'étage, je n'avais pas vu le temps passé, mais il devait être aux alentours de trois heures du matin.
— C'est la chambre d'amis d'Ayden, la sienne est à côté, m'expliqua-t-il.
Nous entrâmes dans une chambre assez neutre, ce qui était normal puisque c'était réservé aux invités. Ma démarche n'était pas très assurée, j'avais dû me concentrer pour arriver en haut sans tomber. Elio s'assit sur le lit et j'en profitai pour commencer à me déshabiller, je détestais dormir habillé.
— Tu fais quoi là ? s'écria Elio.
Il commençait à rougir en descendant son regard son mon ventre, ayant fait valser mon t-shirt.
— Je vais pas dormir habillé, tu peux toucher si tu veux, suggérai-je en haussant les sourcils d'un air aguicheur.
Ses joues devinrent encore plus rouges et il ne me réprimanda même pas, il se contenta de se tourner pour enlever son pantalon. Il se glissa vite sous la couette, j'enlevai le mien à mon tour et pris place à côté de lui. Ma tête se mit à tourner légèrement lorsqu'elle toucha l'oreiller, pendant ce court silence où j'essayai de reprendre mes esprits j'entendis des bruits bizarres. Je me relevai sur mes coudes et tendit l'oreille.
— Quoi ? Ça va pas ? Tu vas être malade ? s'inquiéta Elio.
Je lui fis signe de se taire et d'écouter, à ce moment un long gémissement se fit entendre et nous nous fixâmes avec Elio.
— Je crois qu'Ayden et Amaro fêtent leur retrouvaille, ricana Elio.
— Les petits coquinous, plaisantai-je.
Des bruits de gémissements se faisaient entendre, d'autres sons comme un lit qui tape sur un mur aussi, Elio avait l'air un peu mal à l'aise.
— Il y en a qui ont de la chance.
Il l'avait murmuré dans un souffle, presque inaudible. Sa réflexion me surprit, mon esprit pervers se réveilla, j'avais envie de le taquiner. Un bruit de claque se fit entendre, aux gémissements juste après je devinai que c'était sûrement une fessée.
— Je peux toucher tes fesses ? demandai-je.
Elio se tourna vers moi en écarquillant les yeux, visiblement choqué, sa tête m'amusa beaucoup.
— Je peux même le faire comme Ayden si tu veux, insinuai-je prenant un air pervers.
— Arrête de dire des bêtises Isaac
Il avait dit ça sur un ton sérieux mais quelque chose dans ses yeux me poussa à continuer, comme s'il avait peur d'assumer ce qu'il voulait vraiment. Les bruits à côté de nous s'intensifièrent, nous entendîmes même un "Oh oui Ayden plus fort" mais au lieu de me mettre mal à l'aise je sentis une vague de chaleur parcourir mon corps, surtout quand Elio poussa un petit rire nerveux.
Je me rapprochai de lui dans le lit, me collant presque à lui, il était sur le dos et moi sur le côté. Il avait la tête tournée vers moi, scrutant mes faits et gestes, il redevint sérieux quand je m'approchai de lui.
— Je rigole pas, je ferais ce que tu veux, susurrai-je avec un air plus sérieux.
L'ambiance avait changé d'un coup, tout était plus lourd avec un fond sonore des gémissements. Elio avait les lèvres légèrement entrouvertes, ses yeux descendirent vers les miennes comme s'il était attiré par celles-ci. Il avait gardé son t-shirt et j'étais frustré de ne pas voir ses clavicules, ses pectoraux, son ventre. J'avais envie de les voir, de les toucher, je n'avais plus de barrière.
— Je peux mettre ma main là ? soufflai-je en montrant son abdomen.
Il ne me répondit pas mais se contenta d'hocher la tête lentement, il avait l'air d'analyser de quoi j'étais capable. Sa peau me paraissait chaude sur son t-shirt, elle était simplement posée, comme si j'essayais d'apaiser un mal de ventre.
Mais j'étais trop gourmand de contact, je commençai par des cercles avec mon pouce, je fixai ma main comme si ce n'était pas la mienne. Elio l'observait aussi, il avait redressé la tête, ce qui me donnait une vue sur son cou. Il m'attirait plus que d'habitude, sa peau avait l'air douce et fine. Sans m'en rendre compte j'avais approché mes lèvres, si bien qu'elles étaient à quelques millimètres de sa peau, la frôlant. Elio avait arrêté de respirer et il s'était légèrement tendu à mon toucher. Lorsque je posai mes lippes il soupira légèrement, je sentais son cœur qui pulsai plus vite. La deuxième main se posa dans ses boucles, elles étaient douces et un peu ébouriffée.
La température avait encore grimpé, je profitai du fait qu'Elio abdique et me laisse faire. Je déposai une traînée de baiser sur sa gorge, elle était chaude et cela me donnai encore plus envie de découvrir son ventre. Je décidai de passer ma main sous son vêtement, le relevant légèrement, je sentis Elio tressaillir sous ma main. Depuis que je l'avais vu en sous vêtement j'avais rêvé de toucher cette partie de lui, sa peau était douce et laiteuse sous mes doigts. Je traçais des cercles, passant autour de son nombril, sur ses côtes, le début de ses hanches. Je continuai en même temps ma douce torture sur sa nuque et je commençai à sentir mon bas-ventre se réveiller.
— Je peux te faire un suçon ? gémis-je contre sa peau.
J'avais passé ma langue sur son cou en même temps et il avait inspiré un grand coup, pour simple réponse il lâcha une sorte de gémissement étranglé que je pris pour un oui. J'aspirai sa peau entre mes dents, provoquant une marque violacée. J'en profitai pour descendre ma main sur sa cuisse, il n'avait qu'un caleçon en bas mais je ne voulais pas encore franchir cette barrière. Il avait la chair de poule et resserra ses cuisses à mon contact, je remontai en passant par sa hanche jusqu'à ses pectoraux. J'adorais caresser sa peau, ses cheveux, l'embrasser, le découvrir.
Je ressentais le besoin de me rapprocher encore de lui, je me mis donc à califourchon, passant une jambe autour de lui, gardant le contact de mes mains et mes lèvres. Lorsque mon bassin entra en collision avec le sien, c'est moi qui lâchai un gémissement étouffé. Il se cambra et mordant sa lèvre inférieure, je passai ma main dans son dos et agrippa sa hanche. Nous étions tous les deux excités et cela ne me dérangeai pas, au contraire. Mais lorsque je relevai la tête pour continuer ce que nous avions commencé Elio me parut moins confiant.
— Isaac, je pense qu'on devrait arrêter là. T'es bourré, tu vas regretter demain, déclara-t-il.
Pourtant ses joues rosies par l'excitation, sa marque violette sur son cou, que j'avais laissé et ses yeux remplis de désir me disaient autre chose. C'était surtout la bosse qui m'avait fait comprendre qu'il me désirait aussi, mais peut-être qu'il avait raison. Je ne pouvais de toute façon pas le forcer à aller plus loin s'il ne voulait pas.
Je me contentai donc d'hocher la tête et de descendre de son bassin, m'allongeant à côté de lui. Nous prîmes une grande respiration presque en même temps, ce qui nous fit rigoler. Les bruits de galipettes ne s'étaient pas arrêtés à côté, ce qui était frustrant. Elio vint poser sa tête contre mon épaule et mis une jambe sur la mienne, qui me rappela le réveil dans la tente. Mais je n'eus pas à beaucoup attendre le sommeil, qui m'enveloppa rapidement, comme la douce chaleur des draps qui sentaient Elio.
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Hey ! Et oui déjà un autre chapitre, j'espère que vous êtes content parce qu'en plus il est long ! Ça commence à chauffer pour les deux petits jeunes, j'espère que vous avez apprécié ! N'hésitez pas à voter et commentez, en espérant continuer sur cette lancée de créativité.
Des bisous caliente :)
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