Chapitre 19

«  Croyez-moi, l'amour peut frapper à tout âge, partout. Même quand on ne l'attend pas. Il serait dommage de lui tourner le dos. Nous allons tous au même endroit ; autant rendre le chemin plus heureux » - Virginie Grimaldi

J'étais en train de chatouiller Élio, il riait et me suppliait d'arrêter, ce qui était très drôle à voir parce qu'il se tortillait comme une anguille. Ayden nous regardait nous amuser avec un petit sourire attendri.

— Moi aussi je veux un beau brun qui me fait rire, affirma Ayden.

Amy était juste derrière lui dans la cuisine, en train de faire cuire des pâtes. Ayden, lui, était appuyé sur le plan de travail sur ses coudes. Elle se retourna et lui jeta un regard étonné.

— Et moi je compte pour du beurre ? demanda-t-elle l'air contrit.

J'avais arrêté de chatouiller Élio, sentant l'atmosphère se tendre. Il me lança un regard inquiet en direction des deux.

— Bah non, mais on n'est pas en couple, lança Ayden.

— Parce que toi tu ne veux pas ! s'exclama-t-elle.

L'ambiance était électrique, on sentait tous les non-dits des deux côtés. Ayden poussa un long soupir avant de poursuivre.

— Non mais t'as pas de bite, aux dernières nouvelles en tout cas, essaya-t-il de plaisanter. 

— Et alors ? Il faut une bite pour sortir avec toi ? 

— Pas forcément, c'est le principe d'être bi, expliqua-t-il. 

— Alors c'est quoi le problème ? 

Ayden n'osait pas répondre, son expression paraissait un peu gênée et légèrement ennuyer. Il pencha la tête, alors qu'Amy avait l'air à deux doigts de balancer ce qu'elle avait sur le cœur.  

— Bah on n'est pas en couple, lança Ayden. 

— Parce que toi tu ne veux pas, s'exclama-t-elle. 

L'ambiance était électrique, on sentait tous les non-dits des deux côtés. Ayden poussa un long soupir avant de poursuivre. 

— On en a déjà parlé, on ne va pas remettre le sujet sur la table.

— Ah oui ? Et pourquoi pas ? T'arrête pas de te foutre de ma gueule, cria-t-elle.

— Mais c'est pas de ma faute si j'ai pas de sentiments pour toi, lança Ayden en montant le ton aussi.

— Oh arrête Ayden, on sait très bien tous les deux que c'est pas pour ça ! T'aimes encore Amaro, tu crois que je t'ai pas vu lui envoyer des messages désespérés à deux heures du matin ? 

La discussion était cinglante et nous étions mal à l'aise d'être encore dans la pièce pendant ce règlement de compte.

— Mais de quoi je me mêle ? Mon histoire avec Amaro ne te regarde absolument pas, on couche ensemble, arrête de croire qu'on va se mettre en couple, s'écria Ayden, qui commençait à devenir rouge.

— Mais bordel il s'est barré en Italie, passe à autre chose.

On pouvait sûrement les entendre de dehors, d'ailleurs Livia qui était sur la terrasse jeta un coup d'œil pour voir ce qu'il se passait à l'intérieur.

— Je ne t'ai rien demandé, si tu veux un mec qui t'offre des fleurs et des chocolats, ce sera sûrement pas moi. Je veux juste du sexe alors arrête de me casser les couilles et trouve-toi une autre bite à sucer, t'es bonne qu'à ça de toute façon, hurla-t-il.

Un long silence s'ensuivit, Amy qui était devenu rouge de colère passa à une expression blessée et des larmes dévalèrent ses joues. Ayden se rendit sûrement compte à ce moment-là qu'il avait été trop loin, on voyait les regrets sur son expression. Il murmura des excuses mais Amy monta les escaliers quatre à quatre, nous laissant dans un silence de mort. Il se pencha sur le plan de travail, passant ses mains dans ses cheveux, s'appuyant dessus. Quelques mèches blondes retombèrent sur son front.

Élio qui le connaissait bien avait l'air de comprendre qu'il avait besoin de réconfort. Il se leva et vint lui caresser le dos. Ayden attira Elio dans un câlin, et je me sentais un peu de trop alors je remontai dans la chambre.

L'ambiance dans le chalet avait changé depuis leur dispute, chacun faisait ses trucs dans son coin, Amy n'était pas descendue de sa chambre pendant deux jours et Elio s'était éloigné, consolant Ayden.

Je me retrouvai seul dans mon lit, Ayden et Elio discutaient dehors. Il était vingt-trois heures trente et je repensai au moment où j'avais demandé à Elio de m'accompagner à Paris.

C'était il y a trois jours, il paraissait d'abord surpris puis il m'avait lancé un grand sourire. Ce sourire me réchauffait encore le cœur, il avait promis d'y réfléchir, je pensais qu'il allait dire oui tout de suite mais je n'avais pas encore eu ma réponse. Cette attente me perturbait un peu, surtout que je me sentais délaissé. Ce n'était pas dans les habitudes d'Elio. Depuis le début c'est lui qui me courait après et moi qui tentait de mettre de la distance.

Je n'arrivais pas à trouver le sommeil avec toutes ces interrogations, viendra-t-il à Paris avec moi ? Ai-je fait quelque chose de mal ? 

Je me rappelai qu'Ayden avait remplit le jacuzzi hier, au cas où l'un d'entre nous voudrait l'utiliser, ce qui me parut être une idée géniale. Je me levai donc de mon lit, enfilai mon maillot de bain et descendit sur la terrasse. Elle était vide, j'allumai donc le jacuzzi et m'y glissai. La température extérieure était un peu fraiche, ce qui était normal pour la saison, le choc avec l'eau chaude me fit pousser un soupir de contentement. Le paysage devant moi était super, les étoiles brillaient, c'était la pleine lune, elle se reflétait sur l'eau. Tout était paisible et calme, on entendait les remous et les bruits de la nature.

Cela faisait dix minutes que les bulles massaient mon dos, j'étais en train de me détendre totalement, les yeux fermés, et j'oubliais mes questions lorsque j'entendis la porte de la terrasse s'ouvrir.

— On dirait qu'on a eu la même idée qu'Isaac, lança la voix d'Ayden.

Je me retournai, parce que j'étais dos à eux, face au paysage devant moi et je découvris Elio et Ayden en short de bain, leurs serviettes sur l'épaule. Elio avait un short bleu qui faisait ressortir ses yeux, il lui allait bien.

Avant que je percute qu'Elio était torse nu devant moi, ils étaient tous les deux dans l'eau avec moi. Moi qui pensais me détendre j'avais le sujet de mes soucis en face de moi, dans l'eau, presque nu. 

Ils étaient en train de parler de la rentrée, notre départ du chalet était proche. J'essayai de mettre de côté qu'il y avait deux personnes avec moi et tentai de me détendre. Mais ce n'était pas facile, mes yeux s'ouvraient et se dirigeaient tous seuls vers Elio. Qui ne m'avait pas encore adressé un mot mais je croisai son regard souvent. 

— Ça va Elio ? Je ne te dérange pas pendant que tu baves sur les abdos d'Isaac ? rigola Ayden.

Un blanc s'ensuivit, je ne savais pas comment réagir à ça, mon visage devenait rouge. Elio aussi avait les joues rouges, comme s'il était gêné de s'être fait prendre et Ayden avait une expression amusée. Je décidai de me lever pour sortir parce que j'étais gêné mais aussi parce que je ne comprenais pas les actions d'Elio. J'avais un pied posé par terre et un pied dans le jacuzzi quand Ayden m'interrompit.

— Non attends, pars pas, je rigolai. De toute façon j'allais partir, je dois parler à Amy. Reste avec Elio, poursuivit-il.

Je me rassis alors, ne sachant pas quoi faire d'autre. Ayden sortit de la terrasse et je me retrouvai en face d'Elio. Nous nous fixâmes pendant quelques secondes avant qu'il baisse les yeux, se dandinant légèrement dans l'eau. Il avait l'air aussi gêné que moi. Je réfléchis à un sujet de discussion et mes interrogations sur Paris remontèrent, alors je décidai de lui poser la question.

— Tu as réfléchis à ma proposition pour Paris ? osai-je demander.

— Je pense que je vais venir, j'ai toujours rêvé d'aller en France. Mais je dois voir avec mes parents, finit-il par dire, d'une voix désinvolte. 

Je ne m'attendais pas à ce genre de réponse, il avait presque l'air intéressé uniquement par la ville et pas par le fait d'y aller ensemble. Mais j'étais quand même heureux qu'il accepte, même si on devait attendre l'accord de nos parents, j'espérais qu'ils diraient oui. Après ça personne ne parla, c'était un silence plutôt embarrassant.

— Pourquoi t'es froid avec moi, depuis quelques jours ? risquai-je demander.

Il fixa un point dans l'eau avant de relever la tête, il avait les sourcils froncés et me répondit.

— Parce que je te cours après depuis le début mais tu ne sais pas ce que tu veux alors, quand tu le sauras, on en reparlera.

Il avait dit ça d'une manière assez froide. Il était blessé ou déçu, mais ferme. Cette phrase me provoqua un pincement au cœur, il avait raison et il devait en souffrir, je n'avais pas le droit de demander à ce qu'il continue de me courir après. Mais j'aimais l'attention qu'il me portait et si notre relation devait changer, je ne l'imaginais pas dans ce sens. Pendant ma réflexion sur sa réponse il se leva et sortit, et je pus admirer quelques instants son torse ruisselant de gouttelettes. Notre discussion avec Ayden me revint à l'esprit et il avait peut-être raison, si je ne voulais pas perdre Elio, il fallait que j'arrête de penser aux étiquettes et que je pense avec mon cœur.

Cette vérité me frappa, sur cette terrasse à Aspen. Les bulles du jacuzzi représentant bien ce qu'il se passait dans mon cerveau, je tentai de m'imaginer comment pourrait se passer ce Noël à Paris avec Elio.

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Hey ! On se retrouve pour un nouveau chapitre, enfin me direz-vous, désolé de vous avoir fait attendre. J'espère qu'il vous plaira, j'essaye de vous faire découvrir un peu plus Ayden ! Je vais le corriger cette semaine, je voulais pas vous faire attendre encore plus donc ne criez pas  aux fautes. N'hésitez pas à commenter et voter.

Des bisous moelleux ! :)

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