Chapitre 2
Le lendemain les jumeaux se réveillèrent, plutôt surpris de leur nuit. Il ne s'était rien passé ! Il était presque 7h00, les cours démarreraient plus tard. Leur mère était rentrée après 21h, disant qu'elle avait une réunion avec les autres professeurs de lettres. Alors que son établissement ne se trouvait qu'à trente minutes du lycée de ses enfants. A table, les anges passaient. Personne ne parlait, ni pour raconter sa journée d'hier, ni pour seulement dire de passer le beurre. Mme Spencer regarda sa montre et se leva.
- Est-ce que vous pourrez aller jusqu'au lycée à pied mes chéris ? Je suis pressée ce matin, je dois préparer mes cours avant que les autres n'arrivent.
- Non, maman vas-y, répondit Tristan, Blanche et moi sommes grands maintenant.
Blanche ne se peina pas à répondre, elle resta le nez collé dans son bol de lait au chocolat. Sa mère savait très bien pourquoi sa fille était si froide avec elle. Blanche lui reprochait de ne pas être assez présente depuis la mort de Mr Spencer, elle en était consciente, mais savait que son fils saurait raisonner sa sœur à un moment où à un autre. C'était pour cela que Blanche préférait son père, lui faisait des activités avec son frère et elle. C'était une belle époque...
- A ce soir mes amours, déclara-t-elle en refermant la porte d'entrée derrière elle.
Tristan terminait sa tartine et lança à sa sœur :
- On ferait mieux de se dépêcher, il ne faudrait pas qu'on arrive en retard pour notre deuxième jour.
Blanche hocha la tête et avala la dernière goutte de son lait avant d'aller se préparer. Elle décida de se mettre un peu en valeur, elle ne savait pas si c'était pour attirer le regard du bel inconnu qu'elle avait repéré mais...on s'habille avant tout pour soi non ? Elle opta pour un jean skinny bleu foncé, un top à volant à fleurs et des ballerines doré. Elle préféra laisser ses cheveux lâchés.
Tristan se fichait bien de ses habits. Sa mère s'engageait à acheter toujours les meilleurs vêtements pour lui et sa sœur. Ancienne mannequin, elle s'y connaissait en matière de mode. Mais il était bien comme il était.
En sortant de la maison, les jumeaux virent Andrew dans l'allée qui les regardaient avec un grand sourire. Il les attendait peut-être. Ils partirent le rejoindre et remarquèrent qu'il était accompagné. Blanche reconnut le jeune homme de la classe de science et une autre jeune fille était là. Elle ne l'avait pas encore vue depuis son arrivée. Pourtant comment aurait-elle pu ne pas la remarquer ? Elle portait un short noir avec une veste en cuir de couleur noire et des collants eux aussi noirs : une vraie gothique en somme. Seule sa mèche mauve dans ses cheveux bruns recouvrait son œil droit et relevait un peu tout ce noir. On ne pouvait distinguer que son œil gauche vert émeraude recouvert d'eye-liner. La jeune inconnue fixait Tristan admirative puis son expression changea du tout au tout : en un air froid. Blanche ne releva pas ce détail.
- Je vais faire les présentations, dit Andrew. Les jumeaux voici Corbyn Blake, un vrai charmeur mais un bon gars au fond. Toutes les filles craquent pour lui.
Comme si c'était tout à son honneur, le dénommé Corbyn inclina respectueusement la tête et lança un clin d'œil à Blanche. Elle se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Elle trouvait son prénom très original. Son frère ravala un rire étouffé quand sa sœur lui donna un regard noir.
- Et elle, c'est Catalina Thompson. Première de classe en 1ère Scientifique, elle a 15 ans mais a sauté une classe. Vous avez rencontré sa sœur hier, Brittany. Elle a pu vous paraître méchante mais elle est adorable.
Les jumeaux acquiescèrent tandis que Catalina leur adressa un signe de la main. Tristan esquissa un sourire à la jeune fille mais celle-ci détourna les yeux, comme frustrée. Ce fut au tour de Blanche de retenir un rire. Ils se souvinrent que cette Brittany les avait laissés de marbre avec son air hautain.
- Comme nous habitons tous dans la même allée, nous pourrons aller en cours ensemble. Intervint Catalina faiblement. Qu'en pensez-vous ?
Il est vrai qu'ils n'avaient pas pensé une seule seconde que côtoyer passablement quelques personnes dans cette ville de fous serait le bienvenu.
- Je suis d'accord, approuva Blanche.
Même si elle aurait aimé être avec ses amis de Paris, elle s'en contentera et ils ont l'air sympathique.
Et comme pour appuyer ses paroles elle lança à Catalina :
- J'adore ta mèche de couleur Catalina.
Celle-ci se redressa d'un coup et lui rendit un fin sourire en signe de réponse et rajouta :
- Tu peux m'appeler Lina, c'est mon surnom et je préfère ça que mon lourd de prénom de base. C'est la faute de mes parents, ma mère est américaine et mon père espagnol ils ont voulu nous donner à moi et ma sœur un prénom de leurs deux origines. C'est vraiment agaçant.
Pendant un moment Blanche crut qu'elle ne parlait que rarement mais il fallait juste l'amadouer un peu. Elle partit devant entraînant Blanche sur ses talons, laissant son frère et les garçons seuls. Elle entendit Corbyn rigoler :
- Elles vont bien s'entendre ces deux là.
J'ai peut être enfin trouvé une amie finalement ! Plus jeune que moi...mais une amie ! La cloche n'allait pas tarder à sonner, Blanche et Catalina...pardon Lina, discutaient de tout et de n'importe quoi dans le couloir. Pour une gothique, Blanche ne s'attendait pas à ce que Catalina soit aussi passionné par la mode. Elles avaient perdu les garçons sur le chemin. Mais Blanche ne voulait poser à Catalina qu'une seule question, elle ne savait pas si c'était préférable étant donné que ce fut la seule amie qu'elle s'était faite en quelques minutes. Cependant, elle ne pouvait retenir cette question plus longtemps.
- Lina, je voulais te poser une...question. Bégaya Blanche.
Elle sentit le regard de son amie changeait d'humeur comme si elle était agacé. Son maquillage noir autour des yeux lui donnait un air carrément colérique.
- Écoute Blanche, je sais que toi et ton frère êtes nouveaux mais il y a des choses que vous découvrirez en temps voulu (elle cherchait ses mots) je sais à ce que m'a dit ma sœur que ton frère a vu quelque chose avant-hier soir et je ne nie pas ce qu'il a bien pu voir. Tout ce que je peux te dire c'est que vous aurez vos réponses bientôt, je te le promets.
Blanche ne répondit rien. Sa réponse ne l'avait pas convaincu mais au moins elle lui avait répondu. Bientôt...c'est quand bientôt ? La cloche retentit annonçant le début des cours.
- C'est dommage que nous ne soyons pas dans la même classe, se lamenta Lina à demi-sourire, je suis toujours assise toute seule en cours.
- C'est vrai que c'est dommage, je vais devoir supporter mon super frère toute la journée comme si je ne le voyais pas assez chez moi.
Elles pouffèrent et Lina disparut dans la masse d'élèves qui accourait. Elle se rendit en cours d'histoire en salle 266. Elle ne savait pas très bien s'orienter dans ce lycée. Elle monta plusieurs escaliers avant de trouver la fameuse salle 266. Manque de chance, le cours avait déjà commencé car elle ne voyait plus d'élèves devant la salle. Elle toqua doucement à la porte et une voix forte l'ordonna de rentrer. Blanche se tenait face à un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux grisonnants. Mais tout ce qu'elle décela chez lui était l'expression avec laquelle il la fixait durement.
- Vous êtes ? brailla-t-il.
Il avait la voix de ces professeurs auxquels il valait mieux répondre clairement.
- Blanche...Spencer...bafouilla-t-elle.
- Spencer tiens donc, grogna le professeur, allez vous asseoir à coté de Mr Blake.
Blake ? Blanche leva la tête et ses yeux se plongèrent directement dans ceux de Corbyn. Mais que fait-il là ? Corbyn lui sourit en déplaçant ses quelques cahiers pour lui faire de la place. Elle ne se sentait pas très à l'aise assise près de lui. Elle leva les yeux aux alentours et vit son frère et Andrew assis l'un à coté de l'autre, près de leur table qui la regardait d'un air désolé.
- Tu t'es perdue ? murmura Corbyn.
Blanche tourna le regard vers lui. Elle pensait pouvoir avoir de l'assurance en prenant une grande inspiration mais non... Son assurance partait chaque fois qu'elle posait ses yeux dans les siens. Mais qu'est ce qu'il m'arrive sérieux ? Je ne le connais pas ce mec !
- Euh...ouais apparemment.
- Ce n'est pas de ta faute, Scorpion est toujours comme ça avec tout les nouveaux.
- Scorpion ? pouffa Blanche.
Son malaise venait de s'envoler.
- Il s'appelle Mr Pennart. Mais tout le monde le nomme Scorpion parce que c'est un vrai tyran.
Blanche se sentait moins honteuse maintenant. Et Corbyn semblait être gentil avec elle. Il lui expliqua pendant toute la durée du cours comment se repérer dans le lycée, où se trouvaient les meilleures tables à la cantine. Le seul sujet qu'il n'avait pas abordé était celui des événements de l'avant-veille. Tout le monde essaye d'éviter ce sujet ou quoi ? Ne voulant pas être encore une fois confrontée à la même réponse, à ce moment elle préféra que sa bouche reste fermée.
- Qu'est ce que tu fais ici au juste ? Je pensais que tu étais juste dans notre classe pour SVT.
Il lâcha un rire séducteur.
- Je n'aimais pas l'autre classe, j'ai demandé à changer, il y avait trop de...comment dire...de fans qui me sautaient dessus. Ici, il y a moins de groupies.
- Des fans ? Sérieusement ? S'étonna Blanche en riant. T'es quoi une sorte de star ?
- Non, juste un garçon que toutes les filles adorent.
Il avait accentué sur le toutes en lorgnant sa camarade avec un sourire charmeur. Effectivement...toutes...pensa-t-elle avec un fin sourire.
Il était midi. Tristan était à une des tables qui se trouvaient en dehors du self, avec Andrew.
- Ça fait longtemps que tu le connais Corbyn ?
Andrew sembla ne pas vouloir parler de lui. Il afficha une mine agacée.
- Et bien c'est un peu compliqué. Moi-même je ne sais pas encore si à l'heure actuelle nous sommes meilleurs potes, potes ou rien du tout aussi...
- D'accord... souffla-t-il. Pourquoi vous traînez ensemble alors ?
- C'est compliqué Tristan...
Cette fois c'en était trop pour lui, comment cela pouvait être si compliqué d'expliquer ce qui se passait dans cette ville, alors que tout le monde semblait parfaitement au courant de tout !
- Andrew franchement pourquoi tu ne me dis pas ce qui se passe ? Je suis complètement paumé ! Quel est le secret que vous nous cachez tous ?
Le jeune homme ne savait que répondre à Tristan, il soupira. C'était tout ce qu'il savait faire.
- Toi et ta sœur êtes trop nouveaux pour qu'on vous en parle. Vous ne supporteriez sans doute pas la vérité... je te le promets que quand le moment sera venu je te le dirai mais ce n'est pas aujourd'hui.
- « Je te le dirai quand le moment sera venu » marmonna Tristan.
Il avait retrouvé sa sœur à la fin des cours pour rentrer chez eux. Tous les deux étaient d'accord sur un point : ils n'avaient pas envie de rentrer avec Andrew, Corbyn et Catalina. Trop de secrets...
- Lina a dit la même chose qu'il fallait attendre que le moment soit venu. Expliqua sa sœur. Tu crois qu'on peut leur faire confiance ? Et puis ce n'est pas plus mal je trouve, je ne veux rien savoir, je veux vivre une vie tranquille et normale.
- Je ne sais pas mais moi je vais mener mon enquête, je veux savoir ce qui se trame dans cette foutue ville ! Renchérit son frère.
Blanche connaissait bien son jumeau. Quand un mystère devait être découvert, il était le premier à être sur le coup pour découvrir la vérité. Un vrai détective en herbe ! Enfin un détective dans la matière du surnaturel....
- Je ne sais pas si je veux savoir le fin fond de cette histoire Tristan...Ils ont raison, on est nouveaux on ne va pas commencer à fourrer notre nez là où il ne faut pas. Déclara Blanche en se frottant les mains.
- De toute façon Blanche tu fais comme tu veux, mais ne viens pas pleurer si cette créature vient frapper à ta fenêtre pour te manger ! Ouh ! Je sais, je vais appeler Corbyn à la rescousse.
- Ne dis pas de telles choses enfin, on ne les connaît pas ! Cela m'effraie tout ceci. Et tu sais combien je ne crois pas en tout ces trucs.
Tristan jeta un regard amusé à sa frangine avant de pénétrer dans leur maison. Oh qu'est ce qu'il m'énerve ! Elle poussa la porte de la maison à la suite de son frère quand elle crut sentir des yeux posés sur elle. Elle se retourna vivement et ne distingua que les branches du chêne qui s'élevaient et s'abaissaient au gré du vent. Cette histoire va me rendre dingue !
Le soir venu, Mme Spencer trop épuisée de sa journée monta se coucher sans dîner. Elle laissait dire qu'elle était trop fatiguée par cette journée et que les élèves lui avaient pris la tête. Comme à son habitude, Blanche prit cela pour de la lâcheté de la part de sa mère.
- Elle pourrait au moins faire l'effort de nous tenir compagnie ! s'exclama-t-elle en balançant son assiette dans levier.
- Elle est juste fatiguée, ce n'est pas bien grave si...
- Pas bien grave ? Mais tu es aveugle mon pauvre frère ! Depuis la mort de papa et même avant cela, elle n'était presque jamais là et aujourd'hui ça recommence alors qu'elle avait promis de changer.
- Elle essaie Blanche, elle fait de son mieux pour changer.
Tristan avait beau défendre sa mère, sa sœur têtue comme une mule ne l'entendait pas de cette oreille. Elle pesta encore avant de monter dans sa chambre et ferma la porte violemment.
- Bravo le changement ! railla Blanche en s'affalant sur son lit.
Elle enfila son pyjama en vitesse et manqua de prés de se griffer.
- Vilaine créature reste chez toi ce soir, je suis épuisée et agacée !
Sur ces dernières paroles, elle éteignit la lumière et ferma les yeux.
Tristan était assis à son bureau. Il méditait comme cela lui arrivait beaucoup après une des crises de sa jumelle. Il avait pour habitude de noter sur une feuille les choses que sa sœur reprochait à sa mère et ses arguments pour la défendre. Malheureusement, ces chances pour faire changer d'avis à Blanche étaient réduites à néant. Cette dernière ne supportait pas d'être en manque d'attention et il le savait très bien. Pour elle, il n'y avait que son père qui la comprenait parce qu'ils avaient tout les deux le même tempérament : impulsif et qui réagissait au quart de tour mais avec un bon fond. Quant à sa mère, Tristan lui ressemblait plus car il était calme, réfléchi et très curieux !
- Ah...c'est toujours moi qui dois régler leurs différends depuis que tu n'es plus là papa...
Le jeune homme se prépara à aller au lit, quand il l'entendit ! Son sang se glaça dans ses veines. Il ne savait que faire. Il éteignit vite la lumière et courut à sa fenêtre. La lune était haute ce soir. Le vent soufflait fort, il pourrait emporter les poubelles s'il le voulait. Seul un réverbère éclairait l'allée. Soudain il vit une ombre traverser, il s'approcha plus prés de la fenêtre pour voir d'où provenait l'ombre.
- Mais c'est la maison d'Andrew ! chuchota-t-il.
Il ouvrit légèrement sa fenêtre, toujours caché derrière son rideau. Il huma l'air du soir qui semblait être effrayé lui aussi. Ses yeux se perdaient dans toute cette obscurité même avec la présence du réverbère. Il scruta l'horizon et vit quelque chose se déplacer à une vitesse aussi lente qu'un escargot. C'est la créature ! Il ouvrit bien les yeux pour être sur qu'il ne rêvait pas mais non, elle était là ! Il reconnaissait sa longue cape noire. Elle s'avançait et arrivée à la hauteur de la lune, elle se mit à pousser un son strident...
Blanche sursauta. Elle l'avait entendu cette fois, elle ne rêvait plus. La peur s'installa de s'approcher de sa fenêtre. Elle hésita à aller voir son frère. Elle avait bien trop de fierté pour aller accourir dans sa chambre. Elle s'avança à petit pas de son rideau, son visage toucha le verre glacé de la fenêtre. Elle ne voyait rien, elle sentait la sueur perlée de son front. Blanche ouvrit un peu la fenêtre pour voir si la créature qu'elle prétendait avoir entendu était réelle. On ne sait jamais...je peux toujours rêver éveillée.
Elle sortit la tête dehors et fut prise de stupeur. Elle n'arrivait pas à crier, elle tremblait de tout son corps. Elle la voyait, elle était là devant elle ! La créature la regardait. Blanche voyait ses yeux rouges sang qui la fixaient. Sa longue cape noire prenait une place énorme, elle lévitait. La créature ne possédait pas de bouche, au contraire ce n'était qu'un trou béant dans lequel tournait un tourbillon grisonnant. C'était fini...elle allait la torturer, la massacrer ou pire l'égorger.
La jeune fille recula de quelques mètres. Le spectre ne bougeait pas d'un poil. Une larme perla le long de sa joue. Ses lèvres tremblaient. Elle réprima un long sanglot. Il ne fallait pas se mettre à pleurer dans un moment pareil. Blanche sentit que la « bouche » de cette...chose bougeait comme si elle voulait parler. Comment était-ce possible ? Blanche tendit l'oreille pour écouter.
- Blanche... souffla-t-elle.
Elle se figea sur place. Comment pouvait-elle savoir son prénom !
- Détruire...Tuer...Venger...
En une fraction de seconde, Blanche vit un rayonnement blanc éclatant venir fracasser la créature en deux. Elle fut aveuglée quelques secondes quand elle rouvrit les yeux la créature avait disparu...Blanche se jeta à sa fenêtre pour voir d'où venait ce rayon de lumière. Elle était sauvée ! Dans l'ombre, sous le grand chêne, Blanche vit une silhouette. Pour elle, cela ne pouvait être qu'un simple humain. La silhouette resta un moment tournée vers elle, puis se faufila dans l'allée en lévitant tranquillement. Serait-ce la personne qui m'aurait sauvé ? Elle reprit ses esprits et referma sa fenêtre. Elle remonta dans son lit et observait le plafond. Elle essaya de se rendormir en pensant que ce n'était qu'un cauchemar. Ces trois mots résonnaient en boucle : Détruire...Tuer...Venger...
Tous deux n'avaient pas fermés l'œil de la nuit. Leur tête d'enterrement était à faire peur ! Blanche hésitait à tout raconter à son frère. Mais elle ne voulait pas qu'il la prenne pour une demeurée quand elle lui dirait que cette chose a prononcé son nom ! Ou qu'il commence à s'imaginer le pire dans son délire. Non ! Je dois garder cela pour moi, enfin pour le moment ! Tristan, après avoir entendu le cri de la créature était resté pendu à sa fenêtre pour observer les moindres de ses faits et gestes mais il ne s'était rien passé... Dire que j'aurai pu voir cette créature de près ! Mme Spencer qui descendait les escaliers, regarda d'un air dubitatif ses enfants.
- Vous avez vu un fantôme ou quoi tous les deux ? rigola-t-elle.
Les jumeaux se fixèrent en silence l'air entendu. Blanche ravala une réplique cinglante et finit son verre de jus, Tristan de même.
Leur mère ne fit pas plus attention à leur tête de zombies et sortir de la maison en précisant clairement qu'elle ne rentrerait pas avant 22h ce soir. Tristan commença réellement à se demander si sa mère, qu'il passait son temps à défendre, était vraiment sincère avec eux. Il savait qu'elle n'était plus la même depuis deux ans maintenant. Lui, comprenait qu'elle devait s'échapper et vivre comme avant ! A l'époque, Catherine Spencer faisait la une de tous les magazines en vogue. Active, elle ne se reposait que rarement. Le temps, accordé à ses enfants, devenait de plus en plus rare. Sa sœur en reprochait beaucoup à leur mère. A l'heure d'aujourd'hui, Blanche possédait cette même rengaine. Son frère était attristé, ses livres étaient comme sa deuxième famille.
- On devrait y aller, finit par dire Blanche.
Elle se leva de sa chaise telle un zombie et prit son sac, prête à partir.
- Attends-moi ! railla son frère qui n'avait toujours pas mis ses chaussures.
Près de leur portail, Andrew et Catalina les attendaient. Blanche fut déçue. Corbyn n'était pas avec eux. Je m'en fous qu'il soit là ou pas celui là ! Tristan serra la main d'Andrew pour lui dire salut et ce dernier ne manqua pas de remarquer la tronche que tiraient les jumeaux.
- Et bah les amis, qu'est ce que vous avez ? Vous avez une de ces têtes !
- Ce n'est pas drôle Andrew...répliqua Tristan qui baillait à s'en décrocher la mâchoire.
Il s'arrêta en plein bâillement pour lancer à son ami :
- J'ai un truc à te raconter !
Andrew lança un regard inquisiteur à Blanche et suivit Tristan qui était déjà bien loin devant. Blanche savait que son frère allait lui parler de cette nuit et lui faire toute une analyse de ce qu'il avait entendu. Catalina pressa l'épaule de Blanche, ce qui la fit sursauter.
- Tu viens ?
- Ouais...allons-y.
- Ça va ? Tu as entendu des choses cette nuit encore ? demanda Lina croisant les yeux de son amie.
Blanche savait bien qu'elle avait des informations.
- Oui j'ai entendu des choses...et cela m'a un peu refroidie en quelque sorte...
Mais elle préféra garder pour elle, le moment où son nom avait été cité.
- Ne t'en fais pas, ce n'est qu'une question de temps avant que vous vous y fassiez.
Facile à dire... Mais nous en sommes toujours au même point....
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